En pleine crise du coronavirus et à moins de cinq mois des Jeux olympiques de Tokyo-2020, le Comité olympique international (CIO), par la voix de son président Thomas Bach, s’est de nouveau voulu rassurant mardi, réitérant sa « confiance » dans des JO de Tokyo « réussis ».
Malgré un bilan de l’épidémie de coronavirus qui dépasse les 3.000 morts et l’annulation ou le report de nombreux événements sportifs internationaux, notamment en Asie, berceau du virus, le CIO n’évoque officiellement ni annulation, ni report, encore moins de plan-B.
Les JO-2020 sont programmés du 24 juillet au 9 août.
« Le CIO réaffirme son total engagement à assurer le succès des Jeux olympiques de Tokyo-2020 », a déclaré M. Bach, reprenant devant de nombreux médias et télévisions les termes d’un communiqué publié peu avant.
« Nous restons très confiants dans la réussite des JO de Tokyo », a ajouté le patron du CIO, en marge d’une réunion de deux jours de la Commission exécutive qui se refermera mercredi soir.
Le patron allemand de l’instance n’a répondu à aucune question et n’a absolument pas fait référence aux propos de la ministre japonaise des Jeux olympiques qui a indiqué mardi que le Japon risque d’être privé des JO s’il les reporte au-delà de l’année 2020 du fait de l’épidémie de coronavirus.
Seiko Hashimoto a précisé devant le Parlement qu’elle faisait référence au contrat conclu entre Tokyo, le Comité olympique japonais et le CIO. Elle a également précisé que fin mai serait crucial pour prendre une décision.
Vendredi déjà, M. Bach avait tenu le même discours rassurant auprès des médias japonais, en déclarant que le CIO « est totalement déterminé à la tenue de JO couronnés de succès à Tokyo ».
Un autre membre éminent du CIO, le Canadien Dick Pound, avait indiqué plus tôt à l’AFP que le CIO n’envisagerait pas de reporter ou d’annuler les JO de Tokyo tant que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ne l’aura pas invité à le faire.
– « test-events » à huis clos? –
Mais le temps presse. Sportifs comme fédérations internationales s’interrogent non seulement sur la tenue des JO mais aussi sur celle d’une quinzaine de « test-events » qui doivent encore se tenir au Japon avant l’ouverture des JO.
Ainsi, des « test-events » de gymnastique, natation, cyclisme ou encore voile sont-ils programmés. Et selon certaines fédérations, ces épreuves qui doivent encore distribuer des quotas qualificatifs pour les JO, pourraient se tenir à huis clos.
Interrogée par l’AFP, l’Union cycliste internationale (UCI) qui doit organiser au Japon des épreuves sur piste et de BMX avant les JO, a indiqué qu’elle « évalue la situation et prendra une décision très vite ».
S’adressant aux sportifs, M. Bach a ajouté que le CIO « encourage tous les athlètes à continuer à se préparer pour les JO de Tokyo-2020 ».
Ce dernier a également rappelé qu’un groupe de travail avait été constitué à la mi-février, comprenant le CIO, le Comité d’organisation des JO de Tokyo-2020, la ville de Tokyo, le gouvernement nippon et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
« Le CIO apprécie et soutient les mesures prises, qui constituent une part importante du plan de Tokyo pour accueillir des Jeux sûrs et sans danger », a souligné l’instance.
« Nous poursuivrons cette consultation régulière avec le groupe de travail afin de pouvoir répondre à tout nouveau développement », a ajouté M. Bach.
– Tokyo par visioconférence –
Les conséquences de la crise du coronavirus doivent de nouveau être abordées mercredi dans le rapport que dresseront par visioconférence le Comité d’organisation des JO de Tokyo et le président de la Commission de coordination, l’Australien John Coates.
Les JO de Paris sont également au programme, la Commission exécutive devant formellement valider mardi après-midi le choix de Tahiti pour le surf et du site de la Concorde à Paris pour plusieurs sports urbains.
Tony Estanguet, président du Comité d’organisation de Paris-2024, attendu initialement à Lausanne, a finalement été invité à s’exprimer par visioconférence depuis Paris. Dans le contexte de la crise du coronavirus, cette décision « s’inscrit dans le cadre des recommandations du CIO de limiter les déplacements », a indiqué l’instance à l’AFP.