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Au temps du « corona », un vendredi de prière sans foule au Moyen-Orient

De La Mecque à Jérusalem en passant par l’Iran, la grande prière hebdomadaire a été annulée ou n’a pas attiré de larges foules vendredi dans les principales villes du Moyen-Orient en raison de craintes de propagation du nouveau coronavirus.

En Arabie saoudite, des milliers de fidèles –et non des centaines de milliers comme d’habitude le vendredi– ont convergé à La Mecque sans toutefois pouvoir se rendre à l’esplanade entourant la Kaaba, lieu le plus saint de l’islam situé au coeur de la Grande mosquée, fermée « temporairement » pour lutter contre le nouveau coronavirus, une mesure inédite.

« Dieu, je cherche refuge en toi contre les calamités et l’épidémie », a déclaré l’imam de la Grande mosquée, le cheikh Abdullah Awad al-Jouhani, lors de son sermon affirmant que les mesures prises par les autorités saoudiennes pour freiner la propagation du coronavirus, dont cinq cas ont été confirmés dans le royaume, « respectaient la charia », la loi islamique.

Se rendre à la Grande mosquée de La Mecque sans pouvoir s’approcher de la Kaaba a laissé un « sentiment étrange », a indiqué un fidèle. « Le fait que ce soit vide a quelque chose d’effrayant », a dit cet homme, sans donner son nom.

A Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam situé sur l’esplanade des Mosquées, dans la vieille ville de Jérusalem, quelques milliers de fidèles, dont de nombreux le visage recouvert d’un masque se sont réunis pour cette première grande prière depuis le resserrement de mesures anticoronavirus en Israël et dans les Territoires Palestiniens.

Si la mosquée était bondée, la vaste esplanade, généralement comble les vendredis, était presque déserte, selon une équipe de l’AFP sur place.

« Il y a moins de monde que d’habitude. Mais aller prier le vendredi demeure une obligation pour nous », déclare Ammar Jouweilis, un fidèle d’une trentaine d’années.

« C’est important d’être à Al-Aqsa, mais il faut toutefois se méfier du coronavirus », ajoute-t-il.

Compte tenu de la pluie et des craintes de propagation du coronavirus, cette participation reste « excellente », s’est félicité à l’AFP Azzam Al-Khatib, le directeur du waqf de Jérusalem, l’autorité religieuse qui administre les lieux saints musulmans de la vielle ville.

L’entrée sur le lieu est toutefois contrôlée par les autorités israéliennes qui ont interdit des rassemblements de plus de 5.000 personnes dans l’espoir de juguler la propagation du Covid-19, dont 17 cas ont été confirmés en Israël.

En Cisjordanie occupée, où sept cas ont été confirmés, l’Autorité palestinienne a décrété un état d’urgence sanitaire de 30 jours, incluant la fermeture des établissements scolaires et l’interdiction d’accès aux touristes pendant au moins deux semaines à ce territoire palestinien.

– Iran, Irak –

En Iran, un des pays les plus affectés par le nouveau coronavirus avec des milliers de cas confirmés et 124 morts selon le dernier bilan du ministère de la Santé, la prière du vendredi a été annulée dans toutes les capitales provinciales, dont la métropole Téhéran.

Dans les autres villes de la première puissance de la branche chiite de l’islam, la décision de maintenir ou non la prière appartenait à des comités locaux.

En Irak voisin, dans la ville sainte chiite de Kerbala (sud), où se trouve le mausolée de l’imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, la grande prière du vendredi a été annulée par les autorités.

Le sermon prononcé au nom du grand ayatollah Ali Sistani, figure tutélaire en Irak, n’a donc pas été diffusé depuis la mosquée de Kerbala pour la première fois depuis 17 ans.

Dans la ville sainte chiite de Najaf, plus au sud, où le premier cas de coronavirus en Irak a été découvert, l’intense mobilisation du leader chiite Moqtada Sadr a forcé les autorités à rouvrir le mausolée de l’imam Ali, gendre du prophète Mahomet.

Ailleurs dans ce pays, plusieurs provinces ont interdit les prières du vendredi de peur d’une contagion, particulièrement redoutée dans les mausolées où, selon la tradition, les pèlerins embrassent les grilles qui entourent les tombes des imams ou frottent des chapelets ou d’autres objets dans l’espoir d’en retirer une bénédiction.

– Chrétiens et juifs –

A Bethléem, ville palestinienne située à moins de dix kilomètres de Jérusalem, les autorités ont fermé la basilique de la Nativité, une des églises les plus anciennes et les plus connues au monde, car érigée sur le lieu présumé de naissance du Christ.

Les autorités israéliennes, en coordination avec l’Autorité palestinienne, ont empêché vendredi l’entrée et la sortie de touristes dans la principale ville touristique en Territoires palestiniens.

Et à Jérusalem, au pied de l’esplanade des Mosquées, nommée Mont du Temple par les Juifs, les autorités ont restreint l’accès au Mur des Lamentations, site le plus sacré du judaïsme, particulièrement visité le samedi, jour de shabbat, autorisant un maximum de 5.000 personnes à la fois.

Tunis: un double attentat suicide devant l’ambassade américaine fait six blessés

Un double attentat suicide a visé vendredi des policiers qui protégeaient l’ambassade des Etats-Unis à Tunis, blessant cinq agents et un civil, la première attaque dans la capitale tunisienne en huit mois.

En juin 2019, un double attentat suicide à Tunis revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI) avait mis en évidence la résilience des groupes extrémistes, bien que la situation sécuritaire se soit nettement améliorée dans le pays.

L’explosion de vendredi a retenti en fin de matinée près de l’ambassade américaine, dans le quartier des Berges du Lac, à une dizaine de kilomètres du centre-ville, un secteur protégé en permanence par d’importants barrages de sécurité.

La police scientifique a rapidement été dépêchée sur les lieux, survolés par un hélicoptère, alors que des policiers sous le choc ont bouclé le périmètre, selon une journaliste de l’AFP.

« C’est dur de devoir continuer à travailler alors que tu viens de voir tes collègues blessés, » a réagi un policier sur place.

Au moment où la zone était évacuée, un jeune d’une vingtaine d’année a été arrêté et emmené par la police, selon la journaliste de l’AFP, sans qu’aucun lien ne soit clairement établi à ce stade avec l’attaque.

« Deux personnes ont pris pour cible une patrouille de sécurité dans (…) la rue menant à l’ambassade américaine », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

« L’opération a entraîné la mort des deux assaillants, blessé cinq policiers, et légèrement un civil », a précisé le ministère, selon qui « toutes les unités de sécurité ont été placées en état d’alerte élevée ».

– Etat d’urgence –

Les cordons de sécurité ont notamment été renforcés devant le ministère de l’Intérieur, sur la principale avenue du centre de Tunis, où la circulation automobile a été interrompue.

Chaque attaque replonge le pays dans le souvenir des attentats suicide dont il a été l’objet après sa révolution de 2011.

La Tunisie est sous état d’urgence depuis novembre 2015 et une attaques suicide contre la garde présidentielle en plein centre de Tunis, dans lequel 12 agents ont été tués. Elle avait été également revendiquée par l’EI.

Après la chute de la dictature en 2011, la Tunisie a été confrontée à un essor de la mouvance jihadiste, responsable de la mort de dizaines de soldats et de policiers, mais aussi de nombreux civils et de 59 touristes étrangers.

En septembre 2012, l’ambassade américaine avait déjà été visé par des manifestants issus pour la plupart de la mouvance salafiste, qui entendaient protester contre un film islamophobe réalisé aux Etats-unis. Quatre personnes avaient été tuées et des dizaines blessées lors de violents affrontements entre la police et manifestants.

Après une série d’attaques qui avaient notamment visé des touristes sur une plage à Sousse (est) et au célèbre musée du Bardo à Tunis en 2015, la situation sécuritaire s’est néanmoins nettement améliorée ces trois dernières années.

Mais des attaques contre les forces de sécurité ont encore lieu, notamment dans les massifs montagneux frontaliers de l’Algérie, et ponctuellement à Tunis.

Fin juin 2019, le double attentat suicide revendiqué par l’EI avait visé des policiers dans le centre de Tunis et devant une caserne et coûté la vie à un policier.

En octobre 2018, une femme d’une trentaine d’années avait déclenché un engin explosif artisanal près d’une patrouille de police en pleine centre ville, faisant 26 blessés.

La Zambie étourdie par une mystérieuse vague d’attaques au gaz

Lusaka, 17 février, minuit sonne. Dans une petite maison des faubourgs sud de la capitale zambienne, une jeune femme somnole seule devant sa télévision lorsque soudain, une odeur âcre et puissante la prend à la gorge.

« Elle a juste eu le temps de voir quatre hommes s’enfuir », raconte son frère sous couvert d’anonymat. « L’odeur était si forte qu’elle s’est évanouie. Ils avaient diffusé un produit chimique par le trou de la serrure… »

Surpris par le sursaut de leur proie, les malfaiteurs ont détalé sans demander leur reste. Incommodée, la jeune femme a été conduite à la clinique la plus proche.

« Là-bas, il y avait au moins 40 personnes », se souvient son aîné, « toutes se plaignaient d’avoir été gazées ».

Cette nuit-là, le township de Chawama a rejoint la longue liste des cibles de gangs criminels qui, depuis plusieurs semaines, sèment la zizanie dans toute la Zambie en attaquant leurs cibles à grands jets d’un mystérieux gaz asphyxiant.

Ces violences ont suscité de vives réactions de la part des populations qui, dans de nombreux cas, se sont fait justice en lynchant leurs agresseurs présumés.

Selon le dernier bilan diffusé par la police cette semaine, les attaques au gaz et, surtout, les représailles qu’elles ont suscitées se sont soldées par au moins 50 morts. Au total, les forces de l’ordre ont recensé dans le pays plus de 650 incidents directement liés aux « gazages ».

– ‘Crimes terroristes’ –

Les premiers cas ont été rapportés en décembre dans le nord du pays, en plein cœur de la fameuse « Copperbelt », siège des principales mines de cuivre du pays.

A l’époque, plusieurs personnes ont été aspergées d’un gaz asphyxiant et au moins une d’entre elles assassinée dans la foulée puis vidée de son sang. Témoins et policiers évoquent alors la piste de meurtres rituels.

La technique du « gazage » a fait tâche d’huile dans toute la Zambie, reprise par des braqueurs plus « classiques » qui asphyxient leurs victimes avant de les détrousser.

Cette vague criminelle inédite a suscité des ripostes débridées et violentes. Comme le mois dernier à Zingalume, un township de la capitale, où une foule d’hommes en colère a battu à mort un « gazeur » présumé.

Pour calmer les esprits, le président Edgar Lungu a ordonné le mois dernier le déploiement de l’armée dans Lusaka.

Vendredi encore, il a profité d’un discours devant le Parlement pour dénoncer et mettre en garde les auteurs de « gazages », qualifiés « d’ennemis du peuple ». « Bientôt, ils seront écrasés et enterrés », a-t-il promis.

« Le gouvernement sait que des chefs traditionnels, religieux ou de la société civile ont ordonné, directement ou indirectement, ces attaques », a pointé du doigt le président, sans livrer plus de détails.

En l’absence de certitudes, le gouvernement agite aussi la piste politique.

Le mois dernier, la vice-présidente Inonge Wina a évoqué des « crimes terroristes » visant à « déstabiliser le gouvernement, troubler l’ordre public et faire peur à la population ».

– Haro sur les ‘gazeurs’ –

Principal rival du président Lungu qu’il accuse de dérive autoritaire, le chef de l’opposition Hakainde Hichilema a nié être lié de près ou de loin aux « gazeurs ».

« Nous n’avons rien à voir avec (ça) et refusons que quiconque mente à la police pour nuire à ses adversaires politiques », a-t-il dit, « c’est malheureusement ce que (le parti au pouvoir) fait en suggérant que l’opposition est impliquée ».

Ces dernières semaines, la police a déferré devant les tribunaux une vingtaine de « gazeurs » présumés. Leur identité n’a pas été révélée et leurs motivations restent pour l’heure très… fumeuses.

« Nous avons fait d’importants progrès », s’est contenté d’indiquer le chef de la police, Kakoma Kanganja.

En attendant, le poison de la peur des attaques continue à flotter dans tout le pays.

L’ambassade des Etats-Unis a formellement mis en garde ses citoyens contre les « gazages » et la police zambienne recommandé aux églises évangéliques de renoncer à leurs veillées nocturnes. Quant aux écoles privées du pays, elles n’hésitent plus à fermer leurs classes à la moindre rumeur.

Depuis quelques jours, le rythme des attaques rapportées par la presse semble s’être singulièrement ralenti. Mais l’inquiétude et la colère des populations persistent.

