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Burkina : 35 morts dans l’explosion d’une bombe artisanale

Au Burkina, l’explosion d’une bombe artisanale tue 35 civiles dans le nord du pays.Au lendemain de l’adresse à la nation du président de la transition du Burkina Faso Paul Henri Damiba, le Burkina Faso enregistre une nouvelle attaque meurtrière.

Cet Etat du Sahel en proie au jihadisme a enregistré un nouvel incident sécuritaire. Lundi 5 septembre, un convoi escorté par des militaires, en provenance de la ville de Djibo pour Ouagadougou a heurté un engin explosif improvisé (EEI).

Selon le gouverneur de la région du Sahel, le lieutenant-Colonel Rodolpho Sorgho, « le bilan provisoire à la date du 5 septembre à 17 heures fait état de 35 morts et 37 blessés, tous civils ».

Le nombre élevé de victimes civiles est dû au fait que le convoi était essentiellement composé de camions et de véhicules de transports en commun, seul moyen pour les populations de plusieurs localités du nord du Burkina Faso de sortir de blocus décidés par des groupes jihadistes, face à un Etat impuissant.

Lors d’un discours à la nation prononcé en avril, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba qui a renversé Roch Marc Kaboré quatre mois plus tôt, avait promis de renverser la tendance. Faisant bilan d’étape de l’opération reconquête du pays, le président de la transition burkinabè a noté une remobilisation de « nos forces », mettant en déroute « nos ennemis ». « L’intensification des actions offensives conduites souvent en coordination avec les VDP, ont visé surtout à désorganiser le dispositif ennemi. Sur le plan purement opérationnel, cet objectif-là est atteint », estime-t-il.

Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à une insurrection jihadiste qui a fait plusieurs milliers de morts et des millions de déplacés.

« L’initiative de tendre la main à nos frères est très prometteuse » (Damiba)

Le président de la transition burkinabè a fait face à ses compatriotes dimanche 4 septembre pour un bilan d’étape de sa gouvernance depuis sa prise de pouvoir par un coup d’Etat en janvier contre Roch Marc Christian Kaboré.Le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba n’est pas passé par quatre chemins pour identifier les causes de l’insécurité qui s’est installée sur une bonne partie du territoire du Burkina Faso depuis près d’une décennie.

« Le mal qui nous ronge, est la résultante de plusieurs années de compromission politique, de contradictions sociales et d’amalgames de tous gens, qui ont fini par porter un coup fatal à l’équilibre délicat, que nos devanciers avaient réussi à trouver, pour permettre aux différentes communautés de vivre ensemble malgré leurs différence », diagnostique-t-il dans un discours prononcé depuis la ville de Dori, localité du nord-est touchée par la violence jihadiste.

Selon le chef de l’Etat burkinabè, la faillite est collective. « À commencer par nous, force de défense et de sécurité, chargée de défendre notre territoire et de protéger nos populations », admet-il, relevant que « les divisions internes nous ont fragilisées, au point de remettre en cause les valeurs qui faisaient la renommée du soldat burkinabé ».

Pour le président de la transition, « cela se ressent très logiquement sur notre engagement et notre manière de mener la guerre contre le terrorisme ». Il reconnaît que « certaines actions des nôtres ont malheureusement plus contribué à attiser le feu, plutôt qu’à l’éteindre ».

S’exprimant à son peuple, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba s’adresse aussi aux Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP), les supplétifs de l’armée dans la lutte contre les groupes jihadistes, « qui, malgré leur bravoure, ont parfois été utilisés ou manipulés à des fins de vengeance au niveau communautaire ».

Après ce diagnostic, le président Damiba salue le travail de l’armée burkinabè. « Durant ces 5 mois, nos forces se sont remobilisées ». « L’intensification des actions offensives, conduites souvent en coordination avec les VDP, ont visé surtout à désorganiser le dispositif ennemi. Sur le plan purement opérationnel, cet objectif-là est atteint », estime-t-il.

À l’en croire, ce succès est dû en partie à « l’acquisition de nouveaux équipements et le renforcement de nos capacités techniques » qui permettent à l’armée « de délivrer des feux avec une précision et un effet de surprise que nous n’avions pas auparavant ».

Selon le chef de l’Etat, ces opérations militaires ne sont pas en contradiction avec le dialogue avec les groupes jihadistes. « Au regard des résultats auxquels nous sommes déjà parvenus, il s’avère que cette initiative de tendre la main à nos frères est très prometteuse », ajoute le chef de l’Etat burkinabé.

Dans cette dynamique, il invite les « combattants des groupes armés, qui par méfiance, hésitent encore à déposer les armes, à faire confiance à l’Etat et à suivre l’exemple de leurs camarades d’hier qui ont eu le courage de franchir le pas ».

Pour terminer, le chef de l’Etat burkinabé qui prend date à nouveau avec la population « en début d’année 2023 pour un nouveau bilan de la reconquête de notre pays ».

Paul-Henri Sandaogo Damiba attendu à Abidjan lundi

Le président du Burkina Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, effectue une « visite d’amitié et de travail », en Côte d’Ivoire, le 5 septembre 2022.Son vol est prévu atterrir à 11 h (GMT, heure locale) à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, où il devrait être accueilli au pavillon présidentiel par le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné et des membres du gouvernement.

Selon une note du protocole d’Etat consultée par APA, il sera reçu à midi au palais de la présidence de la République par Alassane Ouattara. Les deux chefs d’Etat auront notamment un tête-à-tête au « Petit palais ».

Cette visite, à Abidjan, de Paul-Henri Damiba, nouvel homme fort du Burkina Faso, intervient près de deux mois après le retour au pays de l’ex-président Blaise Compaoré (en exil en Côte d’Ivoire depuis octobre 2014) pour discuter avec la junte militaire dans le cadre des efforts de réconciliation nationale.

Au cours de leurs échanges, les deux chefs d’Etat évoqueront inéluctablement les questions relatives à la paix et à la sécurité dans la sous-région et au Burkina Faso. Ce pays voisin à la Côte d’Ivoire est fortement en proie au terrorisme.

Sahel : une otage américaine libérée par les forces spéciales US

Les forces spéciales américaines ont libéré une religieuse de 83 ans enlevée début avril au Burkina Faso.La sœur Suellen Theresa Tennyson est libre. Enlevée le 4 avril à Yalgho, dans le Centre nord du Burkina Faso, la religieuse américaine de la congrégation des Marianites de Saint-Croix a été libérée lors d’une opération des forces spéciales, a révélé mercredi 31 août le chef d’Etat-major général des armées armées des États-Unis, le Général Mark Milley à l’occasion d’une cérémonie marquant le transfert du commandement du SOCOM (Commandement des Opérations spéciales des Etats-Unis) du Général Richard Clarke au Général Bryan Fenton.

Selon un responsable du Département d’Etat américain cité par Info Chrétienne, la libération de la nonne de 83 ans s’est déroulée au Niger, sans autres détails.

« C’est avec grande joie et reconnaissance à Dieu que nous portons à la connaissance de tous que la sœur Suellen Tennyson, la religieuse enlevée à Yalgo dans la nuit du 4 au mardi 5 avril, a été libérée par ses ravisseurs », s’est réjoui, de son coté, dans un communiqué du 30 août, Monseigneur Théophile Naré, évêque de Kaya, ville située à 112 kilomètres, au sud-ouest de Yalgho.

« Complètement épuisée », d’après la sœur Ann Lacour, présidente de la Congrégation des Marianites, la religieuse octogénaire qui se trouverait actuellement à Niamey, est attendue prochainement aux Etats-Unis. « Elle est en sécurité », a-t-elle assuré dans un entretien avec Clarion Herald, média officiel de l’archidiocèse de la Nouvelle Orléans.

Après une carrière dans l’enseignement aux Etats-Unis, Suellen Theresa Tennyson s’est établie au Burkina Faso en 2014. En raison de l’insécurité qui s’est installée dans le nord du pays depuis cette année et qui est le fait d’insurgés appartenant à des groupes jihadistes, la sœur de la congrégation des Marianites avait été invitée à quitter la zone, en vain.

Lors de son enlèvement survenu dans la nuit du 4 au 5 avril, des témoignages indiquent que ses ravisseurs ne lui ont pas laissé le temps de prendre ses lunettes, ses médicaments, ses chaussures et son téléphone.

Le Japon et la Bad appuient le secteur privé africain

Le Japon et la Banque africaine de développement (BAD) s’engagent à consacrer jusqu’à cinq milliards $, soit 3274 milliards Fcfa, au profit du secteur privé africain.L’annonce a été faite lors de la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 8), qui s’est tenue les 27 et 28 août 2022 à Tunis, la capitale tunisienne. Elle intervient dans le cadre d’une coopération financière. L’aide s’étend sur la période la période 2023-2025.

Le financement se compose de 4 milliards de dollars au titre du guichet existant et d’un montant supplémentaire pouvant atteindre 1 milliard de dollars au titre d’un nouveau guichet spécial que le Japon mettra en place, indique une note de la Bad.

Dans le cadre de ce guichet spécial, le Japon accordera des financements aux pays qui font des progrès en matière de transparence et de viabilité de la dette et d’autres réformes, améliorant ainsi de manière régulière et significative la situation de leur dette.

Pour assurer sur le continent la sécurité alimentaire, le Japon et la BAD soutiendront l’agriculture et la nutrition, des domaines prioritaires de l’Initiative d’assistance renforcée au secteur privé en Afrique (EPSA 5) qui couvrira quatre domaines prioritaires : électricité, connectivité, santé, agriculture et nutrition pour répondre aux principaux défis de l’Afrique.

Lors de la cérémonie de lancement de l’EPSA 5, Masato Kanda, vice-ministre japonais des Finances pour les affaires internationales, a engagé son pays à soutenir les Etats africains tout en respectant leurs propres initiatives.

Akihiko Tanaka, président de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), a déclaré de son côté que « face à la grave situation causée par de multiples crises, le renforcement de la résilience et la promotion de la sécurité humaine sont des éléments stratégiques de l’appui japonais à l’Afrique ».

« L’EPSA est un volet essentiel de notre partenariat avec la Banque africaine de développement pour relever les défis sociaux et économiques auxquels le continent est confronté. La JICA s’engage à travailler avec l’EPSA pour créer un avenir brillant et prospère », a-t-il ajouté.

Le président de la Bad, Akinwumi Adesina, a expliqué que « l’EPSA 5 est le type de coopération dont l’Afrique et le monde ont besoin. Les impacts croissants du changement climatique, la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine signifient que nous devons faire encore plus que ce que nous avons fait précédemment, pour mobiliser le secteur privé et créer des opportunités d’emplois en Afrique ».

Cette « nouvelle initiative » vise des millions d’Africains, a-t-il fait savoir. Pour cette coopération financière, le Japon et la BAD uniront leurs forces pour soutenir les pays qui font face à d’énormes défis, notamment en matière de sécurité alimentaire, de changement climatique, de santé et de dette.

Le Japon avait annoncé le lancement de l’EPSA lors du sommet du G8 à Gleneagles en 2005. Depuis la TICAD 6 en 2016, Tokyo met à jour l’EPSA lors de la TICAD. Actuellement, le Japon apporte son soutien par le biais de l’EPSA4 (3,5 milliards de dollars USD de 2020 à 2022), qui a été lancé à la TICAD7, en 2019.

« Le drone civil peut être une arme psychologique pour les jihadistes » (expert)

Olivier Fourt, journaliste spécialisé en défense, évalue pour APA les menaces liées à l’utilisation du drone par les groupes armés non étatiques pour mener des attaques.Qu’est-ce qui explique l’engouement des groupes armés non étatiques pour les drones ?

La menace des drones « grand public » provenant du secteur civil est identifiée depuis près d’une dizaine d’années en Europe. Comme on l’a vu en Syrie ou en Irak, ces drones, dont les plus courants sont les DJI d’origine chinoise, sont très accessibles, car en vente libre sur Internet, via des sites en ligne comme Amazon. Pour quelques centaines de dollars, vous pouvez acheter une petite machine fiable et facile à utiliser. Les prix augmentent ensuite en fonction de la charge utile que vous souhaitez monter. 

La prise en main est aisée. De très nombreux tutoriels sur Internet permettent de se perfectionner, tant dans le pilotage que sur les aspects techniques. Les modifications aussi sont assez aisées, et l’usage de ces machines de loisir peut effectivement être détourné pour en faire un drone d’attaque capable de larguer à la verticale une petite charge. Au début, il s’agissait souvent de grenades de 40mm sur lesquelles avait été monté un petit empennage en matière plastique afin de stabiliser la chute du projectile et donc gagner en précision. 

Cela dit,  dans certains pays, il sera plus facile de trouver des explosifs que d’acheter un drone sur Internet, et se le faire livrer. La question de l’accès aux systèmes est importante, surtout pour les modules les plus pointus. Le fait que ces drones viennent de la gamme civile « grand public» permet toutefois  de « brouiller les cartes ». Il n’est pas interdit de posséder un drone en Europe et de l’employer dans certaines conditions. On peut donc  imaginer un transfert de ces outils à travers le Sahel par exemple, des zones ou leurs achats sont relativement aisés vers les zones de conflit plus isolées. Mais aussi des achats directs par des compagnies locales présentant à priori des garanties, en vue d’un détournement ultérieur. 

Les douanes et le renseignement ont un rôle important à jouer pour empêcher la prolifération de ces engins. En Europe, le drone civil n’est pas considéré comme une arme, même s’il peut en devenir une. Le drone peut-être aussi employé pour effectuer des vols de reconnaissances, ou à des fins de propagande. En réalité, c’est même son utilisation première aux mains d’un groupe armé. Il peut aussi être une arme« psychologique » avec des survols que l’on pourrait qualifier de harcèlement, destinés à fatiguer les sentinelles qui devront maintenir un niveau d’alerte élevé dans la durée.

Ces drones constituent-ils une menace pour les pays africains qui font face à une insurrection jihadiste ?

Oui ! Ils sont des outils de « techno-guérillas », c’est-à-dire l’utilisation de moyens techniquement assez évolués (mais à bas coût), en s’inscrivant dans un schéma insurrectionnel. Le problème, c’est que les groupes terroristes vont souvent plus vite que les Etats pour tirer profit des nouvelles technologies. Au Moyen Orient, l’utilisation des petits drones armés et/ou suicides par l’Etat islamique a révolutionné le combat en ville. Les miliciens jihadistes ont su l’intégrer dans la manœuvre d’infanterie et ces armes, alors  d’un type nouveau, étaient redoutées par le contre-terrorisme irakien. 

Ce n’est pas une « arme miracle », mais le mini-drone permet  beaucoup de choses s’il est bien employé. En Ukraine, des drones quadricoptères  de la gamme commerciale ont également refait leur apparition, pour aller voir de « l’autre côté » d’une ligne d’arbres ou derrière un immeuble. L’extraction de coordonnées GPS ou la désignation d’objectifs sont également possibles en fonction des optiques et capteurs emportés. Tout est question de prix, d’encombrement et de masse. 

La qualité des images diffusées et leur «distribution »  aux bons acteurs sur le terrain sans trop dégrader les données sont également très importantes pour une véritable utilisation sur un champ de bataille. Les Ukrainiens utilisent beaucoup de minidrones civils pour faire du « targeting » tactique, mais de jour essentiellement. Donc les drones civils aux mains d’un GAT constituent « un plus » pour ses mouvements, j’insiste là encore,  sur l’effet psychologique que pourrait  aussi avoir un « raid » de plusieurs drones (sans parler d’attaques en essaims) ou même de simples survols répétés si les Etats ne sont pas capables d’y mettre fin.

Quelle devrait être l’attitude des Etats pour minimiser ce risque ?

Les parades existent et sont connues. En Afrique, sur le papier, l’achat et l’usage de drones sont beaucoup plus encadrés qu’en Europe. Les législations en la matière sont assez restrictives, ce qui fait peser une contrainte importante sur les utilisateurs professionnels de drones civils dans les domaines de la santé, de l’agriculture, de la cartographie, de la photographie… 

Certaines zones, comme les sites militaires, sont interdits de survol, mais en principe cela s’applique à toutes formes d’aéronefs, drones y compris. Enfin, la lutte anti-drones s’organise, avec des moyens rudimentaires comme le guet à portée visuelle suivi de la destruction par armes à feu, ou des solutions plus sophistiquées permettant l’alerte (avec souvent des délais très brefs), le brouillage (occasionnel ou permanent) et/ou la neutralisation. 

Rappelons qu’il s’agit de drones civils qui ne sont pas « durcis » et dont les fréquences sont connues de tous. Mais même  sur un drone de loisir, certains modes de vols autonomes peuvent compliquer l’interception du mobile. Couper la liaison-sol peut s’avérer insuffisant. 

Il faut souligner à ce niveau, que si la destruction physique de la machine peut permettre de parer une attaque, l’exploitation des données ou des traces contenues dans le drone ainsi que son « tracking » du vol peuvent conduire à la récupération des précieux indices afin de remonter jusqu’aux utilisateurs. 

Toutefois, il s’agit là d’un travail qui s’apparente davantage à de la police scientifique qu’à de la défense aérienne.

Le Niger hôte de la réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou

L’évènement réunira des participants venus des neuf pays membres et plusieurs de leurs partenaires.Après plusieurs années d’attente, le Niger accueillera en décembre prochain, la 11e réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou (PO). Placée sous le thème « développement socio-économique et planification familiale », la rencontre de Niamey regroupera les acteurs de la planification familiale des neufs pays du PO. Ce mécanisme qui reconnait la nécessité d’investir dans la planification familiale, regroupe le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Togo.

« Le choix du Niger, pour ce grand rendez-vous n’est pas fortuit », annonce l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), qui précise que ce pays « a été en mesure de relever de nombreux défis afin de promouvoir l’accès des femmes et des familles aux produits et services de planification familiale ».

L’UCPO rappelle que le Niger a adopté, depuis 1985, une politique de planification familiale pour des raisons sanitaires, socio-économiques et démographiques. Cette politique vise « l’espacement volontaire des naissances en vue de réduire le taux de mortalité maternelle dû aux nombreuses grossesses rapprochées et celui de mortalité infantile dû au sevrage brutal ». 

La volonté politique s’est aussi traduite par la création de structures d’accueil, la formation d’agents de santé et la gratuité des prestations en planification familiale.

Le Partenariat de Ouagadougou a été lancé en février 2011, à Ouagadougou, au Burkina Faso. Il mise sur l’engagement des gouvernements, une meilleure coordination entre les bailleurs de fonds pour optimiser leurs soutiens aux pays, une accélération de la mise en œuvre des interventions à haut impact et également sur une collaboration et une coopération sur les plans national et régional pour remédier au taux élevé des besoins non satisfaits en matière de planification familiale.

L’Afrique dotée d’une stratégie pour la sécurité sanitaire

Le nouveau plan d’action vise à réduire les impacts sanitaires et socioéconomiques des urgences de santé publique.Conscients des effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19 sur des systèmes de santé fragiles, les ministres africains de la Santé ont adopté une nouvelle stratégie pour transformer la sécurité sanitaire et la riposte aux urgences dans la Région au cours des huit prochaines années.

La Stratégie régionale pour la sécurité sanitaire et les urgences 2022-2030, a été adoptée lors de la soixante-douzième session du Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tenue du 22 au 26 août 2022 à Lomé, au Togo. Elle a pour objectif de réduire les impacts sanitaires et socioéconomiques des urgences de santé publique.

« La Covid-19 rappelle à la Région africaine la nécessité d’accorder la priorité à la construction de systèmes de santé résilients capables de fournir des soins de santé de qualité tout en faisant face à des urgences de santé publique », a déclaré Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. 

Elle a souligné qu’il y a de plus en plus une prise de conscience de la montée de la menace que représentent les urgences sanitaires pour les économies du monde et les sociétés. « Ceci, a indiqué Dr Moeti, souligne la nécessité d’une approche +Une seule santé+ et d’investir dans la prévention et la préparation à ces urgences. En investissant maintenant, nous pouvons prévenir un effondrement économique et social dans le futur ».

L’OMS estime que jusqu’à quatre milliards de dollars américains, provenant de sources internationales et domestiques, sont nécessaires chaque année pour entièrement financer les principales capacités de sécurité sanitaire en Afrique et mieux se préparer à la prochaine pandémie. Ceci représente environ 3 dollars par personne et par an.

C’est pourquoi, la nouvelle stratégie inclut des mécanismes de renforcement des partenariats et de la collaboration multisectorielle, en s’assurant d’un investissement soutenu et prévisible et en réaffectant des ressources dédiées à l’éradication de la polio et de la Covid-19, afin de soutenir des investissements stratégiques dans les systèmes et les outils d’urgences de santé publique.

En adoptant cette stratégie, les pays africains ont convenu d’atteindre, d’ici à 2030, 12 objectifs qui renforceront leurs capacités à prévenir, à se préparer, à détecter et à répondre aux urgences sanitaires. Ainsi, 80 % des États africains doivent disposer d’un financement prévisible et durable de la sécurité sanitaire, 90 % doivent mobiliser une réponse efficace aux urgences de santé publique dans les 24 heures suivant leur détection et tous les pays doivent disposer de 80 % de districts sanitaires dotés de programmes fonctionnels de prestation de services et de programme d’amélioration de la qualité.

« Cette stratégie est le fruit de consultations approfondies avec les ministères africains de la santé et d’un éventail d’autres institutions, d’acteurs techniques et de partenaires partout sur le continent », a ajouté la patronne de l’OMS Afrique, Dr Matshidiso Moeti.

Lors des assises de Lomé, les ministres africains de la Santé se sont accordés à faire preuve de volonté politique et à fournir un leadership technique, à mobiliser des ressources domestiques et externes, à fournir les ressources humaines et logistiques adéquates pour mettre en œuvre la stratégie, ainsi qu’à renforcer le mécanisme de coordination « Une seule santé » et les capacités aux niveaux national et décentralisé.

Afrique : le drone civil, future arme des jihadistes ?

Sur le continent africain, le recours aux drones civils par les groupes djihadistes devient de plus en plus fréquent et inquiète les experts.C’est la plus grande perte subie par les Forces armées maliennes (Fama) depuis 2019. Dimanche 7 août, des jihadistes de l’État islamique au Sahel (EIS) ont attaqué la base de Tessit, dans le cercle d’Ansongo, à 1342 kilomètres à l’est de Bamako, faisant 42 morts parmi les soldats maliens, selon un bilan officiel qui revendique en même temps la neutralisation de 37 assaillants.

Le communiqué publie le 8 août par l’Etat-major général des armées décrit « une attaque complexe et coordonnée de groupes armés terroristes bénéficiant d’un appui drone et artillerie avec usage des explosifs et véhicule piégé ».

Le lendemain, 9 août, Fahad Ag Almahmoud, un influent membre du mouvement armé touareg pro-gouvernemental GATIA (groupe d’autodéfense Imghad et Alliés), confirme l’usage de drones par les jihadistes. « J’espère que les Fama savent que l’EIGS (ancien nom de l’EIS) a des drones. Je profite de l’occasion pour informer les Maliens de cela », a posté sur Twitter, l’activiste touareg.

L’usage de drones par les jihadistes n’est pourtant pas une nouveauté au Mali, même s’il ne s’agit en général que de la version commerciale de moins de 4 kilogrammes avec une autonomie très limitée, destinée initialement à un usage civil, et non d’appareils armés, plus sophistiqués et plus onéreux comme ceux utilisés par les armées régulières.

Véhicule sans pilote (UAV), le drone peut être contrôlé par un logiciel à distance ou d’auto-automatisation, selon un rapport sur le marché des drones en Afrique du Sud publié en 2019. Ce document consulté par APA explique que l’appareil « se compose d’une source d’alimentation, comme des batteries lithium-on ou de cellules solaires à des combustibles et hybride, des rotors, d’hélices, de caméras, un altimètre, des contrôleurs pour communiquer par onde et une carrosserie ».

Le drone est une invention militaire apparue au début du 20ᵉ siècle, précisément pendant la Première Guerre mondiale.

Le 2 juillet 1917, le Français Max Boucher réussit à faire décoller un avion de type Voisin 150 HP. L’aéronef sans pilote s’est envolé sur une distance de 500 m à une altitude de 50 m au-dessus du sol.

Naviguant sur le succès de cette nouvelle technologie, des entreprises ont investi le marché des drones commerciaux qui devrait passer de 14 milliards de dollars en 2018 à plus de 43 milliards de dollars en 2024, d’après le rapport sur le marché sud-africain des drones paru en 2019.

« Entre 60 et 100 bombardements aériens en Irak et en Syrie »

Mais, rapidement, ces appareils volants sont devenus des moyens permettant à des groupes armés non étatiques de s’exprimer autrement.

C’est « la technologie actuelle la plus prémonitoire qui permettra de futures attaques terroristes », estime le major Thomas G. Pledger dans une étude sur « Le rôle des drones dans les futures attaques terroristes » publiée en février 2021.

« Les drones ont la capacité de créer une impasse. Ce qui peut permettre aux terroristes de mener plusieurs attaques presque simultanément, amplifiant rapidement leur effet global », affirme le major Pledger, mentionnant qu’« entre 1994 et 2018, plus de 14 attentats ont été planifiés ou tentés » à l’aide de cette technologie.

« La menace des drones +grand public+ provenant du secteur civil est identifiée depuis près d’une dizaine d’années en Europe. Comme on l’a vu en Syrie ou en Irak, ces drones, dont les plus courants sont les DJI d’origine chinoise, sont très accessibles, car en vente libre sur Internet, via des sites en ligne comme Amazon. Pour quelques centaines de dollars, vous pouvez acheter une petite machine faible et facile à utiliser », assure Olivier Fourt, spécialiste des questions de défense à Rfi et actuellement correspondant en Afrique de l’Ouest pour l’Hebdomadaire spécialisé Air et Cosmos.

Le prix de la gamme de la plupart des drones commerciaux prêts à l’emploi capables de soulever une charge de la taille d’une arme se situerait entre 1000 et 2000 dollars.

Pour garder sa capitale en Irak, Mossoul, l’État islamique avait jeté son dévolu sur ces appareils contre les forces régulières irakiennes. Selon le directeur des initiatives stratégiques du Centre de lutte contre le terrorisme (CTC) de l’Académie militaire américaine de West Point, Don Rassler, l’organisation jihadiste menait, à l’époque où elle occupait une grande partie de l’Irak et de la Syrie, 60 et 100 bombardements aériens à l’aide de drones.

Damien Ferré, directeur de la société Jihad Analytics, spécialisée dans l’analyse du jihad mondial et cyber a, pour sa part, documenté 72 attaques menées par l’État islamique entre octobre 2015 et décembre 2017 dans ces deux pays.

Des documents trouvés à Mossoul, après la défaite de l’Etat islamique, par l’armée irakienne montrent d’ailleurs comment ce groupe a tenté de normaliser et d’institutionnaliser les données sur son programme de drone. « Une brigade subordonnée au comité de fabrication et de développement militaire du groupe avait produit un formulaire de quatre pages contenant la liste de contrôle des drones avant et après le vol et des zones pour enregistrer les commentaires après action et marquer quel type de mission avait été menée », révèle Don Rassler.

Le drone commercial pour des attaques terroristes en Afrique ?

L’organisation jihadiste a tenté d’expérimenter l’utilisation des drones en dehors de la zone syro-irakienne où elle a perdu du terrain, comme en témoigne la publication, en janvier 2016, d’une vidéo avec une vue aérienne d’une bataille à Benghazi, en Libye.

En Afrique sub-saharienne, dès 2018, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) lié à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) aurait fait recours au drone pour planifier une attaque contre le Super Camp de la Mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) à Tombouctou.

Une année plus tard, c’est au tour l’EIS de lui emboîter le pas. Une source sécuritaire soutient que l’ex-EIGS s’est servi des drones pour faire le repérage des camps de l’armée malienne d’Indélimane et des postes avancés d’Inatès et Chinaghodar au Niger en 2019. C’était la période synonyme de la montée en puissance de ce groupe dans la région des trois frontières où se rencontrent le Mali, le Burkina Faso et le Niger, plus connue sous le nom de Liptako-Gourma. Le drone qui aurait servi à collecter des informations sur les camps militaires de ces pays aurait été récupéré par les soldats français de l’Opération Barkhane lors d’une opération menée en 2020 et ayant conduit à l’élimination de l’opérateur.

Mais les militaires français qui viennent de se retirer définitivement du Mali, suite à une longue crise avec les officiers ayant pris le pouvoir à Bamako en 2020, n’ont pas réussi à mettre un terme au recours à ce moyen technique d’espionnage par l’EIS. En avril 2021, des jihadistes appartenant à la même entité sont montrés dans une vidéo non datée en train de manipuler un drone Phantom 3 pro quadricoptère, de fabrication chinoise.

L’Afrique de l’Est et australe ne sont pas en reste. En mai 2020, le ministre mozambicain de l’Intérieur affirmait que les jihadistes d’« Ansar al sunna » communément appelés « al Shabab », affiliés à l’Etat islamique, utilisaient déjà des drones pour « identifier leurs cibles ».

Une étude du journal de la sécurité stratégique titrée « une menace volante à venir au Sahel et en Afrique de l’Est » soutient que la province de l’État islamique en Afrique de l’Ouest a reçu des conseils du noyau de l’EI central sur l’utilisation des drones. Mais à l’heure actuelle, les jihadistes nigérians n’ont pas encore conduit d’attaques avec cet outil. Ils se contentent de l’employer à des fins de propagande, comme l’illustre une vidéo de 27 minutes intitulée « la Génération autonome », diffusée le 18 janvier 2022 avec des prises de vue de drone.

« En réalité, c’est même son utilisation première aux mains d’un groupe armé », assure Olivier Fourt. Pour le spécialiste, le drone « peut aussi être une arme psychologique avec des survols que l’on pourrait qualifier de harcèlement destiné à fatiguer les sentinelles qui devront maintenir un niveau d’alerte élevée dans la durée ».

Le 21 août dernier à Tombouctou, au Mali, un drone a été observé en train de survoler le camp de la Minusma, activant la force de réaction rapide.

« Quand l’opportunité se présentera, l’État islamique utilisera de manière ponctuelle ce type d’arme pour mener certaines de ces attaques », prévient Damien Ferré.

Une source sécuritaire contactée par APA, pense cependant « que tant que l’EI aura assez de combattants, ils n’utiliseront pas cette technique, car ils n’auront pas la même rapidité d’exécution qu’avec les fantassins ».

Les Etats africains en alerte maximale

Selon la même source, ce genre d’appareil est « facile à trouver sur les marchés locaux, que ce soit à Gao, Niamey et autres grandes villes du Niger, du Mali et du Nigeria. Les jihadistes ont accès à ces marchés à travers des intermédiaires ou fournisseurs pour qui ils doublent toujours les prix, par exemple si la marchandise coûte 500.000 francs CFA (près de 600 dollars), ils peuvent l’acheter à 1 million francs CFA (1500 dollars) car ils ont du cash, beaucoup de cash ».

En Afrique, l’achat et l’usage des drones sont pourtant théoriquement « beaucoup plus encadrés qu’en Europe », rappelle Olivier Fourt.

Dans un pays comme le Sénégal, jusqu’ici un des rares en Afrique de l’Ouest à rester épargné par les attaques jihadistes, les autorités ont mis en place des garde-fous pour parer à toute éventualité. « L’importation et l’utilisation des drones sont principalement régies par l’annexe 5 du règlement aéronautique du Sénégal numéro 6 relatif au système d’aéronefs téléportés (…) Les personnes physiques sont éligibles à l’obtention d’une autorisation d’exploiter un drone. Les personnes morales régulièrement établies au Sénégal et celles ne résidant pas au Sénégal, dotées d’un contrat légal de prestation de service, sont également éligibles à la détention et à l’utilisation d’un tel aéronef à des fins professionnelles ou commerciales. Elles doivent être identifiées par l’Autorité qui leur délivre un numéro d’identification », explique Amadou Tidiane Cissé, Inspecteur principal des Douanes et auteur de l’ouvrage « Terrorisme, la fin des frontières », paru aux Éditions Harmattan 2021.

Selon l’officier sénégalais, « la douane veille à l’application stricte des dispositions de la réglementation au niveau du cordon douanier », rappelant que des sanctions administratives, pécuniaires et des poursuites pénales sont prévues à l’encontre des personnes qui utilisent les drones sans les titres exigibles.

Lutte contre le jihadisme : le Burkina et le Niger font bloc

Les ministres de la Défense des deux pays ainsi que leurs proches collaborateurs ont récemment eu une séance de travail à Ouagadougou, la capitale burkinabè.Lundi dernier, Alkassoum Indattou, le ministre nigérien de la Défense s’est rendu au Burkina pour y rencontrer notamment son homologue, le Général Barthélémy Simporé. Une visite placée sous le sceau de la lutte contre le terrorisme au Sahel.

« Nous avons fait le tour de la situation sécuritaire dans nos deux pays (et analysé) les conditions dans lesquelles nos différentes forces sont en train de travailler », a indiqué Alkassoum Indattou. L’objectif, a expliqué le ministre de la Défense du Niger, était d’imaginer « ensemble les solutions qui pourraient nous permettre de reprendre le contrôle de la situation et de sécuriser nos populations ».

Par conséquent, le Burkina et le Niger, « au-delà des opérations ponctuelles, envisagent de mener (conjointement) des opérations régulières et permanentes sur le terrain pour permettre à nos forces armées d’occuper et de prendre le contrôle du terrain pour qu’on ne puisse pas laisser un seul centimètre aux terroristes », a déclaré M. Indattou.

Suite à leur séance de travail, les deux ministres de la Défense ont été reçus en audience par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le président de transition du Burkina Faso, pour faire le point.

« Il nous a encouragés par rapport à ce travail et nous a apporté tout son soutien, comme le président du Niger l’a fait, pour aboutir à des résultats palpables », a soutenu Alkassoum Indattou. Le Burkina et le Niger sont tombés d’accord sur la nécessité d’agir ensemble à travers le renforcement de leur coopération dans le domaine de la défense. Un accord de coopération militaire va ainsi permettre de multiplier les opérations conjointes sur le terrain.

Les deux pays souhaitent enfin revoir leur coopération avec le Mali pour une meilleure synergie d’actions, mais aussi travailler avec le Bénin pour plus de résultats probants au niveau des frontières.

Signature d’un accord militaire entre le Burkina Faso et le Niger

Le Président du Burkina Faso, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a reçu en audience, lundi après-midi, les ministres en charge de la défense du Niger, Alkassoum Indattou et du Burkina Faso, le général Barthélémy Simporé.

 

Le Burkina Faso et le Niger ont conclu, lundi 22 août 2022, un accord de coopération militaire. Cet accord va permettre aux deux pays de multiplier les opérations conjointes sur le terrain. C’est du moins ce qu’a annoncé la Présidence burkinabè dans un communiqué publié à l’issue d’une visite du travail du ministre nigérien de la défense à Ouagadougou.

Le Président du Burkina Faso, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a reçu en audience, lundi après-midi, les ministres en charge de la défense du Niger, Alkassoum Indattou et du Burkina Faso, le général Barthélémy Simporé, afin de mutualiser les moyens de lutte contre le terrorisme dans les deux pays, a souligné le communiqué.

« Nous avons fait le tour de la situation sécuritaire dans nos deux pays, en passant en revue la situation au Niger et au Burkina Faso, en regardant les conditions dans lesquelles nos différentes forces sont en train de travailler actuellement », a indiqué le ministre de la Défense nationale du Niger, Alkassoum Indattou à l’issue de la rencontre, selon la présidence burkinabè.

Il a soutenu qu’il a été aussi question d’examiner les défis auxquels les forces armées nationales sont confrontées et d’imaginer « ensemble, les solutions qui pourraient nous permettre de reprendre le contrôle de toute la situation et de sécuriser toutes nos populations ».

Le Burkina Faso et le Niger ont conclu sur la nécessité d’agir ensemble à travers le renforcement de la coopération entre les deux pays dans le domaine de la défense par un accord de coopération militaire et de multiplier les opérations conjointes sur le terrain, a indiqué le communiqué.

« Au-delà des opérations ponctuelles, nous envisageons de faire des opérations régulières et permanentes sur le terrain entre nos différentes forces armées pour permettre à nos forces d’occuper le terrain, de prendre le contrôle du terrain et qu’on ne puisse pas laisser un seul centimètre aux terroristes aussi bien au Niger qu’au Burkina », a rappelé le ministre nigérien de la Défense.

Les deux parties qui ont passé aussi en revue la situation sous-régionale et ont montré leur souhait de travailler à revoir la coopération avec le Mali et le Bénin pour une meilleure synergie d’actions.

Le Burkina Faso et le Niger, qui partagent une longue frontière, sont tous deux pays du Sahel confrontés à une crise sécuritaire alimentée par des attaques terroristes depuis plusieurs années.

Membres du G5 Sahel, ces deux pays mènent régulièrement des opérations militaires conjointes le long des frontières.

 

Pourquoi Roch Marc Christian Kaboré a quitté le Burkina Faso

L’ex-président burkinabè effectue son premier voyage hors du pays depuis le coup d’Etat militaire survenu le 24 janvier 2022.Après une escale de quelques heures jeudi à Abidjan, la capitale ivoirienne, Roch Marc Christian Kaboré a repris les airs pour se rendre aux Émirats Arabes Unis. Il n’avait plus connu ce sentiment depuis sept mois alors qu’il venait d’être renversé par un groupe de militaires dirigés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, l’actuel président de la transition.

Mais ce voyage n’est point une fuite du pays ou un exil pour l’ex-chef de l’Etat. Sa visite dans ce pays du Golfe a des motivations sanitaires, selon ses proches. « Ce n’est pas une évacuation sanitaire. C’est pour un examen médical, prévu de longue date, et se reposer », indique l’un d’eux à RFI, précisant qu’il ne souffre d’aucune maladie particulière, mais avait juste besoin de faire quelques contrôles médicaux.

A Ouagadougou, certaines sources estiment toutefois que la courte période de détention de l’ancien président, 65 ans, a eu des effets sur sa santé au point qu’il manifeste aujourd’hui le désir d’aller se faire consulter à l’étranger, avec l’aval des autorités de la transition. Après sa libération, certains ont vite fait de remarquer une perte de poids chez Roch Marc Christian Kaboré.

