Niamey, 14 février 2025 — Par un geste protocolaire chargé de symbolique, le général Mohamed Toumba, ministre de l’Intérieur nigérien, a orchestré ce vendredi la remise solennelle des « kits stratégiques » aux maîtres d’œuvre des Assises nationales. Cet événement, préambule à cinq jours de délibérations cruciales (15-19 février), se veut bien plus qu’une passation de dossiers : une cérémonie de réarmement civique.
Le kit de la souveraineté : des papiers qui pèsent
Sous les lambris du Centre Mahatma-Gandhi de Niamey, le général Toumba a confié au Dr Mamoudou Harouna Djingarey, président de la commission nationale, un attirail administratif méticuleusement calibré. Dans ce vade-mecum figurent les pièces maîtresses :
– Une note conceptuelle, boussole théorique des débats.
– Le projet de règlement intérieur, charte du dialogue
– La cartographie des commissions thématiques, arène décisionnelle
– Les termes de référence (TDR), garde-fous méthodologiques
– La litanie des participants convoqués, chœur polyphonique
– Le décret nominatif, sceau légal de la légitimité
Autant de parchemins transformant une simple réunion en laboratoire de refondation.
Contre le temps et les détracteurs : L’aiguillon de l’urgence
Face aux rumeurs d’atermoiements, le ministre d’État a balayé les doutes d’un revers martial : « L’équilibre naît de la célérité. » Un plaidoyer pour l’efficacité accélérée, où chaque seconde compte double dans la course contre le sous-développement.
Aux oreilles des commissaires parfois démoralisés, ses mots ont sonné comme un baroud d’honneur : « Assez de figurer en queue de peloton sans comprendre pourquoi. » Ces Assises doivent être notre réveil sismique, la preuve que le Niger sait désormais dicter ses propres règles, non les subir. »
Mission : forger l’inédit aux assises nationales
La feuille de route confiée à la commission relève du défi prométhéen :
- Tisser une communication sans accroc, filtre contre les polémiques stériles.
- Enfanter une charte transitionnelle, matrice institutionnelle
- Extirper des recommandations opérationnelles, antidotes aux vœux pieux.
Le Dr Djingarey, en chef d’orchestre exigeant, a martelé : « Exit les parlottes, place aux propositions palpables, aux schémas applicables dès l’aube prochaine. »
Quand le protocole cache une révolution ?
Derrière les classeurs remis gît un message subliminal : le Niger entend substituer aux vieilles recettes importées une gouvernance autochtone. Ces Assises ne sont point un séminaire technocratique, mais une forge d’idées où se réinvente le pacte nation-citoyen.
En accélérant le tempo préparatoire, le pouvoir mise sur l’effet cathartique de l’immédiateté. Un pari risqué, mais assumé : et si la « précipitation méthodique » était le seul remède à des décennies de léthargie administrative ?
Les assises nationales : les mots contre le destin
Entre les lignes des TDR et le silence des dossiers non ouverts, se joue une partie serrée. Celle d’un pays refusant désormais d’être le figurant de sa propre histoire. Les Assises de février 2025 ne clôtureront pas un chapitre, elles en écriront un nouveau, à l’encre de l’audace calculée. Reste à savoir si les actes suivront les discours ou si, comme trop souvent, les recommandations sombreront dans l’amnésie des tiroirs. La réponse viendra au rythme des aiguilles, celles des horloges et celles du destin.