Les Egyptiens du Zamalek ont remporté vendredi à Doha la Supercoupe d’Afrique face à l’Espérance Tunis (3-1), une rencontre que des tensions géopolitiques ont bien failli empêcher d’avoir lieu.
Sur le plan sportif, la victoire du Zamalek, titré l’an passé en Coupe de la confédération, s’est dessinée en deuxième mi-temps grâce à un doublé d’Achraf Bencherki (58e, 90e+5). Auparavant, les Egyptiens avaient ouvert le score par Youssef Obama dès la 2e minute, mais ils avaient été rejoints sur un penalty de Raouf Benguit (54e) pour l’Espérance Tunis, vainqueur de la Ligue des champions de la CAF 2019.
Le Zamalek, à présent quadruple vainqueur de la Supercoupe, devient ainsi le deuxième club le plus titré de la compétition derrière une autre équipe cairote, Al-Ahly (six titres). L’Espérance Tunis, titrée en 1995 pour sa première participation, a depuis enchaîné quatre défaites en 1999, 2012, 2019 et, donc, 2020.
Mais la rencontre a pris une dimension géopolitique: en raison des tensions entre l’Egypte et le Qatar, où se joue la compétition depuis la saison passée, le Zamalek avait dans un premier temps menacé de la boycotter. L’Égypte est l’un des quatre pays à imposer un boycott économique sur le Qatar en raison du soutien de l’émirat à l’Iran et à des groupes islamistes radicaux, ce que Doha nie.
Et son adversaire, l’Espérance Tunis, n’était il y a quelques mois même pas assuré de jouer la compétition: leur titre en Ligue des champions de la CAF, acquis fin mai sur le terrain au terme d’une finale controversée, n’a été validé par le Tribunal arbitral du sport (TAS) qu’en août. Le TAS avait ainsi sanctionné le club marocain du Wydad Casablanca pour avoir quitté la pelouse en guise de protestation contre une panne de l’assistance à l’arbitrage vidéo (VAR), qui aurait pu leur valider un but refusé par l’arbitre.