Par ailleurs, certains se sont interrogés sur les motifs de son escale à Abidjan, où vit en exil son prédécesseur Blaise Compaoré, depuis sa chute en octobre 2014. « L’agenda de l’ancien président Kaboré durant l’escale en terre ivoirienne n’a pas été dévoilé », confie un ancien collaborateur alors que d’autres observateurs pensent que « quelque chose a été préparée » entre les deux hommes.

Ces dernières semaines, le chef de la junte militaire s’est fortement rapproché des anciens chefs de l’Etat du Burkina pour tenter de trouver « la cohésion sociale au regard de la situation difficile » que traverse le pays en proie à la violence djihadiste. Mais une réunion, récemment tenue à Ouagadougou avec ses prédécesseurs, en présence de l’ex-président Blaise Compaoré, revenu expressément de la Côte d’Ivoire, a créé une polémique et entraîné une manifestation d’opposants.

Abidjan et Ouagadougou lancent un projet de prévention des conflits à leur frontière

Les autorités ivoiriennes et burkinabè ont procédé mercredi à Laléraba, un village du Nord de la Côte d’Ivoire, frontalier avec le Burkina Faso, au lancement officiel d’un projet transfrontalier dénommé « Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits ».Ce projet, d’un montant global de plus de 2,6 milliards Fcfa, s’étend de janvier 2022 à décembre 2023 et est financé par le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix (PBF). Il vise à réduire la vulnérabilité des populations des zones frontalières entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, face aux dynamiques évolutions des conflits en lien avec la crise au Sahel.

Ce projet transfrontalier est mis en œuvre en étroite collaboration avec les Commissions nationales des frontières, les ministères en charge du Plan, de la Sécurité, de l’Eau, de la Protection, de la Jeunesse et de l’Administration du territoire, depuis le mois de janvier 2022.

Selon M. Marc Vincent, représentant résident de l’Unicef en Côte d’Ivoire, « ce sont plus de 20.000 personnes dans 18 villages miroirs des deux côtés de la frontière qui en bénéficieront dans les Régions des Cascades et du Sud-Ouest (Burkina-Faso), du Tchologo et du Bounkani en Côte d’Ivoire ».

Dans un discours, il a, au nom du Système des Nations Unies, précisé que le projet a deux objectifs principaux, à savoir le renforcement de la cohésion sociale entre les communautés le long de la zone frontalière et également entre ces communautés et les Forces de sécurité et de défense.

En outre, ce projet vise à renforcer la provision des services sociaux dans les régions transfrontalières avec un focus sur l’approvisionnement en eau potable, la lutte contre la traite et l’exploitation des enfants et l’engagement des jeunes comme acteurs de changement positifs dans leurs communautés.

Les zones frontalières entre ces deux pays connaissent la menace des groupes armés non étatiques, dont le mode opératoire consiste à fragiliser les représentations de l’État dans des lieux reculées, à travers des attaques contre les postes de police, de gendarmerie, les forces de défenses et les infrastructures socio-économiques de base et le capital des communautés.

Dans ces régions frontalières l’accès aux services sociaux de base, tels que l’éducation, l’eau, la santé et les services de protection sociale restent des défis majeurs. Pour faire face à ces défis, le système des Nations Unies a mis en place des stratégies et interventions de prévention, visant à outiller toutes les composantes des populations au changement positif de comportement.

« C’est en réponse à ces préoccupations que le Système des Nations Unies, à travers l’UNICEF et le PNUD, en partenariat avec la Côte d’Ivoire, le Burkina-Faso, et plus particulièrement leurs Commissions nationales de frontières, les Conseils régionaux, les services techniques déconcentrés et avec le soutien financier du Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la paix (PBF), a développé le projet que nous lançons officiellement aujourd’hui », a-t-il poursuivi.

Le préfet hors grade, Daouda Ouattara, conseiller spécial du Premier ministre ivoirien, chargé des questions frontalières, représentant le secrétaire exécutif de la Commission nationale des frontières de Côte d’Ivoire, qui a procédé au lancement officiel du projet, s’est félicité de ce que « ce projet s’appuie sur une approche novatrice et holistique ».

Il permet de prendre en compte, d’un seul tenant, plusieurs problématiques, dans les efforts que déploient nos gouvernements respectifs pour garantir la sécurité, la paix, la cohésion sociale et le développement socio-économique dans notre zone frontalière commune, a déclaré le représentant du Premier ministre ivoirien.

« Chères populations, chers chefs coutumiers et guides religieux, chères braves femmes, chers jeunes, le Premier ministre me charge de vous dire qu’au-delà de ce projet, la paix est quelque chose d’indispensable à tout acte de développement. Elle est indispensable pour l’épanouissement des familles, le développement de nos villages et de nos pays », a-t-il lancé.

« A vous chers jeunes, vous êtes l’avenir de nos familles, de nos villages et de nos pays respectifs. Il est vrai que les conditions de vie sont parfois difficiles. Mais, il ne faut pas tomber dans la facilité. Rien n’est facile dans la vie. Il faut que vous compreniez que tout se gagne par le courage, l’endurance, l’abnégation et l’amour du travail. C’est cela qui vous donne la dignité et la vraie indépendance », a-t-il conseillé.

Il a insisté que « la facilité est un chemin sans lendemain », les exhortant à « tourner le dos à la facilité » et à se dire que s’ils travaillent sans se décourager, ils y arriveront un jour, avant d’ajouter « si vous voyez la vie ainsi, soyez convaincus que demain sera un jour heureux pour vous. (Car), nous comptons beaucoup sur vous pour préserver la paix dans nos pays.»

Le gouverneur de la Région des Cascades du Burkina Faso, M. Jean-Charles Somé, a fait observer que les défis liés à la sécurisation des frontières et les espaces frontaliers, à l’accès aux services sociaux de base, à la gestion des ressources naturelles partagées, et au développement des zones transfrontalières s’imposent pour atteindre les objectifs escomptés.

Cette situation, dira-t-il, appelle à accorder une attention soutenue à ces espaces et à renforcer plus que jamais les liens de fraternité et de coopération afin de rechercher ensemble des solutions à travers une gestion concertée et efficace. Pour lui, la coopération transfrontière est un moyen de répondre aux préoccupations des communautés transfrontalières en vue d’une cohabitation pacifique.

« De tels projets nourrissent en nous la foi que notre coopération transfrontalière va se renforcer et nous aider à construire un espace intégré sur le plan économique et social dans lequel règneront la paix, la sécurité, la solidarité et la cohésion sociale entre les populations de notre espace transfrontalier », a-t-il relevé.

La veille, les femmes et les jeunes des deux côtés des frontières, ont échangé sur leurs environnements et dégagé des recommandations pour leur autonomisation au plan économique, social et personnel. Les jeunes ont à l’issue de leur dialogue soulevé la question du manque d’emploi qui peut exposer certains à rejoindre des groupes terroristes.

Les jeunes ont relevé « l’insuffisance d’opportunités d’emplois », leur autonomisation. En outre, les filles sont moins prises en compte dans les processus de décision et leur-savoir-faire ne sont pas valorisés.

La déscolarisation des enfants et des jeunes, l’insuffisance d’infrastructures socio-culturelles et éducatives constituent un véritable problème que les autorités doivent prendre rapidement en compte pour éviter l’enrôlement des jeunes dans des groupes armés.

Ils ont appelé les gouvernants à les accompagner dans des projets en termes d’entrepreneuriat, en finançant leur business et idées. Ce qui va nécessiter des efforts importants en matière de scolarisation, car plus de la moitié des populations des villages frontaliers est analphabète.

Dans ces zones, les conflits entre agriculteurs et éleveurs fragilisent la cohésion sociale, de même les problèmes fonciers qui entraînent des conflits. Par ailleurs, le phénomène d’orpaillage clandestin favorise la déscolarisation des jeunes et provoque l’insécurité alimentaire car les cultures de la terre sont abandonnées.

Pour leur part, les femmes des deux pays ont exprimé comme besoins, la dotation en unités de transformation du soja, de mangue, noix de karité, l’ouverture de centres d’alphabétisation pour les femmes non scolarisées, ainsi que l’élargissement du réseau électrique dans les villages, la construction de pompes hydrauliques et de fontaines.

Elles ont appelé aussi à la construction de centres de santé, des collèges de proximité, la construction d’un marché. Au niveau du Burkina Faso, eu égard aux attaques terroristes, elles souhaitent la construction de centres d’accueil pour les déplacés internes ainsi que la prise en charge de la scolarisation des enfants déplacés internes.

Pour soutenir leurs activités, les femmes du côté ivoirien ont demandé la mise en place d’une microfinance, l’appui en intrants notamment des engrais et des semences pour les activités de maraîchers, ce qui va offrir aux femmes des opportunités.

Elles souhaitent également des engins pour la transformation des produits de rente et la réouverture de la frontière terrestre, fermée pour cause de covid-19. La fermeture de la frontière, dans ce contexte de menace terroriste pourrait être ostensiblement retardée.

Frontière ivoiro-burkinabè: un dialogue communautaire à Laléraba

La rencontre a réuni des populations vivant le long de la frontière entre les deux pays.Les conflits armés et la cohésion sociale étaient, mardi 26 juillet 2022, au menu d’un dialogue communautaire à Laléraba, un village de l’extrême nord ivoirien, à la frontière avec le Burkina Faso, pays voisin éprouvé par le terrorisme.

Les échanges des populations transfrontalières ont regroupé, d’un côté des jeunes et de l’autre, des femmes, dans une même salle, pour discuter des défis liés à la violence imputée aux groupes jihadistes et du renforcement de la cohésion sociale.

Les commissions nationales des frontières de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso ont mobilisé les communautés transfrontalières pour cet événement, financé par le système des Nations unies pour renforcer la gouvernance des zones frontalières afin de consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits.

Un match amical de football entre les jeunes des villages frontaliers s’est tenu à Laléraba. Il a été interrompu par une forte pluie, alors que l’équipe burkinabè menait (1-0). Cette rencontre sportive et les échanges entre les populations ont meublé la première journée de cet événement qui se tient sur deux jours.

Pour Marc Vincent, représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) en Côte d’Ivoire, l’évènement se tient en prélude au lancement officiel du Projet transfrontalier dénommé « Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits ».

Ce projet, d’un coût global de 4 millions de dollars US, soit plus de 2,6 milliards FCFA, s’étend sur la période allant janvier 2022 à décembre 2023. Il est financé par le Fonds des Nations unies pour la consolidation de la paix (PBF) et vise à réduire la vulnérabilité des populations des zones frontalières face aux dynamiques évolutives de conflits en lien avec la crise au Sahel.

Le projet vise également à renforcer la cohésion sociale, la sécurité et la résilience des populations. La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso partagent 620 Km de frontières et des liens culturels, ethniques et économiques, avec des défis identiques en termes de déficit de gouvernance des zones frontalières, combinés à une gestion complexe des conflits fonciers.

Ces défis exposent ces régions frontalières à l’influence et à l’impact de la crise sécuritaire au Sahel avec la menace des groupes armés non étatiques (GANE), dont le mode opératoire vise à fragiliser davantage les services de l’État dans des zones reculées (attaques contre les postes de police, gendarmerie, forces de défenses).

Parlant au nom du Secrétariat exécutif de la Commission nationale des frontières de la Côte d’Ivoire (CNFCI), dont il est le Coordonnateur technique chargé des contentieux, des affaires juridiques et de la coopération transfrontalière, Oyewole Nuridine, s’est félicité de ce projet qui vient favoriser davantage le brassage entre ces peuples et consolider la fraternité et les liens séculaires.

« C’est vrai que nos pays sont délimités par une frontière, mais ce sont les mêmes peuples qui vivent de part et d’autre. C’est pourquoi, notre rôle est de faire en sorte qu’à travers la coopération transfrontalière, nous puissions consolider la paix, créer une cohésion sociale, mais surtout permettre à ce que nos zones frontalières soient des espaces de paix et de développement », a soutenu M. Nuridine.

Au cours des échanges, les jeunes ont soulevé la question du manque d’emplois qui favorise la poussée terroriste dans la région. Quant aux femmes, notamment celles du Burkina Faso, elles ont relevé la problématique de l’entrepreneuriat et la peur de représailles de la part d’habitants qui sont de connivence avec les groupes armés.

Ce qui fait dire à Mme Mariam Kam, la Secrétaire générale de la Coordination départementale des femmes Gnangologo, au Burkina Faso, à souligner qu’au niveau de « l’ambiance et l’amour, il n’y a pas de différence entre ces deux pays, tout va bien entre le Burkina et la Côte d’Ivoire ».

A cause du terrorisme, « nous avons la peur au ventre. Ça tire de partout et chaque jour. Nous avons des déplacés internes », a-t-elle déploré.

Burkina : Blaise Compaoré présente ses excuses à la famille de Sankara

Dans une lettre remise par une délégation ivoirienne, ce mardi 26 juillet, au président de la transition, l’ancien chef d’Etat burkinabè a demandé pardon à la famille de Thomas Sankara.Un signal positif pour la réconciliation nationale au Burkina Faso ? Après son bref séjour début juillet à Ouagadougou, sur invitation de la junte dans le cadre de la réconciliation nationale, Blaise Compaoré a présenté ses excuses à la famille de son « frère et ami » Thomas Sankara.

« Je demande pardon au peuple burkinabè pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère et plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Isidore Noël Sankara », écrit le président Compaoré dans un message lu par le porte-parole du gouvernement burkinabè, Lionel Bilgo.

« J’assume et déplore du fond du cœur, toutes les souffrances et les drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon », poursuit l’ex-chef d’Etat qui vit en exil à Abidjan.

Blaise Compaoré, 71 ans, était arrivé au pouvoir en 1987 après un putsch qui avait coûté la vie au président d’alors, Thomas Sankara, dont il était l’un des plus proches. Après 27 ans de règne, Compaoré a été chassé du pouvoir en octobre 2014 à la faveur d’une insurrection populaire. Depuis lors, il s’est exilé en Côte d’Ivoire.

Le 6 avril 2022, un Tribunal militaire burkinabè l’a condamné par contumace à la prison à perpétuité pour sa participation à l’assassinat de son prédécesseur. Dans sa lettre remise aux nouvelles autorités du pays des hommes intègres, Blaise Compaoré soutient que « le Burkina vit depuis quelques années l’une des crises les plus graves de son histoire qui le menace jusqu’à son existence même. Cette nation mérite mieux que le sort funeste que des terroristes veulent lui réserver ».

Vaccin antipaludique : un nouveau financement pour l’Afrique

Ce soutien international de près de 160 millions $ pour la période allant de 2022 à 2025 permettra d’améliorer l’accès au vaccin pour les enfants.L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) accueille avec satisfaction l’initiative lancée par Gavi, l’Alliance du vaccin, qui offre aux pays une occasion historique de demander un financement afin d’introduire ou d’amplifier le déploiement du vaccin antipaludique RTS,S/AS01 (RTS,S). Ce soutien international doté d’une enveloppe de près de 160 millions de dollars américains vise à améliorer l’accès au vaccin pour les enfants exposés à un risque élevé de maladie et de décès dus au paludisme, en commençant par le Ghana, le Kenya et le Malawi. Après ces trois pays africains qui ont lancé la phase pilote de l’introduction du vaccin en 2019, l’initiative sera étendue à d’autres pays éligibles où la maladie est endémique.

Le paludisme reste une cause majeure de maladie et de décès chez les enfants en Afrique subsaharienne, selon l’OMS. En 2020, près d’un demi-million d’enfants Africains sont décédés du paludisme, soit un enfant chaque minute.

Depuis sa toute première introduction en 2019, les communautés africaines ont bien accepté le premier vaccin antipaludique après un temps relativement court. La demande reste élevée malgré le contexte marqué par la pandémie de Covid-19, ce qui s’illustre par le succès en matière de vaccination et une couverture allant de 73 % à plus de 90 % pour la première dose selon le pays. À ce jour, environ 1,3 million d’enfants ont bénéficié de ce vaccin dans les trois pays pilotes d’Afrique.

« La nouvelle opportunité de financement de Gavi nous rapproche un peu plus de la possibilité d’administrer à des millions d’enfants supplémentaires en Afrique le vaccin antipaludéen RTS,S qui sauve des vies », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Elle a ajouté : « Pendant la pandémie, alors que les services de santé de routine étaient confrontés à d’innombrables défis, les parents et les soignants ont amené leurs enfants dans les cliniques et aux centres de santé afin qu’ils soient vaccinés contre le paludisme. Ils savent très bien que des vies sont perdues chaque jour à cause du paludisme et désirent protéger leurs enfants contre cette maladie mortelle ».

Suite à la recommandation formulée par l’OMS en octobre 2021 concernant l’utilisation à grande échelle du vaccin antipaludique RTS,S chez les enfants vivant dans des régions où la transmission du paludisme à Plasmodium falciparum est de niveau modéré à élevé, un certain nombre de pays endémiques au paludisme ont exprimé leur intérêt pour l’adoption du vaccin et devraient solliciter le soutien de Gavi en vue de son introduction.

Le vaccin RTS,S agit de façon spécifique contre le Plasmodium falciparum, qui est le parasite palustre le plus mortel et le plus répandu sur le continent africain. Là où le vaccin a été introduit, on a pu observer une baisse considérable du nombre d’enfants hospitalisés pour cause de paludisme grave, de même qu’une baisse du nombre de décès d’enfants dans la tranche d’âge visée par le vaccin.

Gavi, l’Alliance du vaccin, a indiqué que la première date limite de septembre 2022 pour la soumission des demandes, est réservée aux pays qui utilisent actuellement le vaccin et pour lesquels la continuité du programme de vaccination est une priorité. Une deuxième phase de soumission des demandes ouverte à d’autres pays éligibles où le paludisme est endémique, sera clôturée en janvier 2023. Les pays peuvent soumettre des manifestations d’intérêt pendant la première phase de financement pour être inclus dans ce cycle.

« Le paludisme a dévasté des communautés en Afrique pendant trop longtemps. Nous savons qu’au départ, l’offre ne répondra pas à la demande, mais nous sommes tout de même impatients de travailler avec les pays et nos partenaires pour intégrer ce nouvel outil à nos efforts de lutte contre le paludisme et à assurer sa mise à échelle, ce qui pourrait sauver la vie de milliers d’enfants partout sur le continent », a expliqué Thabani Maphosa, Directeur général en charge des programmes pays chez Gavi.

Burkina : le gouvernement veut mettre fin à la spéculation foncière

Le pays se dote d’une commission interministérielle composée de neuf membres.Le Gouvernement burkinabè est en passe de trouver des solutions idoines face à l’épineuse question foncière. Pour ce faire, il a mis en place une Commission interministérielle contre la spéculation foncière, installée le 18 juillet 2022 par le Premier ministre, Albert Ouédraogo. Elle a à sa charge deux missions fondamentales à savoir, examiner les dossiers de demande de cession des terres destinées à la promotion immobilière et procéder à toute vérification jugée nécessaire relative à la demande de cession et à la moralité du promoteur immobilier et /ou foncier.

Pour le Premier ministre M. Ouédraogo, les neuf membres de cette commission ont la lourde charge de réussir leurs missions. « Vous n’avez pas le droit de faillir à cette mission essentielle dans la construction d’un Burkina Faso nouveau que nous appelons de nos vœux, pour les générations actuelles et futures », a-t-il dit.

L’opérationnalisation de la commission interministérielle chargée de donner son avis sur les dossiers de demandes de titres fonciers des promoteurs immobiliers vient corriger un dysfonctionnement des textes pris en la matière depuis 2012. « La présente cérémonie d’installation marque de façon solennelle le lancement des réformes annoncées dans le secteur foncier par mon Gouvernement », a précisé le Premier ministre.

Selon lui, cette commission interministérielle marque la volonté du gouvernement d’assurer une meilleure gouvernance foncière dans la promotion immobilière. Il a constaté que des superficies démesurées ont été mobilisées par des promoteurs immobiliers. « Des sociétés ont mobilisé plus de 30 000 ha à Ouagadougou soit 300 fois la cité des 1200 logements », a déploré le chef du gouvernement burkinabé, Albert Ouédraogo.

Selon le ministre de l’Urbanisme, des Affaires foncières et de l’Habitat, Boukary Savadogo, l’initiative « traduit la volonté du gouvernement de trouver des réponses adaptées aux multiples préoccupations rencontrées par l’Etat, les collectivités territoriales, la société civile, le secteur privé et notamment les promoteurs immobiliers et les différents ordres professionnels du métier du foncier et de l’immobilier ».

Zambie : 12 chefs d’Etat au Sommet de coordination de l’UA

La réunion est prévue le 17 juillet 2022 au Mulungushi International Conference Centre de Lusaka, dans la capitale zambienne.Plusieurs dirigeants africains ont confirmé leur participation à la 4e réunion de coordination semestrielle de l’Union africaine (UA). Au total 12 chefs d’Etat sont attendus à Lusaka pour cette rencontre prévue le 17 juillet prochain, selon le ministre zambien des Affaires étrangères, Stanley Kakubo.

Parmi les participants, figurent les quatre chefs d’Etat et de gouvernement qui forment le Bureau de l’Assemblée de l’UA et les huit chefs d’Etat qui président les huit Communautés économiques régionales (CER) reconnues par l’UA.

Le Bureau de l’UA est composé de représentants des cinq régions africaines : Afrique centrale, Afrique de l’Est, Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest et Afrique australe.

Les huit CER sont l’Union du Maghreb arabe, le Marché commun d’Afrique orientale et australe, la Communauté des Etats sahélo-sahariens, la Communauté d’Afrique de l’Est, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, l’Autorité intergouvernementale pour le développement et la Communauté de développement d’Afrique australe.

Selon le chef de la diplomatie zambienne, sur les cinq régions formant le Bureau de l’UA, seule l’Afrique de l’Est ne sera pas représentée à la réunion en raison de la poursuite des consultations internes sur le leadership.

Le président zambien Hakainde Hichilema participera en tant qu’hôte de la réunion qui se tiendra au Mulungushi International Conference Centre à Lusaka.

La réunion de coordination a été conceptualisée en 2017 comme le principal forum permettant à l’UA et à ses CER d’aligner leurs travaux et de coordonner la mise en œuvre du programme d’intégration continentale. Elle a remplacé les précédents sommets de mi-année qui se tenaient généralement vers juin/juillet et impliquaient les dirigeants des 55 États membres de l’organisation continentale.

La réunion de cette année devrait recevoir des rapports des présidents des différentes Communautés économiques région ales (CER) sur l’état de l’intégration régionale et examiner les résultats des négociations en cours entre l’UA, les CER et les Etats membres sur les domaines d’intégration déjà convenus.

Elle devrait également discuter du lancement prévu de l’échange interrégional de connaissances (I-RECKE) sur l’alerte précoce et la prévention des conflits.

L’I-RECKE est une communauté institutionnelle de pratique pour l’apprentissage intracontinental et interrégional en vue de construire la paix. Il s’agit d’un mécanisme panafricain pour développer, capturer et documenter les connaissances et également partager les leçons apprises et les expériences sur la gouvernance et la prévention des conflits sur le continent.

Parmi les autres points à l’ordre du jour, figurent l’impact de la crise ukrainienne sur l’Afrique, à la lumière de la hausse vertigineuse des prix du gaz naturel, du blé et des engrais, ainsi que la réponse du continent à la Covid-19.

Burkina : Damiba a tenu sa rencontre de « haut niveau »

Le président de la transition burkinabè a rencontré ce vendredi certains de ses prédécesseurs.Une réunion à trois. C’est le schéma qui s’est imposé au président de la transition burkinabè, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui avait prévu ce vendredi 8 juillet de rencontrer ses quatre prédécesseurs, Jean Baptiste Ouedraogo, Yacouba Isaac Zida, Michel Kafando, Roch Marc Kaboré et Blaise Compaoré.

Yacouba Isaac Zida, qui a assuré la vacance du pouvoir pendant 21 jours après la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014, Michel Kafando, président de la transition de novembre 2014 à novembre 2015 et Roch Marc Christian Kaboré, élu démocratiquement en 2015 et renversé en janvier 2022 par le Mouvement population pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), étaient absents.

Selon le lieutenant-colonel Damiba, Michel Kafando, s’est absenté pour des raisons de santé, Isaac Zida pour des raisons administratives alors que Roch Kaboré a été empêché par ses partisans de participer à la réunion.

Du coup, seuls Blaise Compaoré, arrivé jeudi 8 juillet en provenance de Côte d’Ivoire où il était en exil depuis son renversement par un soulèvement populaire, et Jean Baptiste Ouédraogo, président du Burkina Faso de 1982 à 1983, ont rencontré le locataire du palais de Kosyam dans le cadre de la réconciliation nationale, portée par les nouvelles autorités du pays.

Au terme du huis-clos, le lieutenant-colonel Damiba a déclaré que « l’initiative de la rencontre avec les anciens chefs d’État poursuit un et unique objectif : la recherche de la cohésion sociale au regard de la situation difficile que traverse le Burkina Faso ».

« En plus des efforts fournis par les forces engagées et l’ensemble des populations contre le terrorisme, il nous est paru opportun d’examiner avec nos prédécesseurs les meilleures conditions qui pourront créer et forger une solide cohésion entre burkinabè », a ajouté l’actuel homme fort de Ouagadougou.

Des propos qui sonnent comme une justification de la présence très controversée de Blaise Compaoré à ce processus. L’ancien président du Burkina Faso a été condamné en avril 2022 à la prison à perpétuité par un tribunal militaire de Ouagadougou pour l’assassinat de Thomas Sankara en octobre 1987.

Interviewée par TV5 MONDE, la veuve du père de la révolution burkinabè estime qu’en posant ce geste, l’actuel chef de l’Etat « cautionné l’impunité ». « Blaise doit passer par la prison », a réclamé Mariam Sankara.

