Un Italien de 78 ans est le premier Européen décédé après avoir été infecté par le nouveau coronavirus en Italie, où une partie du nord de pays s’est barricadé depuis vendredi après une quinzaine de cas de contaminations.
L’homme était hospitalisé depuis une dizaine de jours en Vénétie, dans le nord de l’Italie, pour une maladie non liée au coronavirus, selon le ministère de la Santé, mais un test a confirmé qu’il avait été contaminé.
Adriano Trevisan, maçon retraité, faisait partie de nouveaux cas répertoriés infectés en Vénétie qui sont devenus trois dans la nuit, selon les autorités locales. Tandis que cinq médecins et onze autres personnes ont été identifiés comme porteurs du nouveau coronavirus en Lombardie. A part les médecins, les autres personnes fréquentaient le même bar et le même groupe d’amis.
Sur les trois cas de Vénétie, le président de la région Luca Zaia, interrogé sur Rainews24 s’est dit perplexe samedi matin: « nous faisons faire des tests dans leur entourage, la grande question c’est l’origine (de ce foyer) car ces personnes n’avaient eu aucun contact avec des Chinois ni des contacts particuliers » avec des personnes de retour de Chine. A part le patient de 78 ans décédé dans la nuit, les deux autres cas suspects sont âgés de 66 et 67 ans.
Cette vague de contaminations a contraint les autorités italiennes à prendre des mesures drastiques.
Au total, 22 cas de contamination ont été recensés jusqu’à présent en Italie, pays le plus touché en Europe par l’épidémie de pneumonie virale qui a démarré en Chine en décembre.
Bars, écoles, églises ou encore stades: les lieux publics ont été fermés vendredi pour une semaine dans onze villes du nord de l’Italie. La mesure touche aussi les bibliothèques, les mairies, les magasins ainsi que les nombreux défilés de carnavals organisés en cette période de l’année. Les écoles étaient fermées samedi dans la grande ville proche de Cremona. Des trains ont été stoppés en gare de Milan et Lecce (Pouilles) vendredi soir le temps de faire descendre des passagers présentant des symptômes grippaux.
La décision de semi-confinement d’une dizaine de villes a été prise par le ministère de la Santé après qu’un premier foyer autochtone italien a été identifié à Codogno, près de Lodi, avec la contamination de 14 personnes dont un homme de 38 ans hospitalisé depuis mercredi.
Dans cette zone située à environ 60 km au sud-est de Milan, plus de 50.000 personnes sont priées de rester chez elles et d’éviter les lieux fermés. Au total, 40 stades et salles de sports seront fermées aux compétitions amateurs ainsi que les lieux de culte.
Le Premier ministre Giuseppe Conte, interrogé à Bruxelles par la presse italienne, s’est toutefois voulu rassurant en soulignant que l’Italie « applique un très haut niveau de précaution ».
Le photographe de l’AFP a vu des rues désertes à Codogno, localité de 15.000 habitants proche de Lodi, où six nouveaux cas italiens ont été détectés et qui a été la première à tout fermer, y compris les magasins d’alimentation. Personne non plus aux urgences de l’hôpital local à part des infirmières masquées au changement de rotations. « Beaucoup de personnes en voiture à la recherche d’un magasin ouvert », a-t-il décrit, constatant qu’une boulangerie était tout de même ouverte ainsi qu’une pharmacie.
– « Incroyable » –
« C’est incroyable: maintenant la (situation de la) Chine que nous voyions à la télévision, c’est chez nous », a confié le propriétaire d’une boulangerie interrogé par l’agence Agi.
Environ 250 personnes dont 70 médecins et aide-soignants ont été placées à l’isolement, le temps de les soumettre à des tests, après qu’elles aient été en contact avec les 14 cas de Lombardie.
Le premier cas de Codogno, un Italien de 38 ans, cadre chez Unilever, est hospitalisé en soins intensifs en état grave. Son épouse enceinte de 8 mois, un ami avec lequel il jouait au football et trois personnes qui fréquentaient un bar dans la petite ville proche de Castiglione d’Adda, font partie des cas avérés.
Au total 16 personnes ont été testées positives en Lombardie, toutes autour de Codogno, dont cinq médecins qui avaient soigné ce cadre.
Les autorités sanitaires de la Lombardie n’ont pas identifié avec certitude la personne à l’origine de la contagion, mais ce pourrait être un Italien rentré de Chine en janvier qui aurait dîné à plusieurs reprises avec le manager de 38 ans.
Les 60 employés du siège local d’Unilever à Casalpusterlengo ont été également soumis à des tests de détection du virus.
L’Italie ne comptait jusqu’à présent que trois cas de coronavirus, tous contractés hors du pays et soignés à Rome, parmi lesquels deux touristes chinois placés à un moment en thérapie intensive mais dont l’état s’est nettement amélioré ces derniers jours.
En outre, un Italien contaminé par le nouveau coronavirus et qui se trouvait sur le bateau de croisière Diamond Princess au Japon a été rapatrié samedi matin avec une trentaine de passagers italiens qui ont été placés en quarantaine.