Niamey, le 5 septembre 2024 – Face à la multiplication des problèmes fonciers à Niamey et dans ses environs, le gouvernement nigérien a décidé de passer à l’action. Un comité technique a été mis en place ce jeudi pour réfléchir à des solutions durables.
L’occupation anarchique des espaces publics, les lotissements sauvages et les conflits de territorialité entre communes sont autant de maux qui minent la ville de Niamey. C’est pour y soutenir que le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur, le Commissaire Général de Police Ayouba Abdourahamane, a présidé la cérémonie de lancement de ce comité.
Les racines d’un mal profond
La libéralisation des lotissements privés dans les années 1997, bien que prometteuse, a rapidement dégénéré en une spéculation foncière incontrôlée. L’absence d’un cadre réglementaire strict et l’avidité de certains acteurs ont entraîné de nombreux abus : morcellements illégaux, attributions arbitraires de terrains, occupation de la voirie… Ces pratiques ont non seulement généré des conflits entre les populations mais ont également entravé le développement urbain harmonieux de la ville. La suspension des lotissements privés en 2014 n’a pas suffi à enrayer le phénomène.
Un comité pour réformer en profondeur
La mission principale du comité technique est d’étudier l’utilisation désordonnée des espaces publics à Niamey, d’évaluer les parcelles privées, et de suggérer des solutions aux problèmes fonciers de la ville et de ses environs. Il vise aussi à améliorer la coopération foncière entre Niamey et les municipalités voisines. En plus, le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur a félicité l’initiative de ce comité, soulignant son rôle clé dans la réalisation des promesses des autorités nigériennes pour édifier une société juste et égalitaire.
Les enjeux sont importants
La réforme foncière envisagée vise à instaurer une harmonie sociale en s’attaquant aux racines des conflits de propriété terrienne. Elle ambitionne de promouvoir un urbanisme réfléchi qui concilie croissance des villes et préservation de l’environnement. Par ailleurs, elle se propose de combattre la corruption en améliorant la clarté des processus fonciers. Finalement , elle aspire à protéger les populations défavorisées en assurant une distribution juste et équitable des terres. Ces mesures sont essentielles pour bâtir une société plus juste et durable.
En bref, la tâche du comité technique s’annonce complexe. Il devra faire face à des intérêts particuliers puissants et à des pratiques ancrées dans les mentalités. Le succès de cette réforme dépendra de la volonté politique, de la participation de tous les acteurs concernés et de l’appui de la population.