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Soudan du Sud: la paix n’a pas encore apaisé la faim

Le vrombissement des moteurs se fait entendre au loin, puis dans un bruit assourdissant l’avion cargo passe au-dessus de Mogok, larguant des sacs de céréales sur ce village du Sud-Soudan désolé et poussiéreux.

Il n’existe pas d’autre voie que les airs pour amener de la nourriture à ce hameau dont les habitants meurent de faim. Il n’y a pas de route et le Nil onduleux est à des kilomètres.

Sans nourriture et au bord de la famine, les villageoises se précipitent vers les rations tombées du ciel qui leur permettront de subvenir aux besoins de leur famille pour des mois.

« Les enfants mangeaient des feuilles », raconte à l’AFP Nyawal Puot, 36 ans, une mère de cinq enfants, à Mogok, petit amas de huttes au toit de chaume déposées sur une plaine aride, à des lieues de tout, dans le nord-est du Soudan du Sud.

Mogok vient d’être au moins temporairement sauvé. Mais six millions de Sud-Soudanais, soit plus de la moitié de la population, sont en situation de crise alimentaire, quelque 20.000 étant même au bord de la famine.

Et ce au moment où le président Salva Kiir et le chef rebelle redevenu vice-président Riek Machar ont réussi à s’accorder sur la formation d’un gouvernement d’union nationale, dont la tâche principale sera de mettre fin à six ans de guerre civile.

En février, juste avant que ces deux anciens rivaux ne concluent cet accord, les Nations unies ont mis en garde contre l’aggravation de la crise alimentaire attendue pour juillet.

Ceux qui appellent à une réponse humanitaire d’urgence considèrent que la paix et la stabilité sont les meilleures chances d’éviter la répétition de la famine de 2017.

Mais nourrir des millions de personnes est coûteux, difficile et dangereux dans un pays où l’accès est aussi malaisé, où les conflits armés persistent, et où gouvernement et rebelles sont accusés par l’ONU d’avoir « délibérément affamé » les habitants.

– « Plus rien à cultiver » –

A Mogok, les inondations au plus fort de la saison des semences fin 2019 ont transformé les champs en marécages, dévastant des cultures qui auraient permis de se nourrir pendant six mois.

« Les gens ne pouvaient plus rien cultiver. Il n’y avait aucun moyen d’avoir de la nourriture », poursuit Nyawal. Elle passait des journées à chercher de la nourriture, mais ne trouvait guère que des arbrisseaux ou des fruits sauvages qui rendaient certains enfants malades.

Les pluies ont aussi détruit les rares routes existantes, coupant tout lien avec le reste du pays. Le Soudan du Sud, un pays de la taille de la France, ne compte pas plus de 250 km de routes bitumées.

« Le Soudan du Sud est un des pays les plus isolés, ruraux et où il est difficile de se déplacer au monde. Vous pouvez voler pendant des heures sans voir une route », souligne Matthew Hollingworth, directeur pour ce pays du Programme alimentaire mondial (PAM).

Le Soudan du Sud est le dernier pays au monde où de la nourriture est larguée depuis les airs. A Mogok, il n’y avait pas d’autre solution: sans ces tonnes de céréales et de graines, les habitants seraient simplement morts.

L’année dernière, le nombre de Sud-Soudanais affamés était encore supérieur. Pendant la période de soudure, qui sépare la saison sèche et la saison des pluies, ils étaient près de 7 millions dans cette situation.

Une accalmie dans les combats après la signature en septembre 2018 d’un accord de paix a permis à certains paysans de rentrer chez eux cultiver leurs champs pour la première fois depuis des années.

La production de céréales a augmenté de 10%, selon le PAM, bien en deçà toutefois des besoins du pays.

Le largage aérien est le moyen le plus coûteux de fournir de la nourriture: huit fois plus cher que le transport routier. Aussi est-il moins utilisé depuis que le cessez-le-feu est en place.

– Amélioration de la sécurité –

Trois ans auparavant, le PAM utilisait huit avions qui délivraient de la nourriture « chaque jour, toute la journée » à environ 1,3 million de personnes, explique M. Hollingworth.

« Aujourd’hui, parce qu’il y a le cessez-le-feu et que la paix tient, ces chiffres ont baissé » à trois avions pour 400.000 personnes.

L’amélioration de la sécurité a permis d’accéder à des endroits jusqu’alors considérés comme trop isolés ou risqués, dans un des pays les plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires.

Les parties navigables du Sud, une des plus grandes zones humides au monde, ont été cartographiées pour la première fois, ce qui a permis de transporter de la nourriture par la rivière et de l’entreposer sur des barges en prévision de la soudure.

Pour la première fois, des véhicules amphibies ont atteint des villages cachés dans les affluents du Nil. Des camions ont aussi réussi à se frayer un chemin vers des recoins perdus en forêt dans le Nord-Est.

« Nous ne pouvions pas faire ça les années précédentes, car il y avait beaucoup de combats là-bas », remarque Fiona Lithgow, une responsable du PAM.

Malgré les déclarations de paix en grande pompe à Juba, les violences pourraient encore entraver les efforts herculéens nécessaires pour nourrir des millions de personnes dans les mois à venir.

Mais si la stabilité prévaut, le largage sur Mogok pourrait y être le dernier, la construction d’une route étant prévue. « La paix va apporter ce changement », ose espérer M. Hollingworth.

Coronavirus: la Chine entrevoit un retour à la normale

Réouverture partielle de Disneyland ou des magasins Ikea, fermeture d’hôpitaux de campagne: la Chine s’orientait lundi vers un retour à la normale très progressif après un mois et demi d’hyper restrictions pour cause de coronavirus.

Le pays où le Covid-19 a fait son apparition fin 2019 voit la maladie reculer depuis plusieurs semaines sur son sol, alors même qu’elle se propage dans le reste du monde.

Même si les mesures de restriction restent draconiennes et que beaucoup d’habitants préfèrent rester confinés chez eux, chaque jour qui passe voit un peu plus de piétons et d’automobiles dans les rues de Pékin.

La capitale reste encore très loin de son affluence habituelle et les transports publics sont encore largement vides. Très peu de gens s’aventurent à l’extérieur sans un masque.

Mais à Wuhan (centre), la ville de 11 millions d’habitants au coeur de l’épidémie, plusieurs signes laissent espérer une fin progressive des mesures de quarantaine imposées le 23 janvier.

Signe du recul de la maladie dans la ville qui concentre de loin le plus grand nombre de cas de contamination du pays, 11 des 16 hôpitaux de campagne ouverts pour les patients contaminés ont déjà été fermés, a rapporté l’agence Chine nouvelle.

Deux hôpitaux, installés l’un dans une usine et l’autre dans un stade, ont fermé leurs portes dimanche après avoir renvoyé 61 ex-malades chez eux. Ces installations avaient une capacité d’accueil totale de 2.000 malades, a précisé l’agence de presse officielle.

– ‘Plus si loin’ –

Un haut responsable du pays a laissé entendre vendredi que le bouclage de la province du Hubei, où se trouve Wuhan, pourrait bientôt prendre fin.

« Le jour que tout le monde attend ne devrait plus être si loin que ça », a déclaré devant la presse Ding Xiangyang, secrétaire général adjoint du gouvernement.

Des habitants contactés par l’AFP ont fait part de leur impatience de pouvoir sortir de chez eux, notamment dans les secteurs du Hubei où plus aucun cas de contamination n’a été annoncé depuis plusieurs semaines.

La visite la semaine dernière d’une haute responsable du régime communiste à Wuhan a été perturbée par les cris d’habitants confinés, dénonçant apparemment des problèmes d’approvisionnement.

La province a ordonné le 20 février aux entreprises de ne pas reprendre le travail avant le 10 mars. Des entreprises indispensables, comme supermarchés et pharmacies, sont toutefois restées ouvertes.

Aux portes du Hubei, la province de l’Anhui (est) a annoncé que ses trois derniers patients avaient pu quitter l’hôpital, a annoncé lundi Chine nouvelle.

Dans le nord-ouest, la province montagneuse du Qinghai se prépare à rouvrir certaines écoles dans le courant de la semaine.

– Ikea rouvre des magasins –

A Shanghai, le complexe Disneyland a partiellement rouvert lundi. Le parc d’attraction proprement dit reste fermé, mais « un nombre limité » de boutiques, de restaurants et un hôtel reprennent leurs activités à l’entour, a expliqué le groupe américain.

Le géant suédois de l’ameublement Ikea a pour sa part annoncé pendant le week-end avoir désormais rouvert plus de la moitié de la trentaine de magasins qu’il compte en Chine.

Le coronavirus a encore tué 22 personnes dans le pays, selon le bilan journalier fourni lundi par les autorités. C’est le chiffre le plus bas communiqué depuis le 27 janvier.

Le nombre quotidien de nouvelles contaminations est tombé de son côté à 40, soit le niveau le plus bas depuis le début officiel du comptage des données en janvier.

Toutes sauf quatre ont été enregistrées à Wuhan, de même que la totalité des nouveaux décès.

Le bilan cumulé des morts dans le pays s’inscrit désormais à 3.119. Plus de 80.700 personnes ont été contaminées.

Soudan du Sud: la paix n’a pas encore apaisé la faim

Le vrombissement des moteurs se fait entendre au loin, puis dans un bruit assourdissant l’avion cargo passe au-dessus de Mogok, larguant des sacs de céréales sur ce village du Sud-Soudan désolé et poussiéreux.

Il n’existe pas d’autre voie que les airs pour amener de la nourriture à ce hameau dont les habitants meurent de faim. Il n’y a pas de route et le Nil onduleux est à des kilomètres.

Sans nourriture et au bord de la famine, les villageoises se précipitent vers les rations tombées du ciel qui leur permettront de subvenir aux besoins de leur famille pour des mois.

« Les enfants mangeaient des feuilles », raconte à l’AFP Nyawal Puot, 36 ans, une mère de cinq enfants, à Mogok, petit amas de huttes au toit de chaume déposées sur une plaine aride, à des lieues de tout, dans le nord-est du Soudan du Sud.

Mogok vient d’être au moins temporairement sauvé. Mais six millions de Sud-Soudanais, soit plus de la moitié de la population, sont en situation de crise alimentaire, quelque 20.000 étant même au bord de la famine.

Et ce au moment où le président Salva Kiir et le chef rebelle redevenu vice-président Riek Machar ont réussi à s’accorder sur la formation d’un gouvernement d’union nationale, dont la tâche principale sera de mettre fin à six ans de guerre civile.

En février, juste avant que ces deux anciens rivaux ne concluent cet accord, les Nations unies ont mis en garde contre l’aggravation de la crise alimentaire attendue pour juillet.

Ceux qui appellent à une réponse humanitaire d’urgence considèrent que la paix et la stabilité sont les meilleures chances d’éviter la répétition de la famine de 2017.

Mais nourrir des millions de personnes est coûteux, difficile et dangereux dans un pays où l’accès est aussi malaisé, où les conflits armés persistent, et où gouvernement et rebelles sont accusés par l’ONU d’avoir « délibérément affamé » les habitants.

– « Plus rien à cultiver » –

A Mogok, les inondations au plus fort de la saison des semences fin 2019 ont transformé les champs en marécages, dévastant des cultures qui auraient permis de se nourrir pendant six mois.

« Les gens ne pouvaient plus rien cultiver. Il n’y avait aucun moyen d’avoir de la nourriture », poursuit Nyawal. Elle passait des journées à chercher de la nourriture, mais ne trouvait guère que des arbrisseaux ou des fruits sauvages qui rendaient certains enfants malades.

Les pluies ont aussi détruit les rares routes existantes, coupant tout lien avec le reste du pays. Le Soudan du Sud, un pays de la taille de la France, ne compte pas plus de 250 km de routes bitumées.

« Le Soudan du Sud est un des pays les plus isolés, ruraux et où il est difficile de se déplacer au monde. Vous pouvez voler pendant des heures sans voir une route », souligne Matthew Hollingworth, directeur pour ce pays du Programme alimentaire mondial (PAM).

Le Soudan du Sud est le dernier pays au monde où de la nourriture est larguée depuis les airs. A Mogok, il n’y avait pas d’autre solution: sans ces tonnes de céréales et de graines, les habitants seraient simplement morts.

L’année dernière, le nombre de Sud-Soudanais affamés était encore supérieur. Pendant la période de soudure, qui sépare la saison sèche et la saison des pluies, ils étaient près de 7 millions dans cette situation.

Une accalmie dans les combats après la signature en septembre 2018 d’un accord de paix a permis à certains paysans de rentrer chez eux cultiver leurs champs pour la première fois depuis des années.

La production de céréales a augmenté de 10%, selon le PAM, bien en deçà toutefois des besoins du pays.

Le largage aérien est le moyen le plus coûteux de fournir de la nourriture: huit fois plus cher que le transport routier. Aussi est-il moins utilisé depuis que le cessez-le-feu est en place.

– Amélioration de la sécurité –

Trois ans auparavant, le PAM utilisait huit avions qui délivraient de la nourriture « chaque jour, toute la journée » à environ 1,3 million de personnes, explique M. Hollingworth.

« Aujourd’hui, parce qu’il y a le cessez-le-feu et que la paix tient, ces chiffres ont baissé » à trois avions pour 400.000 personnes.

L’amélioration de la sécurité a permis d’accéder à des endroits jusqu’alors considérés comme trop isolés ou risqués, dans un des pays les plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires.

Les parties navigables du Sud, une des plus grandes zones humides au monde, ont été cartographiées pour la première fois, ce qui a permis de transporter de la nourriture par la rivière et de l’entreposer sur des barges en prévision de la soudure.

Pour la première fois, des véhicules amphibies ont atteint des villages cachés dans les affluents du Nil. Des camions ont aussi réussi à se frayer un chemin vers des recoins perdus en forêt dans le Nord-Est.

« Nous ne pouvions pas faire ça les années précédentes, car il y avait beaucoup de combats là-bas », remarque Fiona Lithgow, une responsable du PAM.

