L’armée a quitté dimanche les rues du royaume du Lesotho, au lendemain de l’opération ordonnée par le Premier ministre Thomas Thabane pour « restaurer l’ordre » face à ses adversaires politiques qui exigent sa démission.
Les blindés et les soldats en armes qui patrouillaient samedi dans les rues de la capitale Maseru, sous confinement pour cause de pandémie de coronavirus, avaient regagné leurs casernes dimanche matin, a constaté une journaliste de l’AFP.
Sollicité par l’AFP, le porte-parole de l’état-major de l’armée n’a pas répondu immédiatement.
Au pouvoir depuis 2017, M. Thabane, 80 ans, a déployé samedi les troupes dans le pays en réaction à l’attitude de « certaines personnes et institutions » qui, a-t-il accusé « s’en prennent aux principes et à l’autorité qui assurent la stabilité et la démocratie ».
Le commandant en chef de la police Holomo Molibeli, son adjoint et un autre officier supérieur ont été arrêtés par l’armée, a indiqué sous couvert d’anonymat à l’AFP une source gouvernementale.
Le Lesotho traverse une grave crise politique depuis la mise en cause, au début de l’année, de Thomas Thabane dans le meurtre de son ex-femme en 2017.
La police et la justice l’accusent d’avoir ordonné son assassinat avec son épouse actuelle, qui a été inculpée.
Lâché par son propre parti, la Convention de tous les Basotho (ABC), le chef du gouvernement est pressé depuis de démissionner mais il s’accroche bec et ongles au pouvoir.
Il a promis de partir à la retraite « d’ici à la fin juillet » en raison de son âge, mais l’ABC et l’opposition continuent d’exiger son départ immédiat.