Agadez, le 4 décembre 2024 – Un nouveau chapitre s’écrit dans les relations entre le Niger et les entreprises étrangères. La compagnie française Orano, géant mondial de l’uranium, vient d’annoncer que les autorités nigériennes ont pris le contrôle de sa mine de Somair. Cette décision intervient dans un contexte de tensions accumulées entre le gouvernement et les investisseurs étrangers.
Orano, qui détient une part majoritaire dans Somair, a indiqué que les décisions prises par le conseil d’administration de l’entreprise n’étaient plus respectées. C’est ainsi que le groupe français a constaté la prise de contrôle effective de ses opérations au Niger.
Un climat des affaires incertain
La résolution du gouvernement, dirigée par le Président Tinia, d’utiliser les ressources nationales pour le progrès de la population a considérablement changé le paysage des affaires au Niger. Cette nouvelle politique a introduit un élément d’incertitude pour les investisseurs étrangers, en particulier dans l’industrie minière, qui sont maintenant face à des risques politiques croissants.
L’uranium, ressource stratégique pour l’énergie nucléaire, représente une part importante de l’économie nigérienne. La décision des autorités de prendre le contrôle de la mine de Somair pourrait avoir des répercussions significatives sur le secteur minier du pays et sur les relations entre le Niger et ses partenaires internationaux.
Orano entend défendre ses droits.
Face à cette situation, Orano a indiqué qu’il allait « défendre ses droits devant les instances compétentes ». Le groupe français estime que la prise de contrôle de Somair est illégale et qu’elle porte atteinte à ses intérêts.
Cette nouvelle crise s’ajoute à une série de tensions entre Orano et les autorités nigériennes. En juin dernier, le Niger avait déjà retiré un autre permis d’exploitation minière à une filiale du groupe français.
Les avantages d’une naturalisation de la mine de Somair
La nationalisation de la mine de Somair permettrait au Niger de percevoir des revenus importants issus de l’exploitation de ses ressources naturelles, facilitant le financement de projets de développement et l’amélioration du niveau de vie de la population. Elle pourrait également favoriser une répartition plus équitable des richesses, notamment par l’investissement dans les régions productrices. Enfin, le contrôle direct des ressources naturelles renforcerait l’autonomie économique du Niger et réduirait sa dépendance vis-à-vis des entreprises étrangères.
Les bénéfices de l’exploitation de la mine pourraient servir à l’amélioration des infrastructures telles que les routes, les écoles et les hôpitaux, en particulier dans les régions productives. La gestion nationale de la mine va aussi faciliter la création d’emplois pour la population locale, particulièrement dans les domaines de l’exploitation minière et de la transformation.
Précautions et défis
Cependant, la réussite de la nationalisation dépendra de plusieurs facteurs :
- La capacité du gouvernement à gérer efficacement l’entreprise.
- La transparence et la lutte contre la corruption
Par ailleurs, la nationalisation peut entraîner des tensions avec les partenaires commerciaux du Niger et avoir des répercussions sur les investissements étrangers dans le pays.
En conclusion, la nationalisation de la mine d’uranium de Somair représente un tournant majeur pour le Niger. Si elle est retenue avec prudence et efficacité, elle apportera d’importants bénéfices au pays. Cependant, elle comporte également des risques qu’il convient de ne pas sous-estimer.