L'agriculture au cœur de la souveraineté alimentaire du Niger - Journal du niger



L’agriculture au cœur de la souveraineté alimentaire du Niger

Niamey, 11 février 2025 — Dans un contexte où la sécurité alimentaire devient une priorité mondiale, le Niger, sous la…

Le Niger, dirigé par le Colonel Elhadj Ousmane Mahaman, lance une politique agricole indépendante pour l'Association des États du Sahel,

Niamey, 11 février 2025 — Dans un contexte où la sécurité alimentaire devient une priorité mondiale, le Niger, sous la houlette de son ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, le Colonel Elhadj Ousmane Mahaman, s’engage fermement à redéfinir son modèle agricole pour garantir une autonomie durable. Lors de son entretien bilan du 10 février 2025, il a annoncé une initiative audacieuse : la création d’une politique agricole indépendante pour l’Association des États du Sahel (AES), en vue de consolider les bases d’une agriculture régionale autonome et performante.

Un axe prioritaire : l’agriculture comme pilier de la souveraineté

Le Ministre Mahaman a mis en lumière le rôle crucial de l’agriculture et de l’élevage dans l’économie du Niger. En effet, ces secteurs représentent 43 % du Produit Intérieur Brut (PIB) du pays et emploient près de 80 % de la population active. Le Niger se distingue également par son impressionnant cheptel de 62 millions de bêtes, plaçant ainsi le pays en tête de l’Afrique de l’Ouest en termes d’élevage. Avec une superficie de terres pâturables avoisinant les 700 000 km², le pays possède un potentiel agricole inestimable, soutenu par des ressources hydriques conséquentes.

Vers une politique agricole communautaire

L’un des projets majeurs annoncés par le ministre concerne la mise en place d’une stratégie commune entre les États membres de l’AES pour développer une politique agricole adaptée aux besoins spécifiques de la région. Ce projet, qui devrait conduire à la refondation du développement agricole de l’espace, vise à sortir des cadres institutionnels traditionnels pour permettre à la Confédération des États du Sahel, fondée en 2023, de bâtir sa propre vision stratégique, en matière agricole, sans la tutelle des anciennes structures.

Le ministre a précisé que les réflexions sont déjà en cours pour définir les contours de cette politique, une démarche qui s’inscrit dans un processus de renforcement de l’autosuffisance alimentaire et de la résilience des populations face aux défis environnementaux et sécuritaires. En parallèle, il a souligné que la coopération régionale autour de cette politique pourrait offrir une réponse collective aux crises agricoles récurrentes dans la région du Sahel.

Industrialisation et irrigation : les clés du développement durable

L’un des grands axes de la stratégie du gouvernement nigérien repose sur l’industrialisation de l’agriculture. Pour le ministre Mahaman, il ne suffit pas simplement de produire, il faut également pouvoir transformer, conserver et commercialiser les produits agricoles afin d’assurer la durabilité des efforts entrepris. C’est pourquoi, dans sa vision, l’agriculture doit être couplée à une forte capacité industrielle.

En matière d’irrigation, le ministre a insisté sur la nécessité d’adopter une approche à la fois diversifiée et adaptée. Il évoque le recours à la petite et grande irrigation pour contrer la variabilité climatique et augmenter la production agricole. Cela implique notamment la valorisation des retenues d’eau et des barrages existants, mais également la recherche de nouvelles solutions pour sécuriser les ressources en eau et permettre une production agricole stable et conséquente.

Une agriculture moderne au service de l’emploi et de la croissance

L’industrialisation, combinée à une gestion moderne des ressources agricoles, représente une occasion unique pour le Niger de créer un nombre important d’emplois, notamment dans les secteurs de la transformation, de la conservation et de la commercialisation des produits agricoles. Le ministre a souligné que l’objectif est de créer jusqu’à un million d’emplois dans ce domaine. Mais pour y parvenir, des investissements substantiels en matière de financement et de mécanisation agricole sont essentiels.

Il a également noté que, si les banques commerciales jouent un rôle clé dans le financement des projets, le pays manque encore de structures adaptées aux besoins spécifiques de l’agriculture. Le ministre a donc préconisé la création de banques agricoles spécialisées, avec des taux d’intérêt abordables, pour accompagner les agriculteurs dans la modernisation de leurs pratiques et la mise en place de projets à fort impact.

Un avenir prometteur pour l’agriculture nigérienne

L’ambition du Niger en matière de souveraineté alimentaire et de développement agricole est claire : la transformation de l’agriculture en moteur de croissance économique et de bien-être social. Le ministre Mahaman a conclu son discours en affirmant que le développement de l’agriculture et de l’élevage, couplé à une industrialisation stratégique, constitue la clé pour libérer le pays des chaînes de la dépendance alimentaire. Le Niger, riche de ses ressources naturelles et de son savoir-faire, se prépare ainsi à prendre son destin agricole en main, dans un esprit de coopération régionale et de durabilité.

 

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP