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Présidentielle au Togo: un opposant dénonce des « fraudes » et « irrégularités »

L’opposant togolais Agbéyomé Kodjo, candidat à la présidentielle de samedi au Togo face au président sortant Faure Gnassimgbé en lice pour un 4e mandat, a dénoncé un scrutin « entaché d’irrégularités ».

« Vu les dénonciations de fraudes qui ont émaillé ce scrutin, il est impossible au candidat sortant – le président Faure Gnassingbé – d’être élu au 1er tour », a déclaré M. Kodjo à la presse dans la nuit de samedi à dimanche.

« J’ai la conviction que dans la semaine à venir, je dirigerai ce pays », a-t-il ajouté, dénonçant un scrutin « émaillé de nombreuses irrégularités ».

Candidat du Mouvement patriotique pour le développement et la démocratie (MPDD), M. Kodjo, ancien Premier ministre devenu opposant, a créé la surprise en arrivant largement en tête dans de nombreux bureaux de vote de Lomé, dans les quartiers traditionnellement acquis à l’opposition, selon des résultats partiels.

Il a affirmé avoir une large avance dans les régions Maritime (Sud) et Plateaux (centre-sud), être au coude à coude le parti au pouvoir Union pour la République (Unir) dans le centre et avoir réalisé de très bons scores dans les Savanes (nord).

Considéré comme un outsider, Agbéyomé Kodjo a fait une bonne campagne et a enregistré de nombreux soutiens, dont celui l’ancien archevêque de Lomé, Mgr Kpodzro.

Tous deux ont vu leur domicile encerclé par les forces de l’ordre pendant plusieurs heures après la fermeture des bureaux de vote, le gouvernement assurant agir « pour leur propre sécurité ».

La société civile a relevé quelques bourrages d’urnes et noté que certains représentants de l’opposition n’avaient pas eu accès à plusieurs bureaux de vote.

Internet a en outre été coupé sporadiquement dans le pays, mais le scrutin s’est déroulé dans le calme.

L’opposition s’est présentée en rang divisé et le leader traditionnel de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, de l’Alliance nationale pour le changement, a très vite reconnu sa défaite.

Si aucun des candidats n’obtient la majorité des voix, un second tour doit être organisé quinze jours après la déclaration des résultats attendus à partir de lundi, mais ce scénario reste peu probable face à un parti au pouvoir bien implanté dans le pays.

Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, le général Gnassigbé Eyadéma, qui avait lui-même dirigé le Togo pendant 38 ans.

Procès Fillon: ce qu’il est reproché aux prévenus

François Fillon, son épouse Penelope et son ancien suppléant à l’Assemblée Marc Joulaud sont jugés dès lundi à Paris dans l’affaire des emplois présumés fictifs de la femme de l’ex-Premier ministre.

Voici ce que la justice leur reproche:

– Une « discrète » collaboratrice parlementaire –

François Fillon et son ex-suppléant Marc Joulaud, qui ont salarié Mme Fillon comme collaboratrice permanente lorsqu’ils étaient députés de la Sarthe pour des prestations jugées « fictives ou sur-évaluées », sont renvoyés pour « détournement de fonds publics ». Penelope Fillon est jugée pour complicité et recel de ce délit.

Elle aurait perçu 1,054 million d’euros pour des contrats de 1998 à 2002, 2002 à 2007, puis 2012-2013.

Penelope Fillon, qui avait commencé à travailler pour son mari dès 1981, gérait son agenda local, le courrier parlementaire et rédigeait des mémos, soutient la défense. Cette collaboration était essentiellement « orale » et les notes manuscrites au fur et à mesure détruites.

Mais aux yeux des juges, les documents présentés comme « preuves » d’un travail effectif s’apparentent davantage aux « faits et gestes banals » d’une « épouse et mère de famille ».

Pour les magistrats, les époux Fillon ont tout fait pour « dissimuler » cette activité, connue d’un tout petit cercle. Ils jugent exagérés « l’argument de la +discrétion+ cultivée par Penelope Fillon ».

Une discrétion revendiquée par cette dernière, qui dans un entretien au « Sunday Telegraph » en 2007 assurait n’avoir « jamais été réellement » l’assistante de son mari « ou quelque chose de ce genre ». Cette mère de cinq enfants regrettait alors que ceux-ci ne la voient que comme une « maman » malgré ses diplômes.

Pire, selon les juges, l’emploi de Penelope Fillon auprès de Marc Joulaud, un fidèle nommé suppléant quand François Fillon était devenu ministre en 2002, n’était qu’une « contrepartie » et un moyen pour les Fillon « d’augmenter leurs revenus ». Elle était d’ailleurs mieux payée que son député.

– Les emplois des enfants –

François Fillon est aussi soupçonné d’avoir « accaparé » les fonds disponibles de son crédit collaborateur en employant successivement, de 2005 à 2007, ses deux aînés Marie et Charles comme assistants parlementaires alors qu’il était sénateur de la Sarthe.

Pour les magistrats, se pose là aussi la question de « la réalité » de leur travail, alors que Marie Fillon cumulait cet emploi avec un stage à plein temps dans un cabinet d’avocats et que son frère rédigeait un mémoire de DEA. Les salaires perçus, évalués à 117.400 euros, étaient reversés en grande partie à François Fillon.

Les enfants Fillon n’ont pas fait l’objet de poursuites. Leur mère est jugée pour recel.

– La conseillère littéraire mystère –

Sur le point de quitter Matignon, au printemps 2012, François Fillon avait sollicité son ami de plus de trente ans Marc Ladreit de Lacharrière, patron de la société Fimalac, pour qu’il emploie son épouse qui « s’ennuyait ».

Le milliardaire avait embauché Mme Fillon comme conseillère littéraire au sein La Revue des deux mondes. Censée réfléchir à la relance de ce titre qui périclitait, elle se proposait aussi de rédiger des notes de lecture. Seules deux seront publiées à l’automne 2012.

Pour les magistrats, cet emploi de conseillère était uniquement destiné à satisfaire la demande d’un « homme politique influent ». Le directeur de la revue et ses salariés ignoraient que Penelope Fillon était rémunérée comme telle et aucune trace de cette activité n’a été retrouvée. Elle la cumulait en outre avec un nouvel emploi d’assistante parlementaire de son époux, élu député de Paris, et avec une reprise d’études.

S’estimant « sous-employée », Penelope Fillon avait démissionné en décembre 2013, peu après avoir mis fin à sa collaboration parlementaire.

Marc Ladreit de Lacharrière a plaidé coupable pour un emploi en partie fictif, rémunéré à hauteur de 135.000 euros. Il a été condamné en décembre 2018 à huit mois d’emprisonnement avec sursis et 375.000 euros d’amende pour abus de biens sociaux.

Les époux Fillon comparaissent pour complicité et recel de ce délit.

– Le prêt « oublié » –

François Fillon est également jugé pour avoir omis de déclarer à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) un prêt de 50.000 euros accordé par Marc Ladreit de Lacharrière en mai 2012.

Ce prêt, destiné à financer des travaux de rénovation de sa maison, avait été remboursé après le déclenchement de l’affaire.

L’ex-député, qui avait déclaré à la HATVP un prêt bancaire d’un même montant et ayant la même finalité, a dit ignorer qu’il fallait déclarer les prêts entre particuliers.

Coronavirus: nouveaux morts en Iran, le guide accuse l’étranger de propagande

L’Iran est devenu dimanche le pays où le nouveau coronavirus a fait le plus de morts hors de Chine avec huit décès, et le guide suprême iranien a accusé la presse étrangère d’avoir utilisé cette maladie comme un « prétexte » pour nuire aux législatives.

Le ministère de la Santé à annoncé la mort de trois nouveaux patients touchés par le COVID-19. Au total, il y a huit décès sur un total de 43 cas de contamination.

Les premiers cas en Iran et les deux premiers décès, survenus dans la ville sainte chiite de Qom au sud de Téhéran, ont été annoncés mercredi, deux jours avant les élections devant renouveler le Parlement.

« La propagande a commencé il y a quelques mois et s’est intensifiée à l’approche des élections et (tout particulièrement) les deux derniers jours (avant le scrutin) en utilisant le prétexte de cette maladie », a jugé dimanche le guide Ali Khamenei lors de son cours hebdomadaire à des étudiants en théologie à Téhéran.

Selon son site internet officiel, l’ayatollah Khamenei a dénoncé « l’énorme nuage (de désinformation, ndlr) créé par les médias étrangers » qui « n’ont pas manqué la moindre occasion de décourager les gens d’aller voter ».

Mais « malgré cette propagande », le « guide de la Révolution islamique a (rendu grâce) pour la participation massive de la population aux élections ».

Le ministère de l’Intérieur doit annoncer plus tard dans la journée les résultats définitifs du scrutin, qui avait été prolongé de six heures afin de permettre au maximum d’Iraniens de voter.

– Ecoles, lieux culturels fermés –

Aucun chiffre officiel sur la participation n’a encore été publié. Selon l’agence Fars, proche des ultraconservateurs, la participation tournait autour de 40% à l’heure de la fermeture initiale des bureaux de vote, avant la prolongation.

En amont du scrutin, de nombreux observateurs, à l’étranger et en Iran, avaient prédit une forte abstention après la disqualification massive de candidats réformateurs et modérés.

Et selon les premiers résultats publiés samedi, les conservateurs sont en tête.

L’Iran a été le premier pays du Moyen-Orient à faire état de la mort de patients atteints du nouveau coronavirus.

Les deux premiers morts, à Qom, ont été présentés comme des Iraniens d’un âge avancé. La nationalité des autres personnes décédées ou contaminées n’a pas été précisée, ce qui laisse penser que celles-ci sont très vraisemblablement iraniennes.

En guise de « mesure préventive », les autorités ont annoncé la fermeture des écoles et universités, cinémas, théâtres et autres lieux culturels dans 14 des 31 provinces du pays.

La décision a d’abord été prise pour la province de Qom. La mesure touche désormais une bande de territoire s’étendant dans l’ouest et le nord du pays: sont ainsi concernées les provinces Markazi, Gilan, Ardabil, Kermanshah, Qazvin, Zanjan, Mazandaran, Golestan, Hamedan, Alborz, Semnan, Kurdistan et Téhéran.

Dans ces zones, tous les événements culturels et artistiques ont été interdits pour une semaine.

– Téhéran en « quarantaine »? –

Cité par la télévision d’Etat, le ministre de la Santé Saïd Namaki a annoncé la gratuité des soins liés à la maladie. Dans chaque ville, au moins « un hôpital sera consacré exclusivement » à l’accueil, au dépistage et au traitement « des cas de coronavirus ».

A Téhéran, où ont été détectés 4 des 15 nouveaux cas annoncés dimanche, la municipalité a ordonné la fermeture des fontaines à eau et des échoppes vendant des friandises dans le métro.

Gholamréza Mohammadi, porte-parole de la mairie, a indiqué que les bus et les rames de métro étaient en train d’être désinfectées.

« Si le nombre de personnes infectées augmente à Téhéran, la ville entière sera mise en quarantaine », a déclaré à la télévision Mohsen Hachémi, président du conseil municipal de la capitale, où ont fleuri des affiches incitant les gens à ne pas se serrer la main pour prévenir la diffusion du virus.

La capitale iranienne compte plus de 8 millions d’habitants.

Le chef du centre hospitalier universitaire de Qom, Mohammad Réza Ghadir, a lancé, lui, un appel à l’aide à la télévision: « nous sommes en première ligne. Nous avons besoin d’aide. Si je ne dois dire qu’une chose, c’est ceci: aidez Qom ».

Coronavirus: onze villes en quarantaine en Italie pour contenir une nouvelle épidémie

Les 52.000 habitants de 11 villes dans le Nord de l’Italie se sont réveillés dimanche en quarantaine, avec interdiction d’entrer et sortir de leur zone, après une brusque multiplication des cas de nouveau coronavirus et les deux premiers décès d’Européens sur le continent.

Le gouvernement a adopté samedi soir un décret-loi très strict qui met à l’isolement 11 villes, 10 en Lombardie (région de Milan, nord-ouest) et 1 près de Padoue en Vénétie (région de Venise, nord-est).

« Ni l’entrée ni la sortie ne sera autorisée sauf dérogation particulière », a annoncé le Premier ministre Giuseppe Conte, précisant qu’environ 52.000 personnes sont concernées.

Le principal foyer de ce qui pourrait être une épidémie autochtone de Covid-19 en Europe, inédite à cette échelle, se trouve autour de Codogno, une localité de 15.000 habitants dont beaucoup travaillent aux alentours ou à Milan, à 60 km de là.

Arrivés de Milan par l’autoroute, des journalistes de l’AFP ont vu dimanche des voitures entrant et sortant de Codogno et du village voisin de Castelpusterlengo où une file s’est formée devant un supermarché Lidl. Les clients entrent par groupe de 40 personnes, pratiquement tous portent des masques.

Des policiers, appartenant à une dizaine de brigades venues de tout le Nord, ont expliqué à l’AFP qu’ils mettaient en place « un périmètre très large » autour des villes concernées qui permettra toutefois les déplacements des populations à l’intérieur de la zone.

Tout en appelant la population à observer une sorte d’auto-quarantaine, le gouvernement a prévu des sanctions allant jusqu’à trois mois de réclusion en cas d’infraction à ces limitations.

Samedi soir, le chef de la protection civile Angelo Borelli avait annoncé 76 cas nouveaux cas autochtones, dont les deux décès, venus s’ajouter à trois patients soignés à Rome (dont un guéri) qui avaient, eux, contracté ce virus de pneumonie virale hors d’Italie.

Mais dimanche, le président de la région Lombardie, Attilio Fontana, membre de la Ligue (extrême droite), a évoqué des chiffres supérieurs, avec « plus de 100 cas » dans le pays dont 89 en Lombardie, réclamant « des contrôles accrus aux frontières ». Et le patron de la région de Vénétie Luca Zaia a annoncé dimanche un bilan de 25 contaminés dont 19 autour du deuxième foyer italien identifié, le village de Vo’ Euganeo près de Padoue.

Le patient 1 pour la Lombardie est un homme de 38 ans, Mattia, cadre de la multinationale américaine Unilever qui a un site important près de Codogno, à Castelpusterlengo, où 120 des salariés sur 160 ont été testés.