Les syndicats des magistrats ont, quant à eux, demandé à ce que les décisions de justice soient exécutées.

« Aux Burkinabè qui se sont exprimés en défaveur de notre démarche, nous leur disons que le processus ne vise pas à cautionner l’impunité mais à contribuer à la recherche de solutions pour un Burkina Faso de paix et de cohésion », a répondu le président Damiba.

Burkina : vers une rencontre à trois entre Damiba et ses prédécesseurs

Le président de la transition burkinabé rencontre ce vendredi les anciens dirigeants de son pays.Une réunion à trois. S’agissant de la rencontre « de haut niveau » prévue, ce vendredi 8 juillet à Ouagadougou, entre le président de la transition burkinabè, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba avec ses prédécesseurs, Jean Baptiste Ouédraogo, Yacouba Isaac Zida, Michel Kafando, Roch Marc Kaboré et Blaise Compaoré, c’est à ce schéma qu’il faut s’attendre.

Seuls Blaise Compaoré, arrivé jeudi 8 juillet en provenance de Côte d’Ivoire où il était en exil depuis son renversement par un soulèvement populaire, et Jean Baptiste Ouédraogo, président du Burkina Faso de 1982 à 1983, devraient rencontrer le locataire du palais de Kosyam cet après-midi, dans le cadre de la réconciliation nationale, portée par les nouvelles autorités du pays.

Selon des sources concordantes, Yacouba Isaac Zida, qui a assuré la vacance du pouvoir pendant 21 jours après la chute de Blaise Compaoré en octobre 2014, Michel Kafando, président de la transition de novembre 2014 à novembre 2015 et Roch Marc Christian Kaboré, élu démocratiquement en 2015 et renversé en janvier 2022 par le Mouvement patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), seront aux abonnés absents.

Invité du journal télévisé du jeudi 7 juillet, le ministre de la Cohésion sociale et de la Réconciliation a rappelé que cette initiative du président Damiba de rencontrer ses prédécesseurs « s’inscrit dans le souci de créer une dynamique sociale favorable pour mieux mobiliser les forces autour de la question de la réconciliation nationale d’une part, et d’autre part, autour de la question sécuritaire qui est une question fondamentale aujourd’hui ».

Mais la participation de Blaise Compaoré à ce processus fait grincer des dents au Burkina Faso. L’ancien président a été condamné en avril dernier à la prison à perpétuité par un tribunal militaire de Ouagadougou pour l’assassinat de Thomas Sankara en octobre 1987.

Interrogée par TV5 MONDE, la veuve du père de la révolution burkinabé estime qu’en posant ce geste, l’actuel chef de l’Etat « a cautionné l’impunité ». « Blaise doit passer par la prison », a réclamé Mariam Sankara.

De son côté, les trois syndicats des magistrats du Burkina Faso se sont exprimés pour le respect des décisions de justice.

Burkina Faso : Blaise Compaoré de retour, huit ans après sa chute

Exilé depuis octobre 2014 en Côte d’Ivoire, l’ancien chef de l’Etat est arrivé jeudi en début d’après-midi dans la capitale burkinabé.Annoncé à 12 heures 30, l’avion transportant l’ancien président burkinabé arrivé a atterri à la base militaire de Ouagadougou, peu avant 14 heures. Blaise Compaoré est accompagné de son épouse Chantal Terrasson de Fourgès Compaoré et du ministre ivoirien de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur.

En exil en Côte d’ivoire depuis 2014 après son départ du pouvoir précipité par un soulèvement populaire, Blaise Compaoré va participer vendredi 8 juillet à une rencontre qui doit réunir les anciens chefs de l’Etat burkinabé et le président de la transition, le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba.

Cette rencontre de « haut niveau » s’inscrit dans le cadre de la réconciliation nationale, un thème cher à la junte au pouvoir à la recherche de solutions contre l’insécurité dans le Nord et l’Est du pays liée à l’activité de groupes jihadistes affiliés à l’Etat islamique ou à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

Mais le retour temporaire de Blaise Compaoré n’est pas du goût d’une partie des burkinabé. Les avocats des ayant-droits de Thomas Sankara et de ses douze compagnons assassinés le 15 octobre 1987 ont demandé son arrestation à sa descente d’avion.

Blaise Compaoré qui a régné sur le Burkina Faso pendant 27 ans, a été condamné à la perpétuité par le tribunal militaire de Ouagadougou pour l’assassinat de Thomas Sankara. A la suite de ce verdict, un mandat d’arrêt avait été décerné à son encontre.

Mercredi 6 juillet, le gouvernement burkinabé a précisé dans un communiqué que la rencontre prévue demain « n’entrave pas les poursuites judiciaires engagées contre certains ».

Burkina-Faso : Blaise Compaoré, un retour qui gêne

Le retour annoncé de l’ancien président intervient alors qu’il a été condamné récemment à la prison perpétuité pour l’assassinat de Thomas Sankaré, le « héros de la révolution burkinabé », dont il était l’homme de confiance.Après huit ans d’exil en Côte d’Ivoire, l’ancien président du Burkina-Faso, Blaise Compaoré, chassé du pouvoir en octobre 2014 à la faveur d’un soulèvement populaire, est annoncé à Ouagadougou pour les prochains jours.

Selon le gouvernement burkinabé, Blaise Compaoré est attendu dans le cadre d’une rencontre entre d’anciens chefs d’Etats du Burkina et l’actuel président de la transition, le lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba au pouvoir depuis janvier 2022.

L’annonce du retour de celui qui a régné durant 27 ans sur ce pays enclavé d’Afrique de l’Ouest, semble ne pas avoir le même effet dans l’opinion. « Seuls ses partisans et ses détracteurs s’agitent sur les réseaux sociaux. Sinon, le reste de la population le perçoit comme un non-évènement », relativise le journaliste burkinabé, Martin Kaba.

Pour ses détracteurs, le retour de l’ancien chef de l’Etat est d’autant plus surprenant que Blaise Compaoré, âgé de 71 ans, a été condamné récemment à la prison à perpétuité par le tribunal militaire de Ouagadougou pour l’assassinat du capitaine Thomas Sankaré, le « héros de la révolution burkinabé » dont il était le principal ami et homme de confiance lorsqu’il avait pris le pouvoir en 1983. Ils ne le voyaient pas de sitôt au Burkina-Faso que pour « purger sa peine ». Les avocats des ayants-droits de Sankara et de douze de ses compagnons d’armes assassinés le 15 octobre 1987, jour de l’accession au pouvoir de Compaoré, demandent l’arrestation de l’ex président dès qu’il met les pieds sur le sol burkinabé. Sauf que ce n’est pas dans les plans de l’homme qui préside aux destinées du Burkina-Faso depuis maintenant 6 mois.

A son arrivée au pouvoir en janvier 2022, après un coup d’Etat contre le régime de Roch Marc Christian Kaboré, le lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a fait de la « réconciliation nationale » une priorité.

« Les nouveaux dirigeants estiment que la situation sécuritaire est intimement liée à la question de la réconciliation », analyse le journaliste Martin Kaba.

Le nouvel homme fort du pays avait justifié le renversement de Roch Marc Christian Kaboré par l’impératif de la lutte contre les groupes jihadistes.

En avril, le président de la transition avait annoncé la création de comités locaux pour dialoguer avec les jihadistes locaux.

Mais ces initiatives n’ont pas encore donné les résultats escomptés. La situation sécuritaire s’est détériorée dans la région du Sahel, principal foyer de l’activité jihadiste au Burkina Faso.

Affaibli par le poids de l’âge et la maladie, Blaise Compaoré pourra-t-il aider dans la lutte contre les groupes jihadistes ? 

Au Burkina comme à l’étranger, tout le monde s’accorde sur le fait que le « Pays des Hommes intègres » était épargné par les islamistes armés sous son magistère. A plusieurs reprises, il s’était impliqué avec succès pour la libération d’otages occidentaux détenus par les groupes islamistes dans le Sahel, par l’entremise de son ancien bras droit, le nigéro-mauritanien Moustapha Ould Limam Chafi, aujourd’hui conseiller spécial du président du Niger, Mohamed Bazoum. 

Mali : levée de l’embargo, le calme avant une nouvelle tempête ?

Selon l’analyste politique ivoirien, Yannick Houphouët Kouablan, un possible regain de tension est à craindre à l’approche du scrutin de février 2024.Pour le responsable du bureau veille et analyse de risques du cabinet de conseil en sûreté, ISAO au Sénégal, « cette levée partielle des sanctions pesant sur le Mali, devrait déboucher à court terme sur une baisse des tensions avec l’institution régionale », tempère Yannick Houphouët Kouablan.

Toutefois, Yannick Houphouët Kouablan n’écarte pas un possible regain de tension à l’approche du scrutin de février 2024. 

En effet, dans le communiqué final du 3 juillet, la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, l’institution régionale met en garde les autorités de la transition contre toute tentation confiscation du pouvoir à la présidentielle de 2024. L’article 155 de la nouvelle loi électorale, laisse clairement une brèche à la junte la possibilité de se maintenir au pouvoir à la fin de la transition.

Cette loi dispose que les membres des forces armées ou de sécurité qui désirent être candidats à la prochaine présidentielle doivent démissionner ou demander leur départ à la retraite au moins quatre mois avant le scrutin.

La Cedeao qui a fait du départ des militaires du pouvoir une priorité après 2024, acceptera-t-elle que des membres de l’ex Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP) briguent le fauteuil de président ? 

Le nouveau président en exercice de la Cedeao, le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló a du pain sur la planche. Le successeur du président ghanéen, Nana Akufo-Addo à la tête de l’institution, tentera de maintenir le fil du dialogue avec les autorités de transition malienne.

Convergence de vues

A l’issue de son sommet du 3 juillet, la Cedeao a décidé de renoncer aux sanctions économiques et financières contre le Mali prononcées le 9 janvier 2022. 

Une nouvelle accueillie avec soulagement par les maliens qui saluent cette levée partielle des sanctions infligées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

La décision prise à Accra, la capitale ghanéenne, porte essentiellement sur le volet économique et financier, à savoir le gel des avoirs maliens à la Bceao, la suspension des échanges commerciaux et financiers ou encore la fermeture des frontières aériennes et terrestres.

Une décision qui était plutôt attendue selon Yannick Houphouët Kouablan. « Au cours de ces dernières semaines, le Mali s’est attaché à envoyer plusieurs signaux de bonne volonté à l’endroit de l’institution régionale : adoption d’une nouvelle loi électorale, proposition d’un nouveau chronogramme de la période de la transition (élections présidentielles prévues en février 2024), ou encore ouverture exceptionnelle de la frontière avec la Côte d’Ivoire et le Sénégal, afin de convoyer du bétail, dans l’optique de la fête de Tabaski », décode cet analyste.

Vingt-quatre heures après la levée des sanctions, le gouvernement malien a réagi en notant « enfin une convergence de vues ayant permis de parvenir à un compromis et la prise en compte des demandes fortes du peuple malien, à savoir la nécessité de mener des réformes politiques et institutionnelles avant d’organiser des élections ».

Même s’il se réjouit de cette décrispation, Séga Diarrah soutient que la Cedeao n’aurait jamais dû en arriver là avec le Mali. « Un embargo est avant tout un acte politique qui utilise les besoins économiques d’un pays. C’est pourquoi le principe de liberté commerciale consacré par l’OMC interdit de son côté les embargos. De plus, l’Assemblée générale des Nations Unies a appelé dès 1989 la communauté internationale à renoncer à ce type de pratique, parce qu’elles favorisent les pays riches sur les pays pauvres », souligne-t-il en invitant la Cedeao à « humaniser ses embargos ».

Sommet de la Cedeao: quel sort pour les putschistes ouest africains ?

A Accra, la capitale du Ghana, se réunissent ce dimanche 3 juillet 2022, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).Les dirigeants de la sous-région ouest africaine planchent sur la situation politique au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. A l’issue de la présentation de rapports de médiateurs désignés pour ces trois pays, il est attendu que les dirigeants ouest africains prennent des décisions en faveur du maintien ou non des sanctions décidées par l’organisation sous-régionale contre ces pays depuis que des militaires y ont pris le pouvoir en 2020, 2021 et 2022. 

Réunis le 4 juin 2022 lors d’un sommet extraordinaire, les chefs d’Etats étaient divisés sur le sort à réserver au Mali qui, depuis le deuxième coup de force de mai 2021 mettant fin à la transition mise en place après le coup d’Etat d’août 2020, donne du grain à moudre à la Cedeao. 

Certains présidents étaient pour le maintien des sanctions pour contraindre le régime du colonel Assimi Goïta à réduire la durée de la transition à 16 mois conformément au souhait de la Cedeao, alors que d’autres avaient plaidé leur levée pour des raisons humanitaires. 

Contre toute attente, la junte malienne a décidé, au lendemain de ce sommet, de rester au pouvoir pour 24 mois supplémentaires. Une décision contestée par la Cedeao.