« Je dois fermer mon salon avant 18h00 mais c’est précisément l’heure à laquelle j’ai le plus de clients », rouspète ainsi un coiffeur de la capitale, John Likumbi, « ces histoires de +gazeurs+ commencent à peser sur mes affaires ».

Tunis: un double attentat suicide devant l’ambassade américaine fait six blessés

Un double attentat suicide a visé vendredi des policiers qui protégeaient l’ambassade des Etats-Unis à Tunis, blessant cinq agents et un civil, la première attaque dans la capitale tunisienne en huit mois.

En juin 2019, un double attentat suicide à Tunis revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI) avait mis en évidence la résilience des groupes extrémistes, bien que la situation sécuritaire se soit nettement améliorée dans le pays.

L’explosion de vendredi a retenti en fin de matinée près de l’ambassade américaine, dans le quartier des Berges du Lac, à une dizaine de kilomètres du centre-ville, un secteur protégé en permanence par d’importants barrages de sécurité.

La police scientifique a rapidement été dépêchée sur les lieux, survolés par un hélicoptère, alors que des policiers sous le choc ont bouclé le périmètre, selon une journaliste de l’AFP.

« C’est dur de devoir continuer à travailler alors que tu viens de voir tes collègues blessés, » a réagi un policier sur place.

Au moment où la zone était évacuée, un jeune d’une vingtaine d’année a été arrêté et emmené par la police, selon la journaliste de l’AFP, sans qu’aucun lien ne soit clairement établi à ce stade avec l’attaque.

« Deux personnes ont pris pour cible une patrouille de sécurité dans (…) la rue menant à l’ambassade américaine », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

« L’opération a entraîné la mort des deux assaillants, blessé cinq policiers, et légèrement un civil », a précisé le ministère, selon qui « toutes les unités de sécurité ont été placées en état d’alerte élevée ».

– Etat d’urgence –

Les cordons de sécurité ont notamment été renforcés devant le ministère de l’Intérieur, sur la principale avenue du centre de Tunis, où la circulation automobile a été interrompue.

Chaque attaque replonge le pays dans le souvenir des attentats suicide dont il a été l’objet après sa révolution de 2011.

La Tunisie est sous état d’urgence depuis novembre 2015 et une attaques suicide contre la garde présidentielle en plein centre de Tunis, dans lequel 12 agents ont été tués. Elle avait été également revendiquée par l’EI.

Après la chute de la dictature en 2011, la Tunisie a été confrontée à un essor de la mouvance jihadiste, responsable de la mort de dizaines de soldats et de policiers, mais aussi de nombreux civils et de 59 touristes étrangers.

En septembre 2012, l’ambassade américaine avait déjà été visé par des manifestants issus pour la plupart de la mouvance salafiste, qui entendaient protester contre un film islamophobe réalisé aux Etats-unis. Quatre personnes avaient été tuées et des dizaines blessées lors de violents affrontements entre la police et manifestants.

Après une série d’attaques qui avaient notamment visé des touristes sur une plage à Sousse (est) et au célèbre musée du Bardo à Tunis en 2015, la situation sécuritaire s’est néanmoins nettement améliorée ces trois dernières années.

Mais des attaques contre les forces de sécurité ont encore lieu, notamment dans les massifs montagneux frontaliers de l’Algérie, et ponctuellement à Tunis.

Fin juin 2019, le double attentat suicide revendiqué par l’EI avait visé des policiers dans le centre de Tunis et devant une caserne et coûté la vie à un policier.

En octobre 2018, une femme d’une trentaine d’années avait déclenché un engin explosif artisanal près d’une patrouille de police en pleine centre ville, faisant 26 blessés.

Joe Biden est prévenu: Donald Trump ne retiendra pas ses coups

Donald Trump ne s’en cache pas: il entend mener une campagne très agressive contre Joe Biden, en mettant en doute ses capacités intellectuelles et en l’accusant de corruption.

Figure du Sénat, ancien vice-président de Barack Obama, « Sleepy Joe » comme l’a surnommé le milliardaire républicain, fait désormais figure de favori dans la course à l’investiture démocrate.

Il martèle sur les estrades de campagne qu’il veut restaurer la calme et la « décence » dans la politique américaine.

Mais le duel entre le président de 73 ans et l’ancien vice-président de 77 ans, s’il a lieu, pourrait être d’une agressivité inouïe.

La réaction de Donald Trump à l’excellente soirée de Joe Biden lors du « Super Tuesday » a donné un avant-gout de la bagarre à venir.

S’il a félicité « Joe » pour son « incroyable come-back », le président a aussi laissé entendre, comme il le fait depuis des semaines, que s’il s’arrivait au pouvoir, il ne serait qu’une marionnette dirigée en coulisses par des représentants de « la gauche radicale ».

Donald Trump l’a dit sur tous les tons: il préférerait voir le sénateur du Vermont Bernie Sanders sortir vainqueur des primaires démocrates.

Un affrontement avec celui qui revendique fièrement le terme de « socialiste » — un terme très marqué à gauche aux Etats-Unis — qui s’est rendu en Union soviétique avec sa femme peu après son mariage et a fait l’éloge du régime cubain serait, estime-t-il, bien plus aisé.

« Je m’étais préparé à affronter Bernie, j’étais prêt », a-t-il expliqué jeudi soir, soulignant, amusé, qu’il aurait brandi le mot « communiste » à la moindre occasion.

« Et puis cette histoire folle a eu lieu », a-t-il ajouté, évoquant le retour de Joe Biden. « Je pense que cela va être difficile pour (Sanders) de revenir ».

– Hunter Biden, en boucle –

Preuve que le milliardaire républicain a toujours vu – à tort ou à raison – Joe Biden comme une plus grande menace, il avait tenté de le déstabiliser fin 2019 en demandant à l’Ukraine d’enquêter sur son fils, Hunter Biden. Ce dernier fut administrateur du groupe gazier Burisma du temps où son père était vice-président.

Mais un lanceur d’alerte s’en est mêlé et l’affaire a pris une tournure que le magnat de l’immobilier n’avait pas anticipé.

Accusé d’avoir « sollicité l’ingérence » de l’Ukraine dans la campagne pour sa réélection en 2020, Donald Trump a récolté d’une procédure en destitution. Mis en accusation par la Chambre des représentants, dominée par les démocrates, il a été acquitté par le Sénat, à majorité républicaine.

Reste que le nom de Hunter Biden va revenir en boucle.

« Ce sera un sujet central de la campagne. Je vais le soulever en permanence », a prévenu Donald Trump mercredi soir sur Fox News. « Je ne vois pas comment ils peuvent répondre à ces questions. C’était de la corruption pure ».

Le clan Biden le sait: il lui faudra trouver une riposte convaincante sur un dossier sur lequel l’ancien sénateur s’est jusqu’ici montré évasif, voire maladroit.

Début décembre, il s’était emporté contre un électeur qui l’accusait d’avoir « envoyé » son fils en Ukraine. « Tu es un satané menteur, mec, ce n’est pas vrai », avait-il rétorqué, dans une scène qui avait tourné en boucle dans le camp républicain.

Imitations et expressions moqueuse à l’appui, Donald Trump sait se montrer cruel, féroce. Et sa base électorale en redemande.

Mercredi soir sur Fox News, il a poussé loin les insinuations sur le déclin présumé de celui qui a travaillé pendant huit ans avec Barack Obama.

« Il a toujours fait des gaffes. Il s’est toujours mis dans des situations délicates à cause de cela », a-t-il déclaré.

« Mais jamais à ce point. Ce qui se passe aujourd’hui est fou ».

Tunis: six blessés dans une double attaque suicide contre l’ambassade américaine

Un double attentat suicide a blessé jeudi cinq agents de police déployés devant l’ambassade américaine à Tunis ainsi qu’un civil, a indiqué le ministère de l’Intérieur.

L’explosion a retenti en fin de matinée près de cette représentation diplomatique située dans le quartier des Berges du Lac, à une dizaine de kilomètres du centre-ville.

« L’opération a entraîné la mort des deux assaillants, blessé cinq policiers, et légèrement blessé un civil », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

Les circonstances sont encore confuses.

Selon un responsable de la police interrogé par l’AFP, un assaillant est mort en tentant de forcer l’entrée de l’ambassade, un site sensible protégé par des barrages. Un des kamikazes circulait à moto, a ajouté un autre policier témoin de la scène.

La police scientifique a immédiatement été dépêchée sur les lieux, survolés par un hélicoptère.

L’ambassade américaine a indiqué sur Twitter avoir pris des mesures après une explosion, invitant à éviter la zone.

« Quelle rude tâche de devoir continuer à travailler alors que tu viens de voir tes collègues blessés, » a réagi un policier sur place.

Le dernier attentat en date en Tunisie remontait à fin juin 2019, lorsqu’un double attentat suicide avait visé des policiers dans le centre de Tunis et devant une caserne.

Revendiqués par l’organisation jihadiste Etat islamique (EI), ils avaient tué un policier et fait ressurgir le spectre de la violence dans un pays traumatisé par une série d’attaques en 2015-2016.

La Tunisie est sous état d’urgence depuis novembre 2015 et une attaques suicide contre la garde présidentielle à Tunis dans lequel 12 agents ont été tués. Cet attentat avait également été revendiqué par l’EI.

Tunis: six blessés dans une double attaque suicide contre l’ambassade américaine

Un double attentat suicide a blessé jeudi cinq agents de police déployés devant l’ambassade américaine à Tunis ainsi qu’un civil, a indiqué le ministère de l’Intérieur.

L’explosion a retenti en fin de matinée près de cette représentation diplomatique située dans le quartier des Berges du Lac, à une dizaine de kilomètres du centre-ville.

« L’opération a entraîné la mort des deux assaillants, blessé cinq policiers, et légèrement blessé un civil », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

Les circonstances sont encore confuses.

Selon un responsable de la police interrogé par l’AFP, un assaillant est mort en tentant de forcer l’entrée de l’ambassade, un site sensible protégé par des barrages. Un des kamikazes circulait à moto, a ajouté un autre policier témoin de la scène.

La police scientifique a immédiatement été dépêchée sur les lieux, survolés par un hélicoptère.

L’ambassade américaine a indiqué sur Twitter avoir pris des mesures après une explosion, invitant à éviter la zone.

« Quelle rude tâche de devoir continuer à travailler alors que tu viens de voir tes collègues blessés, » a réagi un policier sur place.

Le dernier attentat en date en Tunisie remontait à fin juin 2019, lorsqu’un double attentat suicide avait visé des policiers dans le centre de Tunis et devant une caserne.

Revendiqués par l’organisation jihadiste Etat islamique (EI), ils avaient tué un policier et fait ressurgir le spectre de la violence dans un pays traumatisé par une série d’attaques en 2015-2016.

La Tunisie est sous état d’urgence depuis novembre 2015 et une attaques suicide contre la garde présidentielle à Tunis dans lequel 12 agents ont été tués. Cet attentat avait également été revendiqué par l’EI.

Afghanistan: au moins 27 morts dans le premier attentat à Kaboul depuis l’accord USA-talibans

Au moins 27 personnes ont été tuées dans une attaque contre un rassemblement politique dans l’ouest de Kaboul, a-t-on appris auprès du ministère afghan de l’Intérieur, la première du genre dans la capitale depuis l’accord conclu entre les talibans et les Etats-Unis.

Les assaillants ont ouvert le feu depuis un chantier proche de l’évènement, selon le ministère de l’Intérieur.

« Au moins 27 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées et 29 blessées », a déclaré Nasrat Rahimi, le porte-parole de ce ministère, à la chaîne Tolonews. Nizamuddin Jalil, un cadre du ministère de la Santé, a fait état de « 29 morts et 30 blessés, tous des civils », interrogé par l’AFP.

Des photos sur les réseaux sociaux montrent des alignements de corps, dont certains ont le visage recouvert d’un morceau de tissus, signe qu’il s’agit de cadavres.

Des unités des forces spéciales afghanes « mènent des opérations de nettoyage » de la zone, a ajouté M. Rahimi, ajoutant que le bilan « évoluera ».

De nombreux membres de l’élite politique afghane étaient présents, dont le chef de l’exécutif afghan Abdullah Abdullah, qui dit avoir remporté la présidentielle de septembre même si les résultats officiels le donnent perdant.

« Nous étions au milieu de la cérémonie (…) quand soudainement des coups de feu ont retenti », a raconté Mohammad Mohaqiq, le plus connu des hommes politiques hazaras et un proche d’Abdullah Abdullah, également sur Tolonews.

L’ancien président Hamid Karzaï et l’ex-Premier ministre Salahuddin Rabbani, également présents, avaient quitté l’évènement un peu plus tôt, a-t-il ajouté.

« Tous les responsables de haut niveau ont été évacués des lieux en toute sécurité », a commenté Nasrat Rahimi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Les talibans ont nié toute responsabilité dans cette attaque qui souligne le niveau d’insécurité auquel l’Afghanistan est confronté, alors que les Etats-Unis se sont engagés le 29 février au Qatar à ce que toutes les forces étrangères se retirent du pays sous 14 mois, en échange de garanties des talibans.

L’attaque visait une cérémonie commémorant la mort d’Abdul Ali Mazari, un homme politique de la minorité hazara, dont les membres sont très majoritairement chiites, dans un Afghanistan sinon largement sunnite.

Le président Ashraf Ghani a dénoncé « un crime contre l’humanité », dans un communiqué.

L’année dernière, cette même cérémonie avait déjà été visée par des tirs de mortiers. Le groupe État islamique avait alors revendiqué l’attentat, qui avait tué au moins 11 personnes.

Cet incident survient moins d’une semaine après la signature, le 29 février, de l’accord de Doha.

Une trêve partielle instaurée à la demande de Washington le 22 février avait été levée lundi par les talibans, qui ont depuis lors multiplié les attaques contre les forces de sécurité afghanes, soulignant la difficulté d’un dialogue entre les insurgés et le gouvernement de Kaboul, autre condition de l’accord de Doha.

Parmi les dispositions sécuritaires que les talibans se sont engagés à respecter figure aussi l’assurance qu’ils ne prêteront pas assistance à des groupes extrémistes et qu’ils les empêcheront de se servir de l’Afghanistan comme d’une base pour menacer la sécurité des Etats-Unis ou de leurs alliés.

Le groupe Etat islamique, présent en Afghanistan depuis 2015, a multiplié les attaques contre la communauté chiite dans le pays. Ces derniers mois, il a été fragilisé par des frappes aériennes américaines et de multiples offensives des forces gouvernementales ainsi que des talibans.

Chassés de son bastion du Nangarhar, province frontalière du Pakistan, ses combattants demeurent présents dans le territoire voisin du Kunar ainsi qu’à Kaboul.

Epidémies en RDC: la rougeole, l’autre course de vitesse

Vaccinations, traitement, sensibilisation: une course de vitesse contre la rougeole est enclenchée au fond de la brousse à Seke Banza, dans l’extrême ouest de la République démocratique du Congo, où cette épidémie oubliée a tué plus de 6.000 personnes en un an.

A plusieurs heures de moto du chef-lieu Matadi, l’épidémie a tué six personnes depuis le début de l’année à Seke Banza, pour 1.254 cas, dont la moitié ont moins de cinq ans et 10% plus de 15 ans.

La dernière victime est un petit garçon décédé dans la semaine à l’hôpital général du secteur.

Avant d’être hospitalisé, l’enfant est passé chez des médecins traditionnels qui lui ont donné des traitements pouvant abîmer le foie, selon ce même diagnostic.

Dans la salle voisine, une demi-douzaine de cas moins graves, certains sous perfusion, présentent des boutons sur le visage ou des pustules rouges sur le corps.

« Il y a deux catégories de patients: ceux qui sont dans la phase aiguë de la rougeole, avec des signes respiratoires, conjonctivites, fièvres. Quelques mois après, comme leur système immunitaire est défaillant, ils peuvent déclencher d’autres maladies comme le paludisme. On les prend aussi en charge », explique Méderic Monier, de Médecins sans frontières (MSF).

Adolphe Kiakupuati, chasseur comme la plupart des hommes de la région, est venu avec ses trois enfants. L’information est un enjeu majeur dans cette zone enclavée en pleine forêt, aux confins des deux Congos, explique-t-il.

« Pendant la période de vaccination des enfants (ndlr: en novembre), j’étais occupé dans la forêt et je n’étais pas au courant. Mais maintenant ils sont sous traitement », explique le père de famille.

Une deuxième étape de vaccination vient de commencer cette semaine sous l’égide de MSF dans la région, entre champs, forêts et rivière.

Les vaccins sont embarqués à moto dans les villages autour de Temba, à six heures de route de Seke Banza centre, à travers des sentiers en terre battue.

Les vaccinations ont lieu dans la paroisse d’une église.

« Tu vois, je ne suis même pas allée travailler aux champs. Je suis venue faire vacciner mes enfants », sourit Elodine Nsasi, mère de trois enfants.

La logistique est l’autre grand défi dans cette zone enclavée, sans infrastructure. « Le grand challenge, c’est d’arriver à fournir tous ces vaccins sur tous ces villages, en respectant la qualité et la chaîne de froid. Tous les vaccins doivent être entre deux et sept degrés », indique le logisticien de MSF, Jean Pletinckx.

« La RDC a enregistré l’épidémie la plus meurtrière de rougeole de son histoire, avec plus de 335.413 cas suspects et 6.362 décès du 1er janvier 2019 au 20 février 2020 », selon les dernières données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

« On note une tendance à la diminution du nombre de cas de rougeole notifiés », ajoute l’OMS. Entre le 1er janvier et mi-février, « la RDC a enregistré un total de 20.475 cas suspects de rougeole incluant 252 décès (létalité: 1,2%) ».

Coronavirus: un premier cas à l’intérieur du Vatican

Un premier cas d’un patient positif au coronavirus a été détecté jeudi dans le centre médical situé dans l’enceinte du Vatican, a annoncé vendredi le petit Etat, qui compte moins d’un millier d’habitants.

Tous les services de consultation de ce centre ont été fermés provisoirement « pour assainir les locaux après la découverte hier d’un cas positif de Covid-19 sur un patient », a indiqué dans un communiqué le Vatican, en précisant que la petite unité de premier secours reste ouverte.

Le porte-parole du Vatican Matteo Bruni a précisé à l’AFP que « tous les patients passés dans le centre médical sont en train d’être avertis ». Il n’a pas voulu donner d’indications sur l’état du patient, la date de sa venue dans le centre médical ou son transfert probable vers un autre établissement.

Une fois désinfecté, le centre médical sera rouvert au public, mais M. Bruni a souligné que « l’affluence est très réduite en ce moment » dans ce centre, fréquenté « par les citoyens (de l’Etat du Vatican, ndlr), les salariés (des différents services, ndlr) et leurs familles ». Parmi les salariés à la retraite figurent des prêtres ou cardinaux continuant de résider à Rome.

Pour retracer les personnes ayant pu être contaminées, le Vatican « suivra les protocoles sanitaires en vigueur », a précisé Matteo Bruni. Sur le territoire italien, où se trouve enclavé le Vatican, les autorités médicales procèdent à des tests par cercles concentriques autour de chaque malade testé positif au nouveau coronavirus.

Sur les 32.362 tests effectués dans la péninsule depuis deux semaines, 3.858 se sont avérés positifs et 148 personnes sont décédées en lien avec le virus, ce qui fait de l’Italie le deuxième pays au monde pour le nombre de morts et le troisième en terme de contaminations.

Depuis plus d’une semaine, le pape n’a pas quitté la résidence hôtelière Sainte-Marthe, son lieu de résidence à quelques pas de la basilique Saint-Pierre.

Le Vatican a annoncé jeudi que de nouvelles mesures de précaution étaient à l’étude, concernant en particulier les activités du pape François, en vue d’éviter la diffusion du nouveau coronavirus.

« Des mesures sont à l’étude pour éviter la diffusion du Covid-19, à mettre en œuvre en coordination avec celles adoptées par les autorités italiennes », a déclaré le Vatican, soulignant qu’elles concerneront « l’activité du Saint-Père, du Saint-Siège et de l’Etat de la Cité du Vatican des prochains jours ».

Ces mesures pourraient concerner dès dimanche l’Angélus, que le pape célèbre habituellement depuis une fenêtre du Palais apostolique surplombant la place Saint-Pierre, où il s’adresse à la foule massée en contrebas à une distance considérable.

Le porte-parole n’a pas précisé si le souverain pontife de 83 ans serait provisoirement tenu à distance de la foule des audiences du mercredi ou s’il devrait éviter de serrer les mains de ses visiteurs.

L’Argentin Jorge Bergoglio est connu pour apprécier les poignées de mains et les baisers sur la joue ou le front, un contact avec des milliers de microbes potentiels qui ne semble pas l’effrayer.

L’Italie a elle aussi édicté mercredi de nouvelles mesures, notamment la fermeture des écoles et universités, tout en recommandant d’éviter les rassemblements et de maintenir une distance de sécurité d’un mètre entre les personnes.

Syrie: le calme prévaut à Idleb, au premier jour d’une trêve turco-russe

La province d’Idleb, région du nord-ouest de la Syrie théâtre d’une bataille acharnée et d’une crise humanitaire, bénéficie vendredi d’une rare période de calme, aucun avion ne sillonnant le ciel pour la première fois depuis des mois, au lendemain d’un accord de cessez-le-feu russo-turc.

Cette trêve, entrée en vigueur à minuit (22H00 GMT) après des semaines de combats entre forces pro-régime d’un côté et groupes jihadistes et rebelles de l’autre, semblait tenir en matinée, malgré des violences nocturnes intermittentes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) et des correspondants de l’AFP.

Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, a signalé « l’absence totale d’avions de guerre russes et du régime dans l’espace aérien d’Idleb », une aubaine pour la population civile, qui paie un lourd tribut lors des bombardements.

Dans la nuit, durant les trois premières heures de vendredi, « des affrontements intermittents et des échanges de tirs ont eu lieu, avant de s’interrompre », a précisé M. Abdel Rahmane.

Six soldats syriens et au moins neuf jihadistes du Parti islamique du Turkestan (TIP) –dont les membres appartiennent majoritairement à la minorité musulmane ouïghoure de Chine– ont été tués dans ces accrochages, selon l’OSDH.

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine, dont le pays appuie militairement Damas, et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, qui soutient des groupes rebelles, sont parvenus à un accord de cessez-le-feu au terme d’une réunion marathon à Moscou.

Cette trêve doit mettre fin à des semaines de violences ayant provoqué un drame humanitaire, avec près de 500 civils tués, selon l’OSDH, et près d’un million de déplacées, d’après l’ONU. En toile de fond figure en outre une potentielle crise migratoire en Europe, après la décision d’Ankara de laisser passer les réfugiés.

– « Aucune confiance » –

Selon l’accord de jeudi, la Russie et la Turquie organiseront à partir du 15 mars des patrouilles communes sur une large portion de l’autoroute M4, un axe crucial pour le régime reliant Alep (nord) à Lattaquié (ouest) en passant par la région d’Idleb.

Ces patrouilles conjointes, une première dans cette zone, auront lieu entre le village de Tronba, à Idleb, et un village de la province de Lattaquié, un bastion du régime.

M. Poutine a dit espérer que cet accord serve de « base solide pour mettre un terme aux combats dans la zone de désescalade d’Idleb » et pour « stopper les souffrances de la population civile ».

Mais les habitants d’Idleb sont pour le moins sceptiques.

Ahmad Qaddour, qui vit dans un camp de déplacés avec sa femme et ses deux enfants, affirme s’attendre au pire.

« Nous n’avons aucune confiance dans le régime et la Russie », affirme ce père de famille de 29 ans.

La première grande offensive lancée par Damas contre la région d’Idleb remonte à fin 2017. Elle a été suivie de deux autres opérations, dont la dernière lancée en décembre 2019, ponctuées de trêves ayant toutes volé en éclat.

Un accord conclu entre Ankara et Moscou en septembre 2018 prévoyant l’instauration d’une zone « démilitarisée » pour éviter une offensive de Damas est resté lettre morte.

Cet accord prévoyait également la réouverture, avant fin 2018, de deux autoroutes stratégiques dans le collimateur de Damas: la M4 ainsi que la M5, tout aussi stratégique car reliant la capitale Damas à la grande ville d’Alep (nord).

Entretemps, le régime a continué de progresser sur le terrain jusqu’à s’emparer désormais de la moitié de la province d’Idleb, et est parvenu à sécuriser par la force la quasi-totalité de la M5.

– « Bonne nouvelle » –

L’offensive lancée en décembre par Damas, avec l’appui de l’aviation russe, a par ailleurs entraîné une poussée de fièvre inédite avec la Turquie.

L’armée turque est déployée dans le nord syrien depuis 2016, et elle soutient certains groupes rebelles à Idleb.

Plus de 50 soldats turcs ont été tués depuis février dans des affrontements directs avec l’armée syrienne ou dans des bombardements attribués au régime.

Des frappes turques de représailles ont abattu plusieurs avions du régime et fait des dizaines de morts parmi les soldats syriens.

Cette escalade a suscité des craintes d’affrontements directs entre Moscou et Ankara, et entraîné des secousses en Europe, via le dossier migratoire.

Vendredi, le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, s’est réjoui de l’accord de Moscou, tout en appelant à la prudence et à un accès pour l’aide humanitaire.