Sa maladie est un mystère car il est exclu qu’il ait été contaminé par l’un de ses amis revenu de Chine en janvier. « Sur la base des tests effectués, (l’ami) n’a pas développé les anticorps », a indiqué le ministre adjoint de la Santé, Pierpaolo Sileri.

Très sportif, le patient 1 a participé à plusieurs marathons début février. Involontairement, il a contaminé sa femme enceinte de 8 mois, un ami avec lequel il jouait au foot et trois habitués d’un bar local. Les autres cas du foyer sont des médecins, des aide-soignants, et des patients de l’hôpital de Codogno qui ont infecté leur entourage.

Fermeture de tous les lieux publics dont les entreprises et établissements scolaires, annulation d’événements culturels et sportifs et des excursions scolaires dans toute l’Italie et à l’étranger… Le gouvernement a pris les mesures de confinement pour tenter de mettre sous cloche une partie de la Lombardie et de la Vénétie pour freiner l’épidémie.

Trois matches de championnat de Serie A prévus dimanche ont été reportés –Inter-Sampdoria, Atalanta-Sassuolo et Vérone-Cagliari. Les universités de ces deux grandes régions seront fermées par précaution.

Dans le principal foyer, à Codogno et neuf localités voisines, tous les lieux publics (bars, mairies, bibliothèques, écoles) sauf les pharmacies sont fermés depuis vendredi soir.

L’autre zone de contamination est Vo’ Euganeo où a été annoncé vendredi le tout premier décès d’un Européen victime du virus, un maçon italien de 78 ans nommé Adriano Trevisan. Une femme du même âge est morte près de Codogno la nuit suivante.

– Rues désertes –

A Codogno, des journalistes de l’AFP ont vu samedi soir des rues désertes.

« Nous avons tous peur, mais on croise les doigts, nous espérons que tout ira bien », dit à l’AFP Rosa, une pharmacienne, en disant craindre « des problèmes de ravitaillement dans les prochains jours ».

Les trains de la société privée Trenord ne s’arrêtent plus à Codogno ni dans deux villes voisines. Beaucoup de résidents travaillent dans la métropole de Milan, capitale économique italienne.

Des panneaux lumineux annoncent: « Coronavirus, la population est invitée à rester chez elle, par mesure de précaution ».

Erika, serveuse dans un restaurant qui a fermé pour 15 jours, avoue avoir « un peu peur car on peut tous être contaminés ». « Nous achetons des provisions de nourriture car on ne sait pas si les supermarchés resteront ouverts », ajoute-t-elle.

A Milan, où se poursuivent les défilés de la Fashion Week, le designer Giorgio Armani a annoncé samedi soir qu’il ferait défiler dimanche ses mannequins à huis clos avec retransmission en streaming « pour ne pas mettre à risque la santé des participants ». D’autres marques comme Boss, Laura Biagiotti ou Dolce e Gabbana ont maintenu leurs présentations au public.

En Vénétie, sous le choc d’avoir enregistré le premier mort italien, les autorités ont soumis à des tests des ressortissants chinois qui fréquentaient le même bar de Vo’ Euganeo que le maçon décédé.

Séisme frontalier: sept morts en Turquie, 25 blessés en Iran

Un séisme de magnitude 5,7 survenu dimanche à la frontière entre l’Iran et la Turquie a tué au moins sept personnes, dont trois enfants, côté turc et en a blessé 25 du côté iranien, ont annoncé les autorités des deux pays.

Le séisme a frappé à 05H23 GMT (09H23 locales) et son épicentre était localisé près du village de Habash-e Olya dans le nord-ouest de l’Iran, à moins de dix kilomètres de la frontière avec la Turquie, selon l’Institut d’études géologiques des Etats-Unis. Sa magnitude était de 5,7 sur l’échelle de magnitude du moment utilisée par l’USGS.

Selon le centre d’étude des séismes de l’Institut de géophysique de l’Université de Téhéran, l’épicentre de la secousse tellurique se situait à une profondeur de 6 km.

En Turquie, sept personnes dont trois enfants ont péri dans la province de Van (est) limitrophe de l’Iran, a annoncé le ministre turc de l’Intérieur Süleyman Soylu, cité par l’agence étatique Anadolu.

Cinq autres personnes ont été blessées et hospitalisées et d’autres personnes se trouveraient piégées sous les décombres, a ajouté M. Soylu précisant que « les efforts de recherches et de secours se poursuivent ».

Le gouverneur de la province de Van, Mehmet Emin Bilmez, a fait état sur Twitter de « dégâts dans plusieurs zones habitées » de sa juridiction.

Selon l’agence Anadolu, le séisme a endommagé plusieurs villages de cette province. Celle-ci a déjà été frappée début février par deux avalanches qui ont tué 41 personnes, dix jours après un puissant séisme dans la province d’Elazig, située également dans l’est de la Turquie, qui a fait aussi 41 morts.

En Iran, le Service national des secours iraniens a fait état de 25 blessés avec des dégâts matériels limités selon les premières estimations. La secousse a touché la province de l’Azerbaïdjan-Occidental.

Mojtaba Khalédi, porte-parole du Service national des secours iraniens, a précisé à l’AFP que sept des 25 personnes blessées ont été hospitalisées.

Le tremblement de terre a également endommagé un nombre encore indéterminé de maisons d’habitation dans quatre villages proches de l’épicentre, a ajouté M. Khalédi.

Nicaragua: la police brutalise des manifestants, selon l’opposition

La police anti-émeutes a harcelé samedi à Managua, selon l’opposition, des manifestants qui réclamaient la libération de 61 opposants au gouvernement du président Daniel Ortega.

Le rassemblement s’inscrivait dans la stratégie adoptée par l’opposition de « manifestations express » tenues sans préavis pour déjouer la vigilance de la police, qui interdit les manifestations anti-gouvernementales sur la voie publique.

« Deux minutes après le début du rassemblement, au moins 20 patrouilles de policiers anti-émeutes sont arrivées, ils ont commencé à nous bousculer et à nous frapper », a déclaré à l’AFP Josué Garay, porte-parole d’une organisation d’opposition, l’Unidad Nacional Azul Blanco (Unab, Unité nationale bleu blanc).

Les faits ont eu lieu devant un supermarché de Plaza España, dans l’ouest de Managua, où les opposants cernés par la police ont passé plus de deux heures, scandant « Liberté pour le Nicaragua », « Liberté pour les prisonniers politiques ».

L’Unab a ensuite déclaré dans un communiqué qu’elle ne renoncerait pas à manifester sur la voie publique.

Elle faite partie d’une coalition d’opposition qui doit se constituer officiellement mardi prochain en vue de l’élection présidentielle prévue en 2021.

Le parti de gauche au pouvoir, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN), envisage de présenter comme candidat à ce scrutin le président Ortega, au pouvoir depuis 2007 et qui briguerait ainsi un quatrième mandat consécutif.

Si la manifestation de l’opposition a été entravée par la police, plusieurs centaines de partisans du pouvoir ont pu défiler librement samedi pour exprimer leur soutien au sandinisme sur une autre avenue de la capitale nicaraguayenne.

« Que le Yankee aille se faire foutre », « A mort les mégots! » (surnom injurieux donné aux opposants), ont crié les manifestants, rassemblés pour marquer le 86e anniversaire de l’assassinat du héros national Augusto Cesar Sandino.

La répression des manifestations antigouvernementales de 2018 a fait au moins 328 morts et 88.000 exilés, selon la Commission interaméricaine des droits humains (CIDH).

Le président Ortega est accusé par l’opposition de graves violations des droits de l’homme. Le pouvoir soutient que les manifestations de 2018 constituaient une tentative de coup d’Etat soutenu par les Etats-Unis et qualifie les opposants de « semeurs de haine ».

A Najaf, la tombe de Mouhandis, nouvelle étape des pèlerins d’Irak et du monde

Au détour d’une allée du plus grand cimetière du monde, un groupe de jeunes filles en noir mitraillent les lieux avec leurs portables. L’objet de leur attention? La tombe d’Abou Mehdi al-Mouhandis, commandant irakien tué par une frappe américaine en janvier.

Au coeur du cimetière de Wadi Salam, véritable cité dans la ville sainte chiite de Najaf, au sud de Bagdad, les jeunes visiteuses rejoignent en pleurant des hommes qui se frappent la poitrine en signe de deuil.

La sépulture érigée pour l’ex-homme de Téhéran à Bagdad, le très puissant chef des paramilitaires du Hachd al-Chaabi, désormais intégrés à l’Etat, est désormais un lieu incontournable pour les anti-Américains.

Le 3 janvier, Abou Mehdi al-Mouhandis est tombé aux côtés du puissant général iranien Qassem Soleimani, bête noire des Etats-Unis.

La tombe, dans l’allée numéro neuf, est ainsi devenue pour des milliers de chiites d’Irak et d’ailleurs une étape du pèlerinage à Najaf, qui reçoit chaque année des millions de chiites du monde entier venant se recueillir dans le mausolée de l’imam Ali, gendre du prophète Mahomet, situé non loin.

– « Remercier le héros » –

« Ce n’est pas simplement une tombe privée, c’est devenu un mausolée public », affirme à l’AFP Abbas Abdel Hussein, en charge de la sécurité du tombeau de celui qui fut durant des décennies l’ennemi numéro un en Irak pour les Etats-Unis.

En plus des Irakiens, « des Iraniens, Libanais, Bahreïnis viennent », assure l’homme, évoquant « un millier de visiteurs chaque jour ».

Un peu plus loin, au pied d’un immense portrait du commandant défunt –barbe blanche taillée courte et saharienne beige–, un jeune homme crie « Dieu nous venge de l’Amérique! » en se frappant la poitrine.

Car en pulvérisant avec un tir de drone les voitures à bord desquelles Soleimani et Mouhandis quittaient l’aéroport de Bagdad, Washington a porté un sérieux coup à la « résistance » que l’Iran et ses alliés disent incarner au Moyen-Orient, de Téhéran à Beyrouth, en passant par l’Irak ou le Yémen.

La mort de Mouhandis a provoqué l’émoi en Irak, où des milliers de personnes ont participé à son cortège funéraire.

Depuis, les factions armées d’Irak –dont les plus radicales sont entraînées et armées par l’Iran– ont multiplié les menaces, promettant « l’enfer » aux 5.200 soldats américains présents en Irak.

Près de deux mois plus tard, la riposte annoncée n’a pas eu lieu, mais la tombe de Mouhandis est devenu un passage obligé.

Oum Hussein n’a pas hésité à faire 450 km depuis Bassora, à la pointe sud de l’Irak, pour visiter Wadi Salam. « A chaque pèlerinage pour l’imam Ali, on passera par la tombe » de Mouhandis, dit-elle à l’AFP. « C’est notre devoir ».

A ses côtés, Souad, la cinquantaine, est venue « remercier » le « héros qui a dégagé le groupe Etat islamique » (EI). « Sa mort nous a porté un coup, comme au Hachd », dit-elle à l’AFP.

– « Pas oublié » –

Le cimetière Wadi Salam a reçu des milliers de corps de combattants du Hachd, tués entre 2014 et 2017 lors de combats acharnés contre les jihadistes de l’EI.

C’est sur ce front que Mouhandis –notamment accusé d’être impliqué dans des attentats meurtriers contre les ambassades de France et des Etats-Unis au Koweït en 1983– s’est mué en homme d’Etat.

Il a organisé les rangs du Hachd et travaillé à son intégration à l’Etat, transformant en troupes régulières ses paramilitaires –pour beaucoup issus des milices de l’époque des affrontements confessionnels entre 2006 et 2008.

Mais certaines factions du Hachd continuent d’agir hors du contrôle de Bagdad. Leurs hommes, accuse Washington, harcèlent à coup de roquettes les soldats et diplomates américains en Irak.

Et ces attaques, affirment les experts, pourraient se multiplier, la disparition de Mouhandis ayant porté un coup au contrôle central du Hachd sur ses troupes.

A Wadi Salam, Reza Abadi, venu de Kerman, ville natale de Soleimani, psalmodie un éloge funéraire devant la tombe de son lieutenant irakien. « C’est notre devoir de présenter nos respects à cet homme cher aux Iraniens et aux Irakiens », assure-t-il à l’AFP.

« Le souvenir des deux martyrs ne sera pas oublié », veut-il encore croire.

Non loin de lui, un mouvement fait trembler la longue enfilade de visiteurs. Une femme court derrière un enfant. Pistolet en plastique à la main, il tire tous azimuts.

A la frontière turque, des Syriens rêvent de faire « tomber le mur »

Pour échapper aux combats dans le nord-ouest de la Syrie, Abou Jaber s’est installé au pied du mur de la frontière turque. Et si les forces prorégime devaient encore progresser, il a fabriqué une échelle afin d’escalader la barrière avec ses onze enfants.

Dans le nord de la province d’Idleb, près du village de Kafr Lusin, ils sont nombreux à avoir planté leur tente le plus près possible de la frontière, fuyant l’offensive du régime et de son allié russe contre l’ultime grand bastion jihadiste et rebelle de Syrie.

« Quand j’ai vu que la situation empirait, j’ai décidé de fabriquer une échelle », raconte Abou Jaber, montrant son oeuvre réalisée à partir de tubes en fer rouillé.

Ici, au milieu des oliviers, sur le flanc d’une colline où serpente le mur en béton de la frontière, un camp de déplacés informel s’est transformé en un véritable hameau accueillant des dizaines de familles.

Des cabanes en béton, surmontées de panneaux solaires et de réservoirs d’eau, côtoient les tentes sommaires des nouveaux venus érigées avec des bâches en plastique, où des familles s’entassent à 10 personnes ou plus.

Loin des violences, les enfants jouent tous les jours au pied du mur. Parmi eux, un gamin porte une tenue militaire, frappée d’un écusson turc.

Mais les rêves des déplacés d’une vie meilleure se heurtent à cet imposant mur surmonté de barbelé et doté de miradors. La Turquie qui accueille déjà plus de 3,6 millions de réfugiés syrien et craint un nouvel afflux, garde la frontière fermée.

Si le régime syrien progresse, « on franchira le mur pour protéger la vie des enfants », s’entête Abou Jaber, quadragénaire enveloppé dans un manteau traditionnel noir, la barbe taillée en bouc.

Même si des dizaines civils ont déjà été tués ou blessés par les gardes-frontières turcs en tentant de franchir illégalement la frontière, selon une ONG syrienne.

– « Chauffage, nourriture » –

Originaire de la province de Hama, Abou Jaber a été déplacé plusieurs fois. Depuis six mois, il vit près de Kafr Lusin avec ses onze enfants et ses parents.

L’un de ses enfants, un garçon de dix ans, a dû être amputé d’une main après un bombardement qui lui a aussi coûté un oeil.

« Pour moi, aller en Turquie ce n’est pas un choix. Je veux la sécurité, je veux un abri, du chauffage, de la nourriture », martèle Abou Jaber.

Depuis la reprise en décembre de l’offensive du régime syrien dans la province d’Idleb et des secteurs attenants dans les provinces de Hama, Lattaquié et d’Alep, dominés par les jihadistes et les rebelles, environ 900.000 personnes ont été déplacées selon l’ONU.

Et celles-ci n’ont souvent d’autre choix que de se rapprocher de la frontière.

Face à l’ampleur du drame, le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a appelé les pays voisins, surtout la Turquie, « à élargir les admissions afin que les personnes en grand danger puissent (y) trouver refuge ».

En 2019, les autorités turques avaient été accusées par des ONG d’avoir renvoyé de force des centaines de réfugiés vers la Syrie. Ankara avait évoqué des retours volontaires.

– « Faire tomber le mur » –

La moitié des trois millions d’habitants de la province d’Idleb, frontalière de la Turquie, sont des déplacés venus d’autres bastions rebelles reconquis ces dernières années par le régime syrien.

Abdel Razak Sallat, lui, est originaire de la petite ville de Binnich, dans la province d’Idleb. Il est arrivé à Kafr Lusin il y a deux semaines, avec ses huit enfants.

Sous la bâche en plastique bleu de sa tente exiguë, il a entassé des affaires, mais aussi des étagères, une gazinière et même un vaisselier. Il partage les lieux avec la famille de sa belle-soeur, soit 19 personnes au total.

L’abri n’est qu’à quelques pas du mur. « On s’est mis ici pour la sécurité », explique le quinquagénaire, installé autour d’un poêle.

La journée, pour avoir un peu de place, la famille empile matelas et couvertures dans un coin.

Pour M. Sallat, passer en Turquie est la promesse d’une meilleure vie.

« Regardez derrière le mur comme la vie est belle. Notre vie ici est désastreuse. Ne sommes-nous pas des humains? », lâche-t-il avec amertume.

« Si on y est contraint, on va entrer en Turquie. On va faire tomber le mur et entrer. »

En Israël, vers le troisième épisode électoral en un an

Elections israéliennes, prise 3! Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, inculpé pour corruption, et son rival Benny Gantz entament la dernière semaine d’une campagne électorale aux airs de déjà-vu en tentant de mobiliser des électeurs fatigués.

Après des scrutins en avril et septembre 2019 où le Likoud de M. Netanyahu et le parti centriste « Bleu-blanc » de M. Gantz sont arrivés au coude-à-coude, les Israéliens sont appelés le 2 mars à mettre fin à la plus longue crise politique de l’histoire du pays.

Mais du premier scrutin à aujourd’hui, bien des choses ont changé.

N. Netanyahu est ainsi devenu le seul Premier ministre de l’histoire d’Israël inculpé alors qu’il est en fonction: son procès pour corruption s’ouvre à la mi-mars. Et fin janvier, il s’est rendu à Washington pour l’annonce d’un projet de paix pour le Proche-Orient qu’il juge « historique », puis a ramené de Moscou une Israélienne qui y était emprisonnée.

Et pourtant, rien ne bouge.

Les derniers sondages placent les listes de MM. Netanyahu et Gantz à une quasi égalité, et nul camp ne semble en mesure de rallier une majorité de sièges à la Knesset, le Parlement israélien.

M. Netanyahu « réussit toutefois, d’une certaine manière. Il n’attire pas plus d’électeurs, mais il n’en perd pas non plus », en dépit de son inculpation, souligne Gideon Rahat, professeur de sciences politiques à l’Université hébraïque de Jérusalem.

Plus pérenne des chefs de gouvernement de l’histoire d’Israël, avec 14 ans au pouvoir, M. Netanyahu a été inculpé en novembre pour corruption, malversation et abus de confiance dans trois affaires par le procureur Avichaï Mandelblit.

Un dossier, baptisé affaire « 4.000 » ou encore « Bezeq », du nom d’une société israélienne de télécoms, est particulièrement sensible.

La justice soupçonne le Premier ministre d’avoir accordé des faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des millions de dollars au patron de Bezeq en échange d’une couverture médiatique favorable d’un des médias de ce groupe, le site Walla.

M. Netanyahu a dénoncé un « coup d’Etat » ourdi contre lui par la justice et mobilisé ses électeurs contre cette accusation qu’il juge biaisée.

– Participation –

Ces dernières semaines, il a concentré ses attaques contre les partis arabes d’Israël, et des affiches avec le slogan « sans Ahmed Tibi », un ténor de la « Liste unie » des partis arabes, ont fait leur apparition sur les artères du pays.

Lors des dernières élections, les partis arabes avaient causé la surprise en terminant en troisième place et soutenu, sans succès, Benny Gantz, pour le poste de Premier ministre.

Pour M. Netanyahu, le message est clair: « Si le Likoud ne gagne pas, il y aura soit une 4e élection, soit un gouvernement de gauche dirigé par Gantz et dépendant d’Ahmed Tibi et de la +Liste unie+ », a-t-il déclaré dans un entretien au journal Jerusalem Post.

En raison de son inculpation, M. Netanyahu ne pourra pas être simple ministre dans une éventuelle coalition, selon les lois israéliennes. Il peut cependant rester Premier ministre.

D’où la nécessité pour lui de remporter la mise pour faire partie du prochain gouvernement. Mais comme les intentions de vote ne bougent pas, le mot d’ordre reste simple: « Allez voter! ».

« Ailleurs dans le monde, lorsque vous avez trois élections sur une courte période de temps, vous observez une diminution (de la participation). Mais en Israël on ne sait jamais. Lors de la deuxième élection, on s’attendait à un taux en baisse, mais il a été en hausse », souligne M. Rahat.

Il s’agissait d’une hausse légère, de 1,4 point pour une participation d’environ 70%, mais elle reste notable pour cette élection qui s’annonce serrée, selon les dernières projections.

Alors que la dernière ligne droite s’amorce, Benny Gantz s’est retrouvé malgré lui sous les feux de la rampe.

Un procureur a lancé cette semaine une enquête criminelle sur l’octroi de fonds publics, sans appel d’offre, d’une valeur d’environ un million d’euros à la société de cybersécurité Fifth Dimension, anciennement présidée par M. Gantz.

Le procureur général Avichaï Mandelblit a rapidement dissipé des soupçons en soutenant que M. Gantz n’était pas inquiété dans cette affaire.

Mais cela n’a pas empêché Benjamin Netanyahu de saisir la balle au bond en demandant à Benny Gantz, dans une vidéo, si « obtenir frauduleusement » un contrat n’était « pas de la corruption de premier ordre. »

Municipales à Paris: les principales propositions d’Agnès Buzyn (LREM)

Une police municipale armée, des « managers de rue » pour la propreté, un « service public du maintien à domicile », plus de végétation, la candidate LREM Agnès Buzyn a dévoilé dimanche dans le JDD ses principales propositions pour les municipales à Paris.

La candidate, qui remplace Benjamin Griveaux, contraint d’abandonner après la diffusion de vidéos intimes, a repris de nombreuses propositions de son prédécesseur, notamment en matière de propreté et de sécurité, ses « deux priorités ».

Elle a aussi apporté des mesures nouvelles, comme celle pour le maintien à domicile des personnes âgées ou sa volonté de verdir les rues, et a retoqué deux idées phare de Benjamin Griveaux: le déplacement de la gare de l’Est pour créer un Central Park parisien et la proposition d’offrir 100.000 euros aux Parisiens pour l’achat d’un appartement.

SECURITE

Agnès Buzyn confirme vouloir une police municipale équipée d’armes létales, comme « 50% des polices municipales ». Cela nécessite une formation, et que ce soit des policiers qui connaissent leur quartier », insiste-t-elle.

Au moins un agent par patrouille portera une caméra-piéton. Nous le devons aux Parisiens qui ont de plus en plus peur pour leur sécurité.

Son premier adjoint aura la charge de la sécurité et de la tranquillité.

PROPRETE

La candidate reprend les propositions de son prédécesseur: création de « managers de rue » dans chaque quartier, augmentation du nombre d’agents de la ville sur le terrain « mobilisés dans les zones les plus sales, déterminées en concertation avec les maires d’arrondissement et les citoyens », le ramassage des déchets confié entièrement au secteur privé, et « la responsabilité de la propreté » donnée aux maires d’arrondissement.

Elle veut aussi « doubler la part des déchets recyclés, qui n’est que de 20% ».

ENVIRONNEMENT

La candidate LREM veut « faire de l’adaptation de la ville au changement climatique une autres de (ses) grandes priorités », jugeant que « Paris n’est pas préparée » à la canicule.

Elle veut établir « une règle verte » qui « aura pour objectif de préserver les espaces verts, planter plus d’arbres, créer des îlots de verdure et une rue-jardin par quartier ».

Elle veut soumettre « pour avis » tous les grands projets de la ville à un conseil scientifique et citoyen, « qui jugera la qualité écologique de chacun d’eux ».

SOCIAL

Mme Buzyn veut s' »attaquer au défi du vieillissement de la population ». Face aux difficultés rencontrées par les personnes âgées qui veulent rester chez elles, l’ancienne ministre de la Santé veut créer « un service public du maintien à domicile, qui centralisera les demandes et travaillera avec toutes les associations ».

TRANSPORTS

La candidate LREM juge qu’il faut « évidemment aller vers plus de transports en commun et plus de vélo ».

Elle prévoit « un plan vélo sécurisé », « plus de véhicules électriques » et « un partenariat avec la Région pour développer les transports en commun ».

Mais elle s’oppose à la promesse d’Anne Hidalgo de supprimer 60.000 places de stationnement », car « c’est de l’écologie punitive », et refuse le « 100% vélo » qui « exclut une grande partie des Parisiens : les femmes enceintes, les personnes âgées, malades ou handicapées ».

LOGEMENT

L’ex-ministre de la Santé veut « remettre sur le marché au moins 20.000 logements vacants, sur les plus de 100.000 existants, au cours de la mandature », « en garantissant le paiement des loyers et en simplifiant les démarches pour les propriétaires ». « Des dispositifs similaires existent, mais ne sont pas suffisamment incitatifs », dit-elle.

Quant aux logements sociaux, elle souhaite « les mettre à disposition des personnes qui travaillent au service des Parisiens », dit-elle, jugeant que « c’est insuffisamment le cas » actuellement pour les infirmières ou les aides-soignantes.

Retraites: quand la bataille parlementaire est aussi un exercice de style

Entre noms d’oiseaux et « novlangue » orwellienne, la bataille autour de la réforme des retraites se joue aussi sur le terrain des mots à l’Assemblée. Petite revue de cet exercice de style, alors que les débats piétinent.

Le bestiaire

L’insoumise Clémentine Autain est partie à la chasse dès l’examen en commission, soulevant « un nouveau lièvre tous les jours » dans le texte du gouvernement, là où ses collègues insoumis et socialistes pistent des « loups ». Idem pour le LR Thibault Bazin, qui reprend la célèbre formule « quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ». Toujours le canidé avec François Ruffin (LFI), quand il assimile à un « loup qui veut devenir végétarien » les mots « justice sociale » dans la bouche de la majorité.

Mais quand le ton monte, ce sont les noms d’oiseaux qui fusent: mardi, le communiste André Chassaigne compare les élus de la majorité à des « cacatoès ». Plus tard, c’est le MoDem Bruno Millienne qui convoque la basse-cour, dénonçant « un combat de coqs (…) ou de poules » qui empêche « d’en venir à l’examen de fond du projet ». Un « cirque » déploré par la « marcheuse » Valérie Gomez-Bassac.

La météo

Les socialistes font des incursions dans les nuages: Boris Vallaud reproche au gouvernement la « nébulosité » de sa pensée, son collègue apparenté Régis Juanico constate être plongé dans « un brouillard épais ». Leur consœur du Calvados Laurence Dumont regrette l’invention d’un « indice gazeux », le revenu moyen d’activité par tête. Les Républicains demandent de la « visibilité » sur le financement.

En face, la majorité plaide que le débat permette de « clarifier, éclairer ».

L’illusion

Le député LR Fabrice Brun attaque « l’entourloupe » sur la valeur du point, avant que Boris Vallaud ne fustige à plusieurs reprises « l’esbroufe » de cette réforme sous tous ses aspects, de l’étude d’impact aux cas types.

Et quand le secrétaire d’Etat chargé des Retraites Laurent Pietraszewski défend la réforme, le communiste Jean-Paul Dufrègne crie à « l’enfumage ». Pour François Ruffin, le discours gouvernemental relève même de la « novlangue » de Georges Orwell: « Tous les mots se lisent à l’envers, justice signifie bien sûr injustice. » Les oppositions épinglent encore à tout-va un « amateurisme » général.

Le bâtiment

Laurent Pietraszewski oppose à ces critiques une réforme opérant une « refondation » sociale, un « système solide ». Sur ces briques, le MoDem Brahim Hammouche veut « bâtir l’Etat-providence du XXIe siècle ». « Marcheuses » ou architectes, Cendra Motin et Carole Grandjean ont elles aussi appelé à « construire » l’avenir du système de retraites.

Pour le communiste Sébastien Jumel, ils sont plutôt des « plombiers indélicats », voire des « Briconautes » aux yeux de Régis Juanico. Pas d’édifice à bâtir selon le porte-parole des socialistes Boris Vallaud, qui ne voit en la réforme qu’un « vaste capharnaüm ». « Lorsque les fondations sont mal construites, l’édifice est bancal », juge aussi Eric Woerth (LR).

L’autorité

Devant l’obstruction de la gauche de la gauche, les MoDem Richard Ramos et Bruno Millienne préviennent à l’unisson que le « monologue, c’est l’antichambre des dictatures », rejoints par le « marcheur » Rémy Rebeyrotte qui conspue une « dictature procédurale ».

Pour communistes et insoumis, la « dictature » est plutôt au perchoir, avec la règle visant à restreindre les amendements ayant le même objet prise par le président Richard Ferrand, un « maccarthysme » dénoncé vivement par Fabien Roussel (PCF). L’élu apparenté socialiste Christian Hutin a même évoqué le « tribunal révolutionnaire », comparant le président de l’Assemblée à l’un de ses procureurs.

