Le nouveau coronavirus a fait plus de 5.000 morts en Iran, selon les chiffres officiels annoncés samedi à Téhéran, où les petits commerçants commencent à rouvrir après une longue fermeture imposée par la crise sanitaire.
Les autorités ont dénombré 73 décès supplémentaires depuis vendredi midi, ce qui porte à 5.031 le nombre total de morts dus à la maladie dans la République islamique, a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé, Kianouche Jahanpour à la télévision.
L’Iran est de loin le pays le plus touché par la pandémie au Proche et au Moyen-Orient, mais les chiffres du gouvernement sont jugés largement sous-estimés à l’étranger ainsi qu’à l’intérieur du pays.
Selon les statistiques officielles, le nombre de nouveaux décès provoqués par le virus est apparu en baisse samedi pour le septième jour d’affilée et la propagation ralentit sa progression depuis le début du mois.
Avec 1.374 personnes infectées au cours des dernières 24 heures, le nombre de cas confirmés de contamination déclarés en Iran s’élève désormais à 80.860.
M. Jahanpour a affirmé, sans fournir de détails, que les sanctions américaines visant la République islamique avaient empêché Téhéran d’acheter des tests de dépistage à la Corée du Sud, en dépit des « affirmations mensongères (de Washington) selon lesquelles le commerce médical n’est pas visé par les sanctions ».
Mardi, un rapport du Centre de recherches du parlement iranien notait que le bilan réel des décès liés au nouveau coronavirus pourrait être supérieur de 80% aux chiffres annoncés par le gouvernement et le nombre d’infections « huit à dix fois » plus important.
Une autre critique des chiffres gouvernementaux a été publiée mercredi par le quotidien Charq citant une élue du conseil municipal de Téhéran, Nahid Khodakarami, chargée des affaires de santé publique. Selon cette dernière, le nombre de personnes qui meurent de l’épidémie serait compris, chaque jour, entre « environ 70 et plus de 100 » dans la capitale.
Le même article de Charq comprend un démenti officiel selon lequel « toute maladie respiratoire n’est pas le (nouveau) coronavirus ».
Pour éviter que l’économie iranienne ne soit anéantie par le double effet des sanctions américaines et de la crise sanitaire, le gouvernement a autorisé le 11 avril la réouverture des petits commerces dans les provinces.
La mesure est étendue depuis samedi matin à Téhéran, où nombre de petites échoppes ont rouvert, ont observé des journalistes de l’AFP.