Depuis vendredi dernier, des dizaines de milliers de personnes ont afflué vers la Grèce après que M. Erdogan a ordonné l’ouverture des frontières de son pays, réveillant en Europe la peur d’une crise migratoire similaire à celle de 2015.

Déclenché le 15 mars 2011 par des manifestations prodémocratie, le conflit syrien a fait plus de 380.000 morts et n’a eu de cesse de se complexifier au cours des années, avec l’implication de multiples acteurs régionaux et internationaux.

Cameroun: un premier cas de coronavirus confirmé

Un premier cas du nouveau coronavirus a été confirmé au Cameroun, a annoncé vendredi le ministre camerounais de la Santé, précisant que le malade est un Français arrivé le 24 février à Yaoundé.

Le Cameroun est donc le premier pays d’Afrique centrale et le huitième pays du continent à annoncer un cas du nouveau coronavirus.

« Le ministre de la Santé publique annonce la confirmation d’un cas de Covid-19 (coronavirus) sur le territoire camerounais », écrit Manaouda Malachie dans un communiqué de presse.

Le porteur du virus est « un citoyen français, âgé de 58 ans, arrivé à Yaoundé le 24 février », précise-t-il.

Le patient a été placé « en isolement dans un centre de prise en charge » de l’hôpital central de Yaoundé, l’un des principaux hôpitaux publics, selon M. Malachie qui assure que c’est « la surveillance active » mise en place par le Cameroun qui « a permis de détecter ce cas ».

« Au Cameroun, le laboratoire du Centre pasteur dispose d’outils et de capacités pour un diagnostic rapide des cas », avait affirmé fin février à l’AFP Clavère Nken, responsable de la communication au ministère de la Santé.

Par ailleurs, des contrôles ont été établis aux points d’entrée aériens et maritimes dans le pays, avait-il précisé.

A l’échelle mondiale, près de 100.000 cas connus ou avérés de nouveau coronavirus ont été enregistrés depuis le début de l’épidémie, dont 3.300 décès, dans plus de 80 pays et territoires, selon un décompte de l’AFP.

« Macho »: duel féministe au sein de la coalition de gauche espagnole

A quelques jours de la Journée des femmes, la bataille autour du féminisme a créé des tensions entre les socialistes et la gauche radicale, alliés au sein du gouvernement espagnol et qui cherchent tous deux à dominer le puissant mouvement féministe.

La pomme de discorde a été la présentation mardi du projet de loi sur les violences sexuelles baptisé « seul un oui est un oui » et introduisant la notion de consentement explicite.

Défendu par la ministre de l’Egalité et numéro deux de Podemos, Irene Montero, ce texte a été retoqué par le ministère de la Justice, dirigé par le socialiste Juan Carlos Campo.

Dans un rapport interne, ce ministère a déploré « les doublons inutiles » avec d’autres lois d’un texte qui ne prévoit pas « les mécanismes nécessaires pour assurer son application » et empiète sur la loi pionnière contre les violences de genre de 2004.

De quoi causer la fureur du chef de Podemos et vice-président du gouvernement, Pablo Iglesias, qui est également … le compagnon d’Irene Montero.

« Derrière les excuses techniques, je crois qu’il y a beaucoup de machistes frustrés », a-t-il lancé avant que le chef de ce parti au Parlement, Pablo Echenique, ne surenchérisse en affirmant que « lorsque des femmes prestigieuses rédigent une loi, il faut qu’un macho vienne dire +ne t’inquiète pas, je vais t’expliquer comment faire les choses ».

Tentant d’éteindre la polémique, la numéro deux du parti socialiste (PSOE) Adriana Lastra est montée au créneau pour démentir l’existence de « ministres machistes ». « Il y a un gouvernement féministe, du premier au dernier » ministre, a-t-elle assuré.

Le ministre de la Justice Juan Carlos Campo a dû se défendre en justifiant les retouches par sa volonté que les projets de loi « soient les plus parfaits possibles » tandis que Pablo Iglesias a assuré que ses critiques ne visaient pas M. Campo.

– Divergences –

Cette controverse est un nouvel exemple des divergences entre les socialistes et Podemos qui avaient pourtant promis de les mettre de côté avant de former en janvier le premier gouvernement de coalition du pays depuis la fin de la dictature franquiste en 1975.

Dans ce contexte tendu, les deux partis ont d’ailleurs convoqué la semaine prochaine une commission de suivi créée lors de la formation du gouvernement pour s’assurer du respect de leur accord de coalition.

Mais cette polémique révèle surtout le fait que les socialistes et Podemos « se disputent pour avoir l’hégémonie » au sein du puissant mouvement féministe espagnol, analyse Cristina Monge, politologue à l’Université de Saragosse.

« Le PSOE s’affiche comme un parti de gouvernement, un parti qui sait légiférer, et présente les membres de Podemos comme des novices », alors que le parti de Pablo Iglesias « accuse le PSOE d’avoir moins d’ambition réformatrice », explique l’universitaire.

Considérée comme pionnière depuis l’adoption de la loi de 2004 sur les violences de genre, l’Espagne compte un puissant mouvement féministe qui a fait descendre des centaines de milliers de femmes dans la rue depuis deux ans pour la Journée des droits des femmes le 8 mars.

Depuis son arrivée au pouvoir, le Premier ministre Pedro Sanchez a fait du féminisme un des piliers de son action, nommant en 2018 le gouvernement le plus féminin de l’histoire du pays. Il a depuis promu récemment des femmes à la tête des services secrets, de la Garde civile et de trois des quatre vice-présidences de son exécutif.

L’opposition de droite du Parti populaire (PP) n’a pas manqué de se moquer de la cacophonie gouvernementale.

« Si j’étais ministre de l’Égalité aujourd’hui et que mon mari, vice-président du gouvernement, montait au créneau pour me défendre des critiques d’un collègue au gouvernement comme un mâle alpha, je l’enverrais dormir sur le canapé », a raillé la présidente des députés du PP, Cayetana Álvarez de Toledo.

Le virus progresse, l’OMS appelle à lutter « à fond »

« Inexorable », le coronavirus poursuit vendredi sa progression à travers le monde, l’OMS accusant certains pays de ne pas prendre la menace suffisamment au sérieux.

Si l’épidémie, avec ses conséquences économiques, angoisse chaque jour un peu plus les marchés financiers, elle tend aussi les relations entre Etats, à commencer par le Japon et la Corée du Sud.

« Il y a un moment où, nous le savons tous (…) une épidémie est de toutes façons inexorable », a déclaré jeudi le président français Emmanuel Macron.

Pourtant, une « longue liste » de pays n’en font pas assez pour combattre le coronavirus, a mis en garde l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

« Ce n’est pas un exercice, ce n’est pas le moment d’abandonner, ce n’est pas le moment de trouver des excuses, c’est le moment d’y aller à fond », a plaidé le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sans nommer les pays visés.

Mais aux Etats-Unis, le principal syndicat infirmier a dénoncé l’état d’impréparation de nombreux hôpitaux, s’inquiétant du manque d’équipement et d’information pour les professionnels de santé.

Le Congrès a approuvé à la quasi-unanimité un plan d’urgence de 8,3 milliards de dollars pour financer la lutte contre le coronavirus, qui a contaminé plus de 180 personnes et fait au moins 12 morts dans le pays.

Le président Donald Trump avait proposé un premier budget de 2,5 milliards de dollars, jugé insuffisant par l’opposition.

Le vice-président Mike Pence, chargé de coordonner la réponse à l’épidémie, a reconnu que le pays ne disposait pas d’assez de tests pour satisfaire la demande attendue.

Au large de la Californie, les autorités ont commencé jeudi à procéder à des tests à bord d’un paquebot pour déterminer si des passagers avaient contracté la maladie.

Le Grand Princess, qui compte environ 3.500 personnes à bord, appartient à la même compagnie que le Diamond Princess, placé en quarantaine en février au Japon et où plus de 700 contaminations ont été recensées, dont six mortelles.

– Grogne à Wuhan –

Dans le monde entier, le nombre de cas de contaminations flirte avec les 100.000: 85 pays et territoires ont relevé au moins 97.510 personnes infectées, et parmi elles, 3.346 en sont mortes, selon un bilan établi par l’AFP jeudi à 17H00 GMT.

Le gouvernement italien, premier foyer européen de contamination, a mis en place un plan de 7,5 milliards d’euros pour faire face à l’épidémie et ses conséquences.

En Chine, pays le plus touché, la stabilisation se confirme: Pékin a fait état vendredi de 30 nouveaux décès, soit le chiffre le plus bas depuis le 27 février.

Mais le pays s’inquiète des risques de recontamination via l’étranger: il dénombre désormais 36 cas de contamination importés, sur un total de 80.552.

La crise s’accompagne d’une contestation inhabituelle à l’encontre du régime communiste: une des plus hautes responsables du pays a été conspuée lors d’une visite à Wuhan, berceau de l’épidémie, par des habitants confinés apparemment mécontents d’un manque de vivres.

– Les Bourses redévissent –

La crise faisait à nouveau baisser les places financières asiatiques vendredi, au lendemain d’une dégringolade des Bourses européennes puis de Wall Street. Tokyo a fini en forte baisse, à -2,72%.

La chute brutale du trafic aérien dans le monde pourrait faire perdre jusqu’à 113 milliards de dollars de revenus aux compagnies, a alerté l’association internationale du transport aérien (Iata).

La britannique Flybe, qui emploie 2.000 salariés, a cessé ses activités et a été placée en redressement judiciaire, tandis que la Portugaise TAP a annoncé la suppression de près de 1.000 vols.

Nombre de pays prennent des mesures d’interdiction de territoire ou de quarantaine pour des voyageurs provenant de pays touchés. Trente-six pays ont déjà imposé une interdiction totale d’entrée aux personnes arrivant de Corée du Sud, selon Séoul, et 22 autres ont pris des mesures de quarantaine.

Séoul doit convoquer l’ambassadeur du Japon pour protester contre les mesures « irrationnelles » de quarantaine imposées par ce pays aux personnes arrivant de Corée du Sud.

Le virus touche chaque jour de nouveaux pays: le royaume himalayen isolé du Bhoutan a annoncé vendredi son premier cas, un touriste américain.

En quelques semaines, les masques, désinfectants, gants ou combinaisons de protection sont devenus des denrées rares. Nombreux sont les Etats à prendre des décrets pour interdire l’exportation du matériel médical.

En France, trois hommes ont été arrêtés pour avoir tenté de vendre 40.000 masques périmés.

Le monde du sport est lui aussi affecté: le match de rugby du Tournoi des six nations Italie-Angleterre, prévu à Rome le 14 mars, a été reporté sine die. Le marathon de Paris, prévu le 5 avril, l’a été au 18 octobre.

burs-bar/phv

Un an après le crash, la solidarité renforcée des pilotes de ligne éthiopiens

Quelques heures à peine après le crash du vol ET302 d’Ethiopian Airlines au sud-ouest d’Addis Abeba, le 10 mars 2019, des personnes en deuil ont afflué dans un bâtiment situé non loin de la piste où il avait pris son envol: le siège national de l’association des pilotes de ligne.

Par un jour normal, le site ressemble à un country club, avec ses membres jouant au tennis ou au basket tandis que des familles sont attablées en terrasse.

Mais le 10 mars 2019, alors que les détails de la tragédie commençaient à émerger, les responsables ont organisé une veillée funèbre impromptue dans le hall d’entrée, où des bougies et des fleurs sont venues progressivement entourer les portraits du capitaine et de son équipage.

Très vite, le lieu attira à la fois des employés d’Ethiopian Airlines qui, en pleurs, vinrent se recueillir pendant leur pause déjeuner mais aussi des citoyens lambdas sans lien direct avec le crash qui fit 157 morts.

« Cette semaine-là, il n’y avait plus aucune place de parking libre ici. Les gens venaient de tout Addis Abeba », se remémore Yeshiwas Fentahun, qui présidait alors l’association.

« Le fait que nous avions cette installation ici était très important, non seulement pour nous mais pour toute personne touchée par l’accident ».

Depuis, l’association a continué de jouer un rôle central dans le travail de deuil de ses quelque 800 membres.

Des pilotes sont ainsi venus sur place pour y trouver un soutien psychologique, organiser des collectes pour les familles des victimes ou encore rebaptiser le terrain de football du nom du capitaine du vol ET302 et grand amateur de ballon rond, Yared Getachew.

Ce type de réconfort sera très important pour les membres de l’association au moment de l’anniversaire du crash, qui va sûrement raviver les traumatismes de la tragédie, explique son ex-président.

« Oui, les gens vont de l’avant mais ce n’est pas toujours facile de passer à autre chose. Ce n’est pas quelque chose qui va forcément de soi », ajoute Yeshiwas.

