L' AES tissent une trame collaborative face à l’érosion des écosystèmes - Journal du niger

SociétéEnvironnement




L’ AES tissent une trame collaborative face à l’érosion des écosystèmes

Dans l’arène brûlante du Sahel, où les défis climatiques dessinent une cartographie de l’urgence, une alliance inédite se structure. Le…

Face aux défis climatiques urgents du Sahel, l'AES a orchestre une riposte collective innovante contre la dégradation environnementale,

Dans l’arène brûlante du Sahel, où les défis climatiques dessinent une cartographie de l’urgence, une alliance inédite se structure. Le Niger, le Burkina Faso et le Mali, unis sous la bannière des États du Sahel (AES), orchestrent une riposte collective contre la déliquescence environnementale. En effet, lors d’une allocution télévisée sur Télé Sahel, le Colonel Abdoulaye Maizama, Ministre nigérien de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de l’Environnement, a dévoilé les linéaments d’une coopération transfrontalière mariant pragmatisme politique et innovations écologiques.

Un diagnostic commun : la terre sahélienne en fièvre

Les trois États partagent un écosystème fragilisé par une litanie de maux interdépendants. « Nos réalités socio-climatiques convergent », souligne le Colonel Maizama, énumérant une séquence de crises :

  • La dévoration des terres par l’avancée implacable de la désertification.
  • L’amenuisement des forêts, réduites à l’état de vestiges sous la pression anthropique.
  • L’hémorragie de la biodiversité, où espèces et habitats s’évanouissent en silence.
  • Les convulsions climatiques : vents furieux charriant des dunes mouvantes, inondations paradoxales et thermomètres hallucinés.

Par ailleurs, ce tableau, aussi sombre qu’invitant à l’action, exige des réponses systémiques. « La dégradation environnementale transcende les frontières », insiste le Ministre, rappelant que les sables du désert n’arborent pas de passeport.

Stratégies conjuguées de l’AES : de l’adaptation à la symbiose institutionnelle  

D’ailleurs, face à ces défis, l’AES déploie un arsenal de mesures fondées sur trois piliers :

  1. L’Architecture d’Adaptation : intégration de techniques agro-sylvo-pastorales résilientes, restauration des sols via desbases productives régénérées et déploiement de technologies low-tech pour capter l’eau éphémère.
  2. L’Éducation Écologique : institutionnalisation de rites civiques, comme la « Journée de l’Arbre »nigérienne, devenue un symbole pan-sahélien où la jeunesse des trois nations s’enracine dans des actions communes.
  3. La Diplomatie Verte : harmonisation des discours lors des sommets internationaux (COP, conventions sur la désertification), pour aussi amplifier une voix sahélo-saharienne dans les arènes globales.

« Nous privilégions désormais des projets structurants à l’échelle régionale », précise Maizama, citant en exemple la préparation d’une note conceptuelle pour une politique forestière unifiée.

Mécanismes collaboratifs de l’AES : des agoras à l’action

En plus, la coopération ne se limite pas aux déclarations d’intention. Plusieurs agoras ont déjà jalonné ce chemin :

  • Le Forum de Bamako (novembre 2024) : une table ronde climat-paix-sécurité, où fut scellé un pacte pour des initiatives transfrontalières.
  • Les Convoyages Techniques : échanges de délégations (directeurs des Eaux et Forêts, experts en Grande Muraille Verte) pour ainsi mutualiser les savoir-faire locaux.
  •  Les Conciliabules Virtuels : réunions hybrides, combinant présence physique et numérique, pour une concertation continue malgré les distances.

« Nous regardons dans les mêmes horizons », résume le Ministre, évoquant une vision où la lutte contre l’ensablement devient un récit commun.

Perspectives : vers une charte sahélienne de la biosphère

Les prochains mois verront également l’AES franchir de nouveaux caps :

  • L’Adoption de Principes Communs : gestion durable des ressources, politiques forestières harmonisées et préservation de la biocénose.
  • Des Projets Phares : création de couloirs verts transnationaux, banques de semences autochtones et systèmes d’alerte précoce unifiés face aux catastrophes.
  • Un Plaidoyer Global : porter la cause sahélo-saharienne à la COP30, avec des demandes ciblées de financements climatiques.

En somme, L’alliance AES incarne une lueur d’espoir dans un paysage souvent perçu comme irrémédiablement fracturé. En substituant à la compétition des égos une collégialité écologique, le Niger, le Burkina Faso et Mali réinventent le panafricanisme vert.

Reste à savoir si cette synergie saura résister aux tempêtes politiques et financières ou si elle deviendra un modèle pour d’autres régions en sursis climatique.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP