Niamey, 13 novembre 2024 – Une nouvelle qui a fait l’effet d’une bombe dans le milieu humanitaire nigérien : le ministre d’État chargé de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire, le général de brigade Mohamed Tomba a décidé de suspendre les activités de deux ONG majeures, ACTED et APBE. En effet, cette décision radicale, prise par le ministre, marque un tournant dans la relation entre l’État et les organisations non gouvernementales opérant au Niger.
Si les raisons officielles de cette suspension n’ont pas été clairement énoncées, des sources concordantes évoquent des préoccupations liées à la sécurité nationale et au respect de la réglementation en vigueur. Par ailleurs, cette action gouvernementale s’inscrit dans le cadre d’une politique plus large de surveillance et de régulation des activités des ONG sur le territoire national, une initiative qui, selon les autorités, vise à renforcer la gouvernance des interventions humanitaires et à assurer la protection des intérêts nationaux.
Suspension des ONG ACTED et APBE : des conséquences potentiellement importantes
Les arrêtés, datés du 12 novembre, concernant l’Agence d’Aide à la Coopération et au Développement et l’Action Pour le Bien-Être, deux entités qui jouaient jusqu’alors un rôle notable dans le paysage humanitaire du Niger, pourraient avoir un impact significatif sur la population nigérienne. En effet, ACTED et APBE intervenaient dans des domaines essentiels tels que l’aide humanitaire, le développement et la protection civile. Leur suspension pourrait ainsi entraîner une réduction de l’aide apportée aux populations les plus vulnérables, notamment dans les zones rurales et les camps de réfugiés.
Par ailleurs, cette décision pourrait avoir des répercussions sur l’image du Niger en tant que pays accueillant pour les organisations humanitaires. Les ONG internationales pourraient reconsidérer leur engagement dans le pays, entraînant potentiellement des effets préjudiciables sur l’économie et le développement du Niger.
Un débat sur l’équilibre entre sécurité et humanitaire
Cette décision soulève des questions importantes sur l’équilibre entre la souveraineté nationale et la liberté d’action des ONG, ainsi que sur les mécanismes de responsabilité et de transparence dans le secteur humanitaire. Le gouvernement du Niger, tout en affirmant son engagement envers les principes humanitaires, souligne la nécessité d’une réglementation stricte pour prévenir toute activité susceptible de compromettre la sécurité nationale.
En somme, la suspension d’ACTED et d’APBE rappelle activement que l’action humanitaire rencontre fréquemment des défis complexes. Si cette décision peut sembler radicale, elle reflète les préoccupations légitimes du gouvernement nigérien en matière de sécurité. Il est désormais urgent de trouver des solutions durables qui permettent de concilier les impératifs de souveraineté avec les besoins humanitaires, afin de garantir un meilleur avenir pour les populations nigériennes.