– Soutien psychologique –

L’Association des pilotes de ligne d’Éthiopie fut fondée en 1964, presque 20 ans après le lancement d’Ethiopian Airlines.

Son siège a de tout temps offert un lieu de détente aux pilotes de retour d’un vol en provenance d’une des 120 destinations désormais desservies par la compagnie, la plus grande du continent avec plus de 110 appareils.

Le capitaine Yared du vol ET302 venait régulièrement les mardis et jeudis soir participer au matchs de football de l’association.

L’ancien président de l’association désormais responsable syndical au sein de la compagnie aérienne se souvient d’un Yared enjoué, qui n’hésitait pas à taquiner les autres joueurs dans un amharique approximatif, lui qui avait la double nationalité éthiopienne et kényane.

Mais l’association dépasse le cadre du simple club de loisirs. Quand un de ses membres tombe malade ou perd un proche, les autres mettent la main à la poche dans le cadre de collectes organisées par le « Comité humanitaire » de l’organisation.

C’est ce comité qui se chargea très rapidement de répertorier et localiser les familles des huit membres d’équipage du vol 302.

« Après que le gouvernement a informé ces gens de la mort (de leur proche), nous les avons contactés et avons entamé ce qui pouvait être fait pour soulager les préoccupations immédiates », explique Yegzeru Belete, qui a piloté pendant 40 ans des appareils d’Ethiopian Airlines avant de prendre sa retraite l’année dernière.

En quelques mois, l’association avait réuni 600.000 birr – plus de 18.000 dollars – pour chaque famille, une somme qui fut remise en mains propres, à Addis Abeba et, dans le cas du copilote Ahmednur Mohammed, à Dire Dawa, à environ 350 km à l’est de la capitale.

L’association a également organisé des sessions de soutien psychologique pour les pilotes, ce que la compagnie a négligé de faire selon Yeshiwas.

« J’aurais préféré qu’Ethiopian Airlines ait une approche plus volontariste pour apporter (…) un meilleur soutien à ses pilotes et membres d’équipage après le crash », déplore le responsable syndical. Mais « ça n’est pas arrivé ». Sollicitée, la compagnie n’a pas souhaité commenter.

– Tragiques réminiscences –

En apparence, la vie quotidienne au siège de l’association a repris son cours normal mais, de par son ampleur, la tragédie du vol ET302 n’est jamais bien loin dans l’esprit des pilotes.

Les articles de presse sur telle avancée de l’enquête, notamment sur le rôle joué par le logiciel anti-décrochage MCAS du Boeing 787 MAX, ou les spéculations sur la remise en service de cet appareil phare de l’avionneur américain, continuent de raviver de très douloureux souvenirs.

L’enquête menée par Ethiopian Airlines n’est pas encore terminée mais son responsable Amdye Ayalew a indiqué cette semaine à l’AFP qu’un rapport d’étape pourrait être divulgué juste avant le premier anniversaire du 10 mars.

Ces rappels permanents de l’accident rendent d’autant plus essentiel le soutien offert par l’association de pilotes à ses membres, selon Yeshiwas.

« Ce n’est pas une chose facile » de continuer de voler après un crash, souligne-t-il.

« Vous vous demandez sans cesse ce que les pilotes ont pu penser, quels ont été leurs sentiments juste avant le crash. Votre esprit n’arrête pas de poser ces questions ».

Des vues aériennes de sites célèbres désertés montrent l’impact du coronavirus

Des esplanades vides, une gare fantomatique et des lieux saints désertés – une série d’images satellite saisissantes révèle l’impact de l’épidémie de coronavirus sur certains des sites les plus fréquentés du monde.

Ces photos aériennes, publiées par la société américaine d’imagerie spatiale Maxar, montrent des villes normalement bondées, de La Mecque à Pékin, aujourd’hui clairsemées.

Une des images montre une poignée de fidèles tournant autour de la Kaaba, le lieu le plus sacré de l’Islam, à La mecque, un site habituellement noir de monde.

Les autorités saoudiennes ont suspendu temporairement le pèlerinage de la Omra – le petit pèlerinage -, une mesure inédite pour lutter contre le nouveau coronavirus, qui a déjà tué 3.000 personnes dans le monde.

En Iran, une image au-dessus du sanctuaire Fatima Ma’sumeh à Qom montre l’un des endroits les plus sacrés du pays sans visiteur alors que ses célèbres dômes dorés scintillent au soleil.

Les cours intérieurs et les rues adjacentes sont également désertes.

Des photos au-dessus de Wuhan, en Chine – l’épicentre de l’épidémie mondiale – montrent des dizaines de trains stationnés à la gare déserte de Dongdamen.

Dans la ville sous quarantaine et pratiquement coupée du monde depuis le 23 janvier, la gare généralement animée a été transformée en dépôt de fortune.

A Pékin, la place Tiananmen porte bien son nom de « porte de la paix céleste », avec seulement quelques dizaines de voitures en circulation et aucun piéton à l’horizon.

Coronavirus: les touristes interdits d’entrer à Bethléem

Les autorités israéliennes ont empêché vendredi l’entrée de touristes à Bethléem, principale ville touristique en Territoires palestiniens, en raison de découvertes de cas de coronavirus qui ont poussé les autorités locales à décréter un état d’urgence sanitaire.

Selon un journaliste de l’AFP sur place, une vingtaine de cars de touristes étaient bloqués au checkpoint à l’entrée de Bethléem, ville située à moins d’une dizaine de kilomètres de Jérusalem.

« Je confirme que les bus de touristes ne peuvent plus entrer à Bethléem », a déclaré à l’AFP Micky Rosenfeld, porte-parole de la police israélienne, entité qui contrôle ce point d’entrée à l’entrée de cette ville palestinienne.

« A la suite de découverte de coronavirus à Bethléem, une décision a été prise hier par le ministère israélien de la Défense en coordination avec l’Autorité palestinienne pour empêcher tout mouvement, vers et depuis, cette ville par les touristes et les habitants », a précisé ce responsable.

Sept personnes ont contracté le nouveau coronavirus en Cisjordanie, selon les autorités palestiniennes qui ont décrété jeudi l’état d’urgence de 30 jours, la fermeture de la basilique de la Nativité à Bethléem, et l’interdiction pendant deux semaines les séjours de touristes dans ce territoire occupé par Israël.

Or c’est dans le secteur de Bethléem qu’ont été identifiés les premiers cas de Covid-19 en Cisjordanie.

« Des personnes contaminées ont visité la basilique » de la Nativité, a indiqué à l’AFP le Père Asbed Balian, de l’Eglise arménienne, l’une des trois qui gèrent cette église, l’une des plus vieilles et les plus connues au monde érigée sur le lieu de naissance de Jésus selon la tradition chrétienne.

Côté israélien, 17 cas du nouveau coronavirus ont été confirmés jusqu’à présent poussant les autorités à interdire l’entrée au pays, sauf rares exceptions, aux voyageurs en provenance de nombreux pays asiatiques et européens, notamment la France et l’Allemagne.

Ces mesures d’interdiction entrent en vigueur vendredi matin menant ainsi à l’annulation de plusieurs vols à destination de l’aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv.

La compagnie allemande Lufthansa avait annoncé jeudi l’annulation de tous ses vols à destination d’Israël.

Vendredi matin, les vols de la compagnie israélienne El Al en provenance de Zurich, Barcelone et Berlin ont aussi été annulés, ainsi que les trois vols d’Air France en provenance de Paris, et les vols des compagnies américaines United Airlines et Delta au départ de France et d’Allemagne.

Syrie: calme rare à Idleb au premier jour de la trêve turco-russe

La province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, s’est réveillée vendredi dans un calme relatif, aucun avion ne sillonnant son espace aérien pour la première fois depuis des mois après l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu russo-turc.

La trêve, entrée en vigueur à minuit (22H00 GMT) semblait tenir vendredi matin après des violences intermittentes durant la nuit, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) et des correspondants de l’AFP sur place.

Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane, a signalé vendredi matin « l’absence totale d’avions de guerre russes dans l’espace aérien d’Idleb ».

Plut tôt dans la nuit, « des affrontements intermittents et des échanges de tirs ont eu lieu durant les trois premières heures de vendredi puis se sont arrêtés », a précisé M. Abdel Rahmane.

Six soldats syriens et au moins neuf jihadistes du Parti islamique du Turkestan (TIP) –dont les membres appartiennent majoritairement à la minorité musulmane ouïghoure de Chine– ont été tués, selon l’OSDH.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan sont parvenus jeudi à un accord de cessez-le-feu au terme d’une réunion marathon à Moscou.

L’accord doit mettre fin à des semaines de violences ayant provoqué une catastrophe humanitaire, avec près de 500 civils tués, selon l’OSDH, et près d’un million de déplacées, d’après l’ONU.

Selon le texte de l’accord, la Russie et la Turquie organiseront à partir du 15 mars des patrouilles communes sur une large portion de l’autoroute M4, un axe crucial pour le régime traversant la région d’Idleb.

Ces patrouilles conjointes, une première dans cette zone, auront lieu entre la ville de Tronba à Idleb et un village de la province de Lattaquié, un bastion du régime situé plus au sud.

M. Poutine a dit espérer que cet accord serve de « base solide pour mettre un terme aux combats dans la zone de désescalade d’Idleb » et pour « stopper les souffrances de la population civile ».

L’offensive lancée en décembre par Damas, avec l’appui de l’aviation russe, pour reprendre ce dernier grand bastion jihadiste et rebelle avait par ailleurs entraîné une poussée de fièvre inédite entre la Syrie et la Turquie.

L’armée turque est déployée dans le nord syrien depuis 2016 et soutient certains groupes rebelles à Idleb.

La situation a dégénéré ces dernières semaines, plus de 50 soldats turcs ayant été tué depuis février dans des affrontements directs avec l’armée syrienne ou dans des bombardements attribués au régime.

Des frappes turques de représailles ont abattu plusieurs avions du régime et fait des dizaines de morts parmi les soldats syriens.

Cette escalade a suscité des craintes sur d’éventuels affrontements directs entre Moscou et Ankara.

Déclenché le 15 mars 2011 par des manifestations prodémocratie, le conflit syrien a fait plus de 380.000 morts et n’a eu de cesse de se complexifier au cours des neuf dernières années, avec l’implication de multiples acteurs régionaux et internationaux.

8mars: la Mauritanienne Dioully Oumar Diallo veut rendre les femmes « actrices de leur sécurité »

Dioully Oumar Diallo entend que les femmes soient « actrices de leur propre sécurité ». Après avoir lancé une application pour rendre sûres les courses en taxi, elle a développé des formations d’autodéfense pour les femmes, malgré les pesanteurs de la très conservatrice société mauritanienne.

Après avoir décroché à Dakar un diplôme d’ingénieur en télécommunications, Dioully Oumar Diallo est rentrée en Mauritanie en 2013. Son pays connaît alors un climat particulièrement lourd, après une série d’enlèvements suivis de viols, de tortures et de meurtres, se souvient cette femme de 38 ans.

« J’avais des petites sœurs qui allaient à l’école, je m’inquiétais, ma mère s’inquiétait… Il fallait que je réagisse », dit-elle à l’AFP, à quelques jours de la Journée internationale des droits des femmes.

En 2015, elle crée Taxi Secure. Cette application gratuite pour smartphone permet d’identifier le taxi grâce à sa plaque d’immatriculation, « d’envoyer un message d’alerte si jamais on sent que le taximan veut nous amener à une autre destination » et de géolocaliser le véhicule, explique-t-elle.

Mais elle se rend compte des limites de Taxi Secure: tout le monde ne dispose pas d’un smartphone connecté.

– « Les griffes des prédateurs » –

Elle se lance alors dans un nouveau projet, « Rim Self Défense ». L’idée est de dispenser aux femmes et jeunes filles des formations pour faire face à des agresseurs sexuels. « Il fallait donner aux femmes la possibilité d’être actrices de leur propre sécurité, de s’extraire elles-mêmes des griffes des prédateurs et non d’attendre, souvent en vain, le sauvetage d’un passant », résume-t-elle.

Elle se rapproche donc des salles où sont enseignés le karaté, le judo, le kungfu ou le jujitsu. Mais l’idée que des hommes apprennent les arts martiaux à des femmes passe difficilement dans cette république islamique. L’association se tourne alors vers les rares pratiquantes d’un sport de combat et les forme à transmettre leurs techniques à d’autres femmes.

Les salles d’entraînement sont devenues des espaces d’échange et de sensibilisation sur les questions du mariage précoce et des mutilations génitales, explique Dioully Oumar Diallo, qui milite pour que « cesse l’impunité dont bénéficient les agresseurs sexuels » en Mauritanie.

Un projet de loi sur les violences basées sur le genre, aggravant les peines pour viol et pénalisant le harcèlement sexuel, a été rejeté en 2017 et 2018 par le Parlement.

