Le Caire a décidé mercredi d’interdire l’accès au territoire égyptien aux ressortissants du Qatar, qui a pris des mesures similaires dimanche, dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19.
Depuis dimanche dernier, Doha impose « une restriction d’entrée temporaire » à toutes les personnes provenant d’Egypte, y compris les Egyptiens résidents sur le sol qatari, en raison du virus.
Doha avait pris cette décision à la suite de l’annonce par la France en fin de semaine dernière de six nouveaux cas de Covid-19 ayant affecté des personnes qui avaient voyagé en Egypte.
En réponse, l’Egypte a décidé « d’appliquer le principe de réciprocité et d’interdire l’entrée (en Egypte) aux citoyens qataris », à partir du 6 mars, a indiqué Nader Saad, le porte-parole du conseil égyptien des ministres, réuni mercredi.
Depuis le début de l’épidémie, l’Egypte, pays de 100 millions d’habitants, a enregistré deux cas de Covid-19, dont un a été déclaré guéri le 27 février, contre huit dans l’émirat du Qatar.
Toutefois, de nombreuses rumeurs circulent au sujet de l’apparition de nouveaux cas non-déclarés de l’épidémie de Covid-19 en Egypte, dont Le Caire se défend.
A ce sujet, le Premier ministre, Mohamed Madbouli, a réaffirmé mercredi que le gouvernement égyptien « n’avait rien à cacher » et « aucun intérêt à retenir des informations » sur l’épidémie de nouveau coronavirus.
Les relations entre Le Caire et Doha sont difficiles depuis la destitution en 2013 du président Mohamed Morsi, issu de la confrérie des Frères musulmans et l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah el-Sissi, général égyptien devenu président l’année suivante.
En juin 2017, Le Caire s’est associé à trois pays du Golfe (Arabie saoudite, Emirats et Bahreïn) pour geler ses relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de soutenir les mouvements islamistes.
Depuis, Doha, qui nie les accusations, est soumis à un strict boycott économique et il n’y a plus de liaisons directes avec l’Egypte.
Selon les statistiques officielles, la diaspora égyptienne au Qatar compte environ 300.000 âmes, soit plus de 10% de la population totale (2,75 millions), même si le flux s’est ralenti avec l’embargo. Il s’agit généralement de personnel qualifié travaillant dans le secteur énergétique, l’enseignement ou la santé.