Niamey, le 2 octobre 2024 –Après une année 2023 marquée par une crise politique et des sanctions économiques, le Niger entrevoit un horizon plus prometteur. La Banque mondiale projette en effet une croissance économique de 5,7 % pour l’année en cours, portée principalement par la reprise des exportations de pétrole.
Cette embellie est liée à la levée des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, ainsi qu’au rétablissement partiel des financements. Cependant, la Banque mondiale met en garde contre une trop grande dépendance à l’or noir. « Alors que la production et les exportations de pétrole devraient augmenter les recettes publiques, elles vont également amplifier la possibilité de la croissance ». Il s’agit en outre d’une ressource limitée, souligne l’institution financière.
Investir dans l’éducation pour un avenir durable
Pour assurer une croissance durable et inclusive, la Banque mondiale recommande au Niger de diversifier son économie et d’investir massivement dans le secteur de l’éducation. « Il est crucial de se concentrer sur l’amélioration de la productivité en investissant notamment dans le domaine de l’éducation », affirme Mahama Samir Bandaogo, économiste senior à la Banque mondiale.
Selon le rapport, le secteur éducatif nigérien est confronté à de nombreux défis qui nécessitent des investissements considérables. Toutefois, la Banque mondiale propose plusieurs solutions pour financer ces dépenses supplémentaires, notamment en améliorant l’efficacité des dépenses publiques dans l’éducation et en renforçant la mobilisation des recettes intérieures.
Réduire la pauvreté et assurer la stabilité du pays grâce à une performance économique accrue
La croissance économique attendue devrait permettre de réduire le taux d’extrême pauvreté, qui devrait passer à 42,5 % d’ici à la fin de 2026. Cependant, la Banque mondiale souligne que cette projection repose sur plusieurs hypothèses, notamment une bonne campagne agricole et une gestion efficace des revenus pétroliers.
Pour maintenir cette dynamique positive, il sera essentiel de préserver la stabilité politique et sociale, de renforcer les institutions et de lutter contre la corruption. Le Niger devra également relever d’autres défis, tels que l’insécurité alimentaire, le changement climatique et les inégalités régionales.
En conclusion, le Niger semble avoir entamé une nouvelle phase de son développement économique. Cependant, la réussite de cette transition dépendra de sa capacité à diversifier son économie, à investir dans les secteurs porteurs d’avenir et à assurer une gestion rigoureuse des ressources naturelles.