Les députés ont renâclé sur le concept de « genre », valeur étrangère à la Mauritanie selon eux, sur le droit de voyager sans autorisation du mari ou sur la faculté des organisations d’aide aux victimes à se constituer parties civiles.

Dioully Oumar Diallo a été invitée à présenter son expérience le 6 mars aux « Arabofolies », un festival organisé par l’Institut du Monde Arabe à Paris.

Embarrassée, l’Ethiopie ne sait comment honorer les morts du vol ET302

Gebru Ketema était dehors, affairé avec son bétail, quand le vol ET302 d’Ethiopian Airlines s’est abattu dans un champ proche de son village. Les 157 personnes à bord sont mortes dans le crash.

Les jours suivants ont été frénétiques, les sauveteurs affluant sur place. Gebru et ses voisins les ont accueillis dans leur maison, partageant avec eux leur repas mais aussi leur « peine », se rappelle-t-il.

Un an plus tard, le site de l’accident est entouré par une clôture en bois inachevée et ne voit plus guère de visiteurs, en dehors de quelques proches de défunts venus apporter des fleurs.

« Cet endroit est devenu célèbre à cause de l’accident. On nous a dit qu’ils allaient installer une sorte de monument ici, mais ça n’a pas l’air d’avancer beaucoup », commente Gebru.

A quelques jours du premier anniversaire du crash mardi, Ethiopian Airlines a donné peu d’indications sur ce qu’elle entend faire du site.

En janvier, elle espérait encore utiliser cet anniversaire pour annoncer le vainqueur d’un concours d’architecture pour un monument du souvenir, selon un document préliminaire consulté par l’AFP.

Mais la compagnie semble avoir suspendu, au moins provisoirement, ce projet, des familles de victimes ayant exprimé leur incompréhension face à ce qu’elles jugeaient être une décision précipitée, explique Zekarias Asfaw, qui a perdu son frère dans la catastrophe.

Le désaccord portait sur la question de savoir si Ethiopian Airlines était déterminée à honorer les morts de manière respectueuse, ajoute Zekarias, qui fait partie d’un comité destiné à discuter de ce mémorial.

« Vous vous précipitez parce que vous n’y accordez aucune valeur », a-t-il dénoncé en évoquant la compagnie aérienne, qui n’a pas souhaité répondre aux questions de l’AFP.

« Vous avez une compagnie qui désespère de passer à autre chose, et vous avez des familles qui disent: +Non, nous n’avons même pas eu l’opportunité de nous rassembler et de commencer ce parcours du souvenir », souligne-t-il.

– « Manque de compassion » –

Les familles avaient aussi d’autres reproches à adresser à ce plan. Elles ont fait observer que le document parlait exclusivement d' »hommes et femmes », alors même que des enfants étaient aussi parmi les passagers.

Plus généralement, le document, qui en plusieurs endroits utilisait Wikipédia comme source sur des aspects connus du drame, était bâclé et absolument pas professionnel, selon Zekarias.

« En tant qu’Éthiopien, je suis embarrassé de voir comment tout cela a été géré », dit-il. « La manque de professionnalisme, le manque de compassion… ».

En l’absence d’un site officiel du souvenir, deux autres emplacements ont été aménagés à Addis Abeba depuis un an pour honorer la mémoire des victimes du vol ET302.

Au siège national de l’association des pilotes de ligne éthiopiens, un terrain de football a été rebaptisé du nom du capitaine du vol ET302 et grand amateur de ballon rond, Yared Getachew.

Une plaque en sa mémoire est accrochée sur un mur à côté du terrain.

De l’autre côté de la ville, la cathédrale de la sainte Trinité accueille un autre monument commémoratif en mémoire de Yared et de 16 autres victimes éthiopiennes – les autres victimes étaient de nombreuses nationalités, dont notamment des Kenyans et des Canadiens.

Des plaques comportent deux photos pour chaque victime avec un logo d’Ethiopian Airlines en noir et blanc.

Dans cette cathédrale reposent d’importants dignitaires éthiopiens, comme l’empereur Haïle Sélassié ou l’ancien Premier ministre Meles Zenawi.

– La tristesse ressentie –

Il était donc approprié que les victimes du vol ET302 soient aussi honorées ici, estime le père Hadis Abab Tsegazeab.

« Elles sont ici parce qu’Ethiopian Airlines est la première compagnie d’Afrique et parce que sa contribution à la Nation n’est pas négligeable », précise-t-il.

Les victimes sont aussi honorées de manière privée, y compris par des gens qui n’avaient aucun lien personnel avec elles.

Yared Getachew, un avocat d’Addis Abeba, se souvient de la tristesse qu’il a ressentie quand il a appris l’accident, suivie de sa surprise quand il a su qu’il portait le même nom que le capitaine du vol.

Bien qu’il n’ait connu aucun des passagers, il a décidé d’assister à un service commémoratif à la cathédrale de la sainte Trinité dans les jours qui ont suivi pour « transmettre (ses) condoléances ».

Depuis, lui et son fils de 12 ans, Isaac, ont instauré un petit rituel pour se remémorer les morts chaque fois qu’ils prennent l’avion.

Avant le crash, Isaac, un passionné d’aviation, passait chaque décollage à raconter à son père dans le détail tout ce qui se passait: ce que les pilotes faisaient, ou comment fonctionnaient les ailerons des ailes, par exemple.

Désormais, après le décollage, Yared et Isaac lancent la minuterie de leur téléphone et se recueillent en silence pendant six minutes: le temps séparant le décollage du vol ET302 de l’aéroport d’Addis Abeba et son crash.

« Nous essayons très calmement d’imaginer ce qu’ils ont subi », dit Yared en parlant des victimes.

« Combien ça a dû être difficile pour ceux qui étaient à l’intérieur de l’avion (…). Même la moindre turbulence quand vous êtes dans un avion est extrêmement effrayante. Alors pendant six minutes après le décollage, nous essayons de nous souvenir de toutes ces victimes ».

Jack Dorsey, patron de Twitter, reconsidère son projet africain

Le patron et fondateur de Twitter, Jack Dorsey, que le fonds d’investissement Elliott chercherait à évincer, a annoncé jeudi qu’il reconsidérait son projet de passer une partie de l’année en Afrique, invoquant notamment l’épidémie de nouveau coronavirus.

« J’ai étudié mon projet de travailler de manière décentralisée, comme nous le faisons, avec mon équipe, lorsque nous sommes en déplacement, mais à la lumière du Covid-19 et de tout ce qui se passe par ailleurs, j’ai préféré reconsidérer cela », a-t-il écrit sur le compte Twitter des relations investisseurs de Twitter.

« Quoiqu’il en soit, nous continuerons de rechercher des opportunités en Afrique », a-t-il ajouté.

Cette annonce de Jack Dorsey intervient une semaine après que des medias américains ont rapporté l’intention du fonds d’investissement Elliott Management de démettre le patron de Twitter.

Selon la chaîne CNBC, le fonds de l’homme d’affaires américain Paul Singer lui reproche son intention de partir en Afrique, et le fait de ne pas se consacrer à 100% à Twitter, puisque Jack Dorsey dirige également Square, une autre entreprise qu’il a fondée, spécialisée dans le paiement numérique.

Jeudi toujours, lors d’une conférence dédiée aux investisseurs et organisée par Morgan Stanley, Jack Dorsey a qualifié d' »erreur » l’annonce de son départ, estimant avoir échoué à en expliquer les raisons.

Il a soutenu que le déménagement en Afrique n’était pas un plan pour « simplement se reposer ou prendre un congé sabbatique », mais pour aider à démontrer la valeur du travail à distance et à « comprendre comment ne pas être surchargé à cause des fuseaux horaires ».

Il a indiqué avoir préféré remettre son projet en question en raison de l’épidémie mondiale de coronavirus: à cause « de tout ce qui se passe dans le monde, notamment autour du coronavirus, je dois reconsidérer (…) ce que cela signifie pour moi et pour notre entreprise ».

En novembre, à l’issue d’une visite dans plusieurs pays du continent, Jack Dorsey, fondateur du réseau social Twitter et figure de la Silicon Valley, avait annoncé son intention de passer 3 à 6 mois de l’année en Afrique.

Toou, un village meurt sous le feu croisé des ennemis maliens

Il y a deux mois, les 400 habitants de Toou ont fui précipitamment devant les hostilités entre groupes ennemis, laissant leur village aux fantômes de la guerre malienne pour marcher vers un avenir inconnu.

Aujourd’hui, ils s’entassent dans l’école d’un quartier périphérique de Sévaré, près de la capitale régionale Mopti (centre), dans deux bâtiments qui se font face au bout d’un chemin en terre bordé de terrains vagues.

Dans le bâtiment de droite, les hommes; dans celui de gauche, les femmes et les enfants. « La journée, ça va, mais le soir, il y a des gens partout: ici, là, là et encore là ! On est dix à dormir dans la même pièce », récrimine Housseini Karembe, 65 ans, en agitant les bras.

Lui et les autres sont partis de Toou le 5 janvier, quand des mois de tensions entre chasseurs traditionnels dogons et jihadistes ont atteint leur point culminant pour le village. Sommés de vider la place par les jihadistes, 400 hommes, femmes et enfants s’en sont allés sans rien ou presque, et ont parcouru à pied à travers la brousse et sous un soleil de plomb les 26 kilomètres jusqu’à Sévaré.

Ils ont rejoint sans bruit la masse de plus d’un million de réfugiés et de personnes actuellement déplacées, selon l’agence spécialisée de l’ONU, par les violences dans le centre du Sahel, notamment dans le centre du Mali où se trouve Toou, et au Burkina Faso voisin.

Housseini Karembe est maintenant assis, adossé au mur, dans l’ancienne salle de classe où les inscriptions à la craie sur le tableau rappellent que des enfants venaient étudier ici.

A côté de lui grésille une vieille radio. Plus loin, on a branché des portables sur une batterie de voiture. Au fond, un homme s’emploie à faire de la corde à partir d’un sac de jute.

« Il faudrait des tentes, on ne peut pas rester comme ça dans une école, c’est de la débrouille », peste le vieux Housseini Karembe, marabout du village qui enseignait aux jeunes la parole coranique.

– Plus rien que des marmites –

Ses voisins ont un sourire gêné: « On a un toit et à manger, il ne faut pas trop râler », dit l’un d’eux. Les 400 habitants reçoivent chaque mois des coupons du Programme alimentaire mondial (PAM) pour acheter de la nourriture.

Dans la cour trônent les quelques marmites qui ont pu être emportées. « C’est les seuls objets qu’on a pu emmener quand on a fui. De quoi faire la cuisine », dit Telemo Sombor Ga, 55 ans, frère du chef de village.

Il s’assied au milieu des vieux de Toou, qui opinent du chef pendant qu’il conte leur histoire.

« On est partis un dimanche, le 5 janvier », raconte-il. « On a marché, longtemps. Jusqu’à Baboye, puis Sévaré. Et depuis, nous sommes ici ».

Depuis des mois, Toou était pris « entre les jihadistes et les dozos ».

Les dozos sont des chasseurs traditionnels, appartenant à de nombreuses communautés différentes. Les dozos dogons se sont réunis depuis 2016 en une milice armée qui revendique de défendre les populations contre les attaques jihadistes, en l’absence de l’Etat.

La milice se veut un rempart contre le groupe jihadiste emmené par Amadou Koufa, imam peul qui a pris les armes en 2015 et entraîné des centaines de jeunes dans un jihad de combat sous la bannière d’Al-Qaïda. Les affrontements directs, sporadiques par le passé, sont devenus plus fréquents dernièrement.

Avant, les jihadistes passaient souvent par Toou pour prêcher, mais « ils nous laissaient tranquilles », relate Telemo Sombor Ga.

– « Toou n’existe plus » –

Tout a changé quand « les dozos sont venus s’installer le 18 septembre sur la colline non loin de Toou ». A partir de ce moment, les tensions « n’ont fait qu’augmenter ».

« On était pris entre deux feux », dit-il. « Même les femmes ne pouvaient pas aller en brousse, personne ne pouvait sortir. On était bloqués ».

Le 4, c’est l’attaque. Des jihadistes déboulent à moto dans le camp dozo, les rafales se font entendre encore et encore. A Toou, on espère rester en dehors du conflit.

Mais les jihadistes descendent au village plus tard dans la journée, disent aux habitants de partir, maintenant. D’autres habitants racontent le feu mis aux greniers et aux maisons.

« Toou n’existe plus aujourd’hui », dit un vieil homme.

Dans l’école, la vie reprend. Des dizaines d’enfants courent partout en piaillant, les femmes s’affairent autour des marmites. Tous s’interrogent sur l’avenir.

