Guerre commerciale : un bras de fer à trois temps entre Washington, Pékin et ses voisins - Journal du niger



Guerre commerciale : un bras de fer à trois temps entre Washington, Pékin et ses voisins

En politique internationale, les alliances et les tensions évoluent au rythme des négociations et des intérêts stratégiques. Ce qui semblait…

Guerre commerciale : Washington frappe Pékin avec une taxe de 10 %, tandis que le Canada et le Mexique échappent in extremis aux sanctions

En politique internationale, les alliances et les tensions évoluent au rythme des négociations et des intérêts stratégiques. Ce qui semblait être une escalade commerciale tripartite entre les États-Unis, le Canada et le Mexique a pris une tournure inattendue en à peine deux jours. Pendant que Washington renonçait in extremis à imposer des taxes aux importations nord-américaines, Pékin, lui, se retrouvait seul dans la ligne de mire d’une nouvelle vague de tarifs douaniers punitifs.

L’effet domino d’une annonce présidentielle

Tout a commencé le 1ᵉʳ février, lorsque Donald Trump a annoncé une hausse significative des droits de douane sur plusieurs importations : 25 % pour le Canada et le Mexique, et 10 % pour la Chine. Officiellement, cette mesure visait à responsabiliser ces pays sur les questions d’immigration clandestine et de trafic de stupéfiants. Immédiatement, les partenaires commerciaux nord-américains ont brandi la menace de représailles, tandis que Pékin promettait des « contre-mesures nécessaires ».

Mais à peine deux jours plus tard, la dynamique s’inversait. Un accord de dernière minute avec le Mexique, scellé par l’engagement d’un déploiement de 10 000 membres de la Garde nationale à la frontière, a conduit Washington à suspendre les surtaxes pour 30 jours. Dans la foulée, le Canada obtenait un répit similaire en promettant de renforcer le contrôle de ses frontières. Résultat : la tempête commerciale annoncée sur l’Amérique du Nord se dissipait, mais l’orage s’abattait bel et bien sur la Chine.

Pékin riposte : taxes ciblées et pressions diplomatiques

À 00h01 EST, le couperet tombait : les États-Unis imposaient officiellement une taxe de 10 % sur l’ensemble des importations chinoises. Cette mesure, qui rentrait en vigueur lundi, a été entérinée pour ce mardi. Quelques heures plus tard, Pékin contre-attaquait avec des mesures ciblées visant à frapper des secteurs stratégiques américains. Charbon, pétrole brut, machines agricoles, véhicules utilitaires : la Chine annonçait des taxes de 10 à 15 % sur ces produits qui seront effectives le 10 février. Parallèlement, elle lançait une enquête anti-monopole sur Google et appliquait des restrictions à l’exportation sur plusieurs métaux rares, cruciaux pour l’industrie technologique mondiale.

Cette réponse, bien que ferme, témoigne d’une volonté chinoise de contenir l’escalade. Contrairement à la stratégie américaine, qui cible de manière globale les importations chinoises, Pékin a opté pour une approche chirurgicale, concentrant ses sanctions sur des secteurs sensibles, tout en laissant une porte ouverte aux négociations.

L’OMC, théâtre d’un affrontement réglementaire

Dans une ultime tentative de contrer l’offensive américaine sur le terrain légal, Pékin a déposé une plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Accusant Washington d’« unilatéralisme flagrant » et de « protectionnisme économique », la Chine tente ainsi d’internationaliser le conflit et de rallier d’autres puissances économiques à sa cause.

Washington– Pékin : Vers un nouveau cycle de négociations sous haute tension

Alors que les tensions commerciales entre les deux superpuissances s’intensifient, une lueur d’apaisement pourrait néanmoins émerger. Xi Jinping et Donald Trump devraient s’entretenir dans les prochains jours pour tenter de trouver un terrain d’entente. Washington se dit prêt à durcir encore ses mesures si aucun accord n’est trouvé, laissant planer l’ombre d’une nouvelle escalade.

Dans ce bras de fer économique aux répercussions mondiales, la question demeure : assistera-t-on à un compromis pragmatique ou à une surenchère qui pourrait redéfinir les équilibres du commerce international ?

Affaire à suivre…

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