Les mutilations génitales féminines (MGF) sont une pratique qui consiste à altérer ou à enlever les organes génitaux externes des femmes et des filles, sans raison médicale. Elles sont considérées comme une violation des droits humains et un obstacle à l’égalité des sexes. Elles ont aussi des effets néfastes sur la santé physique, mentale et économique des personnes concernées.
Le Niger, un pays qui avance vers l’élimination des MGF
Au Niger, les MGF sont en recul depuis plusieurs années, grâce à la mobilisation des acteurs étatiques, de la société civile et des communautés. Selon les statistiques officielles, le taux de MGF est passé de 5% en 1998 à 0,7% en 2021, ce qui montre une prise de conscience collective et une volonté politique affirmée.
Ce mardi 06 février 2024, le Niger a célébré la 21ème édition de la Journée internationale « Tolérance zéro aux mutilations génitales féminines », sous le thème « Ma voix, mon avenir. Investir dans les mouvements menés par les survivantes pour mettre fin à la mutilation génitale féminine ». L’objectif de cette journée est de sensibiliser la population sur la problématique des MGF et de renforcer les actions pour leur élimination.
Les initiatives locales qui ont permis de reconvertir les exciseuses et de sensibiliser les communautés
Dans son message à la nation, le Ministre de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales, le médecin Colonel-major Garba Hakimi, a rendu hommage aux femmes et aux filles qui ont survécu aux MGF et qui se sont engagées pour mettre fin à cette pratique. Il les a invitées à faire entendre leur voix et à participer aux mouvements de lutte contre les MGF.
Par ailleurs ,le ministre a rappelé que le Niger a pris, en 2003, une loi pour interdire les MGF, et ce, conformément aux engagements internationaux auxquels le Niger a souscrit. Il a également mis en avant les initiatives locales qui ont permis de reconvertir plusieurs exciseuses dans des activités génératrices de revenus, et de les impliquer dans la sensibilisation de leurs pairs. le médecin Colonel-major Garba Hakimi, a toutefois reconnu que les crises humanitaires telles que les épidémies, le changement climatique, les conflits armés et autres, qui pourraient entraver les avancées vers l’élimination des MGF d’ici à 2030. Tous ces facteurs menacent les progrès réalisés.
Enfin, Le ministre rassure que le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le gouvernement de transition restent intransigeant et marquent leur engagement pour la tolérance zéro aux MGF d’ici à 2030, en synergie avec tous les acteurs. Il a appelé à des efforts coordonnés et systématiques, impliquant l’ensemble des membres d’une communauté, pour mettre fin à cette pratique néfaste.