Malgré les déclarations de paix en grande pompe à Juba, les violences pourraient encore entraver les efforts herculéens nécessaires pour nourrir des millions de personnes dans les mois à venir.

Mais si la stabilité prévaut, le largage sur Mogok pourrait y être le dernier, la construction d’une route étant prévue. « La paix va apporter ce changement », ose espérer M. Hollingworth.

A Fukushima, la flamme olympique ne réchauffe pas tous les coeurs

Pour eux, c’est une « humiliation »: des évacués de la région de Fukushima encaissent mal la volonté du gouvernement de faire d’un site emblématique de l’accident nucléaire de 2011 le point de départ ultra-médiatisé de la flamme olympique.

« Fukushima a d’autres préoccupations que Tokyo », résume un slogan lors d’une manifestation de ces « anti » près du J-Village.

C’est précisément de là que la flamme des Jeux de Tokyo doit s’élancer le 26 mars. Le J-Village est un luxueux centre d’entraînement de football financé par Tokyo Electric Power (Tepco), et inauguré en 1997 à une vingtaine de kilomètres de la centrale atomique Fukushima Daiichi.

C’était du temps où l’énergie nucléaire promettait « un avenir radieux », comme affiché autrefois sur un portique à l’entrée de la ville de Futaba, voisine de la centrale.

La flamme passera aussi par cette commune désertée, les autorités ayant récemment levé l’ordre d’évacuation pour une portion de l’agglomération.

– « Symbole de la reconstruction » –

« Pour nous, habitants de Fukushima, faire partir la torche d’ici apparaît comme la volonté du gouvernement de fermer le couvercle sur l’accident nucléaire: nous le vivons comme une humiliation », déclare à l’AFP Ruiko Muto, militante antinucléaire résidente de la région de Fukushima.

« En temps normal, cela nous aurait fait très plaisir que la région de Fukushima soit sous le feu des projecteurs internationaux grâce à la flamme olympique, mais nous souffrons encore. Et à cause de qui? De Tepco », la compagnie qui exploitait la centrale, poursuit Hiromu Murata, président de l’association d’aide aux évacués, Hidanren.

« Fukushima n’est pas dans une situation propice à se réjouir des JO », abonde Miyako Kumamoto, elle aussi membre active d’un groupe de soutien aux évacués peinant à se reloger.

Après le désastre du 11 mars 2011 provoqué par un gigantesque tsunami, le J-Village a été transformé en véritable quartier général des travailleurs chargés de sécuriser puis assainir le site: ils s’y changeaient, s’y reposaient, se restauraient par milliers chaque jour, avant et après avoir trimé dans l’enfer du site nucléaire.

Le site a repris en fanfare ses activités de centre sportif en avril 2019.

« J-Village est redevenu ce qu’il était, c’est pour nous un symbole, c’est le point de départ de la reconstruction, un processus en cours. Nous espérons recevoir un grand soutien et une grande énergie grâce aux JO », a justifié Masao Uchibori, le gouverneur de la région.

Quelque 41.000 personnes n’ont pas encore regagné leurs foyers, selon les derniers chiffres officiels, que les associations estiment bien en-deçà de la réalité.

– Peur d’être oubliés –

La levée progressive des interdictions d’habiter des zones de la région n’est pas bien vue non plus par une partie des évacués, qui craignent toujours la radioactivité.

« Une partie des personnes qui habitaient dans une localité de nouveau décrétée habitable sont réticentes à revenir, mais l’Etat et la préfecture leur coupent les aides pour se loger ailleurs. Et celles qui sont parties par peur des radiations sans avoir été évacuées sur ordre sont parfois dans une situation pire », déplore Mme Kumamoto.

Et de citer le cas de quelques foyers pauvres à qui l’Etat a fourni un logement public gratuitement pendant plusieurs années, puis a exigé un loyer, dont il ensuite doublé le montant, et veut désormais les expulser s’ils continuent de ne pas le payer.

« Il ne reste que cinq ménages dans cette situation: nous les aidons à retrouver un logement, mais on a du mal à entrer en contact avec eux », rétorque un fonctionnaire de la préfecture chargé de l’habitat.

« On leur propose des taudis en confiant cette mission à des agences sans scrupules », conteste Mme Kumamoto.

« Cessez de leur facturer un loyer qu’ils ne peuvent pas payer », supplie-t-elle. « On le fera si le ministère des Finances nous dit qu’il veut bien », répond le fonctionnaire.

Dans ce dialogue de sourds, Mme Kumamoto s’interroge: est-ce que l’Etat, qui a déboursé plus de 1.000 milliards de yens (près de 9 milliards d’euros) pour les JO et qui promet un plan de relance de 13.200 milliards de yens (environ 108 milliards d’euros) pour dynamiser l’économie et aider la reconstruction a bien besoin des 20.000 yens (160 euros) de loyer mensuel des quelques foyers concernés?

Nombre d’habitants de la région redoutent surtout qu’on les oublie après le coup de projecteur des JO.

La Corée du Nord tire des projectiles, de possibles missiles balistiques

La Corée du Nord a tiré lundi plusieurs projectiles, identifiés par Tokyo comme de possibles missiles balistiques, quelques semaines après que Pyongyang a mis fin à son moratoire sur les essais de missiles de longue portée.

C’est le deuxième exercice de tirs réalisé en l’espace d’une semaine. Le 2 mars, la Corée du Nord avait déjà tiré deux projectiles, Séoul jugeant qu’il s’agissait vraisemblablement de missiles balistiques de courte portée.

Ces lancements surviennent alors que les négociations entre Washington et Pyongyang sur les programmes nucléaire et balistique nord-coréens sont dans l’impasse. La Corée du Nord avait donné aux Etats-Unis jusqu’à la fin de l’année 2019 pour faire de nouvelles propositions.

Ce lundi, « il semble que (Pyongyang) a conduit des essais de tir impliquant différents types de lance-roquettes multiples », a annoncé l’état-major interarmes sud-coréen (JCS), disant « regretter profondément » cette action.

Le JCS avait dans un premier temps fait état de « trois projectiles », avant de changer sa description pour évoquer de « multiples » tirs.

Selon lui, les projectiles ont été lancés depuis la région de Sondok, sur la côte est, vers la mer du Japon en direction du nord-est, pour de parcourir 200 km à une altitude maximale de 50 km. Il s’agit d’une distance plus courte que les tirs du 2 mars, mais à une altitude plus élevée.

De son côté, le ministère japonais de la Défense a annoncé lundi que la Corée du Nord avait lancé ce qui apparaît être des « missiles balistiques » – ce qui est strictement interdit à Pyongyang par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

« Les lancements répétés de projectiles comme des missiles balistiques sont un grave problème pour la communauté internationale, y compris notre pays » , a réagi peu après le Premier ministre japonais Shinzo Abe devant le Parlement.

– « Nouvelle étape » –

Participant à une réunion d’urgence, des membres du gouvernement sud-coréen ont estimé que ces tirs « ne contribuaient pas » aux efforts de paix dans la région.

La péninsule avait connu en 2018 une remarquable détente, illustrée par des rencontres historiques entre le leader nord-coréen Kim Jong Un et le président américain Donald Trump.

Mais les négociations sur la dénucléarisation sont au point mort depuis le deuxième sommet entre les deux dirigeants, en février 2019 à Hanoï.

Pyongyang a réalisé en fin d’année dernière une série de tirs, dont le dernier en novembre, parlant parfois de tirs de missiles balistiques ou d’essai de « système de lancement multiple de fusées guidées de gros calibre ». Elle a aussi testé en décembre un moteur.

Dans la foulée, M. Kim avait annoncé fin décembre la fin du moratoire sur les essais nucléaires et les essais de missiles balistiques intercontinentaux. Il avait par ailleurs menacé de faire la démonstration d’une « nouvelle arme stratégique ».

S’il est confirmé, le lancement lundi de trois projectiles par un unique tracteur-érecteur-lanceur (TEL) marque le franchissement d' »une nouvelle étape » dans le programme nord-coréen de missiles à courte portée, a réagi sur Twitter Ankit Panda, de la Federation of American Scientists, une ONG scrutant les risques liés au nucléaire.

« Kim continue de tester, d’améliorer et de rendre opérationnelles ses forces », a abondé Vipin Narang, chercheur du Massachusetts Institute of Technology.

– « Aboiements de chien effrayé » –

Après les essais du 2 mars, des médias d’Etat nord-coréens avaient rapporté que Kim Jong Un avait supervisé un « tir d’artillerie de longue portée ».

Ils avaient également publié des clichés de batteries de lance-roquettes multiples, ainsi que plusieurs photographies d’une roquette de large calibre tirée dans une forêt.

Kim Yo Jong, soeur de Kim Jong Un et l’une de ses plus proches conseillères, avait ensuite qualifié de « véritablement insensées » les protestations de Séoul contre ces essais militaires, comparant ces critiques aux « aboiements d’un chien effrayé ».

Un ton virulent qui contraste avec le message personnel de « réconfort » envoyé la semaine dernière par M. Kim lui-même aux Sud-Coréens, aux prises avec le nouveau coronavirus. La Corée du Sud est derrière la Chine et l’Italie le pays le plus touché par l’épidémie.

A l’inverse, la Corée du Nord, qui a fermé ses frontières et adopté des mesures de confinement drastiques, n’a pas à ce jour annoncé de cas confirmés de contamination sur son sol.

La Corée du Nord tire trois projectiles non identifiés (armée sud-coréenne)

La Corée du Nord a tiré lundi trois projectiles non identifiés, a indiqué l’armée sud-coréenne, quelques semaines après l’annonce par Pyongyang de la fin de son moratoire sur les essais de missiles balistiques de longue portée.

Les trois projectiles ont été tirés depuis la région de Sondok, sur la côte est, en direction de la mer du Japon, a indiqué dans un communiqué l’état-major sud-coréen, sans autre détail.

« L’armée surveille d’éventuels autres tirs et se maintient en état d’alerte », a-t-il expliqué.

Un porte-parole de l’armée japonaise a affirmé que la Corée du Nord semblait avoir tiré « un ou des missiles balistiques » qui, à sa connaissance, n’avait pas pénétré le territoire ou la zone économique exclusive du Japon.

La Corée du Nord a annoncé il y a une semaine que Kim Jong Un avait supervisé un « tir d’artillerie de longue portée », après que Pyongyang eut menacé de faire la démonstration d’une nouvelle arme.

Des tests de tirs ont été menés fin 2019, dont le dernier en novembre, mettant radicalement fin à une période de détente en 2018.

Kim Jong Un « continue de tester, d’améliorer et de rendre opérationnelles ses forces », a commenté sur Twitter Vipin Narang, un chercheur du MIT spécialiste de l’armement nucléaire.

ONU: une déclaration politique a minima sur la condition des femmes

L’ONU doit adopter lundi une déclaration politique a minima sur la condition des femmes qui tentent de préserver des acquis menacés dans plusieurs pays, sans chercher de nouvelles voies de progrès sur l’égalité des sexes.

Cette déclaration sera approuvée lors de la 64e session de la Commission de la condition des femmes, réduite à quelques heures alors qu’elle devait durer jusqu’au 20 mars et rassembler 12.000 participants venus du monde entier.

En raison de l’épidémie de coronavirus, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait recommandé aux Etats membres de ne pas envoyer à New York de délégations. Ont été supprimés les débats généraux et événements liés à la session, la deuxième plus importante tenue chaque année dans la mégapole américaine, après l’Assemblée générale de septembre.

Le texte adopté reprend les grandes lignes de la Déclaration de Pékin qui, en 1995, avait poussé à l’émancipation et à la promotion des femmes à travers le monde. Elle définit des objectifs pour l’égalité des sexes dans divers domaines, dont l’économie, la lutte contre les violences, les femmes au pouvoir ou les femmes et l’environnement.

La France a prévu d’accueillir en juillet une conférence onusienne, non citée dans la déclaration adoptée lundi et baptisée « Pékin+25 », afin d’assurer le suivi et développer les acquis liés à la condition des femmes depuis 25 ans.

Leur « situation n’est pas du tout au niveau où elle devrait être après toutes ces années depuis la rencontre de Pékin », relève l’ambassadeur de l’Union européenne auprès de l’ONU, le Suédois Olof Skoog.

« Ce n’est pas un problème d’intérêt, c’est parce qu’il existe une poussée politique active pour un recul dans plusieurs pays », explique-t-il à des journalistes.

Afin d’éviter l’échec, les négociateurs du texte ont supprimé toute référence à la santé sexuelle reproductive, combattue depuis des années par les Etats-Unis, qui y voient un encouragement à l’avortement, et les mentions relatives à la famille, interprétées de manière restrictive et conservatrice par la Russie, l’Arabie saoudite, l’Egypte ou l’Algérie, selon des diplomates.

– Discrimination, vulnérabilité –

Les déclarations politiques sur la condition des femmes sont adoptées tous les cinq ans par l’ONU.

« L’ambition cette année était de protéger ce qu’on a plutôt que de faire avancer des dossiers », convient M. Skoog.

La déclaration exprime « l’inquiétude » des pays de l’ONU face à « des progrès qui ne sont pas assez rapides ou assez profonds », alors que « dans certains domaines ils sont inégaux et que des lacunes importantes subsistent ».

A titre d’exemple, dans le domaine politique, note un diplomate, trois parlementaires sur quatre dans le monde sont des hommes.

« Vingt-cinq ans après la Déclaration de Pékin, aucun pays n’a pleinement réalisé l’égalité des sexes »; « des niveaux d’inégalité importants persistent à l’échelle mondiale et de nombreuses femmes et filles subissent des formes multiples et croisées de discrimination, de vulnérabilité et de marginalisation tout au long de leur vie », déplore aussi le texte de l’ONU.

En matière de violences faites aux femmes, mises sur le devant de la scène par le mouvement #MeToo pour les atteintes sexuelles, les signataires s’engagent à « éliminer, prévenir et répondre à toutes les formes de violences et de pratiques néfastes à l’égard des femmes et des filles ».

Et ce, « dans les sphères publiques comme privées, y compris via les réseaux sociaux ». De même, ils promettent de lutter contre « la traite des êtres humains et l’esclavage moderne » et de « garantir l’accès à la justice, et la fourniture de services de soutien, notamment juridique, sanitaire et social, à toutes les femmes victimes de violences », précise leur déclaration.

Erdogan attendu à Bruxelles, l’UE envisage d’accueillir 1.500 enfants migrants

Le président turc est attendu lundi à Bruxelles où il doit aborder la question migratoire avec les dirigeants de l’Union européenne alors que des pays « volontaires » du bloc des 27 envisagent de prendre en charge 1.500 enfants migrants bloqués sur les îles grecques.

« Je vais avoir une rencontre avec des responsables de l’Union européenne demain en Belgique », a déclaré dimanche Recep Tayyip Erdogan, lors d’un discours à Istanbul retransmis à la télévision. Il a ajouté espérer « revenir de Belgique avec des résultats différents ».

A Bruxelles, on a annoncé que M. Erdogan rencontrerait à 18H00 (17H00 GMT) le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Ils discuteront notamment « des problèmes de migrations, de sécurité, de la stabilité dans la région et de la crise en Syrie », a annoncé sur Twitter le porte-parole de M. Michel, Barend Leyts.

M. Erdogan a aussi appelé dimanche la Grèce à « ouvrir ses portes » aux migrants pour qu’ils se répandent ensuite dans le reste de l’Union européenne.

« Hé, la Grèce! Je te lance un appel… Ouvre tes portes également et libère-toi de ce fardeau », a-t-il lancé. « Laisse-les aller dans d’autres pays européens ».

Des dizaines de milliers de migrants tentent de passer la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis que le président turc a annoncé le 29 février qu’il cessait de respecter un accord de mars 2016 avec l’Union européenne. Cet accord prévoyait que les migrants restent en Turquie, en échange d’une aide financière européenne à Ankara.

Aux termes de cet accord, la Turquie avait accepté de contenir le flot des migrants qui fuient la guerre en Syrie, en échange de plusieurs milliards d’euros.

Mais Ankara estime l’aide obtenue pour l’instant insuffisante pour faire face au coût des quatre millions de migrants et de réfugiés, principalement Syriens, qu’elle accueille depuis des années.

– « Soutenir la Grèce » –

La Turquie souhaite aussi obtenir le soutien de l’UE à ses opérations militaires dans le nord de la Syrie. L’offensive du régime syrien, appuyée par Moscou, contre la province d’Idleb (nord-ouest), dernier bastion rebelle en Syrie, a provoqué une catastrophe humanitaire, avec près d’un million de personnes déplacées. Ankara redoute qu’elles affluent vers son territoire.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et le président du Conseil européen Charles Michel avaient rencontré à Ankara mercredi M. Erdogan. Celui-ci s’est aussi entretenu au téléphone avec la chancelière allemande Angela Merkel, qui avait piloté les négociations ayant abouti à l’accord de 2016.

Vendredi, le président turc a relâché un peu la pression migratoire sur l’UE en donnant l’ordre aux garde-côtes d’empêcher les migrants de traverser la mer Egée, autre voie de passage vers la Grèce.

Les autorités grecques ont annoncé jeudi que plus de 1.700 d’entre eux étaient arrivés sur les îles grecques, venant s’ajouter aux 38.000 déjà présents qui surpeuplent les camps de réfugiés dans des conditions de plus en plus précaires.

Depuis Berlin, le gouvernement allemand a annoncé lundi matin qu’une coalition de pays « volontaires » de l’Union européenne envisage de prendre en charge jusqu’à 1.500 enfants migrants bloqués sur les îles grecques par mesure de soutien « humanitaire ».

Les noms des pays impliqués n’ont pas été précisés.

« Nous voulons soutenir la Grèce à faire face à la situation humanitaire difficile de 1.000 à 1.500 enfants se trouvant sur les îles » du pays, ont ajouté les partis de la coalition gouvernementale de la chancelière Angela Merkel, conservateurs et sociaux-démocrates, à l’issue d’une réunion de plusieurs heures ayant commencé dimanche soir.

« Il s’agit d’enfants qui, en raison d’une maladie ont urgemment besoin de soins, ou d’enfants non accompagnés et âgés de moins de 14 ans, pour la plupart des filles », ont-ils souligné.

Vol MH17: le procès s’ouvre aux Pays-Bas en l’absence des accusés

Le premier procès dans l’affaire du crash du vol MH17 s’ouvre lundi aux Pays-Bas, malgré l’absence des quatre hommes accusés d’avoir provoqué l’explosion de l’appareil au-dessus de l’Ukraine il y a plus de cinq ans.

Le Boeing 777 de la compagnie Malaysian Airlines, parti d’Amsterdam pour Kuala Lumpur le 17 juillet 2014, avait été touché en plein vol par un missile BUK de conception soviétique au-dessus de la zone de conflit armé avec les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine. Les 298 personnes à bord, parmi lesquelles 196 Néerlandais, avaient été tuées.

Les Russes Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov, ainsi que l’Ukrainien Leonid Khartchenko, quatre hauts gradés des séparatistes pro-russes de l’est de l’Ukraine, sont poursuivis pour meurtre et pour avoir délibérément causé le crash de l’avion.

Premiers suspects à être inculpés dans cette affaire, ils sont accusés par le parquet néerlandais d’avoir convoyé le système de missiles anti-aériens BUK, avant que celui-ci ne soit tiré par d’autres personnes encore non identifiées.

La Russie et l’Ukraine n’extradant pas leurs ressortissants poursuivis à l’étranger, les quatre hommes ne sont pas attendus aux audiences qui débuteront lundi à 10H00 (9H00 GMT) au tribunal de Schiphol, dans la banlieue d’Amsterdam, à quelques encablures de l’aéroport d’où le Boeing avait décollé. Ils sont donc jugés par contumace.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a déclaré vendredi que le travail du tribunal s’effectue « en toute indépendance ».

Ce procès, qui devrait durer plus d’un an, « est une étape très importante pour parvenir à la vérité mais aussi à la justice pour les victimes et leurs proches », a affirmé M. Rutte.

– « Parti pris » –

L’équipe internationale d’enquêteurs, dirigée par les Pays-Bas, a établi en mai 2018 que l’avion avait été abattu par un missile provenant de la 53e brigade antiaérienne russe basée à Koursk (sud-ouest).

A la suite de ces révélations, les Pays-Bas et l’Australie, dont 38 ressortissants ont péri dans le drame, ont ouvertement imputé à la Russie la mort de leurs ressortissants.

Moscou a toujours nié avec véhémence toute implication dans le crash, et rejeté la faute sur Kiev.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a accusé vendredi les Pays-Bas de tenter « de faire pression sur le tribunal » néerlandais, évoquant une « campagne médiatique caractérisée par un parti pris accusateur envers la Russie ».

« Dans les derniers jours avant les audiences, tout a été fait pour combler les lacunes dans les preuves présentées et camoufler la falsification des faits dans cette version décidée à l’avance », a-t-elle fustigé.

Les quatre accusés encourent la perpétuité.

Le plus connu d’entre eux, Igor Guirkine, surnommé « Strelkov » (« Tireur »), était l’un des principaux commandants des séparatistes du début du conflit contre l’armée ukrainienne il y a cinq ans, et probablement leur représentant le plus médiatique à l’époque. Il dément toute implication des séparatistes ukrainiens pro-russes dans la tragédie.

– Un symbole « important » –

Selon les experts, la première semaine d’audiences devrait principalement se concentrer sur des questions administratives plutôt que sur la présentation de témoignages et de preuves.

Malgré un banc des accusés vides, ce procès représente un symbole fort pour les proches des victimes.

« Il est très important que les quatre premiers suspects soient jugés », estime Piet Ploeg, le président d’une association de victimes néerlandaise, qui a perdu son frère, sa belle-soeur et son neveu dans la catastrophe.

« Nous attendons (le début du procès) avec impatience, mais nous sommes également conscients que cela va être très dur à affronter », a-t-il expliqué à l’AFP.

Les enquêteurs chargés de faire la lumière sur l’explosion de l’avion du vol MH17 tentent toujours d’identifier les personnes ayant déclenché le lancement du missile, n’excluant pas de nouvelles inculpations dans le futur.

Ils ont notamment dévoilé à la mi-novembre le contenu de conversations téléphoniques révélant des « liens étroits » entre les suspects et de hauts responsables russes, parmi lesquels Vladislav Sourkov, un influent conseiller du président russe Vladimir Poutine, et le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou.

« Ce procès ne sera pas, je le crains, la fin de tout le processus. L’enquête sur l’implication d’autres personnes se poursuit », a assuré Mark Rutte.

burs-smt/hh

Afghanistan: deux investitures présidentielles et un avenir en suspens

Deux cérémonies d’investiture présidentielle sont prévues lundi en Afghanistan, l’une pour Ashraf Ghani, réélu en septembre, l’autre pour Abdullah Abdullah, arrivé second, alors que le gouvernement de Kaboul, affaibli par ces querelles, doit bientôt négocier l’avenir du pays avec les talibans.

Le scénario rappelle les pires moments du scrutin de 2014, que les deux mêmes protagonistes affirmaient également avoir remporté.

M. Abdullah, qui avait alors dénoncé des fraudes « industrielles », n’avait toutefois pas organisé son sacre. Après trois mois de crise constitutionnelle et une médiation de Washington, il avait accepté un poste de chef de l’exécutif dans un gouvernement d’union nationale.

Un tel dénouement n’étant pour l’instant pas à l’ordre du jour, l’Afghanistan s’oriente vers une crise institutionnelle profonde, alors que les deux cérémonies d’investiture doivent démarrer presque au même moment, lundi matin (vers 3H30 GMT) à Kaboul.

Le moment ne pourrait être plus mal choisi car un dialogue inter-afghan doit réunir mardi les talibans, les autorités, l’opposition et la société civile, qui doivent tenter de s’entendre sur l’avenir du pays. La division au sein de l’exécutif ne peut qu’affaiblir Kaboul et, à l’inverse, renforcer les positions des insurgés.

Ces négociations, actées dans l’accord signé le 29 février à Doha entre Etats-Unis et rebelles, sont toutefois parties pour être retardées. Ashraf Ghani refuse d’honorer l’un des principaux points de cet accord, non ratifié par son gouvernement: la libération de jusqu’à 5.000 prisonniers talibans en échange de celle de jusqu’à 1.000 membres des forces afghanes aux mains des insurgés.

« Les talibans vont dire à l’équipe du gouvernement de régler leurs problèmes internes puis venir et parler », pronostique l’analyste Atta Noori, interrogé par l’AFP. « L’unité est leur seule option s’ils veulent gagner à la table des négociations. »

Les insurgés, toujours opposés aux élections en Afghanistan, n’ont jamais reconnu le gouvernement de Kaboul, qu’ils qualifient de fantoche des Etats-Unis.

– « Intérêts personnels » –

Avec très peu de nouvelles idées, les deux hommes politiques ont aussi perdu la confiance d’une grande partie de la population.

« Il est impossible d’avoir deux présidents dans un seul pays », soupire Ahmad Jawed, un chômeur de 22 ans, demandant aux candidats « de mettre leurs intérêts personnels de côté et de penser à leur pays plutôt que de se battre pour le pouvoir ».

« Ils font des promesses pendant leurs campagnes mais ne les tiennent pas », déplore Noman Formuli, un habitant de Kaboul. « Ils ont promis d’amener la sécurité, ils ont échoué. Ils ont promis des emplois pour le pays, ils ont échoué », observe le jeune homme de 24 ans.

Les résultats définitifs de la présidentielle, organisée en septembre, n’avaient été annoncés qu’en février, en raison notamment du dépôt par les candidats de 16.500 plaintes pour irrégularités.

Ashraf Ghani a obtenu 50,64% des 1,8 million de votes pris en compte. Abdullah Abdullah, qui n’a réuni que 39,52% des suffrages, a qualifié ces résultats de « trahison nationale »

Pendant ce temps, les combats ont repris de plus belle dans les campagnes depuis que les insurgés ont mis fin le 2 mars à une trêve partielle de neuf jours et repris leur offensive contre les forces de sécurité afghanes, tuant des dizaines de personnes en une semaine.

La capitale n’a pas non plus été épargnée par l’augmentation des violences, avec une attaque revendiquée par le groupe Etat Islamique qui a fait 32 morts et des dizaines de blessés vendredi.

La trêve partielle, pendant laquelle le nombre des attaques s’était effondré, avait été imposée par Washington aux insurgés en tant que préalable à l’accord signé à Doha le 29 février.

Selon ce texte, les Etats-Unis s’engagent à un retrait complet des troupes étrangères dans les 14 mois, en échange de garanties des talibans.

Journée mondiale des femmes: l’Espagne défile contre le « patriarcavirus »

Battant du tambour ou portant des masques chirurgicaux contre le « patriarcavirus », des centaines de milliers de manifestantes ont déferlé dans les rues d’Espagne dimanche pour la journée internationale des droits des Femmes.

« Le machisme tue plus que le coronavirus », pouvait-on lire sur l’une des pancartes qui émergeaient de la marée violette, couleur du féminisme, qui a traversé Madrid en fin de journée.

Quelque 120.000 personnes ont marché, crié, chanté ou dansé dans les rues de la capitale pour réclamer l’égalité et la sécurité pour les femmes du monde entier, selon les chiffres de la préfecture de Madrid, soit nettement moins que les 350.000 recensées l’an dernier.

« Cette année je devais venir avec deux collègues de travail. Mais en fin de compte, elle ne sont pas venues à cause du coronavirus. Elles ont des proches fragiles, c’est pour éviter de possibles contaminations », a déploré comme de nombreuses autres manifestantes la madrilène Beatriz Casado Gomez, 59 ans, venue avec ses deux filles.

– « Machismovirus » –

Mais plutôt que d’avoir peur du nouveau coronavirus, de nombreuses manifestantes ont récupéré et détourné l’épidémie mondiale avec d’autres slogans tels que « Y en a marre de satisfaire le machismovirus ».

« Patriarcavirus », pouvait-on lire aussi sur le masque sanitaire d’une manifestante, alors que le hashtag #patriarcavirus » est devenu viral sur Twitter après sa diffusion par un collectif féministe de Madrid cette semaine.

Le chant « Un violeur sur ton chemin », devenu un hymne féministe viral après son succès au Chili fin 2019, a lui aussi été entonné et chorégraphié plusieurs fois dans la journée aux quatre coins du pays.

Étudiante mexicaine de 21 ans à Madrid, Lily Quintero, a confié en défilant dans le cortège de la capitale qu’elle avait le 8 mars en tête avant d’arriver en Espagne: « J’avais lu sur les manifestations féministes ici à Madrid, surtout le 8 mars. Alors quand j’ai choisi de venir en échange universitaire, je savais que ce serait une opportunité ».

– L’Espagne comme référence –

En Espagne, le 8 mars est devenu un rendez-vous incontournable pour les féministes depuis 2018 lorsque une grève massive avait été suivie et des centaines de milliers de personnes avaient défilé dans les rues.

Cette année, l’édition a été marquée par un appel national des organisations féministes à « une révolte féministe » et « sans frontière », comprenant notamment des appels à un féminisme plus inclusif vis-à-vis des personnes transgenres.

« Avec un pénis ou avec un vagin, les femmes sont combatives ! », pouvait-on entendre chanté en tête de cortège. Un appel à la solidarité vis-à-vis des femmes migrantes à la frontières greco-turques a également été diffusé nationalement.

Des dizaines de manifestations ont eu lieu dans tout le pays, et notamment dans les grandes villes comme Barcelone et Séville, où elles ont mobilisé chaque fois des dizaines de milliers de personnes.

Considérée comme pionnière depuis l’adoption de la loi de 2004 sur les violences de genre, l’Espagne compte un puissant mouvement féministe et dispose par ailleurs d’un observatoire public de ces crimes et délits qui a comptabilisé 1.047 féminicides dans le pays depuis 2003, dont certains noms dépassaient de la foule dimanche à Madrid.

Coronavirus: premier décès en Afrique, un touriste allemand succombe en Egypte

L’Egypte a annoncé dimanche le premier décès en Afrique lié au nouveau coronavirus dans le sud-est du pays, tandis qu’un bateau de croisière sur lequel 45 cas avaient été détectés était évacué à Louxor dans le sud.

« Un ressortissant allemand âgé de 60 ans (…) admis à l’hôpital public de Hourghada le 6 mars » et testé positif au nouveau coronavirus le lendemain est mort dimanche, a indiqué Khaled Megahed, porte-parole du ministère de la Santé dans un communiqué.

Arrivé d’Allemagne il y a une semaine, le touriste « avait refusé d’être placé dans une unité d’isolement » avant que son état se détériore samedi avec « une pneumonie aigüe », a souligné le ministère.

Son cas ne faisait pas partie des 48 enregistrés au total en Egypte, parmi lesquels figurent 45 personnes contaminées sur un bateau de croisière dont les passagers et membres de l’équipage ont été débarqués dimanche à Louxor, selon un correspondant de l’AFP.

Samedi, la ministre égyptienne de la Santé Hala Zayed avait annoncé que 33 touristes avaient été contaminés par le virus, ainsi que 12 membres d’équipage, à bord du bateau « A-Sara ».

Ces 45 cas à Louxor sont « asymptomatiques », a-t-elle toutefois précisé dimanche à Louxor, où le bateau a été mis à quai.

Parmi les membres d’équipage, 11 se sont révélés négatifs samedi après de nouveaux tests.

Ils ont néanmoins été placés en quarantaine dans un hôpital ainsi que les 34 autres cas, toujours positifs, selon Mme Zayed.

Le Premier ministre égyptien Mostafa Madbouly avait indiqué samedi que des tests avaient été conduits sur la totalité des 171 passagers, dont 101 touristes étrangers et 70 membres d’équipage égyptiens.

Il n’avait pas précisé les nationalités représentées.

« Tous les étrangers dont les tests se sont avérés négatifs peuvent quitter le territoire dans les 24h qui suivent leurs résultats », a assuré Mme Zayed dimanche.

– Impact sur le tourisme –

S’agissant de l’état du secteur touristique, poids lourd de l’économie, le ministre du Tourisme et des Antiquités Khaled el-Enany, qui accompagnait Mme Zayed, s’est voulu rassurant.

« Vous avez vu les chiffres par vous-mêmes, les cars, les files d’attente: la situation du tourisme est très stable à Louxor », a affirmé le ministre.

Samedi, Mme Zayed avait annoncé que des mesures de protection avaient été mises en place en Egypte, dont une augmentation du nombre de laboratoires de référence pour faire face au virus.

Les personnes en provenance de pays où des cas positifs ont été relevés ont été testés à leur arrivée en Egypte, a-t-elle ajouté.

En plus des personnes infectées sur le bateau, les autorités égyptiennes avaient aussi annoncé ces dernières semaines la découverte de trois infections au nouveau coronavirus, la première concernant un citoyen chinois « guéri », selon Mme Zayed, la deuxième concernant un ingénieur pétrolier canadien, et la troisième étant un Egyptien rentré de Serbie via la France.

De nombreuses rumeurs circulent au sujet de l’apparition de nouveaux cas non-déclarés de Covid-19 en Egypte, dont Le Caire se défend.

Fin février, plusieurs pays, dont la France et le Canada, ont notamment annoncé des contaminations parmi des personnes qui avaient séjourné en Egypte.

Et dimanche, le ministre israélien de l’Intérieur Aryeh Deri a annoncé l’interdiction d’entrée en Israël de toute personne ayant séjourné en Egypte au cours des deux dernières semaines, à l’exception des citoyens israéliens et des résidents. Les personnes concernées « seront interdites d’entrée en Israël par voie aérienne, maritime ou terrestre ».

Coronavirus : les derniers développements dans le monde

Nouveaux bilans et faits marquants: les derniers développements liés à l’épidémie du nouveau coronavirus dans le monde.

– Près de 3.800 morts –

Dans le monde, 109.032 cas d’infection sont recensés dans 99 pays et territoires, causant la mort de 3.792 personnes, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles dimanche à 17h00 GMT.

La Chine, où le virus est apparu, dénombre 80.695 cas, dont 3.097 décès.

L’Italie devient le pays le plus touché après la Chine, avec 7.375 cas connus, dont 366 décès. Suivent la Corée du Sud (7.313 cas, 48 décès), l’Iran (6.566 cas, 194 décès) et la France (1.126 cas, 19 décès).

La Bulgarie, le Bangladesh, la Moldavie et le Paraguay annoncent le diagnostic de premiers cas.

Premiers décès en Amérique latine (un mort en Argentine) et en Afrique (un mort en Egypte).

– 15 millions d’Italiens en quarantaine –

Le gouvernement italien ordonne la mise en quarantaine d’un quart de la population, vivant dans le Nord, et la fermeture des cinémas, théâtres, discothèques et musées dans tout le pays.

La quarantaine concerne la Lombardie, une partie de la Vénétie (région de Venise) et de l’Emilie-Romagne (région de Bologne), notamment les villes de Parme et Rimini, ainsi que l’est du Piémont. Les mesures s’appliqueront au moins jusqu’au 3 avril.

Les autorités annoncent l’achat de 22 millions de masques de protection.

– Annulations et huis-clos –

Le Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn, du 20 au 22 mars, se tiendra sans public.

Au Japon, le Tournoi de printemps de sumo se tient également à huis-clos.

Les Mondiaux féminins de hockey sur glace (31 mars-10 avril au Canada), sont annulés.

En Grèce, toutes les rencontres sportives professionnelles se disputeront à huis-clos pendant quinze jours.

Berlin appelle à annuler toutes les manifestations de plus d’un millier de personnes et prépare des mesures de soutien économique.

Le pape François récite sa première prière dominicale par vidéo.

– Restrictions d’entrée –

Le Salvador interdit l’entrée aux personnes arrivant d’Allemagne et de France, comme c’était déjà le cas pour les voyageurs en provenance de Chine, Corée du Sud, Italie et Iran.

L’Arabie saoudite annonce le bouclage « temporaire » de la région de Qatif (est), à majorité chiite.

A Moscou, quiconque ne respecterait pas les mesures de quarantaine risque jusqu’à cinq ans de prison.

– Paquebot refoulé –

La Thaïlande puis la Malaisie refusent de laisser un navire de croisière transportant 2.000 personnes, dont des dizaines d’Italiens, entrer dans leurs ports.

En Egypte, les passagers et membres d’équipage d’un bateau de croisière sont débarqués à Louxor (sud), après 45 cas décelés à bord.

Aux Etats-Unis, le Grand Princess, confiné au large de San Francisco et à bord duquel 21 cas ont été détectés, est autorisé à accoster lundi à Oakland (nord de la Californie).

– Etat d’urgence à New York –

Le gouverneur de l’Etat de New York instaure l’état d’urgence pour lutter contre le nouveau coronavirus, qui continue à s’y répandre.

Une Journée des droits des femmes dans l’ombre du coronavirus

Du Pakistan à la Belgique en passant par l’Asie centrale, des milliers de femmes et d’hommes ont manifesté dimanche à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, même si de nombreux rassemblements avaient été annulés en raison de l’épidémie de coronavirus.

– PAKISTAN

Des milliers de femmes ont défié la société ultra-patriarcale du Pakistan dans plusieurs villes, aux cris de « Donnez-moi ce qui est à moi » et « Nous voulons la liberté ».

A Islamabad, des conservateurs leur ont lancé des bâtons et des pierres, blessant certaines et forçant d’autres à se mettre à l’abri jusqu’à ce que la police intervienne.

– PHILIPPINES

A Manille, des centaines de femmes et d’hommes ont brûlé une effigie du président philippin Rodrigo Duterte, accusé de misogynie.

– Soudan

Les femmes avaient été à l’avant-garde de la contestation qui a abouti à la chute de Omar el-Béchir. Onze mois plus tard, des dizaines de militantes soudanaises ont exprimé leur déception devant le ministère de la Justice à Khartoum.

– Kirghiszstan

La police kirghize a arrêté des dizaines de manifestantes — officiellement pour les protéger — après que des hommes masqués les eurent attaquées, selon un correspondant de l’AFP. Les assaillants ont arraché leurs pancartes et leur ont lancé des œufs avant de prendre la fuite.

– Italie

Dans un pays paralysé par l’épidémie de coronavirus, le président Sergio Mattarella a dans un message vidéo « rendu hommage aux femmes, et elles sont nombreuses, qui travaillent dans les hôpitaux .. dans les « zones rouges » (en quarantaine) pour lutter contre la propagation du virus ».

– Belgique

Environ 6.300 personnes ont manifesté à Bruxelles dimanche. Une des associations participantes, le Collecti.e.f 8 mars, a appelé les femmes de Belgique à arrêter toute forme de travail les 8 et 9 mars, sous le slogan « On s’arrête toutes, on arrête tout, on s’arrête partout », afin de dénoncer les inégalités et la discrimination.

– France

A Paris, des militantes féministes ont déployé une banderole au pied du Panthéon, proclamant « Aux femmes, la matrie reconnaissante ».

D’autres manifestantes s’étaient déguisées (bleu de travail et fichu rouge) en « Rosie la riveteuse », « icône de toutes les travailleuses invisibles ». A 15h40 – heure théorique où les femmes cessent d’être rémunérées compte tenu des écarts de salaires entre les sexes -, elles ont jeté leurs gants de ménage, manière de protester contre les inégalités de salaire et de répartition des tâches ménagères.

burs/lch/avz/fjb

Les Bourses du Golfe plongent à l’orée d’une guerre des prix du pétrole

Les Bourses du Golfe ont atteint dimanche leur plus bas niveau depuis des années, alors que se dessine une guerre des prix pétroliers après l’échec de négociations entre l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et la Russie sur des réductions de production.

L’Opep et ses alliés, Moscou en tête, n’ont pas réussi à s’entendre vendredi à Vienne sur des coupes supplémentaires dans leur production pour faire face à la baisse de la consommation mondiale d’or noir en raison de l’épidémie du nouveau coronavirus.

La Russie s’est opposée à une nouvelle réduction de 1,5 million de barils par jour destinée à enrayer la chute des cours du brut, qui ont encaissé une baisse brutale à l’annonce de l’échec des négociations.

En réponse, l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, dont dépendent ses recettes, a entamé une guerre des prix en procédant à sa plus grande réduction depuis une vingtaine d’années, selon l’agence Bloomberg, inondant ainsi le marché de barils à bas coût.

Ryad a réduit son prix pour livraison en avril de 6 dollars par baril comparé au mois de mars en Asie, de 7 dollars aux Etats-Unis et de 6 à 8 dollars en Europe occidentale et en région méditerranéenne où la Russie vend une grande partie de sa production.

– « Bain de sang » –

« L’Arabie saoudite répond au rejet de la Russie sur des réductions de production en lançant une guerre des prix », explique à l’AFP Bill Farren-Price, du centre de recherche Petroleum Policy Intelligence.

« Ils vont augmenter les volumes (d’exportations) et chercher à tout prix à gagner des parts de marché. Les prix du pétrole s’effondreront lundi » lorsque les marchés mondiaux s’ouvriront, prédit-il.

Selon Bloomberg, l’Arabie saoudite aurait évoqué la possibilité d’augmenter sa production, actuellement de 9,7 millions de barils par jour, alors qu’elle l’avait drastiquement réduite à partir de 2017 dans le cadre d’un accord de l’Opep et de ses alliés pour soutenir les prix.

« La combinaison d’une production pétrolière plus élevée et d’une demande plus faible due au (nouveau) coronavirus rend (un effondrement des prix) inévitable. On va vers un bain de sang », estime l’expert.

Une guerre des prix du pétrole en 2014 avait déjà fait chuter les cours à moins de 30 dollars le baril, affectant lourdement les économies du Golfe, obligées de recourir à des mesures d’austérité inédites pour combler leur déficit budgétaire.