Coronavirus: en Corée du Sud, appel aux fidèles de la secte touchée à se faire dépister

Les fidèles d’un secte chrétienne de Daegu, la quatrième ville de Corée du Sud, ont été invités par le maire à subir un test en cas de symptômes du Covid-19 alors que les deux tiers des nouveaux cas sont liés avec cette Eglise.

Parmi les 123 nouveaux cas rapportés par les autorités, 75 ont un rapport avec l’Eglise de Shincheonji de Jésus de la ville de Daegu, a indiqué dimanche le Centre coréen de contrôle et de prévention des maladies (KCDC).

Le maire de Daegu, Kwon Young-jin, a fait état dimanche de plus de 90 nouveaux cas dans sa ville où, au total, 247 habitants sont désormais porteurs du nouveau coronavirus dans cette ville de 2,5 millions d’habitants.

Il a appelé tous les membres de l’Eglise de Shincheonji de Jésus présentant des symptômes du virus à se présenter afin de subir des tests.

« Se cacher n’est pas une solution. Si vous vous cachez, cela pourrait nuire à votre santé, à celle de votre famille, et cela ne vous aidera pas à mettre un terme au problème », a lancé M. Kwon lors d’une conférence de presse.

Le nombre de malades du coronavirus en Corée du Sud s’est accru dimanche de 123 cas, pour un total de 556, et de deux nouveaux décès, portant à quatre le nombre de personnes mortes du Covid-19 dans le pays.

La Corée du Sud compte le deuxième plus grand nombre de malades sur son sol, après la Chine, d’où l’épidémie est partie – exception faite du foyer d’infection du paquebot Diamond Princess au Japon.

– « Prudence accrue » –

L’une des personnes dont le décès a été annoncé dimanche est morte à l’hôpital de Cheongdo (sud-est), second foyer de contamination, où une centaine de personnes ont été infectées via des patients ou des membres du personnel de cet établissement.

Par ailleurs, des centaines de fidèles de la secte chrétienne sont à présent contaminés. La contagion a pour origine une femme âgée de 61 ans qui avait de la fièvre le 10 février et a assisté à au moins quatre offices religieux à Daegu, avant d’être diagnostiquée positive au coronavirus.

Daegu, quatrième ville de Corée du Sud, lieu de naissance de Lee Man-hee, fondateur de l’Eglise de Shincheonji de Jésus, et Cheongdo sont distantes d’une quarantaine de kilomètres.

Ces deux villes ont été déclarées vendredi « zones d’administration spéciale » par les autorités sud-coréennes.

Le maire de Daegu a invité les habitants à rester chez eux.

Samedi, le département d’Etat américain a rehaussé son niveau de recommandations pour les voyageurs se rendant en Corée du Sud, comme une poignée d’autres nations qui ont renforcé leur niveau de vigilance avec ce pays depuis cette récente flambée du nombre de contaminations.

Les citoyens américains sont appelés à « faire preuve d’une prudence accrue » lorsqu’ils se rendent en Corée du Sud.

Parallèlement, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américains ont invité « les personnes âgées et les personnes souffrant de maladies chroniques à envisager de reporter les voyages non indispensables ».

La Grande-Bretagne a déconseillé à ses ressortissants « de se rendre à Daegu et à Cheongdo, sauf pour des raisons essentielles ».

De son côté, Israël a refusé d’autoriser des non-Israéliens à débarquer d’un avion parti de Corée du Sud samedi.

A Hambourg, les sociaux-démocrates prêts à contenir la vague Verte

Les sociaux-démocrates, en nette perte de vitesse en Allemagne, devraient parvenir, dimanche lors d’une élection locale dans leur fief de Hambourg, à contenir la vague écologiste qui déferle sur le pays.

Quelque 1,3 million d’électeurs de plus de 16 ans sont appelés aux urnes pour attribuer les 121 sièges du Sénat qui dirige la riche cité hanséatique du nord de l’Allemagne.

Coalisés depuis 2015 pour diriger Hambourg, une des trois villes-Etats avec Berlin et Brême, les sociaux-démocrates du SPD et les écologistes se livrent un duel acharné pour la première place.

Portés par une dynamique nationale suffisamment forte pour rendre crédible l’élection d’un écologiste à la chancellerie après le départ d’Angela Merkel en 2021, les Verts ont longtemps lutté mano a mano avec le SPD.

– « Phénoménal! » –

Les deux partis recueillaient il y a quelque temps chacun 30% des intentions de vote dans les sondages.

Le SPD, créé il y a plus de 150 ans, est en totale perte d’influence en Allemagne depuis deux décennies, au fil des grandes coalitions nouées avec la droite.

Mais dans ce bastion de Hambourg, qu’il dirige depuis près de 10 ans, il fait mieux que résister, quitte à faire campagne en tenant soigneusement à l’écart le duo de dirigeants nationaux du SPD.

Dans les dernières semaines de la campagne, le maire actuel, Peter Tschentscher, et son parti social-démocrate ont creusé l’écart avec 37%, selon d’ultimes sondages.

« Nous devons résister à la tendance fédérale » marquée par l’érosion continue du SPD, a déclaré à l’AFP il y a quelques jours M. Tschentscher, 54 ans.

Les Verts, menés par la maire-adjointe Katharina Fegebank, 42 ans, plafonnent eux à environ 24%, loin devant les conservateurs de la CDU (13%), l’extrême gauche de Die Linke (8%), l’extrême droite AfD (6%) et les libéraux du FDP, pas assurés d’atteindre les 5% nécessaires à envoyer des élus au parlement.

L’actuelle coalition rouge-verte devrait ainsi pouvoir être reconduite pour les cinq années à venir avec une majorité confortable, une option jugée « très, très évidente » par l’actuel maire.

S’ils sont en passe de rester en tête à Hambourg, les sociaux-démocrates, qui ont sombré dans l’impopularité dans le reste du pays, connaissent toutefois une baisse significative par rapport au dernier scrutin de 2015 (45,6%).

Les Verts à l’inverse devraient eux plus que doubler les voix obtenues il y a cinq ans (12,3%), qui en faisaient le troisième parti de la ville derrière sociaux-démocrates et CDU.

« Pour être honnête, c’est phénoménal! Nous attendons avec impatience la soirée des élections », s’est réjoui vendredi le codirigeant des Verts allemands, Robert Habeck.

– Soubresauts –

Les manifestations du mouvement pro-climat Friday for future y connaissent un succès certain. Vendredi, ils étaient 10.000 jeunes à manifester, en présence de la Suédoise Greta Thunberg, l’initiatrice de cette mobilisation hebdomadaire de la jeunesse.

Sous l’impulsion de l’actuelle coalition, la cité hanséatique est devenue en outre un laboratoire de mobilités innovantes, avec le développement de véhicules électriques ou un système automatisé de transports de conteneurs pour décongestionner les voies.

Pour M. Habeck, populaire dirigeant écologiste, présenté comme un candidat sérieux à la succession de la chancelière Merkel, le tassement écologiste dans la dernière ligne droite s’explique pour partie par la prime aux sortants accordée, selon lui, dans une « société fragilisée ».

Ville parmi les plus riches d’Allemagne, avec un revenu moyen proche de 3.000 euros, supérieur de 200 euros à la moyenne nationale, Hambourg est cependant à l’abri des soubresauts de l’Allemagne actuelle.

L’extrême droite reste ainsi bien moins influente dans cette ville cosmopolite, aux nombreux emplois qualifiés, que dans les régions d’ex-RDA, où elle dépasse régulièrement les 30% et paralyse les institutions, comme actuellement en Thuringe.

A Hambourg, la fin de campagne a toutefois été marquée par des annulations d’ultimes rassemblements après la fusillade raciste de Hanau, qui a fait neuf morts.

Coronavirus: premières villes mises en quarantaine en Europe

L’Italie a été le premier pays d’Europe à instaurer des mises en quarantaine de villes en isolant onze communes pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, par ailleurs toujours en progression en Corée du Sud.

Dans le nord de l’Italie, environ 52.000 personnes se réveillent dimanche matin dans des zones où « ni l’entrée ni la sortie ne sera autorisée sauf dérogation particulière », comme l’a annoncé quelques heures plus tôt le Premier ministre italien Giuseppe Conte.

Fermeture des entreprises et des établissements scolaires et universitaires, annulation d’évènements culturels et sportif, report de trois matches de foot initialement prévus dimanche (Inter-Sampdoria, Atalanta-Sassuolo et Hellas Vérone-Cagliari): le gouvernement italien tente de mettre sous cloche une partie de la Lombardie et la Vénétie et de freiner l’épidémie comme la peur.

La première mesure de confinement avait été édictée pour les 11 millions d’habitants de Wuhan, ville du centre de la Chine où s’est déclenchée l’épidémie de pneumonie virale en décembre.

En Italie, le foyer se trouve à Codogno, près de Milan. Une équipe de l’AFP y a vu des rues étrangement désertes pour un samedi soir. « Nous avons tous peur, mais on croise les doigts, nous espérons que tout ira bien », lui a dit Rosa, une employée de pharmacie, seul type d’établissement autorisé à rester ouvert. Elle craint désormais « des problèmes de ravitaillement dans les prochains jours ».

– 79 cas en Italie –

M. Conte a prévenu qu’il pourrait éventuellement recourir à l’armée pour surveiller les points de contrôle. Le décret-loi pris samedi prévoit des sanctions pouvant aller jusqu’à trois mois de réclusion pour les contrevenants.

En Italie, pays européen le plus touché, il y a un total de 79 malades à ce jour, parmi lesquels trois cas de contaminations connues depuis des semaines, contractées hors d’Italie. Deux septuagénaires ont succombé à la maladie ces derniers jours.

La France aussi se prépare à une possible « épidémie » de Covid-19, selon le nouveau ministre de la Santé Olivier Véran, qui se dit « attentif à la situation en Italie ». Dans un entretien au journal Le Parisien, il estime « très probable » la possibilité de nouveaux cas en France.

En Corée du Sud, deux nouveaux décès liés à l’épidémie ont été répertoriés, ce qui porte à quatre le nombre de morts, a annoncé dimanche matin le Centre coréen de contrôle et de prévention des maladies (KCDC).

Il y a 123 nouveaux malades, pour un total de 556. Une centaine de cas sont liés à un hôpital à Cheongdo, une ville où l’Eglise de Shincheonji de Jésus est très représentée.

Des centaines de membres de cette secte chrétienne sont à présent infectés. La contagion a débuté avec une femme âgée de 61 ans qui avait de la fièvre le 10 février et a assisté à au moins quatre offices religieux dans la ville de Daegu, avant d’être diagnostiquée positive au coronavirus.

Daegu, quatrième ville de Corée du Sud avec 2,5 millions d’habitants, et Cheongdo, lieu de naissance de Lee Man-hee, le fondateur de l’Eglise de Shincheonji de Jésus, sont proches l’une de l’autre. Elles ont été déclarées vendredi « zones à gestion spéciale » par les autorités sud-coréennes.

L’épidémie est entrée dans une « phase grave et le gouvernement fait tout pour prévenir la propagation », a déclaré le Premier ministre Chung Sye-kyun dans une allocution samedi soir.

– Risques d’expansion –

En Chine, le bilan a atteint dimanche 2.442 morts après l’annonce de 97 décès supplémentaires, tous sauf un dans la province centrale du Hubei, berceau du nouveau coronavirus.

La grande majorité des nouveaux décès ont été enregistrés à Wuhan, capitale du Hubei.

La commission nationale (ministère) de la Santé a aussi fait état de 648 nouveaux cas confirmés de contamination dans tout le pays, ce qui porte à près de 77.000 le total des contaminations en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao).

C’est l’expansion en dehors de la Chine qui avive les inquiétudes.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute ainsi « le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires », a averti son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

C’est le cas de nombreux pays africains dont les infrastructures sanitaires et le personnel médical sont mal préparés pour affronter l’épidémie. Pour l’instant, sur le continent, seule l’Egypte a enregistré un cas confirmé de contamination.

Une étude publiée vendredi par le centre des maladies infectieuses de l’Imperial College de Londres « estime qu’environ les deux tiers des cas de Covid-19 sortis de Chine sont restés indétectés au niveau mondial, avec pour résultat potentiel des chaînes multiples non détectées de transmission humaine hors de Chine ».

Et les précautions manquent parfois: Le Japon a reconnu samedi que 23 passagers du Diamond Princess avaient pu quitter ce navire de croisière mis en quarantaine à Yokohama sans passer tous les contrôles médicaux requis.

L’épidémie a par ailleurs suscité une passe d’armes entre les Etats-Unis et la Russie. Des responsables américains ont affirmé à l’AFP que des milliers de comptes liés à la Russie sur les réseaux sociaux propageaient de la désinformation anti-américaine sur le nouveau coronavirus. Moscou a démenti.

Présidentielle au Togo: le domicile d’un opposant encerclé pendant quelques heures

Les forces de sécurité togolaises ont encerclé le domicile du candidat de l’opposition à la présidentielle Agbéyomé Kodjo pendant quelques heures, juste après la fermeture des bureaux de vote, a déclaré l’opposant.

« Ils viennent de partir », a déclaré le candidat du Mouvement patriotique pour le développement et la démocratie (MPDD) à Radio France Internationale après quelques heures de bouclage des rues qui mènent à son domicile de Lomé.

Les forces de l’ordre avaient déclaré vouloir « garantir sa sécurité » en encerclant son domicile ainsi que celui de l’ancien archevêque de Lomé, qui lui a témoigné son soutien pendant la campagne.

Ailleurs dans la capitale togolaise, des barrages militaires se mettaient en place, mais tout était calme dans le pays.

– Problèmes de communication –

L’accès à internet était interrompu de manière sporadique dans la capitale, mais à Sokodé et dans le nord, plusieurs sources contactées par l’AFP ont assuré qu’internet avait été coupé aux alentours de 18 heures (1800 GMT).

Le parti historique de l’opposition, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) a également affirmé que ses « responsables politiques sont victimes de coupure de leur téléphone ce qui entrave les communications avec nos délégués dans les bureaux de vote », sur son compte Twitter.

Ce dispositif sécuritaire a été mis en place à la fin d’une journée au cours de laquelle les Togolais ont voté pour choisir leur président, un scrutin sans incident majeur dans lequel le président sortant Faure Gnassingbé, héritier d’une famille au pouvoir depuis plus d’un demi siècle, était en lice pour un quatrième mandat.

Les 9.383 bureaux de vote du pays ont fermé comme convenu à 16 heures (locales et GMT), et ont connu une affluence moyenne à Lomé, et plutôt faible dans les localités du nord et centre-nord selon des informations recueillies par des journalistes de l’AFP.

Dans de nombreux bureaux de vote de la capitale togolaise, le candidat Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre qui a surpris par sa popularité pendant la campagne électorale, recueillait de nombreuses voix.

A Sokodé, deuxième ville du pays, une source contactée par l’AFP a expliqué que la participation avait été très faible avec moins de 20% dans certains bureaux, mais que le parti au pouvoir, UNIR, maintenait une légère avance sur le MPDD de Kodjo.

L’ANC, conduit par le leader historique Jean-Pierre Fabre, a rapidement reconnu sa défaite et a remercié ses militants dans un bref communiqué de presse.

Au cours de la campagne, des militants de l’opposition se sont dit « déçus », voire « trahis » par l’ANC, qui n’a pas su tirer profit des manifestations de 2017-2018, quand des dizaines de milliers de personnes descendaient régulièrement dans les rues pour demander la démission du président Gnassingbé.

Les résultats officiels sont attendus en début de semaine, selon des sources au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), et les six candidats de l’opposition ont d’ores et déjà déclaré qu’ils s’uniraient pour faire bloc contre le président sortant en cas de second tour.

– Second tour –

Si aucun des candidats n’obtient la majorité des voix, un second tour doit être organisé quinze jours après la déclaration des résultats, mais ce scénario reste peu probable.

Les partisans d’UNIR s’étaient d’ailleurs déjà réunis dans le fief du président, à Kara (nord) pour célébrer la victoire, avant la proclamation des résultats officiels.

L’opposition, qui a contesté tous les précédents scrutins de 2005, 2010 et 2015, à dit craindre une nouvelle fois des « fraudes ».

L’organisation de la société civile Togo Debout a déclaré avoir recensé « des bourrages d’urnes ici et là, à Lomé et à Vogan (sud) ».

Des délégués de l’opposition se sont également vu refuser les accès dans certains bureaux de vote, selon des membres de la société civile.

Ces incidents s’ajoutent au retrait des accréditations de nombreux observateurs de la société civile, ainsi que l’abandon du système de sécurisation électronique des résultats quelques jours avant le vote.

Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, qui avait lui-même dirigé le pays pendant 38 ans.

Le président peut se targuer d’une croissance stable de 5%, mais ses détracteurs dénoncent une gouvernance autoritaire et la corruption de son entourage quand la moitié de la population vit sous le seuil de la grande pauvreté, avec moins d’1,90 dollar par jour.

La France, ex-puissance coloniale, allié traditionnel de la dynastie Gnassingbé et présente au Sahel voisin dans la lutte contre les mouvements jihadistes, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans une Afrique de l’Ouest en proie à la violence jihadiste.

Migrations: sur l’île grecque de Samos, la colère monte contre un nouveau camp

Le nouveau camp fermé pour migrants en construction sur Samos est presque achevé mais il est mal accueilli par la population, qui ne veut pas que l’île de la mer Égée se change en « entrepôt d’âmes ».

« Nous sommes opposés à l’idée de ce camp; nous ne voulons pas que Samos et les autres îles grecques de la mer Égée deviennent des entrepôts d’âmes », assure Nikos Ftinogiannis, l’un des habitants.

A un jet de pierre de son village montagneux de Mitilinii, sur les hauteurs arides de la localité de Zervou, des centaines de conteneurs ont déjà été installés sur une enceinte encerclée d’une clôture barbelée.

Pour lutter contre la surpopulation des camps sur les cinq îles de la mer Egée, dont Samos, où vivent dans des conditions sordides plus de 38.000 demandeurs d’asile pour théoriquement 6.200 places, le gouvernement a annoncé en novembre la fermeture des camps actuels et la construction d’ici l’été de nouveaux « camps fermés ».

Contrairement aux autres îles, où les travaux ont pris du retard, à Samos le nouveau camp fermé d’une capacité d’environ 1.200 personnes est presque prêt, selon une source proche du dossier.

Mais habitants et autorités locales protestent contre son ouverture prochaine, réclamant « le départ de tous les migrants ».

« Il n’y a plus de place à Samos, il faut que les migrants partent de l’île », dit Nikos Ftinogiannis, 62 ans, employé et élu local.

Les habitants et les maires des îles de Lesbos, Chios et Samos, où sont situés depuis 2015 les plus grands centres d’accueil et d’enregistrement de migrants, ont protesté ces dernières semaines en multipliant leurs manifestations contre la construction de nouveaux camps.

« Ces gens sont venus pour y rester (…), nous voulons qu’ils partent de Samos, qu’ils aillent dans d’autres pays », s’indigne le sexagénaire Giannis Hatzikalis, habitant aussi de Mitilinii, dont la population s’élève à 1.900 personnes.

– « Résister » –

« Il faut résister, il faut trouver une autre solution, il y a des régions inhabitées en Grèce continentale où les demandeurs d’asile pourront s’installer », estime de son côté Sotirios Kardiakos, 92 ans.

Le camp actuel de Samos, situé près du port de Vathy et initialement prévu pour 680 personnes, compte actuellement 6.800 demandeurs d’asile.

« La situation dans ce camp est un choc et une honte » déplore Pipina Katsari, responsable sur l’île du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Elle rappelle que la moitié de la population de demandeurs d’asile dans ce camp sont des femmes et des enfants.

En vertu d’une déclaration entre l’Union européenne et la Turquie signée en 2016, les demandeurs d’asile doivent rester sur les îles.

Leur transfert sur le continent n’est autorisé que pour ceux qui ont obtenu leur premier entretien avec les autorités ou pour les personnes « vulnérables », soit des familles ou des personnes malades.

Mais vu que la Grèce est redevenue en 2019 la première porte d’entrée en Europe des migrants, les demandes d’asile s’accumulent et des dizaines de milliers de personnes attendent des mois ce « premier entretien » avec les services d’asile.

« La vie ici n’est pas la vie », déplore le Syrien Abdelrahman, 27 ans, arrivé il y a quatre mois au camp de Vathy.

« Je ne sais pas combien de temps il faut encore attendre dans ces conditions horribles », poursuit-il.

Khalid Nizar, un Palestinien de 32 ans, vit depuis un an dans ce camp: « Les conditions ne sont pas faciles, heureusement je suis vivant mais il faut encore attendre pour mon entretien », dit-il.

Plus de 10.000 personnes ont été transférées ces derniers mois sur le continent mais les arrivées de nouveaux demandeurs d’asile des proches côtes turques se poursuivent quotidiennement.

Vendredi, le Haut commissaire de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, a appelé la Grèce « avec le soutien de l’Europe » à agir face à une « situation intenable » des réfugiés sur les îles grecques.

« Chaotique » mais « marrant »: Les employés des casinos de Las Vegas votent

Les paris ne s’arrêtent jamais à Las Vegas

Mais pour quelques heures samedi, les plus célèbres casinos du monde ont accordé une pause plus longue à leurs croupiers, cuisiniers et autres employés pour qu’ils puissent voter lors d’un scrutin clé pour les primaires démocrates.

L’Etat du Nevada était le troisième Etat américain à s’exprimer dans ce scrutin qui doit désigner l’adversaire démocrate de Donald Trump à l’élection présidentielle du 3 novembre. Le sénateur Bernie Sanders, très marqué à gauche, s’y présentait en large favori.

A l’hôtel Bellagio, plus de 120 employés se sont rassemblés dans une vaste salle de balle ornée de lustres dorés pour participer aux « caucus », des assemblées d’électeurs qui expriment leur choix en se rassemblant, physiquement, sous la bannière de leur candidat.

« C’est marrant! », s’est exclamée Laura Flores, une femme de chambre qui a pu prendre une heure en plus pour sa pause déjeuner afin de voter.

« Je ne sais pas ce qu’il va se passer, j’espère que ça sera rapide », a ajouté cette électrice qui n’avait pas encore fait son choix en entrant.

Il se peut pourtant qu’elle y passe un moment.

Les « caucus » se déroulent en effet parfois en plusieurs rounds. Les électeurs désignent lors d’un premier tour leur choix initial. Mais si ce candidat ne passe pas un certain seuil de soutien, il est éliminé pour une deuxième round et ses électeurs peuvent se rallier à un second choix. Ou s’abstenir. Une procédure complexe et atypique.

Le Nevada est passé en 2008 d’un système de scrutin traditionnel pour sa primaire, avec un vote à bulletin secret, à celui des « caucus ».

Un choix que tous n’apprécient pas parmi les employés des casinos du « Strip » de Las Vegas, cette grande avenue bordée de ces édifices emblématiques.

« Cela me semble juste chaotique et ridicule. Cela serait tellement plus simple si on avait juste une primaire », explique une fleuriste du Bellagio, Anne Olah.

Mais elle n’a pas hésité à venir. « C’est ma responsabilité, je me dois de le faire », confie-t-elle.

« Je vais d’abord choisir Elizabeth (Warren, sénatrice progressiste, ndlr). Et si je dois changer, je prendrais Tom (Steyer, un milliardaire, ndlr) », ajoute-t-elle.

– Trump sème le doute –

Dans cette ville qui ne dort jamais, sept « caucus » sont organisés sur le « Strip » afin de permettre à tous les employés travaillant dans un rayon de quelque trois kilomètres de participer.

Pour la première fois, le parti démocrate a également organisé un vote anticipé sur quatre jours, qui a vu déjà quelque 75.000 électeurs exprimer leur choix.

Afin d’éviter le chaos de la publication des résultats des « caucus » de l’Iowa début février qui avaient souffert d’un bug informatique, le parti démocrate du Nevada a adopté un système « très, très, peu technologique », a assuré Jon Summers, un de ses responsables.

Les responsables des circonscriptions transmettront leurs résultats par téléphone, en prenant en plus, par sécurité, une photo des scores inscrits sur papier.

En visite à Las Vegas à la veille du scrutin, le président américain Donald Trump a tenté de semer le doute sur la crédibilité des résultats.

« J’ai entendu que leurs ordinateurs sont pourris comme dans l’Iowa », a lancé le républicain à ses partisans, sans aucune preuve.

« Comme d’habitude, il ne sait pas de quoi il parle », a rétorqué Jon Summers, dans des déclarations à l’AFP.

« C’est juste que Donald Trump, très inquiet pour ses chances d’être réélu, est en train de tenter de décourager la participation, en tentant de donner l’impression que les choses ne vont pas bien se passer aujourd’hui. Alors que c’est exactement l’inverse ».

Soudan du Sud: le rebelle Riek Machar redevient vice-président, espoirs de paix relancés

Le dirigeant rebelle du Soudan du Sud Riek Machar est redevenu samedi à Juba premier vice-président, conformément à un accord de paix conclu en 2018, relançant les espoirs de paix dans ce jeune pays ravagé par la guerre depuis six ans.

« Je jure d’être fidèle (…) à la République du Soudan du Sud », a déclaré lors de sa prestation de serment M. Machar devant un parterre de diplomates et de représentants des pays voisins, dont le dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

M. Machar a donné l’accolade et serré la main de son rival de toujours, le président Salva Kiir, avec qui il va tenter de gouverner pour la troisième fois depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

« Je veux vous assurer que, pour le peuple du Soudan du Sud, nous allons travailler ensemble pour mettre fin à sa souffrance », a affirmé le dirigeant rebelle.

Le président Salva Kiir a proclamé « la fin officielle de la guerre », affirmant que la paix était désormais « irréversible », après plus d’un an d’atermoiements autour de questions cruciales.

Sous pression internationale, ils se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union nationale, pierre angulaire de l’accord de paix conclu en septembre 2018.

Salva Kiir a dissous vendredi son gouvernement en vue de la formation de ce nouvel exécutif dont la composition doit être annoncée samedi.

« La formation de ce gouvernement nous donne l’espoir d’un nouvel élan vers la fin de la souffrance du peuple et une voie vers une paix durable », a affirmé Riek Machar.

Quatre autres vice-présidents et d’autres groupes de l’opposition feront partie d’un gouvernement qui sera notamment composé de 35 ministres.

Les deux précédentes échéances pour former un gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La récente proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

– « Compromis » –

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki, a déclaré que Machar et Kiir avaient fait preuve « de maturité politique en faisant les sacrifices et les compromis nécessaires ».

L’accord a également été salué par des groupes de défense des droits humains, l’Union européenne et le chef de l’ONU pour les réfugiés, qui ont souligné le long et difficile chemin qui reste encore à parcourir.

« Il y a des défis majeurs à relever. En particulier, les dispositions transitoires de sécurité sont encore à un stade précoce », a déclaré l’UE dans un communiqué.

Le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déclaré que « des millions de Soudanais du Sud – y compris des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays, méritent de connaître une fin à leurs souffrances ».

De son côté, la directrice de Human Rights Watch Africa, Jehanne Henry, a exhorté le nouveau gouvernement à « établir rapidement un ordre du jour en matière des droits de l’homme ».

– Plus de 380.000 morts –

MM. Machar et Kiir « continueront à résoudre les problèmes » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Riek Machar vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, brutalement interrompue par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Chassés par la guerre civile, plus de quatre millions de personnes ont fui leur foyer, dont 2,2 millions sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans les pays voisins, selon le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

– « élites prédatrices » –

Des experts de l’ONU ont affirmé que Kiir et Machar étaient tout deux responsables de la plupart des violences commises pendant la guerre.

Dans un rapport publié cette semaine, ces experts accusent des « élites prédatrices et irresponsables » qui sont allées jusqu’à « affamer déliberément » la population civile en continuant leur guerre.

Le rapport souligne que la corruption a privé l’Etat de ressources précieuses et permis « à plusieurs officiels de devenir très riches aux dépens de millions de civils affamés ».

Malgré ses richesses en pétrole, près de 82% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivent sous le seuil de pauvreté(Banque mondiale 2018), et le pays se classe au 186ème rang sur 189 de l’indicateur de développement humain du Pnud.

Présidentielle au Togo: le domicile d’un candidat de l’opposition encerclé après la tenue du scrutin

Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote au Togo, le domicile du candidat de l’opposition à la présidentielle, Agbéyomé Kodjo, qui semblait indiquer une certaine avance dans le dépouillement des premiers bulletins de vote à Lomé, a été encerclé samedi soir par les forces de l’ordre qui assurent vouloir « garantir sa sécurité ».

« Nous sommes largement en tête partout (dans l’élection présidentielle), ma maison est entourée de +militaires+ », a déclaré à l’AFP M. Kodjo. Une équipe de l’AFP a constaté la présence d’un important dispositif de forces de l’ordre autour des accès à son domicile de Lomé.

Ailleurs dans la capitale togolaise, des barrages militaires se mettaient en place et l’accès à internet était interrompu de manière sporadique.

« Les domiciles de Agbéyomé et de Mgr Kpodzro (ancien archevêque de Lomé, et soutien au candidat de l’opposition) ont été encerclés pour leur propre sécurité », a déclaré à l’AFP Yark Damehame, ministre de la Sécurité.

« Nous avons reçu des informations selon lesquelles il risque d’être agressé dans sa maison par des individus incontrôlés mais je ne peux pas vous dire de quel bord. Il vaut donc mieux jouer sur la prévention », a ajouté le ministre.

Ce dispositif sécuritaire a été mis en place à la fin d’une journée au cours de laquelle les Togolais ont voté dans le calme pour choisir leur président, un scrutin sans incident majeur auquel le président sortant, Faure Gnassingbé, héritier d’une famille au pouvoir depuis plus d’un demi siècle, est en lice pour un quatrième mandat.

Les 9.383 bureaux de vote du pays ont fermé comme convenu à 16 heures (locales et GMT), et ont connu une affluence moyenne, selon des informations recueillies par des journalistes de l’AFP.

Dans de nombreux bureaux de vote de la capitale togolaise, le candidat Agbéyomé Kodjo, ancien Premier ministre, qui a surpris par sa popularité pendant la campagne électorale, enregistrait de nombreuses voix par rapport à ses rivaux, notamment l’opposant historique Jean-Pierre Fabre de l’Alliance nouvelle pour le changement (ANC), ont constaté des journalistes de l’AFP.

« Les Togolais veulent le changement, ils veulent l’alternance », avait-il déclaré samedi matin en votant à Lomé.

Des électeurs surexcités à Bè, quartier traditionnellement acquis à l’ANC interpellaient les observateurs: « Vous avez vu non, on a donné nos votes à Agbeyome. C’est un vote sanction pour Fabre. On l’a soutenu en 2005, en 2010, en 2015 et il nous a trahi ».

– Second tour –

Les résultats officiels sont attendus en début de semaine, selon des sources au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et les six candidats de l’opposition ont d’ores et déjà déclaré qu’ils s’uniraient pour faire bloc contre le président sortant en cas de second tour.

Si aucun des candidats n’obtient la majorité des voix, un second tour doit être organisé quinze jours après la déclaration des résultats et pourrait être préjudiciable pour le pouvoir en place.

Toutefois, l’opposition qui a contesté tous les précédents scrutins de 2005, 2010 et 2015, craint des « fraudes ».

L’institution de la société civile Togo Debout a déclaré avoir recensé « des bourrages d’urnes ici et là, à Lomé et à Vogan (sud) ».

Des délégués de l’opposition se sont également vus refuser les accès dans certains bureaux de vote, selon la société civile.

Ces incidents s’ajoutent toutefois au retrait d’accréditation de nombreux observateurs de la société civile, ainsi que l’abandon du système de sécurisation électronique des résultats quelques jours avant le vote.

Mais dans l’ensemble, le vote s’est déroulé sans violence, dans le calme et Faure Gnassingbé qui a voté dans son fief, dans le nord du pays, s’est dit « fier » du « déroulement pacifique du processus électoral » de la journée.

Pendant cette campagne, beaucoup de Togolais se sont dits « déçus » par l’opposition traditionnelle après l’échec des manifestations de 2017-2018.

Des dizaines voire des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues pour demander la démission de Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005 après le décès de son père, qui avait lui-même dirigé le pays pendant 38 ans.

Le président peut se targuer d’un bilan économique plutôt positif, avec une croissance stable de 5% mais ses détracteurs dénoncent une gouvernance autoritaire et la corruption de son entourage quand la moitié de la population vit sous le seuil de la grande pauvreté, avec moins d’1,90 dollar par jour.

La France, ex-puissance coloniale, allié traditionnel de la dynastie Gnassingbé et présente au Sahel voisin dans la lutte contre les mouvements jihadistes, est particulièrement sensible à la stabilité du Togo dans une Afrique de l’Ouest en proie à la violence jihadiste.

Coronavirus: ce qu’on sait et ce qu’on ignore sur l’épidémie

Taux de mortalité, modes et niveau de contagion, période d’incubation: les chercheurs traquent l’épidémie provoquée par le nouveau coronavirus apparu en Chine, même si de nombreuses inconnues demeurent.

– Quel taux de mortalité?

Plus mortel que la grippe saisonnière, mais moins virulent que les précédentes épidémies liées à un coronavirus: voilà où semble se situer la dangerosité du nouveau Covid-19, même si l’on ne connaît pas encore avec précision son taux de mortalité.

Selon les derniers chiffres de l’OMS samedi, 2.348 décès ont été recensés sur 76.392 cas confirmés en Chine continentale (soit 3,07%). Hors de ce pays, l’OMS comptabilisait 11 décès pour quelque 1.400 cas de contamination confirmés dans 28 pays et territoires.

Le Centre chinois de contrôle et prévention des maladies a publié cette semaine une étude portant sur 72.314 cas confirmés, suspects, diagnostiqués cliniquement et asymptomatiques de la pneumonie virale, constatés en date du 11 février.

Il s’agit de la plus importante menée depuis le début de l’épidémie et selon ses résultats la maladie est bénigne dans 80,9% des cas, « grave » dans 13,8% des cas et « critique » dans 4,7% des cas.

Le taux de létalité augmente avec l’âge et les plus de 80 ans sont les plus à risque, avec une mortalité de 14,8%. Les patients déjà atteints de maladies cardiovasculaires sont les plus menacés par une issue fatale, devant les diabétiques ou les personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques ou d’hypertension.

Les estimations globales de taux de mortalité doivent toutefois être prises avec prudence car on ignore combien de personnes sont réellement infectées.

– Quel niveau de contagion?

Les spécialistes semblent s’accorder sur le fait que chaque malade infecterait entre 2 et 3 personnes (ce qu’on appelle le « taux de reproduction de base » de la maladie, ou R0). C’est plus que la grippe (1,3), nettement moins que la rougeole (plus de 12), et comparable au Sras (3).

Mais certains mettent en garde sur une sous-estimation possible du nombre de cas. Ainsi une étude vendredi de chercheurs de centre des maladies infectieuses de l’Imperial college de Londres « estime qu’environ les deux-tiers des cas de Covid-19 sortis de Chine sont restés indétectés au niveau mondial, avec pour résultat potentiel des chaines multiples non-détectées de transmission humaine hors de Chine ».

Le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a d’ailleurs exprimé vendredi sa « préoccupation » face au « nombre de cas sans lien épidémiologique clair, tels que les antécédents de voyage ou les contacts avec un cas confirmé ».

Une des préoccupations pourrait être les cas asymptomatiques, avec des patients infectés ne présentant aucun signe de la maladie. La durée d’incubation, estimée selon les études entre deux et 10 jours, a conduit à fixer à 14 jours la période d’observation ou de quarantaine pour les cas suspects et les personnes rapatriées.

– Quels modes de transmission?

Le virus se transmet essentiellement par voie respiratoire et par contact physique. La transmission par voie respiratoire se fait dans les gouttelettes de salive expulsées par le malade, par exemple quand il tousse. Les scientifiques estiment que cela nécessite une distance de contact rapprochée (environ un mètre).

Pour se prémunir d’une contamination, les autorités sanitaires insistent sur l’importance des mesures-barrières: se laver les mains fréquemment, tousser ou éternuer dans le creux de son coude ou dans un mouchoir jetable, porter un masque si on est malade…

Par ailleurs, la diarrhée pourrait être une voie secondaire de transmission.

– Symptômes et traitements?

« Les plus courants comprennent les troubles respiratoires, de la fièvre, une toux, un essoufflement et des difficultés respiratoires », indique l’OMS. « Dans les cas les plus graves, l’infection peut entraîner une pneumonie, un syndrome respiratoire aigu sévère, une insuffisance rénale, voire la mort ».

Il n’existe ni vaccin ni médicament contre le coronavirus, et la prise en charge consiste à traiter les symptômes. Certains patients se voient malgré tout administrer des antiviraux, dont l’efficacité est en cours d’évaluation.

– Quelle origine?

Le nouveau coronavirus est sans doute né chez la chauve-souris, mais les scientifiques pensent qu’il est passé par une autre espèce avant de se transmettre à l’homme.

Des chercheurs chinois ont affirmé que cet animal intermédiaire pourrait être le pangolin, petit mammifère à écailles menacé d’extinction. La communauté scientifique internationale a jugé cette hypothèse plausible, mais elle devra être vérifiée.

Soudan du Sud: le rebelle Riek Machar redevient vice-président, espoirs de paix relancés

Le dirigeant rebelle du Soudan du Sud Riek Machar est redevenu samedi à Juba premier vice-président, conformément à un accord de paix conclu en 2018, relançant les espoirs de paix dans ce jeune pays ravagé par la guerre depuis six ans.

« Je jure d’être fidèle (…) à la République du Soudan du Sud », a déclaré lors de sa prestation de serment M. Machar devant un parterre de diplomates et de représentants des pays voisins, dont le dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

M. Machar a donné l’accolade et serré la main de son rival de toujours, le président Salva Kiir, avec qui il va tenter de gouverner pour la troisième fois depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

« Je veux vous assurer que, pour le peuple du Soudan du Sud, nous allons travailler ensemble pour mettre fin à sa souffrance », a affirmé le dirigeant rebelle.

Le président Salva Kiir a proclamé « la fin officielle de la guerre », affirmant que la paix était désormais « irréversible », après plus d’un an d’atermoiements autour de questions cruciales.

Sous pression internationale, ils se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union nationale, pierre angulaire de l’accord de paix conclu en septembre 2018.

Salva Kiir a dissous vendredi son gouvernement en vue de la formation de ce nouvel exécutif dont la composition doit être annoncée samedi.

« La formation de ce gouvernement nous donne l’espoir d’un nouvel élan vers la fin de la souffrance du peuple et une voie vers une paix durable », a affirmé Riek Machar.

Quatre autres vice-présidents et d’autres groupes de l’opposition feront partie d’un gouvernement qui sera notamment composé de 35 ministres.

Les deux précédentes échéances pour former un gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La récente proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki, a déclaré dans un commmuniqué samedi que Machar et Kiir avaient fait preuve « de maturité politique en faisant les sacrifices et les compromis nécessaires ».

– « Beaucoup plus à faire » –

Les deux hommes « continueront à résoudre les problèmes » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Un accord de dernière minute sur le nombre d’États a été obtenu, bien que peu de progrès aient été réalisés sur d’autres questions.

« Le compromis de Kiir sur les Etats (régionaux) permet aux deux parties d’aller enfin de l’avant, même s’ils ont encore beaucoup plus à faire dans les semaines, les mois et les années à venir », a déclaré à l’AFP Alan Boswell, expert sud-soudanais qui collabore avec le centre d’analyse International Crisis Group (ICG).

Riek Machar vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, brutalement interrompue par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Chassés par la guerre civile, plus de quatre millions de personnes ont fui leur foyer, dont 2,2 millions sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans les pays voisins, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Des experts de l’ONU ont affirmé que Kiir et Machar étaient tout deux responsables de la plupart des violences commises pendant la guerre.

– « élites prédatrices » –

Dans un rapport publié cette semaine, ces experts accusent des « élites prédatrices et irresponsables » qui sont allées jusqu’à « affamer déliberément » la population civile en continuant leur guerre.

Le rapport onusien conclut que la corruption a privé l’Etat de précieuses ressources et permis « à plusieurs officiels de devenir très riches aux dépens de millions de civils affamés ».

De son côté, la directrice de Human Rights Watch Africa, Jehanne Henry, a exhorté le nouveau gouvernement à « établir rapidement un agenda en matière des droits de l’homme ».

Cet agenda, selon elle, doit notamment englober des abus commis par les services de sécurité mais aussi « la libération des civils enlevés et détenus par des groupes armés », ainsi que la « création » en partenariat avec l’UA d’un tribunal chargé de juger des crimes de guerre.

Malgré ses richesses en pétrole, près de 82% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivent sous le seuil de pauvreté(Banque mondiale 2018), et le pays se classe au 186ème rang sur 189 de l’indicateur de développement humain du Pnud.

Algérie: pour son anniversaire, la contestation montre sa résilience

Un an après le début de la contestation antirégime, la mobilisation des Algériens reste forte, signe de vitalité durable d’un « Hirak » (mouvement) dont le pouvoir algérien misait sur le dépérissement.

Au vu de l’affluence vendredi à Alger et en province, pour sa 53e manifestation hebdomadaire, « une chose est sûre: le +Hirak+ va s’inscrire dans la durée », prédit Mohamed Hennad, ancien professeur de sciences politiques à l’Université d’Alger.

Et samedi, plusieurs milliers de personnes se sont encore rassemblées au coeur d’Alger en ce jour anniversaire du déclenchement du mouvement de protestation populaire inédit qui ébranle l’Algérie depuis un an, selon un journaliste de l’AFP.

« Nous sommes venus vous dégager! », « le peuple veut faire chuter le régime », ont scandé les manifestants à l’adresse des dirigeants algériens.

« Le pouvoir comptait sur l’essoufflement du mouvement. Mais la très forte mobilisation de vendredi a montré que c’est un pari perdu », estime M. Hennad.

– « Fêter votre départ » –

Une foule impressionnante, comparable à celle des immenses défilés ayant jalonné un an de contestation, a envahi vendredi les rues de la capitale et de nombreuses villes du pays pour marquer 12 mois ininterrompus d’une « Révolution du sourire » non violente.

Les cortèges ont martelé plusieurs mots d’ordre: « Nous ne sommes pas venus faire la fête, nous sommes venus vous dégager! » ou encore, samedi à Alger, pour le 1er anniversaire, « la fête sera le jour de votre départ ».

