Les partis arabes sont en voie mardi d’enregistrer le meilleur score de leur histoire à l’issue d’élections en Israël, une performance qui ne suffit toutefois pas pour atteindre leur objectif: empêcher la victoire de Benjamin Netanyahu, grand gagnant du scrutin.
Aux législatives de septembre dernier, la « Liste unie » des partis arabes avait surpris en s’imposant comme troisième force politique d’Israël avec 13 députés élus sur les 120 de la Knesset, le Parlement, le meilleur résultat combiné pour des formations arabes.
Six mois plus tard, les partis arabes espéraient obtenir 16 sièges en moissonnant la colère chez l’électorat arabe liée au « plan Trump » pour le Proche-Orient, soutenu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Ce plan prévoit de faire de Jérusalem la capitale « indivisible » d’Israël, mais aussi de transférer le contrôle d’une dizaines de villes et villages arabes en Israël à un futur Etat palestinien, ce qui a choqué nombre des Arabes israéliens qui ont dit se sentir comme des citoyens de « second » rang.
La « Liste unie », qui rassemble des islamistes, des libéraux, des socialistes et des communistes, a conservé sa troisième place et devrait réaliser son meilleur score selon les dernières estimations, qui lui confèrent mardi 15 sièges.
« Il s’agit d’une réussite historique », s’est félicité Ayman Odeh, chef de la « Liste unie » lors d’une conférence de presse dans sa ville natale de Haïfa (nord). « Je veux remercier notre public, tant les électeurs arabes que juifs qui ont soutenu la Liste unie. »
La performance des partis arabes n’a toutefois pas réussi à diminuer le score de Benjamin Netanyahu, inculpé pour corruption dans une série d’affaires, qui se dirige lui aussi vers sa meilleure performance à la tête du Likoud (droite), avec 36 sièges selon les derniers résultats, non définitifs.
« Nous ne connaissons pas les résultats définitifs mais le gouvernement que formera Netanyahu sera le plus dangereux de l’histoire d’Israël », a prévenu mardi M. Odeh, qui qualifie le Premier ministre sortant de « plus grand provocateur des citoyens arabes ».
« Nous sommes prêts à nous engager dans un véritable combat avec l’extrême-droite, ce combat doit être populaire et doit se mener avec la participation du peuple arabe et des partis juifs démocratiques », a-t-il ajouté.
M. Odeh et une partie de ses troupes avaient, sans succès, recommandé à l’automne Benny Gantz, le rival de M. Netanyahu, au poste de Premier ministre afin de mettre un terme au règne du chef du gouvernement, attendu par la justice pour son procès le 17 mars.
Les Arabes israéliens, qui représentent environ 20% de la population israélienne, sont les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres après la création d’Israël en 1948.