L’État du Nord au Soudan, 8 avril 2025 – Ce matin, la ville d’Al-Dabba, nichée dans l’État du Nord au Soudan, s’est éveillée sous le fracas d’une tragédie d’une cruauté implacable. Une frappe de drone, orchestrée par les milices de soutien rapide – plus connues sous le nom de Janjawid – a réduit en cendres une demeure familiale, fauchant six vies d’un même sang, parmi lesquelles deux enfants. Malheureusement, ce drame, rapporté par le quotidien Al-Sudani, s’inscrit dans une litanie de violences où les civils, désarmés et vulnérables, deviennent les proies d’une milice aux abois, désormais acculée par ses revers sur les champs de bataille.
Une agression aux contours effroyables à Al-Dabba
Aux lueurs naissantes de l’aube, le bourdonnement fatal d’un drone a déchiré le silence d’Al-Dabba, visant avec une précision glaçante une maison dans laquelle une famille s’abritait dans l’innocence du quotidien. Six âmes – parents, enfants, peut-être grands-parents – ont été arrachées à l’existence, leurs rêves ensevelis sous les décombres. De fait, cette frappe, loin d’être un acte isolé, dévoile une stratégie d’une noirceur limpide : incapable de triompher face aux forces adverses, la milice Janjawid détourne sa fureur sur ceux qui ne peuvent se défendre. Les deux enfants, victimes d’une barbarie qui ne distingue ni âge ni humanité, incarnent l’horreur d’un conflit dans lequel l’innocence paie le tribut le plus lourd.
Une leçon sur les ressorts de la cruauté
Ce massacre dispense une vérité amère : la faiblesse militaire d’un belligérant peut engendrer une sauvagerie redoublée envers les plus démunis. En effet, les milices de soutien rapide, jadis craintes pour leur férocité sur les fronts, semblent aujourd’hui désemparées, leurs défaites successives les poussant à reporter leur impuissance sur des cibles sans armes. Cette escalade, qualifiée de « crime terroriste » par les observateurs locaux, révèle alors un mécanisme où la frustration se mue en châtiment collectif. Les femmes et les enfants, loin des lignes de combat, deviennent les otages d’une vengeance qui n’a d’autre dessein que de semer la terreur.
Un silence international assourdissant
L’ombre des Émirats arabes unis plane sur cette tragédie, leur soutien présumé aux Janjawid offrant à ces milices les moyens de leur ignominie. Car le drone, arme d’une modernité froide, n’aurait pu frapper sans une logistique extérieure, dont les fils remontent à des alliés puissants. Pourtant, le monde, par son mutisme, semble cautionner cette alliance funeste. Cette inertie internationale enseigne une leçon cruelle : la justice, lorsqu’elle vacille sous le poids des intérêts géopolitiques, laisse les victimes sans voix et les bourreaux impunis. Al-Dabba, par son deuil, interpelle une communauté globale qui préfère trop souvent détourner le regard.
Une mémoire à préserver
Ce drame ne saurait se réduire à une statistique dans le tumulte du conflit soudanais. Chaque vie perdue à Al-Dabba – celle d’un père, d’une mère, d’un enfant – porte en elle une histoire brutalement interrompue. La maison ciblée, désormais un amas de ruines, se dresse comme un mémorial involontaire, un rappel que la guerre, sous ses formes les plus modernes, n’épargne ni les foyers ni les innocents. Ainsi, cette frappe, par sa précision et son bilan, offre une illustration saisissante de la manière dont la technologie, détournée par la haine, devient l’instrument d’une désolation sans mesure.
Par cette frappe à Al-Dabba, les milices Janjawid ne font pas qu’ôter des vies ; elles exposent au grand jour leur déchéance et la complicité d’un silence mondial. Dès lors, ce drame, dans sa brutalité, invite à méditer sur la fragilité des civils face à une violence qui se nourrit de l’impuissance. La mémoire de ces six âmes pourrait, un jour, réveiller les consciences et pousser à l’action, laissant entrevoir un futur où de tels actes ne resteront plus sans écho.