Les cours du pétrole ont déjà dégringolé de plus de 30% depuis le début de l’année sur fond de ralentissement économique dû à la propagation du nouveau coronavirus.

Vendredi, l’échec de la réunion de Vienne a fait s’effondrer le WTI, baril de référence aux Etats-Unis, de plus de 10% à 41,28 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord a lui chuté de plus de 9% à 45,27 à Londres, des niveaux plus vus depuis près de quatre ans.

– Golfe dans le rouge –

Déjà affectée par la propagation de la maladie Covid-19 et la baisse des prix du pétrole, la Bourse saoudienne, classée parmi les plus grandes places internationales en termes de valorisation, a clôturé en baisse de 8,3% dimanche et a atteint son plus bas depuis novembre 2017.

L’action du mastodonte pétrolier Saudi Aramco a dégringolé à 30 riyals, atteignant pour la première fois un prix inférieur à celui de lancement (32 riyals) en décembre lors d’une introduction en grande pompe à Ryad qui avait battu tous les records.

Avec la réduction décidée vendredi, Aramco vend son baril d’Arabian Light à un prix sans précédent: 10,25 dollars en dessous du baril de Brent de la mer du Nord, selon Bloomberg.

Cette chute intervient également sur fond de turbulence politique en Arabie saoudite, où les autorités ont arrêté vendredi trois princes accusés d’avoir comploté pour renverser le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane.

Les six autres Bourses du Golfe ont clôturé dans le rouge, après une journée de ventes d’actions dans la panique en raison des craintes de voir s’effondrer les prix de l’énergie, principale source des recettes publics dans la région.

La Bourse de Dubaï a dévissé de 7,9%, atteignant son niveau de clôture le plus bas en six ans, tandis que la place de l’émirat voisin d’Abou Dhabi a chuté de 5,4%.

Celle du Qatar a enregistré une baisse de 2,9 % et atteint son plus bas niveau depuis la mi-2018.

L’indice principal de la place du Koweït, Premier Index, a dégringolé de 10% tandis que l’indice All-Shares a baissé de 8,3%.

Les marchés financiers, moins importants, de Bahreïn et d’Oman ont chuté respectivement de 3,4% et 2,8%.

Biden et Sanders engrangent les soutiens avant leur premier duel

La sénatrice noire Kamala Harris pour l’un, le célèbre militant des droits civiques Jesse Jackson pour l’autre: Joe Biden et Bernie Sanders ont chacun reçu dimanche un soutien de poids à deux jours de leur premier « tête-à-tête » de la primaire démocrate.

Le duel qui s’est dessiné cette semaine après le « Super Tuesday » commence à prendre forme, et les deux septuagénaires voient leurs troupes grossir à l’approche d’un autre gros mardi électoral.

Alors que six nouveaux Etats (Dakota du Nord, Idaho, Michigan, Mississippi, Missouri et Washington) se prononceront dans la course à l’investiture démocrate pour la présidentielle, Joe Biden, 77 ans, a reçu le ralliement d’une ancienne rivale, Kamala Harris.

La sénatrice de 55 ans, qui espérait devenir la première présidente noire des Etats-Unis, avait fait un début de campagne remarqué, prenant notamment à partie l’ancien vice-président sur la question raciale lors d’un débat télévisé en juin.

Mais le soufflé est vite retombé pour l’ancienne procureure de Californie, qui a jeté l’éponge en décembre faute de fonds suffisants pour financer sa campagne, et laisse désormais derrière elle ses différends avec Joe Biden.

« Je crois vraiment en Joe, que je connais depuis longtemps. Nous avons aujourd’hui besoin d’un dirigeant qui se préoccupe vraiment des gens et peut donc les rassembler. Et je pense que Joe peut y parvenir », affirme-t-elle dans une vidéo publiée dimanche sur son compte Twitter.

Sur le même réseau, l’intéressé l’a remercié au nom de sa famille pour avoir « consacré sa carrière à se battre pour les laissés-pour-compte », souvent aux côtés de son fils Beau Biden, lui-même ancien procureur du Delaware et décédé en 2015.

– « Truqué? » –

Pete Buttigieg, Amy Klobuchar, Beto O’Rourke, Mike Bloomberg… Au nom du « rassemblement » nécessaire pour éviter l’éparpillement des voix, les ralliements à Joe Biden se sont multipliés depuis ses succès en Caroline du Sud et lors du « Super Tuesday ».

Tous ont estimé qu’il était le mieux placé parmi les modérés pour faire barrage à Bernie Sanders, dont les idées très à gauche pour les Etats-Unis font peur au sein de l’establishment démocrate.

L’appareil du parti s’est mis en marche pour mettre hors course le sénateur du Vermont, a encore analysé samedi soir sur Twitter le président républicain Donald Trump.

« Les démocrates ne veulent pas entre parler de Bernie le dingue. Truqué? », a-t-il écrit, se demandant notamment pourquoi Elizabeth Warren ne s’était pas retirée avant le « Super Tuesday », ce qui a coûté des voix à Bernie Sanders.

La sénatrice progressiste, qui a quitté vendredi la course à la Maison Blanche après une série de revers cuisants, n’a encore officiellement apporté son soutien à aucun des deux grands candidats encore en lice.

– Vote noir –

Dans le duel qui l’oppose désormais à Joe Biden, Bernie Sanders, 78 ans, a lui aussi reçu dimanche un soutien significatif: celui de Jesse Jackson, l’une des figures du combat pour les droits civiques.

« Bernie Sanders représente la voie la plus progressiste » pour permettre aux Afro-Américains de rattraper leur retard d’un point de vue économique et social, a expliqué le pasteur, une « prise » de choix pour le socialiste autoproclamé, moins populaire que son rival auprès de l’électorat noir.

Figure très respectée au sein de la communauté afro-américaine, Jesse Jackson a contribué à « changer la politique américaine » et à « transformer le pays aux côtés de Martin Luther King », a salué Bernie Sanders, « très fier » de ce soutien.

Les deux hommes doivent s’afficher ensemble dimanche lors d’un meeting de campagne à Grand Rapids, dans le Michigan, un Etat également convoité par Joe Biden, soutenu localement par la gouverneure Gretchen Whitmer.

« Joe a été là pour le Michigan quand nous étions dos au mur », a confié cette dernière à l’AFP, en référence notamment à ses efforts pour sauver l’industrie automobile de la faillite après la crise financière de 2008, lorsqu’il était vice-président de Barack Obama.

« Je pense que l’élection sera serrée dans le Michigan », a prédit la gouverneure de cet Etat de la « Rust Belt », région industrielle du nord des Etats-Unis.

Syrie: démarches pour prévenir toute propagation du coronavirus parmi les déplacés (OMS)

Des démarches sont en cours pour prévenir une propagation du nouveau coronavirus à Idleb, région de Syrie où s’entassent des milliers de déplacés et qui est déjà le théâtre d’un drame humanitaire du fait de la guerre, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Aucun cas de Covid-19 n’a pour le moment été signalé en Syrie mais son « système de santé fragile pourrait ne pas être en mesure de détecter et de répondre » à une épidémie, a indiqué dimanche à l’AFP un porte-parole de l’organisation, Hedinn Halldorsson.

Le risque d’une apparition du virus est particulièrement préoccupant à Idleb, où quelque trois millions de personnes sont prises au piège, cette région du nord-ouest syrien ayant fait l’objet ces derniers mois d’intenses bombardements du régime et de son allié russe contre l’ultime grand bastion rebelle et jihadiste du pays.

Près d’un million de personnes ont été déplacées depuis décembre dans le cadre de l’offensive de Damas dans cette province, où les camps déjà saturés continuent de voir affluer des déplacés, malgré la récente annonce d’un cessez-le-feu.

Les infrastructures médicales, ravagées après près de neuf ans de guerre, ont été ciblées lors de récents bombardements.

Incapable d’assister la population depuis les territoires contrôlés par le régime, l’OMS affirme apporter une assistance humanitaire aux populations du nord-ouest via la frontière turque toute proche.

« L’OMS s’est associée à plusieurs partenaires et aux autorités locales sanitaires, (…) avec un plan d’action intégré », a souligné M. Halldorsson.

Les équipes médicales nationales sont « en cours de formation et les laboratoires d’Idleb et Ankara sont en train d’être préparés et approvisionnés pour tester et diagnostiquer le virus en toute sécurité », a-t-il ajouté.

– Equipements « trop chers » –

La région d’Idleb bénéficie d’une rare période d’accalmie depuis l’entrée en vigueur vendredi de l’accord de cessez-le-feu russo-turc.

Mais si l’offensive reprend, beaucoup craignent qu’elle ne mette en péril les efforts de prévention vis-à-vis du virus.

S’il fait son apparition, la situation à Idleb sera « particulièrement propice à une propagation », a souligné auprès de l’AFP Misty Buswell, du Comité international de secours (IRC).

« Une épidémie serait dévastatrice pour des milliers (de personnes) dont l’état de santé est déjà fragilisé par le manque de nourriture, d’eau potable et par l’exposition au froid », a-t-elle ajouté.

L’IRC se concentre sur le « développement des mesures de prévention » et la sensibilisation tout en fournissant le matériel médical nécessaire et en renforçant la surveillance, selon elle.

Mustapha al-Abdo, du département de la Santé à Idleb, a lui demandé la mise en place d’un centre médical isolé pour recevoir d’éventuels malades.

Il a également appelé les organisations humanitaires à équiper les professionnels de santé de tests, masques, gants et autres équipements de prévention.

Des médecins locaux se mobilisent également.

Près de la frontière turque dimanche, Zaher Hanak, un médecin syrien, a donné une conférence sur la prévention sanitaire face au nouveau coronavirus devant une vingtaine de personnes.

Cette conférence était nécessaire pour combattre le manque d’information du public, a-t-il dit à l’AFP.

« Les autorités locales cherchent actuellement un endroit pour la mise en quarantaine » de cas potentiels, a ajouté M. Hanak. Mais certains équipements pour détecter le virus sont indisponibles car ils sont trop chers, a alerté le médecin.

Virus oblige, le pape en direct vidéo pour contenir l’épidémie

Pèlerins et touristes dispersés sur l’immense place Saint-Pierre de Rome ont pu écouter dimanche sur des écrans géants le pape parler en direct par vidéo depuis sa bibliothèque privée, une première pour François destinée à réduire les contacts en pleine épidémie de coronavirus.

« C’est un peu étrange cette prière de l’Angélus d’aujourd’hui, avec un pape en cage dans la bibliothèque, mais je vous vois, je suis proche de vous! » a lancé en préambule le pape argentin.

La traditionnelle prière dominicale de l’Angélus se fait depuis 1954 à la fenêtre du palais apostolique surplombant la place. Mais le Vatican avait annoncé samedi un bouleversement des habitudes pour « éviter les risques de diffusion » du coronavirus.

Le pape a eu dimanche une pensée pour les personnes affectées par le nouveau coronavirus dans le monde. « Je suis proche par la prière des personnes qui souffrent de l’actuelle épidémie de coronavirus et de tous ceux qui les soignent », a souligné François, lui-même affecté depuis une dizaine de jours par un simple rhume qui a fait couler beaucoup d’encre.

C’était la première fois qu’il quittait son domicile de la résidence Saint-Marthe, à quelques pas de la Basilique Saint-Pierre, depuis l’audience en plein air du mercredi 26 février où il avait fait le tour de la place en papamobile et serré des dizaines de mains.

« Je m’unis à mes frères évêques pour encourager les fidèles à vivre ce moment difficile avec la force de la foi, la certitude de l’espoir et la ferveur de la charité », a dit le pape, qui s’est finalement rendu à la célèbre fenêtre surplombant la place pour saluer la foule présente.

– « Un bonus » –

« Nous avions entendu qu’il ne sortirait pas, nous avons pris de superbes photos sur la place, mais voir finalement le pape était un bonus », a confié à l’AFPTV Steve Povey, un commercial britannique de 57 ans.

« Nous avons le virus dans notre pays. Si cela doit m’arriver de le contracter, cela arrivera », a-t-il commenté, stoïque.

Un Français retraité originaire d’Alsace (est), Jean-Louis Gehl, a aussi noté, fataliste: « on peut l’attraper aussi bien chez nous ». « Pour moi c’est comme une grosse grippe », a-t-il minimisé.

La foule plus clairsemée qu’à l’habitude se promenait dimanche sur la place Saint-Pierre sans être contenue derrière des barrières et sans passer de contrôles de sécurité, ce qui aurait entraîné des files rendant difficile le maintien de la distance de sécurité préconisée d’un mètre entre les personnes.

En revanche, d’autres touristes faisaient bel et bien la queue, en se serrant les uns contre les autres, pour rentrer dans la basilique Saint-Pierre, a constaté l’AFP.

Fabio di Constanza, un Napolitain de 25 ans, n’avait aucune intention d’annuler « un voyage de plaisir déjà programmé », mais il espère que l’épidémie « se terminera vite ».

Une Anglaise de 47 ans, Kersten Wilson, également en vacances, a pour sa part critiqué une « panique non nécessaire » qui s’est emparée de la planète face à l’épidémie.

L’audience hebdomadaire du pape de mercredi prochain, occasion de voir le pape en chair et en os d’encore plus près sur la place, se déroulera aussi sur le même mode que ce dimanche : le pape lira son homélie en direct par vidéo.

Journée des droits des femmes: des milliers de personnes manifestent en Asie

Des Philippines au Pakistan, des milliers de personnes ont manifesté dimanche en Asie à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, même si de nombreux rassemblements avaient été annulés du fait des craintes liées au coronavirus.

En Chine, épicentre d’une épidémie qui a fait plus de 3.500 morts sur la planète, la télévision publique avait choisi de souligner le travail des femmes en première ligne du combat contre la maladie du Covid-19.

Des marches ont eu lieu en Thaïlande, en Indonésie ou aux Philippines. Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Lahore, dans le nord-est du Pakistan.

« Donnez nous ce qui nous appartient! », scandait la foule, alors que la société pakistanaise est particulièrement conservatrice. « Nous voulons la liberté. »

En Inde, un marathon exclusivement féminin qui était prévu a été annulé. En Corée du Sud, pays qui compte le plus de cas de contaminations après la Chine, de nombreux événements ont également été annulés à cause de l’épidémie.

