Le navire de croisière américain Grand Princess, frappé par le coronavirus et bloqué depuis plusieurs jours au large de San Francisco avec 3.553 passagers et membres d’équipage à bord, va pouvoir accoster en Californie.
Le navire a été autorisé à accoster lundi à Oakland, dans le nord de la Californie, et commencera à débarquer les passagers ayant besoin d’un « traitement médical intensif et une hospitalisation », a annoncé samedi soir Princess Cruises, propriétaire du navire à bord duquel 21 cas de coronavirus ont été détectés.
Les 1.100 membres d’équipage, pour environ la moitié des Philippins et dont plusieurs membres ont été diagnostiqués positifs au virus, seront placés en quarantaine et traités à bord du navire, a précisé la compagnie qui possède également le Diamond Princess, placé en quarantaine en février au Japon avec plus de 700 contaminations dont six mortelles.
Pour le Grand Princess, le plan de débarquement initial a été retardé de dimanche à lundi par les CDC (Centres américains de prévention et de contrôle des maladies), selon la compagnie.
Les autorités californiennes avaient annoncé mercredi soir retenir le paquebot pour procéder à des tests à bord, après la mort du Covid-19 à son retour en Californie d’un homme âgé de 71 ans qui avait participé à une partie de la croisière.
Le Grand Princess avait interrompu son circuit après la découverte de symptômes chez certains de ses passagers et membres d’équipage.
Les analyses réalisées à bord ont révélé 21 cas de contamination – 19 membres d’équipage et deux passagers – sur 45 personnes testées.
– 54 nationalités à bord –
Le navire compte 3.533 passagers et membres d’équipage. Sur les 2.422 passagers, 2.016 sont Américains, dont 938 de Californie. Un total de 54 nationalités sont représentées à bord, selon la présidente de la compagnie Princess Cruises, Jan Swartz.
Dans tous les Etats-Unis, plus de 400 personnes ont contracté le virus selon un dernier bilan. Au moins 19 personnes sont mortes du Covid-19. L’Etat de New York a été le dernier en date à instaurer samedi l’état d’urgence, avec 89 cas. Les annulations d’événements publics se multiplient.
Les autorités du Maryland ont fait état de deux cas détectés parmi des participants à une récente conférence à laquelle assistait Donald Trump. Interrogé pour savoir s’il s’inquiétait de voir le virus se rapprocher de la Maison Blanche, le président américain s’est dit « pas préoccupé du tout », assurant qu’il n’envisageait pas de réduire ses engagements et promettant « des meetings formidables » pour la campagne électorale.
A bord du Grand Princess, où les passagers sont confinés dans leurs cabines, une passagère âgée de 63 ans, Carolyn Wright, a témoigné samedi à l’AFP de l’inquiétude et la frustration croissantes.
« Je suis vraiment heureuse qu’il y ait finalement un plan, j’aimerais juste en savoir un peu plus sur ce qui va nous arriver », a-t-elle soupiré, « nous n’avons pas la peste ».
Une autre passagère, Kari Kolstoe, 60 ans et atteinte d’un cancer, a expliqué à CNN s’inquiéter de rentrer à temps pour commencer lundi sa chimiothérapie. « Je suis dans un état de santé très fragile en ce moment », a-t-elle confié, « si je n’ai pas le coronavirus, je dois le savoir le plus tôt possible ».
Selon le quotidien Mercury News de San Jose, le gouvernement américain a mis sur pied un centre de commandement opérationnel au Marriott Convention Center d’Oakland, afin de mener toute l’opération de débarquement des passagers et membres d’équipage du Grand Princess.
Le vice-président américain Mike Pence, en charge de la réponse américaine à l’épidémie de coronavirus, a indiqué samedi que tous les passagers et membres d’équipage du navire seraient soumis à des tests et placés en quarantaine si nécessaire.