Neuf combattants du régime syrien ont été tués lundi par des bombardements turcs à Idleb où les forces de Damas avancent dans le cadre de l’offensive qu’elles mènent contre ce dernier bastion jihadiste et rebelle de Syrie avec le soutien de la Russie.
Des rebelles soutenus par la Turquie voisine sont parvenus à récupérer la localité de Nayrab, au sud-est de la ville d’Idleb, alors que l’artillerie turque tuait neuf combattants des forces du régime dans le secteur, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Un total de 94 combattants ont été tuées sur plusieurs fronts lundi dans la région d’Idleb, a d’autre part indiqué l’Observatoire. Parmi eux figurent 41 prorégime ainsi que 53 combattants jihadistes et rebelles alliés, selon la même source.
Plus tôt, l’Observatoire avait fait état de la mort de cinq civils, tués dans le secteur de Jabal al-Zawia par des frappes aériennes de l’allié russe du régime dans le sud de la province d’Idleb, où les combats se concentrent notamment à l’ouest de la grande ville de Maaret al-Noomane, a précisé l’OSDH.
La progression du régime a lieu au sud de l’autoroute stratégique M4, qui relie la grande ville d’Alep à la province côtière de Lattaquié, deux bastions du pouvoir de Bachar al-Assad, a indiqué à l’AFP le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
A terme, l’objectif est de reconquérir les tronçons de cette autoroute qui traversent Idleb, pour l’instant tenus par les jihadistes et les rebelles, selon M. Abdel Rahmane.
« Ces dernières 24 heures, les forces du régime ont progressé et conquis 10 localités et villages » au sud de la M4, a-t-il affirmé.
« Les unités de l’armée syrienne poursuivent leur progression dans le sud d’Idleb », a confirmé l’agence de presse officielle Sana, rapportant la conquête dimanche et lundi d’au moins sept villages et localités.
Le régime a lancé son offensive en décembre dans le nord-ouest et près de 900.000 personnes ont été déplacées par les violences, d’après l’ONU, qui a prévenu lundi que les combats se rapprochaient « dangereusement » de leurs campements, risquant de provoquer un « bain de sang ».
Les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda) dominent encore plus de la moitié de la province d’Idleb et des secteurs attenants dans celles d’Alep, de Hama et de Lattaquié.
La reprise des combats à Idleb intervient alors que ces dernières semaines les opérations se concentraient sur l’ouest de la province d’Alep.
Les forces gouvernementales ont reconquis tous les secteurs insurgés autour de la ville d’Alep. Elles ont également repris dans son intégralité une autre autoroute reliant la deuxième ville du pays à Damas.
Pour reconquérir l’autoroute M4, le régime devra « lancer des opérations contre Ariha et Jisr al-Choughour », deux villes qui se trouvent sur cette voie, prévient M. Abdel Rahmane.
Pour des experts, la bataille de Jisr al-Choughour risque de s’avérer particulièrement ardue pour le régime. La ville est dominée par les jihadistes du Parti islamique du Turkestan (TIP), dont les membres appartiennent majoritairement à la minorité musulmane ouïghoure de Chine.
Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques, la guerre en Syrie a fait plus de 380.000 morts.