« Bien que nous ne puissions physiquement être ensemble, notre détermination à obtenir l’égalité entre les femmes et les hommes est plus forte que jamais », a déclaré dans une vidéo la ministre de l’Egalité Lee Jung-Ok.

De nombreuses organisations féministes avaient opté pour des actions en ligne plutôt que pour des rassemblements physiques, en se ralliant notamment derrière les hashtags #FemaleStrike, #PowerUp ou #38InternationalWomensDay pour tenter d’en sensibiliser davantage à la cause de l’égalité hommes-femmes.

A Bangkok, des manifestantes ont demandé une meilleure protection sur les lieux de travail pour lutter contre l’épidémie. Mais le nombre de personnes présentes était moins élevé que l’année précédente, et ce en raison de la peur du virus.

Des centaines de femmes et d’hommes se sont aussi rassemblés à Manille où ils ont même brûlé une effigie du président philippin Rodrigo Duterte, accusé de misogynie.

« La pauvreté et les violences dont les femmes sont victimes s’aggravent », a déclaré à l »AFP Joms Salvador, du mouvement féministe Gabriela.

« Nous avons beau avoir 37 lois relatives aux droits des femmes, la violence se généralise dans les faits, que ce soit sous la forme de violence conjugale, de harcèlement sexuel ou de viols. »

A Jakarta, environ 600 personnes, certaines maquillées aux couleurs de l’arc-en-ciel, ont demandé au gouvernement l’abrogation de loi critiquées comme discriminatoires et l’adoption de lois contre les violences sexuelles et pour la protection des domestiques.

burs-rbu/amj/jac/lch

Le Liban en défaut de paiement confronté au défi des réformes

Le Liban, englué dans une grave crise économique et désormais en défaut de paiement, a promis d’engager une série de réformes qui constitueront un test décisif pour le nouveau gouvernement, nommé en réponse au mouvement de contestation populaire secouant le pays.

« La vraie question, est-ce que les politiciens feront le nécessaire pour résoudre le problème? », s’interroge Sami Nader, directeur de l’Institut du Levant pour les affaires stratégiques.

« Si la mise en défaut ne s’accompagne pas d’un engagement clair pour des réformes, cela accélérera l’effondrement », met-il en garde.

Le Premier ministre Hassan Diab a annoncé samedi que le Liban ne sera pas en mesure de rembourser 1,2 milliard d’Eurobonds –des obligations émises en dollars– qui arrivent à échéance lundi.

Face à ce premier défaut de paiement de l’histoire du pays, M. Diab a dit avoir mis en place une restructuration à venir de la dette, après des négociations avec les créanciers.

Ce n’est que le dernier rebondissement en date venant illustrer l’effondrement économique, en cours depuis plusieurs mois, d’un pays à la croissance en panne, touché par une forte dépréciation de sa monnaie et des restrictions drastiques sur les retraits en dollars dans les banques.

Avec une dette de 92 milliards de dollars –81,5 milliards d’euros, soit environ 170% du PIB– le Liban fait aussi partie des pays les plus endettés au monde.

Le marasme économique a d’ailleurs été un des principaux moteurs des manifestations inédites déclenchées en octobre, qui ont vu des dizaines, voire des centaines, de milliers de Libanais battre le pavé pour fustiger une classe politique accusée de corruption et d’impuissance face à la crise.

– FMI, seule option? –

Nommé en janvier pour apporter une réponse aux aspirations de la rue, le gouvernement martèle sa volonté d’assainir les finances publiques et d’adopter des réformes attendues depuis des années.

Mais dans un pays habitué aux tractations politiques interminables entre grands partis, les experts craignent des atermoiements.

Le Liban a en tout cas déjà requis une assistance technique du Fonds monétaire international (FMI) pour mettre en place des « réformes », censées restaurer la stabilité et la croissance.

En février, le Premier ministre a reçu à Beyrouth une délégation de l’institution. Pour l’heure, une aide financière n’est pas à l’ordre du jour. Mais l’ampleur de la crise est telle qu’un plan de sauvetage financier semble incontournable, selon des experts.

« Le FMI c’est la seule option pour aller de l’avant », estime M. Nader.

Pour Marwan Barakat, chef du département de recherche à la Bank Audi, il faut que le plan de réformes des autorités garantisse notamment « l’austérité » au niveau des dépenses publiques, mais aussi « une amélioration du recouvrement de l’impôt, une réduction du service de la dette et une réforme du secteur de l’électricité », véritable gouffre financier.

Concernant une aide financière du FMI, la classe politique reste profondément divisée.

Le puissant mouvement chiite du Hezbollah, qui domine le Parlement avec ses alliés, est hostile à cette option. Dans un communiqué jeudi, il avait mis en garde contre des « conditions » imposées par « toute organisation internationale », craignant une « tutelle étrangère ».

– « Banqueroute » –

Dans son éditorial dimanche, le quotidien Annahar a souligné les « risques » auxquels s’exposait le Liban avec son défaut de paiement.

D’autant que le gouvernement s’est engagé sur cette voie « sans le FMI, un médiateur international nécessaire qui aurait pu aider le Liban et lui apporter une couverture vis-à-vis des créanciers », juge-t-il.

Evoquant la menace de poursuites judiciaires, le quotidien indique que le Liban doit trouver un « consensus » avec ses créanciers concernant les négociations sur la restructuration de la dette.

Et pour des discussions fructueuses, le « principal prérequis » c’est un « plan de sauvetage économique faisable et crédible », avertit Mohamad Faour, post-doctorant spécialisé en finances à l’University College de Dublin.

« Du point de vue des créanciers, idéalement cela ferait partie d’un plan de soutien du FMI, qui donnerait au Liban un levier dans ses négociations », dit-il.

La crise actuelle est la pire dans l’histoire du Liban depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).

Samedi, M. Diab s’est engagé à réduire les dépenses publiques et à mener à bien les réformes promises en 2018 dans le cadre d’une conférence d’aide internationale, pour obtenir 11,6 milliards de dollars (10,3 milliards d’euros) de dons et de prêts.

Faute de réel changement sur le front des réformes au Liban, ces sommes n’ont toujours pas été débloquées.

Dans une vidéo postée sur Facebook, l’ancien ministre du Travail et professeur à l’Université américaine de Beyrouth Charbel Nahas a fustigé les autorités et leur annonce d’un défaut de paiement.

« Ce n’est pas une vraie décision », a-t-il estimé. « C’est juste la reconnaissance d’une certaine réalité, caractérisée par la banqueroute de l’Etat, de la Banque centrale et des banques commerciales. »

Coronavirus: l’Italie place en quarantaine un quart de sa population

Un quart de la population italienne s’est réveillée dimanche en quarantaine, une mesure sans précédent en Europe décidée par Rome pour endiguer l’épidémie liée au nouveau coronavirus qui a contaminé plus de 100.000 personnes dans le monde entier.

Le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a salué ces mesures « courageuses » et les « véritables sacrifices » consentis en Italie.

Ces mesures exceptionnelles de confinement, valables jusqu’au 3 avril, couvrent une vaste zone dans le Nord du pays allant de Milan, la capitale économique, à Venise, haut lieu du tourisme mondial.

Plus de 15 millions d’Italiens dans cette « zone rouge » voient leurs déplacements strictement limités. Les frontières restent ouvertes pour l’heure avec les pays voisins, même si Prague a appelé Rome à interdire à ses citoyens de voyager à l’étranger.

Cette mesure radicale évoque celle utilisée dans la province chinoise du Hubei où l’épidémie a démarré en décembre (56 millions d’habitants en quarantaine).

L’Italie, avec plus de 5.880 cas et 233 décès, est avec l’Iran et la Corée du Sud l’un des pays les plus touchés en dehors de la Chine. C’est le pays d’Europe le plus durement frappé.

A Milan, les rues étaient désertes et calmes dimanche matin, a constaté l’AFP. Le confinement concerne toute la Lombardie et les provinces septentrionales de Modène, Parme, Piacenza, Reggio Emilia, Rimini (dans la région d’Emilie-Romagne), Pesaro et Urbino (région des Marches, centre-est), Alessandria, Asti (Piémont, nord-ouest), mais aussi Padoue, Trévise, et Venise (en Vénétie, nord-est).

– Angelus en vidéo –

Bien avant son officialisation tôt dimanche matin, le décret instaurant ces mesures avait été largement éventé. Les plus inquiets ont quitté la zone concernée dès samedi soir, selon des médias italiens. Une fuite « inacceptable » pour le chef du gouvernement Giuseppe Conte.

Dimanche vers 11H00 GMT, 107.021 cas d’infection étaient officiellement recensés dans 99 pays et territoires, causant la mort de 3.648 personnes dans le monde.

Dans sa prière dominicale de l’Angelus diffusée pour la première fois par vidéo pour parer la diffusion du coronavirus, le pape François s’est dit « proche » des malades et de leurs soignants.

En Chine, 27 nouveaux décès et 44 nouveaux cas ont été enregistrés dimanche, portant le total des morts dans le pays à 3.097 avec au moins 80.695 personnes contaminées depuis le début de l’épidémie. L’effondrement samedi d’un hôtel réquisitionné comme lieu de quarantaine à Quanzhou (est) a fait au moins dix morts.

En Corée du Sud, deuxième pays au monde le plus touché après la Chine, le bilan s’élevait dimanche à 50 morts pour 7.313 cas dont 272 nouveaux, le plus petit nombre de nouvelles contaminations en plus d’une semaine. Mais « nous n’en sommes pas au point où nous pouvons parler d’une amélioration », a déclaré le ministre sud-coréen de la Santé Park Neung-hoo.

La Corée du Nord a mis fin à la quarantaine imposée à plus de 3.600 personnes.

– 49 nouveaux morts en Iran –

L’Iran a annoncé 49 nouveaux décès –la plus forte hausse quotidienne depuis les premiers cas officiellement déclarés le 19 février– portant à 194 le total des morts du Covid-19 sur 6.566 cas dans le pays. La compagnie publique Iran Air a annoncé suspendre tous ses vols vers l’Europe jusqu’à nouvel ordre.

En France, cinquième pays le plus touché avec 16 morts et 949 cas, le président Emmanuel Macron réunit dimanche soir son Conseil de défense. Le pays est toujours au « stade 2 » de l’état d’alerte mais le passage au stade 3 –celui de l’épidémie, qui prévoit davantage de restrictions– est inéluctable.

Aux Etats-Unis qui comptent au moins 19 morts sur plus de 400 cas, l’Etat de New York a instauré à son tour samedi l’état d’urgence. Le navire de croisière américain Grand Princess, bloqué au large de San Francisco avec 21 cas parmi les 3.553 passagers et membres d’équipage, a été autorisé à accoster à Oakland (Californie) et commencera lundi à débarquer des passagers ayant besoin de soins, selon l’opérateur Princess Cruises.

La Thaïlande puis la Malaisie ont refusé de laisser accoster un navire de croisière transportant 2.000 personnes, dont des dizaines d’Italiens.

En Egypte, un bateau de croisière avec 171 passagers dont 101 touristes étrangers a été évacué à Louxor (sud) après la découverte de 45 cas portant au total le nombre de cas en Egypte à 48 selon le ministère de la Santé.

Les annulations d’événements sportifs et rassemblements se multiplient. En Italie, le ministre des Sports Vincenzo Spadafora a appelé à suspendre le championnat national de football.

Le Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn se tiendra à huis clos du 20 au 22 mars. Au Japon, le Tournoi de printemps de sumo, qui débute dimanche, se tient également à huis-clos. Les Mondiaux féminins de hockey sur glace, prévus du 31 mars au 10 avril au Canada, sont annulés.

Treize pays ont fermé leurs établissements scolaires: 300 millions d’élèves dans le monde sont privés d’école pour plusieurs semaines.

Nombre de pays prennent des mesures d’interdiction de territoire ou de quarantaine pour des voyageurs provenant de pays touchés. Le Salvador a interdit l’entrée aux personnes arrivant d’Allemagne et de France, comme c’était déjà le cas pour les voyageurs en provenance de Chine, Corée du Sud, Italie et Iran. L’Amérique latine avait déploré samedi son premier décès, en Argentine.

burs/lch/cls

Le tourisme thaïlandais frappé de plein fouet par le coronavirus

Des rangées de bus touristiques à l’arrêt, des parcs d’attraction déserts, des plages vides: le tourisme en Thaïlande, si important pour l’économie du pays, est touché de plein fouet par l’épidémie de coronavirus.

« La situation est très mauvaise, il ne reste que très peu de touristes », raconte à l’AFP Songsak Srimuang qui travaille dans un magasin de tatouage de la station balnéaire de Pattaya, habituellement l’une des destinations favorites des visiteurs chinois. « Peut-être que je vais retourner dans ma ville natale et reprendre un travail dans l’agriculture ».

Le nombre de touristes chinois a chuté depuis janvier, le gouvernement chinois ayant interdit les visites de groupes à l’étranger dans le but de tenter de contenir l’épidémie.

Si cela continue, « on va devoir fermer et je n’aurai nulle part où travailler », s’inquiète Kochawan Greeglang, serveuse dans un bar de Pattaya.

En attendant, l’économie thaïlandaise, particulièrement dépendante du tourisme (18% du PIB), poursuit sa décélération.

Et l’autorité du tourisme a dû revoir à la baisse ses prévisions pour 2020.

Elle table pour le moment sur 6 millions de visiteurs étrangers en moins cette année (33,8 millions contre 39,8 en 2019), d’après des données transmises à l’AFP.

Mais la chute pourrait être encore plus sévère si la crise devait perdurer de longs mois.

A ce jour, le royaume compte 50 cas déclarés de coronavirus. Un patient est décédé, 16 sont encore à l’hôpital et 33 sont rétablis.

Le roi d’Arabie saoudite apparaît après l’arrestation de plusieurs princes

Le roi Salmane d’Arabie saoudite est apparu dans les médias d’Etat dimanche pour la première fois depuis l’arrestation il y a deux jours de trois princes, dont son frère et son neveu, accusés d’avoir comploté pour renverser le puissant prince héritier.