Pour autant, les échanges entre les deux parties se sont poursuivis pour aboutir à un « chronogramme mutuellement acceptable de transition ». 

Ces derniers jours, Bamako semble s’être inscrit dans une dynamique d’attendrissement de l’organisation régionale. Dans un premier temps, une loi électorale fixant les modalités de l’organisation des élections a été adoptée par le Conseil national de transition (CNT) et promulguée par le chef de l’Etat de transition, le colonel Goïta. A cela s’ajoute la présentation aux partis politiques d’un projet de chronogramme des élections.   

S’agissant du cas burkinabè, des avancées ont été notées à l’issue de la visite du médiateur de l’organisation sous-régionale, l’ex-président nigérien, Mahamadou Issoufou, à Ouagadougou à la veille du sommet d’Accra de ce 3 juillet. 

Selon un communiqué sanctionnant la visite du médiateur, « le gouvernement (du Burkina Faso) s’est montré disposé à parvenir, avec la Cedeao, à une durée consensuelle de la transition », fixée à 36 mois par la Charte de la transition. 

Suspendue des instances de la Cedeao, la Guinée espère éviter un durcissement des sanctions. Dans cette perspective, le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, auteur du coup d’Etat du 5 septembre 2021 contre le président Alpha Condé, a envoyé des missions diplomatiques dans plusieurs capitales ouest africaines pour plaider sa cause.

Cependant, ces efforts risquent d’être sapés par le Front national pour la défense de la constitution (FNDC) qui, à la veille du sommet du 3 juillet, « sollicite la bienveillance de la Cedeao » pour l’ouverture d’un cadre de dialogue avec les acteurs politiques et la société civile.

Cette principale organisation de la société civile et de l’opposition a aussi demandé à la Cedeao d’intervenir pour « la fixation d’un délai raisonnable et consensuel de la transition, au lieu des 39 mois imposés par le Comité national  du rassemblement pour le développement (CNRD) de manière unilatérale, le respect des droits et libertés fondamentaux, notamment le droit de manifester conformément aux engagements nationaux, régionaux et internationaux de la Guinée ».

Au-delà des décisions attendues sur le sort de ces trois pays, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement élira le remplaçant du président ghanéen, Nana Akufo Addo, ci-devant président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest  (Cedeao) et nommera le nouveau président de sa commission pour la période 2022-2026.

Variole du singe: l’Afrique doit miser sur le dépistage (OMS)

À la date du 28 juin, 1821 cas de variole du singe ont été notifiés par 13 pays sur le continent.Alors que des cas de variole du singe ont été notifiés dans trois pays africains qui n’avaient jusqu’alors jamais signalé de cas d’infection par cette maladie, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) collabore avec les autorités sanitaires nationales de la région. L’objectif est de renforcer la surveillance et le diagnostic en laboratoire afin de détecter des cas et d’éviter une propagation silencieuse du virus.

Au total, 1821 cas de variole du singe ont été notifiés par 13 pays sur le continent à la date du 28 juin 2022, écrit l’OMS dans son dernier rapport consulté par APA. Parmi ces cas signalés, 109 ont été confirmés en laboratoire dans neuf pays. Le nombre de cas confirmés sur le continent représente 2 % des plus de 4500 cas confirmés dans le monde.

Cependant, explique l’organisme onusien, on enregistre un grand nombre de cas suspects en Afrique, et 81 % de ces cas ont été recensés en République démocratique du Congo, ce qui souligne la nécessité d’une capacité de diagnostic accrue.

« Si tous les pays africains disposent de machines d’amplification génique (PCR) nécessaires pour détecter la variole du singe grâce au renforcement des capacités de laboratoire intervenu dans le cadre des efforts de riposte à la pandémie de Covid-19, beaucoup de ces pays manquent de réactifs et, dans certains cas, de formation dans les domaines du prélèvement, de la manipulation et de l’analyse des échantillons », souligne l’OMS.

C’est pourquoi, elle dit s’efforcer d’obtenir 60.000 tests pour l’Afrique, dont environ 2000 tests et réactifs à expédier dans des pays à haut risque et 1000 tests et réactifs à expédier dans les pays moins exposés au risque de variole du singe.

Au cours du mois dernier, elle a offert à cinq autres pays africains des réactifs, ce qui porte à 12 le nombre de pays de la région dotés d’une meilleure capacité de diagnostic de la variole du singe. Un autre groupe de pays d’Afrique de l’Ouest recevra des réactifs après la formation organisée à l’intention de ces pays.

« La propagation géographique de la variole du singe dans des parties de l’Afrique où aucun cas n’a encore été détecté est un signe inquiétant. Il est essentiel que nous accompagnions les efforts des pays pour renforcer la surveillance et le diagnostic en laboratoire, qui sont les pierres angulaires de la lutte contre la maladie », a indiqué Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

Burkina Faso : l’armée libère un otage polonais (officiel)

Un otage d’origine polonaise enlevé depuis le 27 avril 2022 dans l’Est du Burkina Faso, alors qu’il était en partance pour le Niger, a été libéré le 24 juin.

 

Un otage d’origine polonaise enlevé depuis le 27 avril 2022 dans l’Est du Burkina Faso, alors qu’il était en partance pour le Niger. Il a été libéré le 24 juin courant par l’armée burkinabè. C’est du moins ce qu’a annoncé mercredi 28 juin 2022, le gouvernement à l’issue d’un Conseil ministériel.

La ministre burkinabè des Affaires étrangères Olivia Rouamba qui a donné l’information à l’issue du conseil des ministres a expliqué que l’otage avait été enlevé sur le l’axe Matiacoali- kanctari sur la RN4 en partance pour le Niger.

« Il a été libéré le 24 juin courant et transféré à Ouagadougou le 26 juin », a souligné Rouamba précisant qu’actuellement il est pris en charge par les équipes médicales pour un bilan de santé.

Elle a, en outre, indiqué qu’une cérémonie de remise de l’otage a été organisé le 28 juin à l’issue de laquelle il a été remis aux autorités polonaises qui ont envoyé une délégation à Ouagadougou pour la circonstance.

Depuis 2015, le Burkina Faso est en proie aux attaques terroristes qui ont fait de nombreuses victimes et plus de 1,9 millions de déplacés internes. La dernière attaque la plus meurtrière a été enregistrée dans la nuit du 10 au 11 juin courant contre la commune de Seytenga dans le Sahel, et a fait 86 morts selon un bilan officiel.

Cette attaque a aussi occasionné le déplacement de 31 201 personnes vers la ville de Dori, chef-lieu de la région du Sahel, selon le ministère en charge de l’Action humanitaire du Burkina Faso.

C’est dans ce contexte que l’armée burkinabè a donné 14 jours aux populations pour quitter les zones d’intérêt militaire instituées dans les régions de l’Est et du Sahel burkinabè, où des opérations militaires seront menées bientôt dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a annoncé vendredi, lors d’un point de presse, le commandant des opérations du théâtre national, le Lieutenant-Colonel Yves Didier Bamouni.

Uemoa : un taux de croissance de 6,1 % en 2021

L’économie de l’espace communautaire se remet de la pandémie de Covid-19.Le taux de croissance de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) a retrouvé son niveau d’avant le nouveau coronavirus. Selon son Rapport d’exécution de la surveillance multilatérale du premier semestre 2022 examiné par le Conseil des ministres des Etats membres, la croissance est 6,1 % en 2021 contre 1,8 % un an plus tôt.

« Le Conseil a noté que l’activité économique s’est déroulée dans un contexte de poussée inflationniste avec un taux d’inflation annuel moyen de 3,6 % contre 2,1 % en 2020, en lien notamment avec la hausse des prix des produits alimentaires consécutive à la mauvaise campagne céréalière enregistrée en 2021 », rapporte le communiqué final du Conseil des ministres de l’Uemoa reçu ce mercredi à APA.

La réunion a été tenue le 24 juin dernier au siège de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), à Dakar (Sénégal), sous la présidence de Sani Yaya, ministre de l’Economie et des Finances du Togo, son président en exercice.

Durant les travaux, le Conseil a relevé que ces perspectives restent, toutefois, fragilisées par l’incertitude sur la durée de la crise en Ukraine et son impact sur la hausse des prix de certains produits de première nécessité et sur les cours des matières premières, la persistance de la crise sécuritaire au Sahel et son extension vers les zones côtières, ainsi que la crise sanitaire.

Parmi les recommandations adoptées par les ministres de l’Economie de l’Uemoa, il y a celle relative aux orientations de politique économique aux Etats membres de l’Union pour l’année 2023. Par cette recommandation, le Conseil invite les Etats membres à continuer de renforcer les mesures visant à limiter l’impact de la hausse des prix et à préserver le pouvoir d’achat des populations, notamment celui des plus vulnérables, tout en poursuivant les efforts de maîtrise du déficit budgétaire.

Le Conseil des ministres a adopté la Décision portant définition et détermination de l’agrégat recettes fiscales et celle portant définition et détermination du contenu de la masse salariale dans les Etats membres de l’Uemoa.

Le premier texte doit permettre de déterminer une méthodologie commune de calcul de cet agrégat et le second est censé créer une approche commune précisant les composantes de l’agrégat masse salariale. Tout cela pour l’atteinte des critères de convergence dans le cadre de la surveillance multilatérale des politiques macroéconomiques de l’espace communautaire.

La réunion de Dakar a vu la participation d’Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’Uemoa, Mamadou Diop, vice-gouverneur, chargé de l’intérim du Gouverneur de la Bceao, Serge Ekue, président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) et de Badanam Patoki, président du Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF).

Inflation : l’Uemoa préconise la poursuite de la transformation structurelle des économies

L’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) n’échappe pas à la flambée des prix consécutive à la guerre en Ukraine.Dans la plupart des pays africains, les conséquences du conflit russo-ukrainien se font sentir. A cause des sanctions occidentales infligées à la Russie, les produits pétroliers sont de plus en plus rares. Cette situation a obligé plusieurs gouvernements du continent noir à revoir à la hausse les prix du carburant. L’inflation concerne également les denrées de première nécessité avec une menace réelle sur les ménages les plus pauvres.

Pour faire face à cet énième choc exogène qui remet en cause la reprise économique notée après deux années de pandémie de Covid-19, les ministres de l’Économie et des Finances des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont mis en place un ensemble de mesures.

Le ministre togolais de l’Économie et des Finances, Sani Yaya, présidant la 2e réunion ordinaire du Conseil des ministres de l’organisation sous-régionale, a salué les décisions vigoureuses mises en œuvre par les États membres de l’espace communautaire pour contenir la progression de l’inflation et préserver le pouvoir d’achat des populations notamment les couches les plus vulnérables.

« Pour consolider les acquis et faire face durablement à ces défis, a plaidé le président en exercice du Conseil des ministres de l’Union, je voudrais encourager les États membres à poursuivre la mise en œuvre des actions visant la transformation structurelle de nos économies, la promotion de la production locale d’intrants agricoles, la promotion et la consommation des produits locaux ainsi que l’amélioration de l’offre de l’énergie ».

Au cours des travaux commencés ce vendredi, plusieurs textes dont le Projet de rapport semestriel d’exécution de la surveillance multilatérale de juin 2022 seront examinés par les ministres réunis au siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) à Dakar.

Les responsables des économies de la région adopteront aussi le projet de décision portant définition de l’agrégat recettes fiscales, celui portant définition et détermination du contenu de la masse salariale et le projet de règlement relatif à l’harmonisation de la réglementation pharmaceutique.

En outre, le projet de décision portant adoption des lignes directrices relatives à la réglementation des dispositifs médicaux sera adopté. Il en sera de même pour le projet portant adoption des lignes directrices relatives à l’harmonisation de la réglementation des aliments destinés aux nourrissons et aux enfants en bas âge et des produits diététiques et de régime ainsi que le projet de décision portant adoption du schéma type d’institutionnalisation du genre dans les États membres de l’Union.

Comment le Burkina Faso a basculé dans un jihadisme endémique

Au Burkina Faso, les attaques jihadistes se sont multipliées ces dernières années.Jeudi 9 juin, les jihadistes ne se sont pas contentés de tuer neuf gendarmes à Seytenga. Trois jours plus tard, ils sont revenus dans cette localité du nord-est, située dans la province de Séno, à 276 kilomètres au nord-est de Ouagadougou, pour s’en prendre aux civils.

Selon plusieurs témoignages, ils ont tiré sans sommation, faisant au final 86 morts. Ce massacre est l’un des signes de la détérioration de la situation sécuritaire au Burkina Faso depuis 2015. Avant, ce pays n’avait pas connu d’événement lié à l’activité jihadiste qui était pourtant en pleine expansion dans son voisinage immédiat.

Qu’est ce qui a changé pour que le Burkina Faso, considéré un temps comme un « Etat-médiateur » pour avoir offert ses bons offices dans le conflit du Mali en 2012, voit « 40% de son territoire » échapper au contrôle de l’Etat ?

