Au moins 15 civils, dont un enfant, ont été tués jeudi lors de frappes aériennes russes dans la région d’Idleb (nord-ouest), dernier grand bastion jihadiste et rebelle, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
L’ONG, qui dispose d’un vaste réseau de sources sur le terrain, a précisé que les frappes avaient visé après minuit une zone où des déplacés syriens s’étaient rassemblés à l’extérieur de la ville de Maaret Misrin.
Un correspondant de l’AFP a vu les corps de certaines victimes enveloppées d’épaisses couvertures dans un hôpital local. Un secouriste portait le cadavre d’une petite fille, dont la bouche était remplie de débris gris.
Sur le site visé par les frappes, deux grands bâtiments d’un étage se sont effondrés.
Selon l’OSDH, le bilan risque d’augmenter car de nombreux blessés sont dans un état critique.
Avec l’aide de l’aviation russe, le régime syrien mène depuis décembre une vaste offensive contre la région d’Idleb, permettant la reconquête de la moitié de la province, dernier bastion contrôlé par des rebelles et des jihadistes, selon l’OSDH.
L’offensive a provoqué le déplacement de près d’un million de civils d’après l’ONU, et tué plus de 470 civils, d’après l’OSDH.
Elle a aussi suscité des frictions entre Ankara et Moscou. Alors que la Turquie soutient certains groupes rebelles et la Russie appuie le régime, les deux pays avaient renforcé leur coopération sur le dossier syrien ces dernières années.
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan doivent se retrouver à Moscou jeudi pour chercher une solution visant à apaiser les tensions en Syrie, qui font planer la menace d’un conflit direct entre la Russie et la Turquie sur le sol syrien.