« Avec le personnel politique actuel, la stabilité politique ne sera pas au rendez-vous. Pour le +Hirak+, le +système+ est toujours en place et doit partir », observe M. Hennad.

Face aux interrogations sur la capacité du mouvement à trouver un nouveau souffle à l’orée de son « An II », les « hirakistes » ont affiché une détermination intacte à se débarrasser d’un « système » politique qui dirige l’Algérie depuis son indépendance en 1962.

« Le +Hirak+ a une logique interne qui n’est imposée par aucune force extérieure, aucune institution, groupe ou personnalité politiques », analyse Rachid Tlemçani, enseignant-chercheur en sciences politiques à l’Université d’Alger.

– « Le +Hirak+ va durer » –

Le vendredi 22 février 2019, de nombreux Algériens, qu’on disait alors résignés et dépolitisés, ont envahi les rues du pays, pour s’opposer à la volonté annoncée du président Abdelaziz Bouteflika –quasi-invisible et muet depuis un AVC en 2013 — de briguer un 5e mandat.

Après six semaines de manifestations de plus en plus massives, le haut commandement de l’armée, pilier du régime, exigera et obtiendra le 2 avril la démission de M. Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans.

Mais le « Hirak » continue de réclamer une véritable « rupture » avec le régime en place après l’élection le 12 décembre du président Abdelmadjid Tebboune, un ancien fidèle de M. Bouteflika, lors d’un scrutin marqué par une abstention record.

Depuis son arrivée au pouvoir, M. Tebboune –qui a qualifié le « Hirak » de « béni »– s’efforce de s’attirer les bonnes grâces de la contestation.

Dans un entretien jeudi avec la presse nationale, il a assuré que « les choses commencent à s’apaiser » dans la rue, et promis de mettre en oeuvre « l’ensemble » des revendications du « Hirak ».

En défilant en masse, les protestataires algériens lui ont opposé un cinglant démenti. Et lui ont fait savoir qu’ils ne croyaient guère à ses promesses de « changement radical ».

« En engageant de manière aussi forte la 2e année de la +révolution du 22 février+, ce 53e vendredi est un moment politique que le pouvoir gagnerait à analyser en profondeur. Il doit pour cela cesser de s’illusionner: le 22 février 2019, le Hirak était déjà parti pour durer », a averti samedi l’éditorialiste du quotidien francophone Liberté.

Pour le site d’information Maghrebemergent, la mobilisation de ce 1er anniversaire prouve que « la résilience du +Hirak+ est supérieure à celle du régime ».

« Le pouvoir doit comprendre qu’il est fini. Il est dans le déni », estime Yassine Aissiouane, ex-député de l’opposition ayant renoncé à son mandat pour rejoindre la contestation.

« Mais (…) la mobilisation ne s’essoufflera pas et le +Hirak+ finira par gagner », prédit-il.

Coronavirus: l’Afrique mal préparée, selon l’OMS

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti samedi que les systèmes de santé en Afrique étaient mal équipés pour affronter l’épidémie de coronavirus si des cas de contamination apparaissaient et se multipliaient sur le continent.

Au cours d’une réunion des ministres de la Santé des pays de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba, le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé les pays de l’UA à « faire front commun pour être plus agressifs » dans la lutte contre la maladie à coronavirus Covid-19.

« Notre principale (source de) préoccupation continue d’être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires », a déclaré le chef de l’OMS dans une liaison vidéo depuis Genève.

Jusqu’à présent, l’Egypte est le seul pays d’Afrique a avoir enregistré un cas confirmé de contamination.

Plus de 200 cas suspects ont été recensés dans les pays de la région Afrique de l’OMS, soit la plus grande partie du continent, mais presque tous se sont avérés négatifs, a déclaré samedi la directrice du bureau régional de l’Afrique Matshidiso Rebecca Moeti.

Mais si le coronavirus commence à se répandre sur le continent, les systèmes de santé devront prendre en charge des patients atteints de symptômes comme des défaillances respiratoires, des chocs septiques ou la défaillance simultanée de plusieurs organes, a relevé M. Tedros.

« Ces patients ont besoin de soins intensifs nécéssitant des équipements comme des appareils d’assistance respiratoire qui manquent dans de nombreux pays africains, et c’est une source de préoccupation », a-t-il dit.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a appelé les responsables africains à « prendre des mesures drastiques de prévention et de contrôle », car l’Afrique est particulièrement vulnérable « en raison de ses systèmes de santé relativement précaires ».

– Une menace imminente –

Le défi pour les pays africains est aussi de développer les capacités à procéder à des tests de dépistage.

En trois semaines, le nombre de pays africains capables d’effectuer des tests pour détecter le coronavirus est passé de deux à 26, a indiqué Mme Moeti.

John Nkengasong, directeur des Centres africains pour le contrôle et la prévention des maladies, a indiqué à l’AFP que le nombre de pays africains pouvant procéder à ces tests dépasserait bientôt la quarantaine.

Cependant, si les cas de contamination apparaissaient en grand nombre, les pays africains pourraient être confrontés à des pénuries de kits de dépistage et d’équipement de protection comme des masques, a-t-il averti.

Si le coronavirus se répand sur le continent africain, la capacité à établir un diagnostic rapidement sera ainsi limitée, a-t-il averti.

« Nous faisons face à une menace imminente, une menace grave », a-t-il souligné.

Le chef de l’OMS a indiqué que 30.000 kits de protection personnelle avaient été expédiés à « plusieurs pays en Afrique » et que 60.000 tests seraient envoyés à 19 pays « dans les prochaines semaines ».

Il a également indiqué que M. Nkengasong et Samba Sow, directeur général du Centre pour le développement des vaccins au Mali, avaient été nommés envoyés spéciaux chargés de la mobilisation contre le COVID-19 en Afrique.

Leur mission consistera à donner des « conseils stratégiques » et à plaider la cause de la lutte contre le coronavirus en Afrique « à un haut niveau ».

Plusieurs compagnies aériennes africaines dont Kenya Airways ont suspendu leurs vols à destination de la Chine, mais la première compagnie du continent, Ethiopian Airlines a maintenu les siens.

Liu Yuxi, ambassadeur de Chine auprès de l’UA, a appelé les responsables africains à alléger les restrictions sur les voyages.

« La panique excessive pourrait en réalité accroître la maladie », a-t-il affirmé.

Soudan du Sud: le rebelle Riek Machar redevient vice-président, espoirs de paix relancés

Le dirigeant rebelle du Soudan du Sud Riek Machar est redevenu samedi à Juba premier vice-président, conformément à un accord de paix conclu en 2018, relançant les espoirs de paix dans ce jeune pays ravagé par la guerre depuis six ans.

« Je jure d’être fidèle (…) à la République du Soudan du Sud », a déclaré lors de sa prestation de serment M. Machar devant un parterre de diplomates et de représentants des pays voisins, dont le dirigeant du Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhan.

M. Machar a donné l’accolade et serré la main de son rival de toujours, le président Salva Kiir, avec qui il va tenter de gouverner pour la troisième fois depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011.

« Je veux vous assurer que, pour le peuple du Soudan du Sud, nous allons travailler ensemble pour mettre fin à sa souffrance », a affirmé le dirigeant rebelle.

Le président Salva Kiir a proclamé « la fin officielle de la guerre », affirmant que la paix était désormais « irréversible », après plus d’un an d’atermoiements autour de questions cruciales.

Sous pression internationale, ils se sont mis d’accord pour former un gouvernement d’union nationale, pierre angulaire de l’accord de paix conclu en septembre 2018.

Salva Kiir a dissous vendredi son gouvernement en vue de la formation de ce nouvel exécutif dont la composition doit être annoncée samedi.

« La formation de ce gouvernement nous donne l’espoir d’un nouvel élan vers la fin de la souffrance du peuple et une voie vers une paix durable », a affirmé Riek Machar.

Quatre autres vice-présidents et d’autres groupes de l’opposition feront partie d’un gouvernement qui sera notamment composé de 35 ministres.

Les deux précédentes échéances pour former un gouvernement d’union n’avaient pas été respectées, des désaccords persistant sur la création d’une armée nationale unifiée, le nombre d’États régionaux et les garanties portant sur la sécurité de M. Machar.

La récente proposition de M. Kiir de revenir à un système fédéral de 10 États, au lieu de 32, plus trois « zones administratives » (Ruweng, Pibor et Abyei), a contribué à débloquer la situation.

M. Machar a d’abord rejeté cette concession du président, en contestant le statut proposé de Ruweng, une région essentielle pour la production de pétrole, mais sans que cela empêche l’accord sur le gouvernement.

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki, a déclaré dans un commmuniqué samedi que Machar et Kiir avaient fait preuve « de maturité politique en faisant les sacrifices et les compromis nécessaires ».

– « Beaucoup plus à faire » –

Les deux hommes « continueront à résoudre les problèmes » une fois le gouvernement formé, a précisé vendredi à l’AFP Manawa Peter Gatkuoth, l’un des porte-parole de M. Machar.

Un accord de dernière minute sur le nombre d’États a été obtenu, bien que peu de progrès aient été réalisés sur d’autres questions.

« Le compromis de Kiir sur les Etats (régionaux) permet aux deux parties d’aller enfin de l’avant, même s’ils ont encore beaucoup plus à faire dans les semaines, les mois et les années à venir », a déclaré à l’AFP Alan Boswell, expert sud-soudanais qui collabore avec le centre d’analyse International Crisis Group (ICG).

Riek Machar vivait en exil depuis l’échec d’une précédente tentative de gouvernement d’union en 2016, brutalement interrompue par d’intenses combats entre ses troupes et celles de M. Kiir à Juba.

Le président Kiir a annoncé jeudi que ses hommes seraient chargés de la sécurité de la capitale, ainsi que de celle de M. Machar.

Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, a accusé M. Machar, son ex-vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.

Le conflit, marqué par des atrocités, dont des meurtres et des viols, a fait en six ans plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Chassés par la guerre civile, plus de quatre millions de personnes ont fui leur foyer, dont 2,2 millions sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans les pays voisins, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

Des experts de l’ONU ont affirmé que Kiir et Machar étaient tout deux responsables de la plupart des violences commises pendant la guerre.

– « élites prédatrices » –

Dans un rapport publié cette semaine, ces experts accusent des « élites prédatrices et irresponsables » qui sont allées jusqu’à « affamer déliberément » la population civile en continuant leur guerre.

Le rapport onusien conclut que la corruption a privé l’Etat de précieuses ressources et permis « à plusieurs officiels de devenir très riches aux dépens de millions de civils affamés ».

De son côté, la directrice de Human Rights Watch Africa, Jehanne Henry, a exhorté le nouveau gouvernement à « établir rapidement un programme en matière des droits de l’homme ».

Ce programme, selon elle, doit notamment se pencher sur des abus commis par les services de sécurité mais aussi sur « la libération des civils enlevés et détenus par des groupes armés », ainsi que la « création » en partenariat avec l’UA d’un tribunal chargé de juger des crimes de guerre.

Malgré ses richesses en pétrole, près de 82% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivent sous le seuil de pauvreté(Banque mondiale 2018), et le pays se classe au 186ème rang sur 189 de l’indicateur de développement humain du Pnud.

Coronavirus: l’Afrique mal préparée, selon l’OMS

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a averti samedi que les systèmes de santé en Afrique étaient mal équipés pour affronter l’épidémie de coronavirus si des cas de contamination apparaissaient et se multipliaient sur le continent.

Au cours d’une réunion des ministres de la Santé des pays de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba, le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a appelé les pays de l’UA à « faire front commun pour être plus agressifs » dans la lutte contre le nouveau coronavirus Covid-19.

« Notre principale (source de) préoccupation continue d’être le potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont plus précaires », a déclaré le chef de l’OMS dans une liaison vidéo depuis Genève.

Jusqu’à présent, l’Egypte est le seul pays d’Afrique a avoir enregistré un cas confirmé de contamination.

Plus de 200 cas suspects ont été recensés dans les pays de la région Afrique de l’OMS, soit la plus grande partie du continent, mais presque tous se sont avérés négatifs, a déclaré samedi la directrice du bureau régional de l’Afrique Matshidiso Rebecca Moeti.

Mais si le coronavirus commence à se répandre sur le continent, les systèmes de santé devront prendre en charge des patients atteints de symptômes comme des défaillances respiratoires, des chocs septiques ou la défaillance simultanée de plusieurs organes, a relevé M. Tedros.

« Ces patients ont besoin de soins intensifs nécéssitant des équipements comme des appareils d’assistance reespiratoire qui manquent dans de nombreux pays africains, et c’est une source de préoccupation », a-t-il dit.

Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a appelé les responsables africains à « prendre des mesures drastiques de prévention et de contrôle », car l’Afrique est particulièrement vulnérable « en raison de ses systèmes de santé relativement précaires ».

Le défi pour les pays africains est aussi de développer les capacités à procéder à des tests de dépistage.

En trois semaines, le nombre de pays africains capables d’effectuer des tests pour détecter le coronavirus est passé de deux à 26, a indiqué Mme Moeti.

Plusieurs compagnies aériennes africaines dont Kenya Airways ont suspendu leurs vols à destination de la Chine, mais la première compagnie du continent, Ethiopian Airlines a maintenu les siens.

Liu Yuxi, ambassadeur de Chine auprès de l’UA, a appelé les responsables africains à alléger les restrictions sur les voyages.

« La panique excessive pourrait en réalité accroitre la maladie », a-t-il affirmé.

« N’extradez pas Assange »: les soutiens de Julian Assange manifestent à Londres

« Libérez Assange »: plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Londres contre l’extradition qui menace de fondateur de Wikileaks, deux jours avant le début de l’examen par la justice britannique de la demande des Etats-Unis, qui veulent le juger pour espionnage.

Brandissant banderoles et pancartes « n’extradez pas Assange », « le journalisme n’est pas un crime », la foule s’est rassemblée aux abords de l’ambassade d’Australie, le pays de Julian Assange, avant de défiler dans les rues de Londres.

« Boris Johnson honte à toi », ont scandé les manifestants en passant devant Downing street, la résidence du Premier ministre britannique.

Parmi ses soutiens présents samedi, l’ancien Premier ministre grec Yanis Varouflakis, le Pink Floyd Roger Waters ou encore la créatrice de mode Vivienne Westwood.

« Je ne comprends pas vraiment pourquoi Julian est en détention », a déclaré le père d’Assange, John Shipton, dénonçant une « détention arbitraire ».