La garde royale a arrêté vendredi le prince Ahmed ben Abdelaziz al-Saoud, frère du roi, ainsi que le neveu du monarque, le prince Mohammed ben Nayef, accusés d’avoir préparé un coup d’Etat pour évincer le prince héritier Mohammed ben Salmane, ont indiqué plusieurs sources à l’AFP.

Le roi saoudien apparaît régulièrement dans des cérémonies officielles, mais cette nouvelle vague de répression a soulevé des rumeurs autour de l’état de santé du monarque, âgé de 84 ans, et sur la possibilité que le prince Mohammed lui succède très prochainement.

Mais le roi Salmane a reçu dimanche plusieurs ambassadeurs saoudiens qui ont prêté serment devant lui, selon des photos publiées par l’agence de presse SPA et des images diffusées par la chaîne Al-Ekhbariya, deux médias gouvernementaux.

Depuis qu’il est devenu prince héritier en 2017, en lieu et place de Mohammed ben Nayef, Mohammed ben Salmane est accusé de mener une répression implacable contre toutes les voix discordantes, au sein de la famille royale comme dans le milieu des intellectuels et militants des droits humains.

Burlington, terrain d’expérimentation politique pour Bernie Sanders

« C’est ici que ça a commencé »: le sénateur socialiste Bernie Sanders a fait ses premiers pas en politique comme maire de Burlington, petite ville du Vermont qui a servi de laboratoire pour ses idées de gauche radicale comme pour ses méthodes politiques.

Originaire de New York, Bernie Sanders s’est installé dans cet Etat rural du nord-est des Etats-Unis à la fin des années 1960, en pleine mode du « retour à la terre », après des études à Chicago où il avait milité pour le pacifisme et les droits civiques.

Située sur les bords du vaste lac Champlain, la ville principale du Vermont et ses 42.000 habitants sont plus proches de Montréal (à 150 km) que de Boston ou New York.

Pour « Bernie », aujourd’hui engagé dans un duel féroce avec l’ancien vice-président Joe Biden pour l’investiture démocrate à la présidentielle 2020, ses huit ans aux commandes de cette ville universitaire furent des années d’apprentissage politique.

Il y a appris avant tout à « mobiliser la base », l’un de ses grands atouts aujourd’hui, explique Virginia Lyons, sénatrice au Parlement du Vermont, qui a souvent travaillé avec lui.

« Il a appris que de petits groupes de gens pouvaient faire la différence », dit cette élue démocrate de 75 ans, soit trois ans de moins que l’intéressé.

C’est d’abord sous l’étiquette du petit parti pacifiste de l’Union de la liberté que Bernie Sanders se présente à plusieurs élections locales. Sans jamais percer.

Mais tout change en 1981 lorsque, à la faveur d’une quadrangulaire, il emporte la mairie de Burlington en tant qu’indépendant, avec dix voix d’avance sur le démocrate sortant et à la surprise de tous.

– Environnement hostile –

Les démocrates installés au conseil municipal ont « tenté de le bloquer, l’empêchant même d’exercer les fonctions administratives les plus basiques », raconte Kurt Wright, actuel président du conseil, dont il est l’unique élu républicain.

Dans cet environnement hostile, alors qu’au niveau national le président Ronald Reagan lance un programme ultra-conservateur décrié par la gauche américaine, le nouveau maire de Burlington, qui dénonce déjà les inégalités, cherche des alliés.

Première bataille de ses huit ans à la mairie: empêcher la privatisation des berges municipales du lac, alors en déshérence, où devaient pousser logements et hôtels chics.

Les promoteurs sont dans les starting-blocks, mais Bernie Sanders mobilise ses administrés pour maintenir l’espace public et en faire un lieu de promenade et de développement concerté.

Autre cause célèbre, le logement: en 1986, alors que 336 logements subventionnés menacent d’être convertis en logements à prix du marché, il mobilise responsables locaux et habitants et obtient une reprise du complexe par des associations, garantissant des loyers abordables.

« Il a montré qu’il pouvait stimuler et motiver les gens (…) Ca a commencé à Burlington », relève Kurt Wright.

Avec les entreprises, le bilan est plus mitigé. L’actuel pourfendeur de Wall Street a instauré dans sa ville du Vermont une fiscalité plus lourde sur l’immobilier commercial.

Les entrepreneurs ne sont « pas une priorité de M. Sanders », tranche Kelly Devine, responsable de la Burlington Business Association, principale organisation patronale, qui dit ne l’avoir jamais rencontré.

– « Fouiller les archives » –

Bernie Sanders n’a pourtant pas que des ennemis dans le milieu. Ben Cohen, cofondateur du célèbre fabricant de crèmes glacées Ben & Jerry’s — une institution à Burlington, même s’il a été racheté en 2000 par le géant Unilever — fait campagne pour le sénateur socialiste.

Malgré les critiques, Bernie, qui anima de 1986 à 1988 une émission télévisée locale où il allait, non sans humour, au contact de ses administrés, est loin d’avoir ici l’image d’un homme rêche, réfractaire au compromis.

Comme une quinzaine de personnes interrogées au hasard dans les rues de Burlington, le républicain Kurt Wright dit l’apprécier « personnellement », même s’il rejette ses idées qui mèneraient selon lui les Etats-Unis dans une mauvaise « direction ».

Alors que le duel s’annonce sans merci avec Joe Biden, le passé de Bernie Sanders promet d’être examiné plus attentivement que lors de sa campagne 2016, où ses chances semblaient limitées face à Hillary Clinton.

Les journalistes ont déjà commencé à « fouiller dans les archives » en quête « de choses qu’il a pu dire qui pourraient être utilisées contre lui », dit Kurt Wright.

Le septuagénaire a ainsi dû s’expliquer récemment sur une vidéo de 1985, dans laquelle il disait du bien du système éducatif et de santé du dictateur cubain Fidel Castro.

Et le New York Times a publié vendredi un article depuis la ville russe de Iaroslavl, avec laquelle le maire de Burlington noua un programme de jumelage en 1988, l’année où il fut aussi en voyage de noces à Moscou.

Le quotidien souligne que le gouvernement soviétique considérait alors ces jumelages comme « l’un des canaux les plus utiles » pour sa propagande.

Alors, faut-il craindre Bernie? « Les gens ne devraient pas avoir peur de lui », répond la sénatrice Virginia Lyons. « Il comprend parfaitement ce qu’est la démocratie ».

En Chine, l’amertume des habitants confinés par le coronavirus

Après plus de 40 jours de confinement au Hubei, épicentre de l’épidémie de Covid-19 en Chine, de nombreux habitants de la province réclament une levée de la quarantaine au moment où plusieurs villes n’enregistrent aucune nouvelle contamination.

Tang Wushan, ouvrier, fait partie de ceux-là. Tétanisé par le nouveau coronavirus, il n’a pas mis les pieds hors de sa maison de Xiangyang depuis la mise en place d’un vaste cordon sanitaire fin janvier.

La ville est située à quelque 260 kilomètres de Wuhan, la capitale régionale du Hubei, vaste région où plus de 50 millions de personnes sont placées en quarantaine.

« Ça fait trop longtemps » sans sortir, soupire le trentenaire joint par téléphone et qui se dit aujourd’hui « proche d’une dépression ».

Les gens ne peuvent sortir de la commune où ils se trouvent. Et en sens inverse, nul ne peut entrer dans la province, sauf avec une autorisation spéciale.

Le Hubei représente toujours la quasi-totalité des nouveaux cas journaliers d’infections et de décès en Chine (27 dimanche, tous à Wuhan). Mais leur nombre baisse depuis plusieurs semaines, tandis que la maladie gagne du terrain ailleurs dans le monde.

Xiangyang, en revanche, n’a pas enregistré de nouveaux cas depuis 12 jours consécutifs. La ville de Xianning, entourée de plaines et de forêts au sud de la province, en totalise 15.

« A certains endroits, il n’y a pas eu d’infections depuis le début de l’épidémie. Je pense que ces zones pourraient rouvrir progressivement », fait valoir M. Tang. Et il n’est pas le seul.

– « Comme une tumeur » –

Depuis le week-end dernier, le mot-dièse « Quand le Hubei sera rouvert » a été lu plus de 100 millions de fois sur le réseau social Weibo, l’équivalent en Chine de Twitter.

« Ne peut-on pas inspecter la province et autoriser les gens à sortir par lots? », peste un internaute.

Depuis le début de l’épidémie, la maladie a fait plus de 3.000 morts dans le pays et contaminé plus de 80.000 personnes, la grande majorité à Wuhan où le virus est apparu en décembre sur un marché aux animaux sauvages.

95 pays et territoires ont à leur tour été contaminés. Et l’Italie, pays d’Europe le plus durement touché, a verrouillé dimanche une vaste zone de plus de 15 millions d’habitants comprenant Milan, la capitale économique.

Dans le Hubei, un utilisateur de Weibo réclame aux autorités un peu de clémence.

« A Wuhan, la situation est grave mais pourquoi traiter toute la province comme une tumeur? », se lamente-t-il.

Jiang, une jeune femme de 23 ans qui n’a pas souhaité donner son nom complet à l’AFP, assure continuer à payer chaque mois le loyer d’un logement à Shenzhen, près de Hong Kong, dans lequel elle ne peut pas remettre les pieds du fait de la quarantaine.

« Mais je dois continuer à payer », explique-t-elle.

Mme Jiang est coincée depuis le Nouvel an lunaire (qui tombait le 25 janvier cette année) à Enshi, à 550 kilomètres à l’ouest de Wuhan.

« Mon chat est toujours dans mon logement et je ne lui ai laissé que deux semaines de nourriture », se désole-t-elle.

– « Des choses extrêmes » –

Autre situation des plus dramatiques, celle décrite par une internaute: aucun hôpital près de Wuhan n’était en mesure d’accueillir sa grand-mère gravement malade.

« Hormis les patients atteints du coronavirus, la vie des autres n’a-t-elle pas de valeur? », s’interroge-t-elle.

Une jeune femme d’une vingtaine d’années, qui préfère taire son nom, affirme à l’AFP que les produits de première nécessité se font rares à Xiangyang par manque de livraison. Et sa famille ne survit que grâce aux légumes qu’elle cultive elle-même.

A l’inquiétude d’une pénurie alimentaire s’ajoute celle de sa situation professionnelle. Faute de pouvoir quitter la province pour retrouver son travail, le patron ne paye plus la jeune femme depuis la mise en quarantaine fin janvier. Mais ses factures s’accumulent…

Si la situation persiste, des gens pourraient en venir à « faire des choses extrêmes », prévient-elle.

Vendredi, un haut responsable chinois a laissé entendre que la province du Hubei pourrait bientôt être rouverte.

« Le jour que tout le monde attend ne devrait plus être si loin que ça », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.

Syrie: 32 morts, dont des Irakiens, dans un accident de la route

Au moins 32 personnes ont péri samedi dans un accident de la route causé par un carambolage impliquant notamment un camion-citerne et deux bus sur une route reliant Damas à la province de Homs (nord-ouest), a rapporté l’agence syrienne Sana.

Le camion-citerne, dont les freins ont lâché, a foncé dans 15 véhicules, dont deux bus transportant des passagers irakiens, a indiqué le ministre de l’Intérieur, Mohammad Khaled al-Rahmoun, en inspectant les lieux de l’accident à la sortie de Damas.

En outre, 77 personnes ont été blessées, a ajouté le ministre, cité par Sana.

Des images retransmises par l’agence officielle montrent des équipes de secours se déployer autour des débris de deux véhicules.

Sana a également publié des photos d’un bus dont une partie a été pulvérisée.

Parmi les victimes de l’accident, pourraient figurer des pèlerins irakiens qui visitaient des lieux saints en Syrie, toujours très populaires parmi les chiites de la région, malgré la guerre qui a fait plus de 380.000 morts et déplacé des millions de personnes depuis 2011.

Coronavirus: le Grand Princess autorisé à accoster aux Etats-Unis

Le navire de croisière américain Grand Princess, frappé par le coronavirus et bloqué depuis plusieurs jours au large de San Francisco avec 3.553 passagers et membres d’équipage à bord, va pouvoir accoster en Californie.

Le navire a été autorisé à accoster lundi à Oakland, dans le nord de la Californie, et commencera à débarquer les passagers ayant besoin d’un « traitement médical intensif et une hospitalisation », a annoncé samedi soir Princess Cruises, propriétaire du navire à bord duquel 21 cas de coronavirus ont été détectés.

Les 1.100 membres d’équipage, pour environ la moitié des Philippins et dont plusieurs membres ont été diagnostiqués positifs au virus, seront placés en quarantaine et traités à bord du navire, a précisé la compagnie qui possède également le Diamond Princess, placé en quarantaine en février au Japon avec plus de 700 contaminations dont six mortelles.

Pour le Grand Princess, le plan de débarquement initial a été retardé de dimanche à lundi par les CDC (Centres américains de prévention et de contrôle des maladies), selon la compagnie.

Les autorités californiennes avaient annoncé mercredi soir retenir le paquebot pour procéder à des tests à bord, après la mort du Covid-19 à son retour en Californie d’un homme âgé de 71 ans qui avait participé à une partie de la croisière.

Le Grand Princess avait interrompu son circuit après la découverte de symptômes chez certains de ses passagers et membres d’équipage.

Les analyses réalisées à bord ont révélé 21 cas de contamination – 19 membres d’équipage et deux passagers – sur 45 personnes testées.

– 54 nationalités à bord –

Le navire compte 3.533 passagers et membres d’équipage. Sur les 2.422 passagers, 2.016 sont Américains, dont 938 de Californie. Un total de 54 nationalités sont représentées à bord, selon la présidente de la compagnie Princess Cruises, Jan Swartz.

Dans tous les Etats-Unis, plus de 400 personnes ont contracté le virus selon un dernier bilan. Au moins 19 personnes sont mortes du Covid-19. L’Etat de New York a été le dernier en date à instaurer samedi l’état d’urgence, avec 89 cas. Les annulations d’événements publics se multiplient.