« On se sent étrangers ici », dit Aminata Karembe, 18 ans, petite-fille du marabout. Elle suivait l’enseignement coranique, rêvait de reprendre le commerce familial. « Pour l’instant, c’est gâché ».

Machistes anonymes: au Mexique, sessions de rééducation pour hommes violents

« Je m’appelle Jaime. Cette semaine, j’ai été violent verbalement et psychologiquement envers ma compagne. Je suis là pour aider et être aidé », déclare un sexagénaire dans une maison d’un quartier cossu du centre de Mexico, dont une pièce a été transformée en salle de thérapie.

« Je te soutiens », lui répondent en choeur une douzaine d’autres hommes, âgés de 20 à 70 ans, en faisant des exercices de respiration, les yeux clos. La main sur le coeur, dans un exercice de sincérité, ils réfléchissent ensuite aux violences qu’ils exercent envers les femmes et la conscience qu’ils en ont.

Au Mexique, où dix femmes sont assassinées chaque jour, de plus en plus d’hommes remettent en question le machisme dominant. L’association Gendes (Genre et développement), fondée en 2009, propose des sessions pour aider ces hommes à se départir de leurs comportements violents.

« Je n’ai jamais été violent physiquement envers une femme, mais je l’ai été sous d’autres formes : psychologiquement, verbalement et sexuellement, parce que j’ai parfois été infidèle. Je le reconnais et je veux changer », raconte Jaime, un architecte de 63 ans qui refuse de décliner son nom.

Jaime a décidé de se rendre à ces sessions sur la recommandation de sa compagne après avoir traversé une crise conjugale.

« La masculinité a toujours été associée à la violence, la domination, la force. Mais actuellement, les choses changent. De nouvelles masculinités émergent qui promeuvent l’égalité entre hommes et femmes », explique Mauro Vargas, psychothérapeute et directeur de Gendes.

A travers les 1.200 sessions que l’association organise chaque année à Mexico, le praticien veut d’abord que les hommes comprennent les différents types de violences contre les femmes : sexuelle, physique, économique, verbale voire numérique.

La question de la violence de genre et des féminicides a surgi au centre du débat au Mexique ces deux dernières années avec de nombreuses manifestations contre l’inefficacité des institutions face aux violences machistes.

Les deux meurtres récents, particulièrement odieux, d’une femme et d’une fillette, ont remobilisé les féministes, qui ont une nouvelle fois critiqué les lacunes de la police, de la justice, et d’un gouvernement complètement dépassé, malgré les espoirs suscités en 2018 par l’arrivée au pouvoir pour la première fois d’un président de gauche, Andres Manuel Lopez Obrador.

– Désapprendre –

Pour Mauro Vargas, des comportements comme le harcèlement de rue, les groupes WhatsApp où sont partagées des photos de femmes nues ou des commentaires sexistes sur les collègues de travail, perpétuent des schémas d’inégalité qui culminent dans des actes de violence machiste.

Lors des sessions de thérapie, les hommes « désapprennent ce que la société leur a appris dans un environnement machiste et misogyne », explique-t-il.

Sans qu’il soit possible de les comptabiliser, ce type de sessions ou de groupes qui explorent de nouvelles formes de masculinité se multiplient à Mexico, avec le souhait de rompre avec la culture patriarcale.

Dans des galeries d’art, des librairies, des hommes, informés le plus souvent par les réseaux sociaux, se réunissent spontanément pour débattre de leur rôle face aux revendications des féministes.

Le machisme n’est pas une maladie, sinon une « décision culturelle », rappelle Arturo Reyes, un psychologue de 29 ans qui travaille à Gendes. « Un macho en voie de rééducation est un homme en déconstruction », ajoute-t-il.

Les participants aux sessions le savent et luttent pour reconnaître et modifier leurs attitudes machistes, très enracinées, voire célébrées, dans la société mexicaine.

Dans la salle de thérapie, les hommes fixent le sol, puis lèvent la tête, reprennent leur force pour partager leur expérience.

Un homme avoue nerveusement avoir battu son fils.

Pour Arturo Reyes, la plus grande satisfaction vient quand, à la fin de la thérapie, l’un d’eux l’embrasse et lui dit : « Grâce à ces séances, ma femme et mes enfants peuvent maintenant m’approcher sans crainte ».

A l’assaut de la mairie de Londres, Rory Stewart s’invite sur le canapé des habitants

Pour conquérir la mairie de Londres en mai, l’ex-ministre conservateur Rory Stewart n’hésite pas à payer de sa personne: il arpente la capitale britannique à pied et dort sur le canapé des Londoniens pour mieux comprendre leurs problèmes.

Il y a vingt ans, cet ancien diplomate de 47 ans avait déjà adopté cette approche peu conventionnelle quand il avait traversé l’Afghanistan à pied.

« Tous les changements commencent lorsque vous posez les pieds sur terre », a-t-il confié à l’AFP en marchant dans Highgate, un quartier arboré du nord de Londres.

Son parcours est aussi original que sa campagne. Ancien soldat, Rory Stewart a été diplomate en Indonésie, dans les Balkans et en Irak. Il a dirigé une association caritative à Kaboul et est aussi un écrivain à succès, grâce à son livre sur sa traversée solitaire de l’Afghanistan.

Du fait de ses voyages à travers le monde, certains lui ont prêté une activité d’espion, comme son père. Ce que l’intéressé dit ne pas pouvoir confirmer.

De retour au Royaume-Uni, le globe-trotteur s’est lancé en politique, devenant député conservateur puis ministre, avant de défier Boris Johnson, l’été dernier, dans la course pour prendre la tête des Tories.

Il a échoué puis a été expulsé de son parti pour avoir contesté la stratégie du Premier ministre sur le Brexit. Il souhaite désormais ravir au travailliste Sadiq Khan la mairie de Londres en mai, se présentant comme candidat indépendant.

« Si vous me demandez si je préfère être Premier ministre ou maire, je préfère de loin être maire », a assuré Rory Stewart, se réchauffant avec une tasse de thé.

– « Les gens se confient » –

Compétent en matière de transports, de logement, de développement économique ou de qualité de l’air, le maire de Londres dispose d’un budget de 18 milliards de livres (20 milliards d’euros).

Il a « un énorme potentiel pour changer les choses », insiste Rory Stewart auprès d’un groupe de jeunes volontaires qui l’ont rejoint pour faire campagne.

Il se filme durant ses promenades et partage ses observations – souvent liées au manque d’arbres – dans des vidéos qui ont fait de lui une sorte de star sur les réseaux sociaux.

Mais il s’est aussi attiré des critiques avec sa campagne #ComeKipWithMe (#VenezRoupillerAvecMoi), dans laquelle il propose aux Londoniens de venir dormir chez eux pour partager leur quotidien, « sur le sol ou un canapé », « dans un logement social ou une péniche ». Certains y voient une forme de tourisme de la misère.

Pour Rory Steward, qui a vécu toute sa vie au Royaume-Uni dans la même maison du quartier londonien huppé de South Kensington, cette démarche lui procure au contraire un aperçu inestimable.

Il a récemment dormi dans un foyer pour sans-abri avec dix autres hommes qui lui ont confié leurs problèmes d’addiction ou de santé mentale.

« En rendant mon lit à six heures du matin, en parlant avec eux de la façon dont ils en étaient arrivés là, j’ai découvert des choses que je n’aurais jamais pu découvrir lors d’une réunion politique, plus formelle », a-t-il expliqué à l’AFP.

Marié et père de deux enfants, il ne compte pas s’arrêter même s’il est élu. « Vous parlez (aux gens) durant la soirée, vous vous réveillez, vous partagez une tasse de thé le matin. Et les gens se confient d’une façon très différente que si vous frappez simplement à leur porte. »

– « Pas un conservateur » –

Le prix des logements, la question des sans-abri et la criminalité endémique, avec une forte hausse des attaques au couteau, figurent parmi les principaux enjeux de la campagne.

Une jeune femme approche Rory Stewart et lui confie ne plus se sentir en sécurité lorsqu’elle sort seule. Le candidat promet de tripler le nombre de policiers locaux et de démissionner s’il ne parvient pas à réduire les crimes violents sous deux ans.

Mais son passé de conservateur pourrait lui porter préjudice: c’est en effet sous les tories, au pouvoir depuis dix ans, que les effectifs policiers ont été fortement réduits dans un contexte d’austérité.

« Je ne suis pas un conservateur », martèle désormais celui qui ne veut pas s’aliéner les habitants d’une ville majoritairement pro-européenne et multiculturelle. « Je suis un indépendant. Je ne suis pas vraiment un professionnel de la politique ».

Mais sans l’appui financier et la force de frappe d’un parti, ses chances de l’emporter sont minces. Le sondage le plus récent, réalisé en novembre, plaçaient Rory Stewart en troisième position, après Sadiq Khan et le candidat conservateur Shaun Bailey.

Coronavirus: des test effectués à bord d’un paquebot tenu à distance de San Francisco

Les autorités sanitaires américaines ont procédé jeudi à des tests à bord d’un navire de croisière tenu à distance des côtes de Californie pour déterminer si passagers et membres d’équipage avaient contracté le nouveau coronavirus.

Certaines personnes à bord du paquebot Grand Princess ont manifesté des symptômes grippaux compatibles avec le coronavirus alors qu’un homme âgé de 71 ans est mort du coronavirus Covid-19 après avoir voyagé sur ce navire durant une récente croisière au Mexique.

Quelque 62 touristes étaient demeurés à bord pour se rendre à Hawaï après cette croisière au Mexique et s’y trouvaient toujours jeudi.

Le Grand Princess devait initialement accoster mercredi à San Francisco mais les autorités s’y sont opposées et le paquebot faisait jeudi après-midi des ronds dans l’eau à une centaine de kilomètres au large de la côte.

Le navire, de retour de Hawaï, a écourté son voyage car certains parmi des touristes (2.383 au total) et membres d’équipage (1.100) ont commencé à manifester des signes d’infection.

L’une des passagères, contactée par l’AFP, a assuré qu’il n’y avait pas de signe de panique à bord.

« J’ai toujours du mal à comprendre pourquoi les médias en font toute une histoire », déclare Carolyn Wright, 63 ans, photographe professionnelle vivant dans l’Etat du Nouveau-Mexique. « Il y a eu deux cas (de coronavirus) sur la croisière précédente et ils font comme si tout le monde à bord avait la peste », s’agace-t-elle.

Jeudi midi, les passagers qui circulaient jusque-là librement, à moins d’avoir été présent sur cette précédente croisière, ont reçu pour instruction de rester dans leurs cabines.

« Je pense que ça ne sert plus à rien. Je ne suis pas vraiment inquiète. Si vous regardez les statistiques, le risque est plutôt faible », estime Mme Wright, qui communique avec l’AFP par SMS.

Pour l’instant, les passagers ne se plaignent pas « même si ça pourrait changer au cas où on reste coincés dans nos cabines pendant trop longtemps ». « La grande majorité des gens sur le navire ont plus de 60 ans, jusqu’à 90, et la plupart ont l’habitude des croisières », souligne-t-elle.

– Où et quand accoster ? –

Les autorités sanitaires n’étaient pas en mesure jeudi de dire quand et où le Grand Princess serait en mesure d’accoster.

Selon Mary Ellen Carroll, responsable des situation de crise pour la ville de San Francisco, 35 personnes ont manifesté des symptômes grippaux durant la croisière et pour certaines sont déjà rétablies.

Avec les autorités californiennes et les Centres de détection et de prévention des maladies (CDC), « nous nous employons à déterminer si le Covid-19 est présent à bord du navire », a-t-elle expliqué lors d’une conférence de presse.

Dans un communiqué mercredi, l’armateur du paquebot avait indiqué que près d’une centaine de personnes (passagers et équipage) ont été « identifiées comme devant être testées », sans plus de précision.

Le navire appartient à la compagnie Princess Cruises, qui possède également le Diamond Princess, placé en quarantaine en février au Japon et où plus de 700 contaminations ont finalement été recensées, dont six mortelles.

C’est grâce à un hélicoptère et des sauveteurs de la Garde nationale californienne que des kits de dépistage ont été acheminés jeudi sur le paquebot. Les tests seront ensuite expédiés à terre pour être analysés.

D’après Carolyn Wright, on a annoncé aux passagers que les résultats seraient communiqués vendredi matin.

Lorsque les résultats seront connus, les CDC et les autorités californiennes pourront déterminer le meilleur endroit possible pour faire accoster le Grand Princess, à San Francisco ou ailleurs, a souligné Mme Carroll.

« L’endroit doit permettre d’assurer la sécurité des populations voisines ainsi que celle des passagers et de l’équipage », a-t-elle dit.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a déclaré mercredi l’état d’urgence après l’annonce du décès du passager qui se trouvait à bord du paquebot, survenu près de Sacramento et le premier lié au Covid-19 en Californie.