Agé de 48 ans, Julian Assange est détenu dans la prison de haute-sécurité de Belmarsh, au sud de Londres, depuis son arrestation en avril 2019 à l’ambassade d’Equateur où il avait trouvé refuge sept ans plus tôt.

Poursuivi pour espionnage aux Etats-Unis, qui réclament son extradition, il risque jusqu’à 175 ans de prison.

Les autorités américaines lui reprochent d’avoir mis en danger certaines de leurs sources au moment de la publication en 2010 de 250.000 câbles diplomatiques et d’environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.

Présent samedi à Londres, le rédacteur en chef de Wikileaks Kristinn Hrafnsson, a appelé « tout le monde à se battre pour Assange », dénonçant « la force sombre » qui s’abat sur ceux qui veulent « la transparence et la vérité ».

Le fondateur de Wikileaks a notamment reçu récemment le soutien de Reporters sans frontières (RSF), qui a lancé une pétition qui a atteint samedi après-midi près de 40.000 signatures.

Un tribunal égyptien acquitte deux fils de l’ex-président Hosni Moubarak

Un tribunal égyptien a acquitté samedi deux fils de l’ancien président Hosni Moubarak, renversé en 2011 par une révolte populaire, et six autres personnes poursuivies dans une affaire de « manipulation boursière », a indiqué à l’AFP un responsable judiciaire.

Acquittés par le tribunal pénal du Caire, Alaa et Gamal Moubarak avaient été arrêtés en septembre 2018 dans le cadre de cette affaire de manipulation boursière présumée et libérés sous caution au bout de quelques jours.

Après la chute de Hosni Moubarak à la faveur du Printemps arabe, plusieurs procédures judiciaires ont été déclenchées contre l’ex-chef de l’Etat, resté 30 ans au pouvoir (1981-2011), et ses proches.

« L’affaire de manipulation boursière » remonte à 2012, quand le procureur général avait déféré tous les suspects devant la cour pénale « pour obtention illégale de plus de deux millions de livres égyptiennes (118,5 millions d’euros) ».

Le procureur avait accusé Alaa et Gamal Moubarak et leurs coaccusés de « tirer profit de gains financiers illégaux » obtenus par la vente d’une banque, sans les déclarer en Bourse comme les y obligeait la loi.

Arrêtés en 2011 dans le cadre de différentes affaires, Alaa et Gamal Moubarak ont été placés en détention provisoire à plusieurs reprises, avant de bénéficier de remises en liberté.

Avec leur père, ils avaient été condamnés en mai 2015 à trois ans de prison pour avoir détourné plus de 10 millions d’euros de fonds publics alloués à l’entretien des palais présidentiels. Leurs périodes de détention provisoire avaient couvert cette peine.

Samedi, le verdict de la cour a mis un terme aux poursuites judiciaires entamées depuis 2011 contre la famille de l’ex-président.

Corée du Sud: forte augmentation des cas de coronavirus, dont un employé du géant Samsung

La Corée du Sud a enregistré samedi une forte hausse du nombre de personnes contaminées par le coronavirus, avec 229 nouveaux cas, y compris un employé d’une usine Samsung dont l’activité a été suspendue, une situation jugée « grave » par le Premier ministre.

Avec un total de 433 cas rapportés par les autorités, la Corée du Sud compte le deuxième plus grand nombre de malades sur son sol, après la Chine, d’où l’épidémie est partie – exception faite du foyer d’infection du paquebot Diamond Princess au Japon.

L’épidémie de Covid-19 est entrée dans une « phase grave et le gouvernement fait tout pour prévenir la propagation », a déclaré le Premier ministre Chung Sye-kyun dans une allocution samedi soir.

Il a appelé les Sud-Coréens à éviter tout rassemblement important, y compris les offices religieux. M. Chung a également menacé de lourdes sanctions quiconque stockerait des masques de protection ou participerait à des manifestations, désormais interdites.

Une deuxième personne a succombé à la maladie, a indiqué le Centre coréen de contrôle et de prévention des maladies (KCDC), après un précédent décès le 19 février.

Parmi les nouveaux malades figure un employé d’une usine Samsung Electronics à Gumi, à 200 kilomètres au sud-est de Séoul, ce qui a amené le géant technologique à annoncer une suspension des activités sur ce site jusqu’à lundi.

– Culte chrétien –

L’un des deux principaux foyers de contamination du pays reste l’hôpital de Cheongdo (sud): 95 des derniers cas rapportés sont « liés », selon le KCDC, à des patients ou du personnel de cet hôpital, où les deux personnes décédées avaient été admises.

« La plupart des patients de cet hôpital qui ont été diagnostiqués sont ceux qui y avaient été admis pour des troubles mentaux », a dit le vice-ministre de la Santé, Kim Gang-lip.

L’autre foyer est l’Eglise de Shincheonji de Jésus, une secte chrétienne de la ville de Daegu, non loin de Cheongdo, dont plus de 200 membres ont été contaminés.

La première est une femme de 61 ans, qui ignorait avoir contracté la pneumonie virale et aurait transmis le virus, notamment en assistant à des offices religieux à Daegu.

Cheongdo est le lieu de naissance de Lee Man-hee, le fondateur de cette secte. Il y a trois semaines, les funérailles du frère de M. Lee se sont tenues durant trois jours dans une salle appartenant à cet hôpital.

Le président sud-coréen Moon Jae-in a demandé vendredi une « enquête approfondie » sur chacune des personnes ayant assisté à ces obsèques et aux offices religieux de Shincheonji.

L’Eglise Shincheonji a présenté ses excuses et a suspendu ses rites et rassemblements dans tout le pays.

Mais son dirigeant a affirmé à ses fidèles que l’épidémie avait été « provoquée par le Diable », la comparant au châtiment biblique de Job, a rapporté l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Le maire de Daegu, la quatrième ville de Corée du Sud (2,5 millions d’habitants), a appelé les habitants à rester confinés chez eux.

Quelque 9.300 membres de l’Eglise de Shincheonji de Daegu ont été placés en quarantaine dans des installations spécifiques ou incités à rester chez eux, a également annoncé le KCDC.

Parmi eux, 1.261, contre 544 lors d’un bilan précédent, ont dit avoir des symptômes de la maladie, ont précisé des responsables médicaux.

Daegu et Cheongdo sont devenues vendredi des « zones à gestion spéciale », selon le gouvernement sud-coréen.

De son côté, le commandement de la garnison de l’armée américaine installée dans la ville – qui représente un total d’environ 10.000 personnes – a restreint ses accès.

Coronavirus: deuxième mort d’un Européen, l’inquiétude monte hors de Chine

L’Italie a annoncé samedi un deuxième décès dû au coronavirus, la seconde victime européenne au moment où le nombre de contaminations bondit hors de Chine, notamment en Corée où la situation est « grave » selon le Premier ministre.

Alors que la maladie a déjà touché quelque 77.000 personnes dans le monde, l’Italie est le premier pays européen à enregistrer des cas mortels parmi ses ressortissants: une femme de 75 ans, en Lombardie, après un maçon retraité de 78 ans qui résidait dans la région voisine de Vénétie.

Au total, une quarantaine de cas ont été répertoriés sur le sol italien, dont au moins 32 en Lombardie autour d’un foyer identifié à Codogno, à 60 km de Milan, poussant les autorités iatliennes à prendre des mesures de semi-confinement pour une semaine dans une dizaine de villes du nord.

La première personne morte en Europe après avoir été infectée par le Covid-19, apparu en décembre à Wuhan (centre de la Chine), était un touriste chinois originaire de la province du Hubei, dont Wuhan est le chef-lieu. Cet homme de 80 ans était décédé à Paris le 14 février.

En dehors de la Chine continentale (sans Hong Kong et Macao), plus de 1.300 contaminations ont jusqu’à présent été recensées — principalement en Corée du Sud et sur le navire de croisière Diamond Princess au Japon.

– Fermeture d’une usine Samsung –

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’inquiète, elle, de la difficulté à enrayer la propagation du virus.

« Nous sommes encore dans une phase où il est possible de contenir l’épidémie », a relevé le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus vendredi à Genève. Mais la « fenêtre de tir se rétrécit », a-t-il averti, déplorant le manque de soutien financier international.

Samedi, il a averti que les systèmes sanitaires africains étaient notamment mal équipés pour répondre à l’épidémie, appelant les États membres de l’Union africaine « à se rassembler pour attaquer plus agressivement » le Covid-19.

Les foyers du nouveau coronavirus ont continué d’essaimer, avec samedi un mort supplémentaire recensé en Iran où écoles, universités et centres éducatifs vont être fermés dans les villes de Qom et Arak (centre). Le bilan total y est désormais de cinq morts, soit le plus élevé hors Extrême-Orient.

En Corée du Sud, un deuxième décès a été annoncé samedi et le nombre d’infections a fortement augmenté avec 229 nouveaux cas, sur un total de 433 cas rapportés, selon les autorités sanitaires sud-coréennes.

L’épidémie est entrée dans une « phase grave et le gouvernement fait tout pour prévenir la propagation », a déclaré le Premier ministre Chung Sye-kyun dans une allocution samedi soir.

L’un des deux principaux foyers d’infection du pays est l’hôpital de Cheongdo: 95 des derniers cas sont « liés » à des patients ou du personnel de cet hôpital, où les deux personnes décédées avaient séjourné.

La plupart des patients diagnostiqués avaient été admis dans cet hôpital pour des troubles mentaux.

L’autre foyer est l’Eglise de Shincheonji de Jésus, une secte chrétienne de la ville de Daegu, non loin de Cheongdo. Au total, plus de 200 membres de cette secte chrétienne ont été contaminées.

Par ailleurs, un employé d’une usine Samsung Electronics à Gumi, à 200 kilomètres de Séoul, a été infecté, amenant le géant technologique à annoncer une suspension des activités sur ce site jusqu’à lundi.

– Bénévoles des JO d’été –

Au Japon, une centaine de croisiéristes qui étaient en contact étroit avec des personnes infectées présentes sur le Diamond Princess ont commencé samedi à débarquer du paquebot, placé en quarantaine dans le port japonais de Yokohama, ont indiqué des médias locaux.

Les interrogations persistent cependant sur les méthodes des autorités sanitaires japonaises, qui ont autorisé cette semaine quelque 970 personnes à débarquer du navire après des tests apparemment négatifs au coronavirus.

Or parmi ces personnes lâchées dans la nature, deux Australiens et une Israélienne ont été déclarés porteurs du virus à leur retour dans leur pays.

Passagers et membres d’équipage du bateau de croisière continuaient samedi à être rapatriés dans leurs pays: 32 au Royaume-Uni, six en Roumanie et deux en Grèce.

Le Diamond Princess reste le plus important foyer de contagion hors de Chine. Sur 3.711 personnes se trouvant initialement à bord, plus de 630 ont contracté le coronavirus.

Toujours au Japon, le comité d’organisation des Jeux Olympiques 2020 de Tokyo a annoncé samedi qu’il allait retarder la formation des bénévoles qui encadreront l’événement, par mesure de précaution, tout en assurant que les JO (prévus du 24 juillet au 9 août) ne sont pas remis en cause.

– Ralentissement en Chine –

En Chine continentale en revanche, pays de très loin le plus touché par la pneumonie virale, l’heure semble au ralentissement. Les autorités sanitaires ont annoncé samedi 109 nouveaux décès, contre 118 la veille, pour un total national de 2.345.

Le chiffre quotidien des nouveaux cas de contamination au coronavirus est en plus forte baisse encore, avec quelque 400 nouveaux cas contre près de 900 vendredi. Le nombre de contaminations dépasse désormais les 76.000.

Dans une lettre de remerciements à la fondation Bill et Melinda Gates pour son soutien financier contre l’épidémie, le président chinois Xi Jinping a souligné que son pays se trouve désormais à « un moment critique », a rapporté samedi l’agence Chine nouvelle.

La Chine a minimisé jusqu’à présent l’impact à long terme de l’épidémie sur son économie, paralysée par les placements en quarantaine, les routes bloquées et le manque de main-d’oeuvre.

Une réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays du G20 tenaient samedi une réunion à Ryad consacrée principalement aux retombées de l’épidémie sur l’économie mondiale.

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Massacre au Cameroun: Macron dénonce « des violations des droits de l’Homme »

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé samedi « des violations des droits de l’Homme intolérables » au Cameroun, après la mort la semaine dernière de 23 personnes dont une majorité d’enfants au cours d’une opération militaire.

« Je vais appeler la semaine prochaine le président (du Cameroun) Paul Biya et on mettra le maximum de pression pour que la situation cesse. Il y a des violations des droits de l’Homme au Cameroun qui sont intolérables, je fais le maximum », a expliqué le chef de l’État français en marge d’une visite au Salon de l’agriculture à Paris, alors qu’il était interpellé sur cette question par un passant.

Le 14 février peu avant l’aube, des hommes armés – 40 à 50 portant tous des uniformes de l’armée et certains masqués, selon des témoignages recueillis par des travailleurs humanitaires contactés par l’AFP – ont attaqué le quartier de Ngarbuh, dans le village de Ntumbo, puis ont tué par balle et brûlé des habitants.

Selon l’ONU qui a demandé une enquête indépendante et impartiale, 15 enfants dont neuf sont âgés de moins de cinq ans, font partie des 23 victimes, dans la partie anglophone du pays.

« La France a un rôle compliqué en Afrique, quand la France dit: +tel dirigeant n’a pas été démocratiquement élu+, les Africains nous disent +de quoi vous mêlez-vous?+… Moi, je mets la pression sur chacun; je travaille avec l’Union africaine pour mettre la pression », a ajouté Emmanuel Macron, en faisant valoir que « ce n’est pas la France qui peut faire la démocratie au Cameroun, ce sont les Camerounais ».

Mardi, la France, allié traditionnel du Cameroun, avait déjà condamné des « violences » et demandé que les « responsables répondent de leurs actes ».

L’armée camerounaise qui évoque « cinq victimes » a assuré lundi que le drame était le résultat d’un « malheureux accident », après l’explosion de plusieurs contenants de carburant au cours d’échanges de tirs entre forces de sécurité et rebelles sécessionnistes.

Depuis 2017, le conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise a déjà fait plus de 3.000 morts et 700.000 déplacés.

L’armée camerounaise comme les séparatistes armés sont accusés par des ONG internationales de défense des droits humains d’exactions contre des civils dans ces deux régions.