Une délégation de sept femmes éminentes de la République du Niger a franchi les portes de la Maison du Niger, Annexe de la CEDEAO à Abuja, pour une rencontre avec le Commissaire aux Affaires Politiques, à la Paix et à la Sécurité, Amb. Dr Abdel Fatau MUSAH, le 11 décembre dernier.
Sous la direction de Madame Ibrahim Mariam AL NASSER, ancienne ministre du Travail et de la Fonction publique, la délégation a abordé la crise politique en cours et les conséquences des sanctions imposées par la CEDEAO au Niger depuis les événements du 26 juillet 2023.
Les femmes, dont le Dr Saade Souleye, défenseur de la santé publique, et Madame Laoula Aissata Bintou du Comité des femmes mentors politiques, ont exprimé leur gratitude au Commissaire pour cette opportunité de dialogue critique. Elles ont également souligné l’impact humanitaire dévastateur des sanctions, mettant en lumière les difficultés insurmontables auxquelles la population nigérienne, en particulier les femmes et les enfants, sont confrontées au quotidien.
Dans une réponse empreinte de préoccupation, Amb. Abdel-Fatau Musah a exprimé ses regrets quant aux répercussions sur la population civile, résultant de la prise de pouvoir non démocratique par l’armée. Il a souligné les efforts de la CEDEAO pour dialoguer avec les autorités militaires, soulignant leur inflexibilité et la détention continue de l’ancien président Mohamed BAZOUM et de membres de son gouvernement.
Le Commissaire a assuré à la délégation l’engagement ferme de la CEDEAO à accompagner le Niger vers une résolution pacifique de la crise, conformément aux décisions prises lors du 64ème Sommet ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement tenu le 10 décembre 2023 à Abuja.
Ce sommet a mis en place un Comité des chefs d’État, composé de SE Faure Gnassingbé, Président togolais, SE Julius Maada Bio, Président sierra-léonais, et de représentants du Nigéria et du Bénin. Leur mission : collaborer avec le régime militaire nigérien et autres parties prenantes, définir une feuille de route pour la transition, établir des organes de transition, et mettre en place un mécanisme de suivi pour rétablir rapidement l’ordre constitutionnel.
La délégation des femmes a lancé un appel vibrant à la CEDEAO pour intensifier le dialogue avec toutes les strates de la société nigérienne. Elles ont plaidé pour l’inclusion active des femmes dans les efforts de médiation en vue de résoudre la crise. Elles ont également pressé la CEDEAO d’accélérer la révision du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance, mettant en avant la nécessité de revoir le régime des sanctions qui frappe durement le tissu socio-économique, provoquant une crise humanitaire.