Le nord du pays a servi de réceptacle aux premières activités des groupes jihadistes. Le 23 août 2015, le poste de police d’Oursi, dans la province de l’Oudalan, est attaqué par des individus armés venus du Mali. Le pays était engagé dans un processus de transition avec plusieurs rebondissements après la chute de Blaise Compaoré le 30 octobre 2014 précipité par un soulèvement populaire suite à son souhait de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir malgré ses 27 ans de règne.

Intitulée « La montée de l’insécurité frontalière : ce que disent 800 sahéliens », une étude réalisée par le Centre pour le dialogue humanitaire et le Programme des Nations-unies pour le développement (PNUD) en 2016, considère la transition politique de l’époque comme « la menace la plus sérieuse d’insécurité ».  Elle faisait référence à la mobilisation des forces de sécurité pour des préoccupations politiques en lieu et place de la défense du territoire. La tentative avortée du 16 septembre 2015 du Général Gilbert Diendéré de s’emparer du pouvoir, en s’appuyant sur le régiment de la sécurité présidentielle (RSP) dont il était le patron en est une illustration parfaite.

Lorsque Roch Marc Christian Kaboré arrive aux affaires au soir de la présidentielle du 29 novembre 2015, la question sécuritaire s’est imposée comme l’une des priorités de son action. Pendant ce temps, le nord du Burkina Faso, essentiellement la région du Sahel qui souffrait déjà de sa proximité avec des pays déjà touchés par le jihadisme et de carences en termes de services sociaux de base, continuait d’enregistrer de nouveaux incidents liés à l’insurrection jihadiste.

En septembre 2016, le jihadiste sahraoui Adnan Abou Walid al Sahraoui revendique la première action de la filiale de l’Etat islamique au Sahel, pourtant non encore reconnue par le commandement central depuis la zone syro-irakienne. L’attaque était dirigée contre un poste de Douane à Markoye. Un douanier et un civil y ont péri.

Le 15 janvier 2016, Al Qaïda au Maghreb Islamique Islamique (AQMI) qui vient de sceller ses retrouvailles avec Al Mourabitoune, frappe au cœur de Ouagadougou. Le Splendid Hotel, le restaurant Cappucino et le Taxi Brousse fréquentés sont ciblés par trois assaillants dont un burkinabé. La même année, un groupe local voit le jour dans la province du Soum, toujours dans la région du Sahel. Proche d’Amadou Kouffa, jihadiste malien et chef de la Katiba Macina, Malam Ibrahim Dicko monte « Ansarul Islam » (les partisans de l’Islam). Le groupe tue 12 soldats à Nassoumbou, le 26 décembre 2016.

Ce rythme infernal de violence ne s’infléchit pas durant le magistère de Roch Marc Kaboré. La naissance, le 2 mars 2017 du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ne fera qu’empirer les choses. Un an après sa naissance, cette fédération des principales organisations jihadistes sahéliennes proches d’Aqmi réussit une nouvelle intrusion à Ouagadougou. Cette fois, l’offensive vise l’État-major des armées burkinabés et l’ambassade de France à Ouagadougou, en représailles à la mort de Mohamed Ould Nouini, éliminé quelques jours plus tôt par l’armée française au Mali. Commandant d’Al Mourabitoune, cet arabe malien de Gao est le principal instigateur des premières attaques « terroristes » de Ouagadougou et de la station balnéaire de Grand Bassm en Côte d’Ivoire. Cette évolution se concrétise par une assise incontestable sur le territoire burkinabé.

Pour Apa, Héni Nsaibia, chercheur senior à Armed Conflict Location & Event Data Project (ACLED), a cartographié les groupes jihadistes présents sur le sol burkinabé. « GSIM est présent dans la plupart des régions mais reste plus actif dans la Sahel (Soum et Yagha en particulier), le Centre-nord, le Nord, la Boucle de Mouhoun, l’Est, Cascades, les Hauts-Bassins, le Sud-Ouest, le Centre-Est et est émergent dans le Centre-Ouest ».

Quant à l’Etat islamique, poursuit le chercheur, ses zones d’influence incontestables se trouvent dans l’Oudalan et dans le Séno. « Ses éléments se font aussi apercevoir dans la partie nord du Yagha et dans le nord-est du Centre-nord », ajoute-t-il.

Face à la présence et à la montée inquiétante du jihadisme, les autorités burkinabé se voient obligées de réajuster leur stratégie de lutte. C’est ainsi qu’en janvier 2020, le corps des Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) est formé, avec pour objectif « d’appuyer les forces de défense et de sécurité dans leur mission de sécurisation du territoire national ». Ils reçoivent une formation de 14 jours délivrée par l’armée.

A la fin de cette formation, ils reçoivent un équipement composé de matériel de communication, de vision et d’un armement. « Sauf que la création de cette milice est contreproductive car elle a contribué à attiser les tensions entre les populations civiles et les jihadistes qui les considèrent maintenant comme des cibles », fait constater Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des mouvements jihadistes.

Cette propension des groupes jihadistes à se rendre coupables d’exactions contre des civils peut aussi s’expliquer par la liberté d’actions dont certains d’entre eux peuvent faire prévaloir vis-à-vis de la chaîne de commandement. « L’exemple le plus parlant, c’est celui de Solhan où un massacre a été commis par une unité proche du JNIM (l’acronyme arabe du GSIM), mais qui a été niée ou critiquée par la communication officielle du groupe. Finalement on avait compris que c’était une unité indisciplinée », démontre Wassim Nasr.

La goutte d’eau de trop

Cependant, aussi meurtrier soit-il, ce carnage n’a pas été la goutte d’eau de trop. Le vase a réellement cédé après l’attaque d’Inata, à l’occasion de laquelle 53 victimes dont 49 gendarmes et 4 civils ont été dénombrées. Les conditions presqu’inhumaines dans lesquelles étaient abandonnées les gendarmes de ce détachement ont créé une onde de choc et ont planté les germes du départ précipité de Roch Kaboré.

Malgré les décisions prises pour rectifier le tir, le président, réélu pour un mandat de cinq ans, n’a pu éviter son renversement le 24 janvier par le Mouvement Populaire pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR) amené par le Lieutenant-Colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Mais ce changement de direction n’a pas amélioré la situation sécuritaire. L’ONG Armed Conflict Location and Data Project (ACLED) indique que « les violences liées à Al-Qaïda et à l’Etat islamique ont augmenté de 7% au cours des trois premiers mois de règne de la junte par rapport à la période précédente ».

Pour inverser la tendance, le lieutenant-colonel Damiba qui a prêté serment en tant que président de la transition s’est adressé à la nation le 1er avril et a annoncé la « création de comité locaux de dialogue pour la restauration de la paix, dont la mission est d’initier des approches avec les membres des groupes en rupture de dialogue avec la nation ».

« Mais la situation ne s’est pas améliorée. Elle s’est même détériorée », estime Wassim Nasr. Chercheur sénior à ACLED, Héni Nsaibia a recensé, sans préciser les groupes, 404 attaques ayant occasionné 795 décès entre le début de la mutinerie, le 23 janvier et le 3 juin. À titre de comparaison, l’Etat islamique a revendiqué 67 attaques du 16 janvier 2019 au 12 novembre 2021, confie à Apa Damien Ferré, directeur général de la société Jihad Analytics, spécialisée dans l’analyse du jihad mondial et cyber.

Wassim Nasr explique la dégradation de la situation par l’absence de « solution magique » à la problématique du jihadisme. La tâche risque de se compliquer davantage d’après le journaliste qui affirme avoir appris que « certaines populations sont allées chercher l’aide du GSIM pour faire face à l’Etat islamique pendant l’attaque de Seytenga ». « On est en train d’assister à une dynamique similaire à celle du Mali où des civils qui se sentent délaissés sont obligés de demander secours de l’un des deux groupes jihadistes », s’inquiète-t-il.

A cela, se grefferont les conséquences désastreuses du retrait du Mali des instances et de la force conjointe du G5 Sahel, pour protester contre des « manœuvres » visant à l’empêcher de jouir de son tour de présidence de cette organisation créée en 2014 pour lutter contre les groupes jihadistes au Sahel.

Ce vide de coopération régionale ajouté aux réticences de Ouagadougou à faire appel aux forces de Barkhane en cas d’attaque, ouvre la voie à un autre acteur qui est en train de s’illustrer au Mali, la compagnie militaire privée controversée, Wagner. Wassim Nasr reconnaît que des militaires pensent à cette option qui, à son avis, n’a pourtant pas eu de résultats militaires tangibles et probants au Mali.

Pour le moment, le président de la transition n’envisage pas cette hypothèse. Lors d’une visite à la ville de garnison de Bobo Dioulasso, le lieutenant-colonel Damiba avait clairement déclaré que le salut ne viendra pas de l’extérieur. L’actuel chef suprême des armées burkinabé veut d’abord compter sur ses hommes pour sécuriser le territoire national et soumettre un bilan à ses compatriotes dans cinq mois, comme il en avait fait la promesse le 1er avril.

G5 Sahel : Pourquoi le Mali a retiré ses troupes ?

Moins d’un mois après sa décision de quitter le G5 Sahel, le Mali a désengagé ses forces de la Force Conjointe.En annonçant le 15 mai dernier son retrait des instances du G5 Sahel, Bamako ne bluffait pas. Mardi 14 juin, les autorités de la transition de Bamako ont annoncé mettre fin à « l’engagement des personnels maliens en service au sein des fuseaux ouest et centre pour compter le 30 juin ». Une démarche qui s’inscrit « dans le cadre de la mise en par le respect de la décision prise par Bamako le 15 mai de de son retrait de toutes les instances du G5 Sahel, y compris la Force Conjointe du G5 Sahel », précise une lettre du chef d’Etat-major des armées maliennes adressée au Commandant de la Force Conjointe du G5 Sahel. Cette organisation régionale qui regroupe le Mali, le Burkina-Faso, le Niger, le Tchad et la Mauritanie, lancée en 2014 pour combattre les groupes jihadistes présents dans le Sahel.

Créée, elle en 2015, la Force conjointe (FC) était jusqu’ici constituée de sept bataillons comptant chacun 650 hommes (550 militaires, 100 policiers et gendarmes) répartis sur trois fuseaux : Ouest (Mali –Mauritanie), Centre (Mali, Burkina Faso et Niger) et Est (Niger –Tchad).

Cette force est chargée de combattre le terrorisme, le trafic de drogue, les trafics d’êtres humains avec un droit de poursuite de part et d’autre des frontières. Une possibilité dont se prive désormais Bamako en se retirant du G5 Sahel et de sa force conjointe.

Jeudi 19 mai, le président en exercice du G5 Sahel, le Général Mahamat Idriss Deby Itno du Tchad avait invité les autorités de la transition à reconsidérer leur position.

Jugeant injustifiée la décision du Mali, la Mauritanie avait promis « de mettre tout en œuvre pour que le G5 Sahel surmonte tous les obstacles qui se dressent devant lui ». Vendredi 20, Nouakchott avait dépêché son ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, Mohamed Salem Ould Merzoug à Bamako.

Le Niger n’a pas jugé nécessaire de faire des efforts pour sauver les meubles. Niamey a préféré acter la mort du G5 Sahel qui vient de prendre effet avec le retrait des militaires maliens des cinq des sept fuseaux et du poste de commandement (PC) de Bamako. Selon le document du chef d’état-major malien, les militaires rappelés reprendront service « dans leurs armées à compter du 1er juillet ».

Le Mali a décidé de se retirer du G5 Sahel en raison de ce que son gouvernement a qualifié de « manœuvres » visant  à l’empêcher d’assurer la direction de l’organisation régionale à partir de février 2022, date à laquelle il devait théoriquement hériter de cette charge en vertu du principe de la présidence tournante consacré par les textes fondamentaux de cette entité.

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Théâtre d’un premier coup d’état en août 2020 quand un groupe de jeunes officiers a démis le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK), le Mali est aujourd’hui dirigé par un gouvernement de transition dominé par les militaires qui a été installé au lendemain de la déposition, fin mai 2021, du président Bah N’daw et de son premier ministre Moctar Ouane alors chargés d’organiser le retour du pays vers l’ordre constitutionnel.

Contrairement au putsch contre IBK qui a été très peu désapprouvé par les partenaires du Mali, le second coup d’État a été largement condamné et a provoqué une nette dégradation des relations entre Bamako et la communauté internationale.

Après la France qui avait d’abord menacé puis décidé de retirer ses troupes engagées dans la lutte anti-jihadiste au Mali, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a prononcé plusieurs sanctions contre Bamako, dont un embargo économique et financier ainsi que la fermeture des frontières aériennes et terrestres avec le pays.

Bamako qui soupçonne une puissance « extrarégionale », en clair la France, d’être derrière ces sanctions n’a pas apprécié « le manque de solidarité » de pays du G5 Sahel que certains cercles du pouvoir malien accusent d’être à la solde de Paris qui s’est montré moins exigeant avec le Tchad où des militaires ont pris le pouvoir de manière anticonstitutionnelle, après le décès, le 20 avril 2021, du Maréchal Idriss Deby Itno.