Bamako , 24 février 2025 — Une page d’histoire s’est tournée ce samedi 22 février 2025 à Bamako, capitale du Mali, où la Confédération des États du Sahel (AES) a officiellement présenté son drapeau lors d’une cérémonie empreinte de solennité. En effet, Sous la présidence du Général de Division Abdoulaye Maïga, Premier ministre malien, les représentants des trois nations membres, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, ont marqué un pas décisif dans la consolidation de leur alliance régionale, née d’une volonté commune de s’affranchir des dynamiques traditionnelles et de bâtir un avenir autonome.
Symbolique puissante du nouveau drapeau vert
Le drapeau, dévoilé devant un parterre de dignitaires et de citoyens enthousiastes, se distingue par sa simplicité et sa puissance symbolique. De forme rectangulaire, il arbore un fond vert profond, couleur choisie pour incarner l’espoir d’un renouveau et la promesse de prospérité. Au cœur de cette toile émeraude trône le logo de la Confédération, un emblème qui reflète l’unité et l’engagement des trois pays à valoriser leurs immenses ressources naturelles pour un destin partagé. « Ce drapeau n’est pas qu’un tissu, c’est une vision, un cri de souveraineté qui résonne à travers le Sahel », a déclaré un officiel nigérien présent à l’événement.
L’AES : une alliance en pleine transformation
Par ailleurs, cette cérémonie intervient dans un contexte de transformation rapide pour l’AES, une alliance qui a vu le jour le 16 septembre 2023 sous la forme d’un pacte de défense mutuelle, avant de se muer en une confédération ambitieuse en juillet 2024. Réunissant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois nations dirigées par des régimes militaires et confrontées à des défis sécuritaires et économiques communs, l’AES s’impose aujourd’hui comme une alternative aux structures régionales historiques, notamment après leur retrait officiel de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) le 29 janvier 2025.
Bamako, un choix stratégique pour marquer l’histoire
Le choix de Bamako comme théâtre de cet événement n’est pas anodin. Le Mali, qui assure la présidence tournante de l’AES pour sa première année, a joué un rôle moteur dans la structuration de cette alliance. Sous la houlette du Général Maïga, la rencontre ministérielle a également permis d’adopter une position commune en vue d’un futur dialogue avec la Cédéao, signe que l’AES cherche à redéfinir ses relations avec ses voisins ouest-africains tout en affirmant son indépendance.
Au-delà de son aspect symbolique, le lancement du drapeau s’accompagne d’initiatives concrètes qui illustrent la dynamique intégratrice de la Confédération. Parmi celles-ci, l’entrée en vigueur, le 29 janvier 2025, d’un passeport biométrique commun, destiné à faciliter la mobilité entre les trois pays. En plus, des projets comme la création d’une banque confédérale, d’une chaîne télévisée partagée et la suppression des frais d’itinérance téléphonique témoignent d’une volonté de tisser des liens économiques et culturels durables. « Un espace, un peuple, un destin » : la devise de l’AES, murmurée avec fierté lors de la cérémonie, semble trouver un écho tangible dans ces avancées.
Un nouveau drapeau vert : des initiatives concrètes pour une dynamique intégratrice
Pour les habitants du Sahel, ce drapeau représente bien plus qu’un emblème national. À Tillabéri, ville nigérienne proche des frontières malienne et burkinabè, l’enthousiasme est palpable. « C’est un signe que nos pays peuvent unir leurs forces pour surmonter les crises et bâtir quelque chose de grand », confie Aïssa, une commerçante locale. Pourtant, des interrogations subsistent. Si l’AES séduit par son discours de souveraineté, certains observateurs s’inquiètent de sa capacité à relever les défis sécuritaires persistants, notamment face aux groupes jihadistes qui continuent de semer l’insécurité dans la région.
Ce 22 février 2025 restera néanmoins gravé comme un moment charnière. En hissant ce drapeau vert au-dessus de Bamako, l’AES envoie un message clair au reste du continent et au monde : le Sahel est prêt à écrire son propre récit, porté par l’ambition d’un avenir prospère et indépendant. Alors que les étoiles dorées du logo brillent sur ce fond d’espoir, la Confédération pose les jalons d’une identité régionale qui, pour beaucoup, ne fait que commencer à se dessiner.