Jeudi, le bilan du nouveau coronavirus sur le sol américain s’établissait à douze morts au total, dont onze dans l’Etat de Washington (nord-ouest), pour la plupart des personnes âgées ou dans un état de santé fragile.

La France autorise l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso

Le gouvernement français a autorisé l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso, où ce frère de l’ancien président déchu est mis en cause dans l’enquête sur l’assassinat en 1998 d’un journaliste, a appris jeudi l’AFP auprès de Matignon.

Le décret d’extradition du frère cadet de Blaise Compaoré, chassé par la rue après 27 ans au pouvoir fin octobre 2014, a été signé par le Premier ministre Edouard Philippe, selon cette source. Il doit encore être publié au Journal officiel.

Contacté par l’AFP, l’avocat de M. Compaoré, Me Pierre-Olivier Sur, a refusé de faire tout commentaire pour l’heure.

Ce décret reste susceptible d’un recours devant le Conseil d’Etat.

En juin 2019, la Cour de Cassation avait rejeté le pourvoi de M. Compaoré contre son extradition vers Ouagadougou, où le dossier Zongo, classé en 2003 après un « non-lieu » en faveur du seul inculpé, a été rouvert à la faveur de la chute de son frère, Blaise Compaoré.

Journaliste d’investigation reconnu et directeur de l’hebdomadaire « L’Indépendant », Norbert Zongo avait été assassiné le 13 décembre 1998, alors qu’il enquêtait sur le meurtre du chauffeur de François Compaoré. Sa mort avait provoqué une profonde crise politique au « pays des hommes intègres ».

Le journaliste, âgé de 49 ans, auteur de plusieurs enquêtes retentissantes dénonçant une mauvaise gouvernance sous le régime Compaoré, avait été tué avec trois de ses compagnons. Les quatre dépouilles avaient été retrouvées calcinées dans le sud du Burkina Faso.

François Compaoré avait été arrêté à l’aéroport de Roissy en octobre 2017, en exécution d’un mandat d’arrêt émis par les autorités de Ouagadougou.

Mais à ce jour, il n’est pas inculpé dans son pays, à la différence de trois ex-soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré.

« C’est un tournant décisif qui vient d’être franchi dans la quête de la justice et la manifestation de la vérité sur cette affaire qui n’a que trop durer », a réagi Guy Zongo, fils aîné de Norbert Zongo.

« C’est une autre étape importante de franchie et nous nous réjouissons que cela se passe dans le bon sens et selon les accords qui existent entre les deux pays », a-t-il dit à l’AFP.

« Même si ce n’est pas aujourd’hui qu’il sera extradé puisque le décret peut faire l’objet d’un recours, tôt ou tard justice sera rendue. Nous sommes sereins sur cette fin inéluctable. Nous espérons que les choses se fassent en respect des procédures et nous avons espoir de voir enfin cette extradition se faire », a-t-il conclu.

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Coronavirus: le système de santé américain mal préparé, s’inquiète un syndicat

Le principal syndicat infirmier des Etats-Unis a dénoncé jeudi l’état d’impréparation de nombreux hôpitaux et cliniques face à l’épidémie de coronavirus Covid-19, s’inquiétant notamment du manque d’équipement et d’information pour les professionnels de santé.

« Actuellement, dans de nombreux hôpitaux et cliniques, les infirmiers n’ont pas l’équipement de protection personnel (PPE) nécessaire ni la formation requise » pour les utiliser correctement, a déploré Bonnie Castillo, directrice du syndicat NNU, qui revendique 150.000 adhérents, lors d’une conférence de presse.

Une enquête nationale a été lancée dès le 1er février par le NNU, à laquelle plus de 6.500 infirmiers ont répondu à ce jour. « Les résultats sont vraiment troublants, ils montrent qu’une grande partie des hôpitaux dans notre pays ne sont pas prêts à gérer le Covid-19 de manière sûre », a averti Jane Thomason, spécialiste de l’hygiène pour le syndicat.

Selon elle, « seuls 29% des répondants disent qu’un plan est en place pour isoler les patients présentant une possible infection au nouveau coronavirus. 23% disent qu’ils ne savent même pas si un plan est en place ou non ».

D’après l’enquête, toujours en cours actuellement, plus d’un tiers des soignants n’auraient pas accès à des masques de protection et plus de la moitié disent ne pas avoir reçu la moindre information sur le coronavirus de la part de leur employeur, poursuit l’experte.

« A ce jour, plus de 80 de nos membres ont été placés en quarantaine. Ce n’est pas une stratégie payante de laisser les infirmiers et autres personnels soignants sans protection », a insisté Mme Castillo.

Le syndicat a en outre critiqué la gestion de l’épidémie qui s’annonce sur le sol américain par les autorités fédérales, tardive et pas assez rigoureuse à ses yeux.

« Actuellement, nous réagissons à la situation alors que nous aurions pu prendre les devants il y a des mois », a affirmé Mme Thomason.

« Nous avons entendu ce matin que les CDC (Centres de détection et de prévention des maladies) abaissaient leurs critères, en recommandant le port de masques chirurgicaux plutôt que des respirateurs pour les infirmiers soignant des patients atteints du Covid-19. Le NNU est opposé à ces modifications, nous disposons de nombreuses preuves scientifiques montrant que c’est une mauvaise décision », a ajouté l’experte, citant le retour d’expérience du coronavirus SRAS.

« Ce n’est pas le moment d’assouplir les critères », a-t-elle conclu, indiquant que le syndicat avait écrit au gouvernement, aux parlementaires et aux CDC, pour leur demander de renforcer au contraire les mesures de protection contre le coronavirus.

Macron salue « la décision historique » de Ouattara de ne pas se représenter

Emmanuel Macron a salué jeudi la « décision historique » du président ivoirien Alassane Ouattara de ne pas se présenter pour un troisième mandat à l’élection présidentielle en octobre.

« Je salue la décision historique du président Ouattara, homme de parole et homme d’État, de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce soir, la Côte d’Ivoire donne l’exemple », a réagi le président français dans un tweet.

Le chef de l’Etat ivoirien, qui entretenait depuis des mois le mystère sur son éventuelle candidature à un troisième mandat, a créé la surprise jeudi en annonçant son intention de ne pas être candidat et « de transférer le pouvoir à une jeune génération ».

La Constitution ivoirienne n’autorise que deux mandats, mais M. Ouattara, 78 ans, élu en 2010, puis réélu en 2015, estimait avoir le droit de se représenter en raison du changement de Constitution en 2016, ce que contestait l’opposition.

Au cours de la visite d’Emmanuel Macron à Abidjan en décembre, la question du contexte délicat de la prochaine élection présidentielle avait été évoquée. Le président français s’était déclaré « confiant dans la volonté et la capacité du peuple ivoirien à franchir dans la paix, cette étape importante pour la démocratie ivoirienne ».

Ce scrutin se déroulera dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président en place, Laurent Gbagbo, de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara, qui avait fait 3.000 morts.

Jill Biden, atout et garde du corps improvisé de « Joe » dans la présidentielle américaine

Sans hésiter, l’air déterminé, Jill Biden a repoussé une militante qui se précipitait vers son époux lors d’un meeting. Une image forte qui traduit bien le rôle central qu’elle occupe dans la campagne de l’ancien vice-président démocrate Joe Biden pour la présidentielle américaine.

A 68 ans, l’élégante silhouette de cette enseignante souriante ne semblait pas la prédisposer à tacler des manifestantes, lors de ce discours à Los Angeles après les victoires spectaculaires de l’ancien vice-président dans les primaires démocrates

Mais son geste n’a pas eu l’air de surprendre Joe Biden, 77 ans, qui a ensuite plaisanté sur le fait qu’il ne valait mieux pas « chercher des noises » à sa compagne depuis plus de quarante ans.

« Je suis sûrement le seul candidat à la présidentielle dont la femme est du +Service secret+ », le nom du service de protection des personnalités aux Etats-Unis, s’est-il amusé au lendemain de l’incident.

A son entrée en campagne au printemps dernier, Joe Biden avait donné le ton, en démarrant son premier discours avec cette phrase rendant hommage à la popularité de son épouse.

« Je m’appelle Joe Biden et je suis le mari de Jill Biden ».

Il la répète depuis sans relâche et Jill Biden a pris une place centrale dans sa campagne.

Rendue célèbre par ses huit ans passés à ses côtés quand il était le bras droit de Barack Obama, elle sillonne les Etats-Unis pour ses propres évènements avec une vigueur qui semble parfois dépasser celle de son époux.

Dans ces rencontres, elle présente Joe Biden comme le candidat le plus à même de rassembler non seulement les démocrates modérés mais aussi des indépendants et républicains déçus par le président Donald Trump.

C’est d’ailleurs à cette occasion qu’elle a commis un rare faux pas, en août 2019, en appelant des électeurs démocrates à « avaler un peu » la pilule pour voter pour lui.

« Alors d’accord, votre candidat est peut-être meilleur sur, par exemple, la santé que Joe mais vous devez penser surtout à qui peut gagner cette élection » présidentielle en novembre, avait-elle déclaré dans des commentaires controversés.

Mais sa pétulante présence en campagne est surtout un avantage, selon Katherine Jellison, professeur spécialiste en histoire des femmes américaines à l’université de l’Ohio.

« Le fait qu’elle ait accompli des choses impressionnantes sur le plan professionnel tout en présentant une personnalité très chaleureuse et amicale en fait une épouse politique idéale au 21e siècle », dans un pays où il est habituel que les conjoints soient impliqués dans les campagnes, souligne-t-elle.

Jill Biden avait interrompu sa carrière lorsqu’elle avait eu leur fille, Ashley, en 1981, mais avait ensuite repris les études pour décrocher un doctorat en éducation. Elle enseigne toujours dans une université.

« Hillary Clinton et Michelle Obama aussi avaient occupé un rôle de premier plan dans la campagne de leurs époux, mais il est difficile de trouver un conjoint qui ait été plus au coeur d’une campagne présidentielle », ajoute Katherine Jellison.

– « Redonné la vie » –

Après des premiers résultats décevants qui, pour beaucoup, signaient sa mort politique, Joe Biden vient d’opérer un spectaculaire retour lors du « Super Tuesday » vers le statut de favori des primaires démocrates.

Et c’est main dans la main que Jill et Joe Biden étaient montés mardi soir sur scène pour fêter ces victoires.

« C’est comme cela que nous avons toujours fonctionné. J’ai fait campagne dans toutes ses élections », avait-elle récemment confié à CNN.

Sénateur pendant 36 ans, puis vice-président de 2009 à 2017, Joe Biden en est à sa troisième campagne présidentielle.

Jill Biden se montre particulièrement protectrice cette fois, peut-être en réaction à l’avalanche de critiques déversées par Donald Trump contre son époux.

Dès février, Jill Biden avait démontré qu’elle était prête à défendre physiquement son époux, en repoussant un manifestant qui s’approchait du candidat, dans le New Hampshire.

Joe et Jill Biden se sont mariés en 1977, cinq ans après l’accident tragique qui avait emporté la première épouse du sénateur et leur fillette.

Encore petits, ses deux fils survivants, Beau et Hunter, lui avaient eux-mêmes suggéré d’épouser Jill quelques années plus tard, a raconté Joe Biden dans des mémoires, où il avait écrit:

« Elle m’a redonné la vie ».

Macron salue « la décision historique » de Ouattara de ne pas se représenter

Emmanuel Macron a salué jeudi la « décision historique » du président ivoirien Alassane Ouattara de ne pas se présenter pour un troisième mandat à l’élection présidentielle en octobre.

« Je salue la décision historique du président Ouattara, homme de parole et homme d’État, de ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Ce soir, la Côte d’Ivoire donne l’exemple », a réagi le président français dans un tweet.

Le chef de l’Etat ivoirien, qui entretenait depuis des mois le mystère sur son éventuelle candidature à un troisième mandat, a créé la surprise jeudi en annonçant son intention de ne pas être candidat et « de transférer le pouvoir à une jeune génération ».

La Constitution ivoirienne n’autorise que deux mandats, mais M. Ouattara, 78 ans, élu en 2010, puis réélu en 2015, estimait avoir le droit de se représenter en raison du changement de Constitution en 2016, ce que contestait l’opposition.

Au cours de la visite d’Emmanuel Macron à Abidjan en décembre, la question du contexte délicat de la prochaine élection présidentielle avait été évoquée. Le président français s’était déclaré « confiant dans la volonté et la capacité du peuple ivoirien à franchir dans la paix, cette étape importante pour la démocratie ivoirienne ».

Ce scrutin se déroulera dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président en place, Laurent Gbagbo, de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara, qui avait fait 3.000 morts.