Les autorités du Maryland ont fait état de deux cas détectés parmi des participants à une récente conférence à laquelle assistait Donald Trump. Interrogé pour savoir s’il s’inquiétait de voir le virus se rapprocher de la Maison Blanche, le président américain s’est dit « pas préoccupé du tout », assurant qu’il n’envisageait pas de réduire ses engagements et promettant « des meetings formidables » pour la campagne électorale.

A bord du Grand Princess, où les passagers sont confinés dans leurs cabines, une passagère âgée de 63 ans, Carolyn Wright, a témoigné samedi à l’AFP de l’inquiétude et la frustration croissantes.

« Je suis vraiment heureuse qu’il y ait finalement un plan, j’aimerais juste en savoir un peu plus sur ce qui va nous arriver », a-t-elle soupiré, « nous n’avons pas la peste ».

Une autre passagère, Kari Kolstoe, 60 ans et atteinte d’un cancer, a expliqué à CNN s’inquiéter de rentrer à temps pour commencer lundi sa chimiothérapie. « Je suis dans un état de santé très fragile en ce moment », a-t-elle confié, « si je n’ai pas le coronavirus, je dois le savoir le plus tôt possible ».

Selon le quotidien Mercury News de San Jose, le gouvernement américain a mis sur pied un centre de commandement opérationnel au Marriott Convention Center d’Oakland, afin de mener toute l’opération de débarquement des passagers et membres d’équipage du Grand Princess.

Le vice-président américain Mike Pence, en charge de la réponse américaine à l’épidémie de coronavirus, a indiqué samedi que tous les passagers et membres d’équipage du navire seraient soumis à des tests et placés en quarantaine si nécessaire.

8 mars: les Soudanaises veulent un meilleur statut

Elles avaient été à l’avant-garde de la contestation du régime du président Omar el-Béchir. Mais, onze mois après sa chute, des militantes soudanaises se disent déçues par le peu d’empressement des nouvelles autorités à améliorer le statut de la femme.

Et c’est pour crier haut et fort leur frustration que ces militantes ont appelé à manifester dimanche, à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, devant le siège du ministère de la Justice à Khartoum.

« Rien de concret n’a été fait pour satisfaire aux revendications des femmes », a constaté avec amertume Zeineb Badreddine, dans sa modeste maison d’Omdourman, ville-jumelle de Khartoum, sur l’autre bord du Nil.

C’est à cette militante de la première heure qui a réintégré l’enseignement 30 ans après avoir été licenciée pour ses « idées progressistes » par le régime islamiste d’Omar el-Béchir, que reviendra l’honneur de conduire la manifestation.

Comme pour les marches contre le régime déchu, la protestation doit démarrer à 13H00 locales (11h00 GMT) et Mme Badreddine donnera le signal de départ avec un you you, cri strident que lancent les femmes en signe de joie ou pour galvaniser les foules.

Le premier grief fait par cette militante à la forte personnalité aux nouvelles autorités est la faible représentation des femmes.

Pourtant le Premier ministre Abdallah Hamdok, au pouvoir depuis six mois, a confié quatre des 17 postes ministériels à des femmes, dont celui régalien, des Affaires étrangères.

Une femme a été en outre nommée à la tête du pouvoir judiciaire et le Conseil souverain, la plus haute instance du pouvoir, est formé de cinq militaires, et de six civils, dont deux femmes.

– Faible représentation –

« Notre représentation ne dépasse pas les 22% (…) et si les femmes avaient eu une meilleure représentation, elles auraient eu plus de voix pour défendre leur cause », a affirmé Mme Badreddine.

En novembre 2019, les nouvelles autorités ont abrogé une loi sur l’ordre public visant les Soudanaises jugées coupables d' »actes indécents et immoraux », mais le reste de l’arsenal discriminant les femmes est resté en place et aucune législation nouvelle les protégeant n’a été mise à l’oeuvre.

Sous le régime islamiste, de nombreuses femmes ont été flagellées en public ou emprisonnées pour tenue jugée « indécente » ou pour consommation d’alcool en application de cette loi.

Mme Badreddine a déploré notamment l’absence d’une loi criminalisant le harcèlement sexuel et la liberté laissé au juge de décider si une femme a été violée ou pas, ce qui peut conduire des fois à poursuivre des victimes d’actes de viol pour adultère.

Avocate et militante de la cause de la femme, Inaam Atiq, s’attarde sur la loi de statut personnel de 1991 pour en relever les nombreuses incohérences.

– Loi décriée –

« Cette loi est à l’origine de souffrances de milliers de femmes à travers le Soudan », a-t-elle déclaré.

Le texte, inspiré de la charia (loi islamique) permet entre autres, selon elle, de donner en mariage des filles de dix ans et ne prévoit pas le consentement de la femme dans les contrats de mariage.

« L’amendement de ce texte revêt un caractère urgent et cela peut se faire sans toucher aux principes de la charia », a-t-elle plaidé.

Une autre loi sur les passeports interdit aux femmes de voyager à l’étranger sans l’autorisation de leur tuteur mâle, une disposition qui a été abolie même dans l’Arabie saoudite ultra-conservatrice.

Les résultats des examens de l’ADN ne sont pas pris en compte par les tribunaux spécialisés dans les affaires de statut personnel.

Cela permet à de nombreux Soudanais de ne pas reconnaître leur progéniture, ce qui ajoute aux difficultés des femmes, souligne Me Atiq.

« On a besoin de mesures immédiates et je pense que le ministère de la Justice et le gouvernement comprennent la situation et je reste optimiste quant à la possibilité de franchir des pas dans la bonne direction », dit-elle.

En l’absence d’un Parlement, le gouvernement et le Conseil souverain peuvent légiférer.

Manal Abdelhalim, autre militante, est plus prudente.

Elle se dit étonnée des « voix, dont celles de certaines femmes, qui disent que la question (des droits de la femme) n’est pas prioritaire et peut attendre ».

En formant son gouvernement, M. Hamdok s’est engagé à améliorer le sort des femmes, malgré les difficultés économiques et sociales que traverse le pays.

La Somalie, nouvelle guerre sans fin du Pentagone?

Le Pentagone annonce quasi quotidiennement de nouvelles frappes contre les islamistes shebab en Somalie, sans paraître affecter la capacité de ce groupe affilié à Al-Qaïda à déstabiliser le pays, dans ce qui apparaît une nouvelle « guerre sans fin » pour les Etats-Unis.

Alors que Washington envisage de réduire sa présence en Afrique pour recentrer ses efforts vers les concurrents stratégiques des Etats-Unis — la Chine et la Russie — au dépens de l’aide à l’opération antijihadiste dirigée par la France au Sahel, la guerre d’usure contre les shebab ne semble pas remise en question.

« Les shebab sont l’une des menaces les plus sérieuses du continent. Ils aspirent à attaquer notre pays », a récemment souligné le général Roger Cloutier, commandant des forces terrestres américaines en Afrique.

« Le danger qu’ils représentent doit être pris très très au sérieux », a-t-il ajouté au cours d’une conférence téléphonique au Pentagone. « C’est pourquoi nous nous focalisons sur eux ».

Vendredi encore, le commandement américain pour l’Afrique (Africom) a annoncé dans un communiqué avoir mené une frappe aux alentours de Qunyo Barrow, dans le sud de la Somalie, tuant un combattant shebab.

C’était la vingtième frappe de l’armée américaine contre les shebab en Somalie depuis le début de l’année, après 64 en 2019 et 43 en 2018, selon les décomptes du centre de réflexion New America.

– « Tondre la pelouse » –

« C’est ce qu’on appelle +tondre la pelouse+ », expliquait récemment le ministre américain de la Défense, Mark Esper, interrogé sur les frappes aériennes que les Etats-Unis mènent contre les groupes jihadistes en Libye et en Somalie.

« Et ça veut dire que de temps en temps, il faut faire ce genre de choses pour garder un certain contrôle et éviter que ça ne ressurgisse », ajoutait-il.

On estime que les shebab comptent actuellement 5.000 à 9.000 combattants, et si les Etats-Unis s’en tiennent à leur logique, à raison d’un ou deux combattants éliminés chaque jour, il leur faudra au moins 13 ans pour en venir à bout. Une nouvelle « guerre sans fin », de celles honnies par le président Donald Trump.

Dans le premier rapport public sur l’opération militaire américaine en Somalie, publié en février, l’inspecteur général du ministère de la Défense Glenn Fine rappelait que la mission confiée à l’Africom est officiellement d’avoir « d’ici 2021 « suffisamment diminué les shebab, le groupe Etat islamique en Somalie et les autres groupes extrémistes d’Afrique de l’Est pour qu’ils ne puissent plus nuire aux intérêts des Etats-Unis ».

Or, « malgré des frappes américaines continues et l’assistance américaine aux forces africaines partenaires, les shebab apparaissent comme une menace croissante qui aspire à frapper le sol américain », ajoutait le bureau de l’inspecteur général, un organisme indépendant du Pentagone.

De fait, des shebab ont attaqué le 5 janvier une base militaire américano-kényane à Lamu, dans le sud-est du Kenya, près de la frontière avec la Somalie, tuant trois Américains. Et le 28 décembre, ils ont mené l’une des opérations les plus meurtrières de la décennie en Somalie, l’explosion d’un véhicule piégé dans la capitale Mogadiscio, qui a fait 81 morts.

– Futile –

Les élus américains s’inquiètent du manque de résultats tangibles dans cette guerre discrète, menée par drones interposés, avec une petite force de soldats d’élite sur le terrain.

Interrogé fin janvier sur l’apparence futile de ces frappes quasi-quotidiennes, le commandant de l’Africom, le général Stephen Townsend, a défendu la stratégie américaine.

« Je ne pense pas que ce soit futile », a-t-il assuré. « Nous cherchons à réduire leurs capacités ».

Pour Catherine Besteman, du Watson Institute, un centre de recherche qui calcule chaque année le coût des guerres américaines, « les interventions militaires en Somalie n’ont pas amélioré la situation, elles ont renforcé le contrôle des shebab sur la population ».

Les shebab bénéficient selon elle de l’économie de guerre en rackettant la population et en extorquant les fonds issus de l’assistance internationale.

En outre, d’après Amnesty International, les frappes de Washington font des victimes civiles, même si l’armée américaine affirme le contraire.

Dans un rapport publié l’an dernier, Amnesty avait accusé l’armée américaine d’avoir fait des victimes collatérales, voire frappé indistinctement civils et shebab, tuant des fermiers, des ouvriers et même des enfants. A l’issue d’une enquête interne, l’armée américaine avait admis sa responsabilité dans la mort d’une femme et d’un enfant en Somalie.

Une mer de meth, saisie record de drogues par l’armée birmane

Des centaines de sacs d’héroïne et méthamphétamine disposés en rangées interminables à la zone frontalière birmane, c’est la saisie record, d’une valeur de 100 millions de dollars, annoncée par l’armée birmane dans le célèbre « Triangle d’Or » au coeur de l’Asie du Sud-Est.

« C’est la plus grosse saisie de l’année », a déclaré vendredi le général Tun Tun Nyi, porte-parole du bureau du commandant en chef,lors d’une visite ouverte à la presse de cette zone en proie à des conflits ethniques et intercommunautaires alimentés par l’argent de la drogue.

Ce coup de filet, dans l’une des plus importantes régions productrices de stupéfiants, a mis fin à l’activité illicite de trois grands laboratoires cette semaine et permis de confisquer 43 millions de comprimés de méthamphétamine.

« Nos soldats sont dans les zones de la forêt que la police ne peut pas atteindre », a ajouté le général.

Des quantités record de drogue continuent d’être produites dans ces zones forestières où groupes rebelles et réseaux criminels font la loi. Ils en tirent des milliards de dollars chaque année.

L’Etat de Shan, au coeur du Triangle d’Or, zone terrestre escarpée qui sépare la Birmanie, le Laos, la Chine et la Thaïlande, est une plaque tournante du trafic de méthamphétamines, expédiées de là vers le reste de l’Asie du Sud-Est via la Thaïlande, au nord vers la Chine et à l’ouest par le Bangladesh.

Les opérations militaires autour de la zone de Kutkai, dans l’Etat de Shan, ont permis de retrouver des laboratoires d’où sortent des millions de pilules « yaba » (comprimé de méthamphétamine à teneur réduite en caféine), de l’héroïne ainsi que des cristaux de meth, drogue plus connue sous le nom de « Ice » (glace en anglais).

Le prix du « yaba » –la drogue de prédilection en Asie du sud– triple lors de son exportation en Thaïlande et Malaisie. La « glace » (Ice) made-in-Birmanie peut monter jusqu’à 150 dollars le kilo au moment de sa revente dans les rue en Australie.

– Artillerie lourde –

« Cette zone est très dangereuse », a expliqué à l’AFP un haut responsable de la lutte antidrogue sous couvert d’anonymat. Il ajoute que « la population locale est innocente, mais certains hommes d’affaires et groupes armés ethniques profitent de cette région pour produire des drogues ».

L’argent de la drogue alimente les conflits que se livrent depuis des décennies d’une part l’armée et les guérillas et d’autre part les groupes rebelles entre eux, chacun essayant de s’approprier un maximum de terres et de ressources naturelles, nombreuses dans cette région.

En juillet 2019, dans la même zone, les forces de sécurité qui menaient un raid contre les laboratoires de drogues tenus par des rebelles ont été repoussées par des tirs d' »artillerie lourde ».

L’endiguement de ce déluge de production de drogues dans ces zones hors de contrôle met sous pression la Birmanie. Ce trafic de produits stupéfiants a submergé les efforts de contrôle de la police régionale, tout en causant corruption et blanchiment d’argent. Cette cascade de drogue entraîne également des crises d’addiction.

L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) affirme que sans action efficace contre l’argent sale, associée à de meilleurs programmes de réhabilitation des toxicomanes, le pouvoir du crime organisé risque de devenir ingérable pour certains Etats d’Asie du Sud-Est.