Des organisations et acteurs de la société civile nigériennes dénoncent les arrestations arbitraires au Niger - Journal du niger

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Des organisations et acteurs de la société civile nigériennes dénoncent les arrestations arbitraires au Niger

Les organisations et acteurs de la société civile nigériennes, profondément attachés à l’état de droit, à la démocratie et très…

Les organisations et acteurs de la société civile nigériennes, profondément attachés à l’état de droit, à la démocratie et très soucieux du respect strict des droits et libertés des citoyens, signataires de la présente déclaration sur la situation socio-politique, sécuritaire et les arrestations arbitraires au Niger, décident de rompre d’avec le silence et dénoncer sans réserve le chao indescriptible dans lequel se trouve notre pays.

En effet, depuis quelques années, les acteurs de la société civile sont pris pour cible à liquider par les autorités nigériennes, à travers un plan minutieusement élaboré, qui vise en fond de toile, à récupérer via la corruption et les nominations d’une part, les acteurs aux  intestins fragiles et à emprisonner les résistants et les engagés. Malheureusement pour les concepteurs de ce plan satanique, cette stratégie est inopérante, car il y’aura toujours au Niger des femmes et des hommes dignes et intègres.

Comme vous le savez, ce samedi 24 avril 2021, jour commémoratif de la concorde nationale, coïncide avec le 30 ème jour de l’enlèvement de l’acteur de la société civile, notre camarade Annassa Djibrila, Coordonnateur National de l’association Debout Niger Debout et président du Mouvement Dynamique Citoyenne (MDC) par des éléments de la police anti-terroristes, puis, déporté comme un criminel à la prison de haute sécurité de  Koutoukalé. Cette prison accueille en principe les plus grands criminels. Or, notre camarade Annassa Djibrila n’a commis aucun crime, et son nom  ne figure sur aucune liste des trafiquants d’armes et de drogue encore moins des détourneurs de biens publics.

Malgré son état de santé très dégradé, notre camarade Anassa Djibrilla est privé de toute visite et toute communication même avec les membres de sa famille, juste pour avoir appelé la population à une manifestation virtuelle non suivie d’effet. Pourtant, la Commission Nationale des droits humains CNDH a été saisie par une plainte sur les conditions inhumaines et humiliantes de sa détention.

A l’instar de cas d’Anassa Djibrilla, plus de 400 nigériens dont en majorité des jeunes et des femmes croupissent arbitrairement dans les différentes prisons du pays pour délit d’opinion. Nous sommes solidaires aux prisonniers politiques arbitrairement détenus.

Au plan sécuritaire

Nous constatons avec amertume la dégradation continue du climat sécuritaire principalement dans les régions de Diffa, Tillabéri, Tahoua et sur l’axe Agadez-Dirkou,  avec des enlèvements de personnes et attaques meurtrières qui affectent les populations civiles. Les récentes attaques  meurtrières terroristes remontent à celles de Zaroumdarey ; Banibangou  et  Tchomabangou dans la région de Tibbabéri. Ces attaques renouvelées provoquent malheureusement des mouvements massifs des populations, le pillage et extorsion de leurs biens sur la base de la zakat. Ces forfaitures, interviennent dans un contexte marqué par les opérations militaires des forces de défense et de sécurité (FDS) nigériennes et celles des forces internationales (G5 Sahel, l’Opération Barkhane, et autre).

Apprenons à nous dire la vérité. Sinon, comment expliquer à un peuple pillé et enlevé que malgré les multiples forces armées nationales et internationales qui interviennent dans les zones, qu’elles aient toujours une bonne longueur de retard sur les terroristes et autres individus armés, qui eux, font preuve d’une maitrise effective et coordonnée du terrain malgré les multiples prorogations de l’état d’urgence? Nous ne pouvons plus comprendre et accepter qu’on nous dise désormais que les renforts sont arrivés  en retard ou qu’il faille attendre les directives de Niamey ou de Paris pour agir. Trop c’est trop, et l’inquiétude des populations est d’autant plus grande avec la disparition du guerrier maréchal Tchadien  Idriss Deby Itno, que son âme repose en paix Amen.

Aujourd’hui, aucun citoyen ne saura accepter cette façon d’agir du pouvoir et s’il ne prend garde à cause de certains intérêts égoïstes le poussant à fuir ses responsabilités de sécurisation des personnes et de leurs biens dans les zones concernées,  les citoyens prendront leur défense légitime.

Au plan social

Déplorons et condamnons la déliquescence continue du secteur éducatif nigérien émaillé, ce dernier temps par des incendies graves  intervenus à l’école Pays Bas de Niamey malheureusement soldé par la mort d’une vingtaine d’enfants innocents et récemment,  celui intervenu à l’école Kouado au quartier Tallagué, celui de l’école primaire de Tanout et dernièrement l’école primaire du quartier Saga 4 de Niamey . Ces manquements graves, sont la résultante directe de la mal gouvernance des sois disant socialistes de 2011 à nos jours.

En tout état de cause :

1- Exigeons,  au nom du respect des principes de la présomption d’innocence mais aussi de la séparation des pouvoirs, la libération immédiate et sans condition des détenus Annassa Djibrila, Coordonnateur National de Debout Niger Debout et président du MDC ainsi que tous les prisonniers politiques;

2- Prendrons le gouvernement nigérien comme l’unique responsable de tout ce qui pouvait entraver à la vie et à  la santé, non seulement de notre camarade Annassa Djibrila, mais également, des autres détenus politiques ;

3-Exigeons le départ immédiat des bases militaires étrangères dans notre pays et la dotation de nos FDS en moyens de guerre conséquents pour contenir les menaces sécuritaires dans les zones affectées ;

4- Exigeons la tenue en urgence des états généraux de l’éducation pour sauver la descente aux enfers de l’école nigérienne ;

5- Lançons un appel aux citoyennes et citoyens à une mobilisation générale et à une synergie d’actions pour la défense de l’état de droit, de la démocratie ainsi que les droits et les libertés gravement menacés au Niger.

Fait à Niamey, le samedi 24 avril 2021

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