Bamako, 30 décembre 2024— L’ancien vice-président du Conseil national de transition (CNT) du Mali, Issa Kaou Djim, a été condamné, le 29 décembre 2024, à deux ans d’emprisonnement, dont un an ferme. En effet, le tribunal l’a reconnu coupable d’« offense publique envers un chef d’État étranger » et d’« injures par le biais de systèmes d’information ».
Par ailleurs, cette condamnation fait suite à ses propos tenus lors d’une émission diffusée sur la chaîne de télévision privée Joliba TV. Au cours de cette intervention, Issa Kaou Djim avait évoqué un prétendu « scénario de déstabilisation » concernant la situation politique au Burkina Faso. Ces déclarations, jugées offensantes, ont suscité une vive controverse et entraîné son interpellation le 13 novembre dernier, suivie d’un placement sous mandat de dépôt.
Une affaire aux implications politiques
Figure controversée du paysage politique malien, Issa Kaou Djim a souvent suscité des polémiques avec ses prises de position tranchées et ses critiques publiques. Son procès a ravivé les débats sur la liberté d’expression et la responsabilité des acteurs publics dans leurs déclarations.
Ses avocats ont dénoncé une procédure expéditive et une condamnation qu’ils jugent disproportionnée. « Notre client a exprimé une opinion politique, et non une attaque personnelle. » « Cette décision représente un recul inquiétant pour la liberté d’expression au Mali », a déclaré Me Amadou Traoré, l’un de ses avocats.
De leur côté, les autorités judiciaires ont insisté sur la gravité des faits. « Offenser publiquement un chef d’État étranger nuit aux relations diplomatiques entre nations et constitue une infraction punie par la loi », a affirmé un porte-parole du tribunal.
Issa Kaou Djim :une condamnation critiquée
La décision a également suscité des réactions au-delà des frontières maliennes. Plusieurs organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude quant à l’utilisation de lois contre la diffamation et l’offense publique pour réduire au silence les voix dissidentes.
Isa Kaou Djim, qui a déjà purgé près de deux mois de détention provisoire, reste incarcéré. Ses avocats ont annoncé leur intention de faire appel, espérant ainsi une réduction de sa peine ou une révision complète du verdict.
En somme, ce cas soulève une nouvelle fois la question de la conciliation entre liberté d’expression et responsabilité politique, dans un contexte géopolitique explosif.