Au cours de la dernière décennie, la région du Sahel a connu de nombreuses fluctuations dans le domaine sécuritaire, avec la propagation de groupes armés au Mali, Burkina Faso, Niger, et d’autres pays malgré la présence de bases militaires étrangères en divers localités de cette région à l’époque.
Face à cette situation critique entre ces pays voisins qui partagent des milliers de kilomètres, les leaders militaires qui sont aux pouvoirs ont pris des décisions résolues avec la résiliation de l’accord militaire avec la France, l’ancienne puissance coloniale et ont parvenu à la conclusion d’un pacte de défense mutuelle appelé l’Alliance des États du Sahel (AES).
L’objectif de cette alliance créée le 16 septembre 2023, c’est la lutte commune contre le terrorisme sous toutes ses formes et à combattre la criminalité organisée dans cette région cruciale à travers la capacité militaire aux frontières partagés.
Au-delà de la lutte contre le terrorisme, les pays de l’AES s’engagent à assister leurs membres en cas d’attaques extérieures. L’officialisation tacite de la décision du Mali et du Burkina Faso de renflouer le Niger en cas d’intervention militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Cette coopération avait un impact efficace sur la situation sécuritaire dans la région, notamment avec les succès réalisés par les armées locales. Le 14 novembre 2023, les forces armées maliennes (FAMa) ont parvenu à reprendre la région de Kidal située au nord du pays à travers une opération militaire. En outre, le 14 février dernier dans une récente opération militaire hautement ciblée, orchestrée par les FAMA dans la zone des trois frontières, une frappe aérienne a été déclenchée sur la base de renseignements fournis par l’AES. L’opération visait un convoi terroriste en mouvement vers Tessit, au Mali, emmené par un chef terroriste notoire et très recherché. Cette action stratégique a permis de surveiller et traiter efficacement la base.
Au Burkina Faso, l’armée locale ne cessent pas de monter en puissance. Le 13 février dernier, les forces armées du capitaine Ibrahim Traoré qui dirige actuellement le Burkina Faso, ont réussi à neutraliser plusieurs dizaines de terroristes dans la région du Centre-Nord. Un départ réussi qui augure d’un avenir prometteur pour cette organisation.
Il convient à noter que la principale raison qui a poussé les gouvernements en place de ces pays de l’Afrique de l’Ouest à prendre ces décisions est due à l’échec et l’incapacité des forces étrangères notamment les forces françaises dans leur mission face aux groupes armés qui menacent la sécurité publique depuis plus de dix ans.
En effet, les populations locales et les autres dirigeants africains saluent cette initiative qui contribuera à protéger efficacement les frontières communes entre les trois pays, ce qui créera des obstacles majeurs aux mouvements des groupes terroristes et facilitera leur contrôle jusqu’à atteindre l’objectif principale, qui est de rétablir la sécurité dans l’intégralité de la région.