La Corée du Sud sous le joug ardent : une nation étreinte par les flammes - Journal du niger



La Corée du Sud sous le joug ardent : une nation étreinte par les flammes

Séoul, 24 mars 2025 — Une furie incandescente s’est abattue sur le sud-est de la Corée du Sud, où des…

Incendies de forêt en Corée du Sud : une lutte titanesque contre un fléau récurrent qui ravage le sud-est, tuant quatre personnes

Séoul, 24 mars 2025 Une furie incandescente s’est abattue sur le sud-est de la Corée du Sud, où des incendies de forêt, nés d’origines aussi banales que funestes, consument sans répit collines et hameaux depuis le week-end dernier. Plus de deux douzaines de foyers ont jailli en l’espace de quelques jours, arrachant quatre vies à leur cours terrestre, chassant des milliers d’âmes de leurs foyers et défiant une armée de valeureux déployée pour enrayer cette danse macabre des flammes. En effet, ce lundi matin, alors que la lutte s’éternise sous un ciel voilé de suie, quatre brasiers persistent, indomptés, dans un pays où la nature, jadis complice, semble aujourd’hui se muer en adversaire implacable.

Incendies de forêt en Corée du Sud : une lutte titanesque contre un fléau récurrent qui ravage le sud-est, tuant quatre personnes Une étincelle, prélude à la tourmente

Tout a débuté le vendredi 21 mars, dans l’après-midi paisible de Sancheong, un bourg tapi dans la province du Gyeongsang du Sud, à 300 kilomètres au sud de Séoul. Là, une tondeuse à gazon, par un caprice mécanique, a craché une étincelle fatale, donnant naissance à un incendie qui, porté par une sécheresse tenace et des vents perfides, a rapidement échappé à tout contrôle. Par ailleurs, le ministère de la Sécurité intérieure rapporte que ce foyer, toujours indocile ce lundi, a déjà englouti plus de 1 464 hectares, soit une étendue de plus de 3 600 acres. Quatre fonctionnaires, accourus pour défier cette bête ardente, ont succombé à son souffle mortel, un sacrifice que l’agence Yonhap a gravé dans la chronique de ce drame.

Le lendemain, samedi, la fatalité a frappé de nouveau. À Euiseong, dans le Gyeongsang du Nord, un geste empreint de piété, un hommage rendu à une sépulture, a malencontreusement semé les graines d’un brasier colossal, qui a dévoré près de 6 861 hectares en quarante-huit heures. À Ulju, dans la ville d’Ulsan, et à Gimhae, dans le Gyeongsang du Sud, d’autres foyers ont surgi, comme si la terre elle-même conspirait à défier l’ordre humain. Ces incendies, encore vivaces ce lundi, témoignent d’une conjuration des éléments où le moindre souffle devient un complice de la destruction.

 Corée du Sud : un exode sous les cendres

Les stigmates de cette furie sont aussi vastes que poignants. Plus de 2 740 âmes, arrachées à la quiétude de leurs demeures, ont trouvé refuge dans des abris de fortune, leurs regards tournés vers des horizons obscurcis par la fumée. Environ 162 édifices, parmi lesquels un temple séculaire à Euiseong, ont ployé sous les assauts du feu, réduits à des carcasses noircies ou à de vagues souvenirs. Ces chiffres, froids en apparence, masquent des vies bouleversées, des patrimoines anéantis et une terre marquée d’une cicatrice que le temps peinera à effacer.

Une riposte d’une ampleur titanesque

En plus, face à cette adversité, la Corée du Sud a mobilisé une phalange d’une rare envergure. Dimanche soir, près de 9 000 âmes : pompiers, policiers, fonctionnaires, flanquées de 120 hélicoptères vrombissants, s’évertuaient dans cinq zones critiques à juguler l’avancée des flammes. Ces cohortes, luttant contre une sécheresse qui assèche les espoirs et des vents qui attisent les braises, ont ainsi remporté des victoires fragiles : la majorité des incendies ont été terrassés. Mais ce lundi, quatre d’entre eux, à Sancheong, Euiseong, Ulju et Gimhae, résistent encore, tels des Titans défiant les mortels qui osent leur tenir tête.

Dès samedi, le Premier ministre par intérim, Choi Sang-mok, a enjoint le service forestier à « ne ménager aucun effort » pour soustraire les habitants au péril et veiller sur ceux qui affrontent le feu. L’état d’urgence, proclamé le même jour pour Ulsan et les provinces du Gyeongsang du Sud et du Nord, scelle la gravité d’un moment où chaque heure pèse comme une éternité. Cette mobilisation, d’une échelle presque épique, traduit une détermination farouche à ne pas céder face à l’inéluctable.

Une saison propice aux tourments en Corée du Sud

Les incendies de forêt, bien que familiers en Corée du Sud aux mois de février, mars et avril, période où la sécheresse drape le paysage d’une vulnérabilité accrue, prennent cette année une ampleur qui ébranle les consciences. La conjonction d’un sol aride, de vents indomptés et d’une chaleur inhabituelle a forgé un creuset idéal pour ces désastres. Ces conditions, loin d’être une anomalie passagère, s’inscrivent dans un tableau plus vaste, où les soubresauts climatiques amplifient des phénomènes jadis maîtrisables, interrogeant les défenses d’une nation face à un avenir incertain.

Un combat suspendu, une leçon en gestation

En cette journée, la Corée du Sud se tient au bord d’un précipice, entre l’espoir d’une victoire imminente et l’angoisse d’un regain de flammes. Les quatre incendies encore actifs, tels des sentinelles indomptées, rappellent que la nature ne se plie pas aisément aux volontés humaines. Les efforts colossaux des secours, la solidarité des évacués et la fermeté des autorités esquissent une réponse à la hauteur du défi. Pourtant, derrière cette lutte se profile une interrogation plus profonde : jusqu’où cette terre pourra-t-elle endurer les assauts d’un climat qui se dérobe ? De ces cendres encore tièdes émergera-t-il une résilience neuve, ou un avertissement que nul ne pourra feindre d’ignorer ? L’épilogue, suspendu aux caprices du vent et aux leçons de demain, reste à écrire.

 

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