Kigali tranche dans le vif : le Rwanda rompt tout lien avec la Belgique et ses émanations - Journal du niger



Kigali tranche dans le vif : le Rwanda rompt tout lien avec la Belgique et ses émanations

Dans une résolution aussi abrupte qu’inflexible, le Rwanda a choisi de hausser le ton face à la Belgique, érigeant un…

Le Rwanda rompt brutalement tout lien entre ses organisations et la Belgique, affirmant sa souveraineté face à des tensions croissantes

Dans une résolution aussi abrupte qu’inflexible, le Rwanda a choisi de hausser le ton face à la Belgique, érigeant un mur infranchissable entre ses organisations et les entités affiliées à son ancienne puissance coloniale. Jeudi, le gouvernement rwandais a promulgué une interdiction sans équivoque : plus aucune coopération ne sera tolérée entre les organisations non gouvernementales (ONG) internationales et nationales, les institutions confessionnelles ainsi que les fondations d’intérêt commun opérant sur son sol et le gouvernement belge ou ses ramifications. Cette mesure, d’une rigueur implacable, s’inscrit dans une volonté manifeste de Kigali de redessiner les contours de sa souveraineté face à ce qu’il perçoit comme une adversité grandissante.

Un couperet sans nuances contre la Belgique

Le décret, émanant du Rwanda Governance Board (RGB), organe régulateur des activités associatives, ne laisse place à aucune ambiguïté. « À compter de ce jour, toute collaboration, tout partenariat et tout engagement avec le gouvernement belge, ses institutions affiliées, ses acteurs de coopération non gouvernementale, ses agences et ses programmes sont proscrits », stipule le texte officiel. Plus encore, cette injonction exige la cessation immédiate de tout projet ou accord en cours impliquant ces entités, assortie d’une obligation de notification formelle. Une telle fermeté traduit une rupture nette, visant à extirper jusqu’aux moindres racines d’une influence belge jugée indésirable.

Cette décision intervient dans un climat de crispation croissante entre Kigali et Bruxelles. Si les détails précis des griefs rwandais demeurent implicites dans l’annonce, elle fait écho à une montée des tensions diplomatiques, exacerbées par des différends sur des questions régionales et historiques. Le Rwanda, sous la houlette de Paul Kagame, semble déterminé à affirmer son autonomie face à un partenaire occidental dont les positions ont, ces derniers mois, suscité l’ire de Kigali.

Un impact aux ramifications profondes

Les répercussions de cette mesure s’annoncent colossales pour les acteurs concernés. Les ONG, qu’elles soient d’envergure internationale ou ancrées dans le tissu local, les organisations confessionnelles aux missions souvent humanitaires et les fondations vouées au bien commun, se retrouvent soudainement privées d’un partenaire clé. La Belgique, par le truchement de ses institutions et programmes, jouait un rôle non négligeable dans le financement et l’appui technique de nombreuses initiatives au Rwanda, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et du développement rural. Cette amputation subite des liens risque de plonger ces structures dans une incertitude béante, les contraignant à réévaluer leurs stratégies dans l’urgence.

Des projets d’envergure, parfois en gestation depuis des années, pourraient être réduits à néant. Les bénéficiaires, populations rurales ou communautés vulnérables, se trouvent indirectement pris en otage par cette querelle d’États, tandis que les organisations devront jongler avec des ressources désormais exsangues pour maintenir leurs engagements.

Une posture de défi souverain face à  la Belgique

Derrière cette résolution se dessine une intention limpide : le Rwanda entend faire entendre sa voix, quitte à braver les conventions diplomatiques. Cette interdiction s’apparente à une déclaration d’indépendance renforcée, à un refus catégorique de toute forme de dépendance perçue comme un vestige d’un passé colonial ou une entrave à ses ambitions. Kigali, par ce geste, ne se contente pas de fermer une porte ; il la claque avec fracas, signifiant à la Belgique et, par extension, à l’Occident, que ses priorités et son avenir se construiront selon ses propres termes.

Ce durcissement intervient dans un contexte dans lequel le Rwanda s’est souvent posé en champion d’une Afrique affranchie des tutelles extérieures. La rapidité et la sévérité de la mesure suggèrent une réponse  liés à la position belge sur le conflit en République démocratique du Congo ou à des critiques jugées inacceptables par Kigali. Quelle qu’en soit la genèse, cette décision traduit une inflexion stratégique : le Rwanda préfère risquer l’isolement temporaire plutôt que de plier sous une pression qu’il estime illégitime.

Un horizon voilé d’interrogation

La Belgique, prise au dépourvu par l’ampleur de cette riposte, n’a pas encore entièrement articulé sa réponse. Mais l’onde de choc de cette rupture ne se limitera pas aux frontières des deux nations. Elle pourrait ébranler les dynamiques de coopération entre le Rwanda et d’autres partenaires européens, voire redéfinir les alliances dans une région des Grands Lacs déjà sous tension. Les organisations affectées, quant à elles, devront faire preuve d’une résilience hors du commun pour surmonter ce séisme structurel.

Que réserve l’avenir à cette relation jadis nouée par l’histoire, aujourd’hui déchirée par la politique ? Le Rwanda parviendra-t-il à transformer ce geste de défiance en un levier d’émancipation durable, ou s’exposera-t-il à des vents contraires plus rudes encore ? Pour l’heure, le silence qui suit cette annonce retentissante laisse place à une seule certitude : le destin des ponts brûlés entre Kigali et Bruxelles reste suspendu à des lendemains incertains.

 

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