Le leader nord-coréen Kim Jong Un s’est recueilli dimanche au mausolée de son père pour l’anniversaire de sa naissance, à l’occasion de sa première sortie publique en trois semaines, alors que le coronavirus sème le chaos chez le voisin chinois.
M. Kim a « rendu hommage » à son père et prédecesseur Kim Jong Il au Palais du soleil Kumsusan à Pyongyang qui abrite la dépouille embaumée de ce dernier, ainsi que de son grand-père, le fondateur du régime Kim Il Sung, a rapporté le journal officiel Rodong Sinmun.
La Corée du Nord a vivement réagi à l’apparition en Chine de l’épidémie du nouveau coronavirus qui a tué plus de 1.600 personnes, au point de fermer sa frontière et de suspendre toutes les liaisons aériennes et ferroviaires avec son voisin, qui est aussi son plus proche allié.
Pyongyang n’a fait aucune communication quant à d’éventuels cas sur son sol. Mais ses autorités ont suspendu tous les voyages touristiques étrangers, et étendu la période de quarantaine à 30 jours pour les personnes soupçonnées d’être porteuses du virus, y compris les étrangers.
Les médias publics ont diffusé des photos de dirigeants portant des masques lors de réunions de crise ainsi que des clichés montrant des ouvriers en train de désinfecter des hôpitaux, des écoles, des gares et même des salons de coiffure.
Il s’agit de la première apparition dans les médias en 22 jours de Kim Jong Un, qui s’était pour la dernière fois montré lors des festivités du Nouvel An lunaire.
Le système de santé nord-coréen est peu développé, et le pays souffre de pénuries chroniques de médicaments.
Quand l’épidémie de coronavirus Mers (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) s’était déclarée en 2015 en Corée du Sud, le Nord avait annoncé des mesures « draconiennes » pour tenir l’épidémie à distance. Des médias avaient rapporté que Pyongyang avait pendant des mois interdit à ses diplomates et travailleurs expatriés de rentrer au pays.
En octobre 2014, elle avait fermé sa frontière aux touristes pour se protéger du virus Ebola, alors même qu’aucun cas n’avait été détecté en Asie.
Dimanche, sur la colline de Mansu, à Pyongyang, un flot continu de Nord-Coréens sont venus déposer des fleurs aux pieds des deux statues géantes de Kim Il Sung et Kim Jong Il.