le 18 decembre dernier, le président nigérien, Mohamed Bazoum, avait demandé à la France d’ouvrir une enquête sur les heurts qui se sont déroulés à la fin de novembre sur la route du convoi militaire de la force « Barkhane » et qui pourraient avoir fait trois morts.
L’armée française a déjà mené une « enquête interne » sur les circonstances dans lesquelles trois personnes ont été tuées au passage d’un de ses convois au Niger, a déclaré la ministre des armées, Florence Parly, en réponse à une demande d’enquête de Mohamed Bazoum, le président nigérien.
« Il y a eu une enquête interne, qui a montré que face à des manifestations d’une grande violence nos soldats [avaient] fait preuve de la maîtrise nécessaire et [avaient] eu la réaction adéquate », a-t-elle relevé dans une interview au Journal du dimanche (JDD) du 19 décembre.
Le président nigérien a « exigé » vendredi des « autorités françaises » une enquête sur les heurts survenus à la fin de novembre sur la route du convoi de la force « Barkhane », au cours desquels trois personnes ont été tuées, selon Niamey.
Ce convoi parti d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, devait rejoindre Gao, au Mali, comme cela se produit fréquemment depuis le début de l’intervention française au Sahel en 2013. Il avait d’abord été bloqué et caillassé à Kaya, dans le centre du Burkina Faso, avant de reprendre sa route quelques jours plus tard et d’être à nouveau interrompu par des manifestants en colère à Téra, dans l’ouest du Niger. Trois d’entre eux avaient été tués, dans des tirs imputés aux forces nigériennes par certains, françaises par d’autres.
Symbole de l’hostilité envers l’engagement armé de la France
La ministre des armées a assuré que le dialogue se poursuivait avec Niamey sur cette question. « Nous continuons à échanger avec les autorités nigériennes pour comprendre ce qui s’est passé avant, pendant et après ces heurts », a relevé Mme Parly. « Nous avons un dialogue d’une très grande qualité avec les Nigériens qui, je l’espère, contribuera à prévenir tout nouvel événement de ce type », a-t-elle ajouté.
M. Bazoum a également annoncé avoir « ordonné une enquête » par les « services compétents » nigériens afin d’identifier les « dysfonctionnements » du dispositif de maintien de l’ordre à l’origine des heurts.
Ce convoi est devenu un symbole de l’hostilité à l’engagement armé de la France au Sahel, qui grandit au Mali, au Burkina Faso et au Niger, chez des populations excédées par les violences djihadistes, devenues omniprésentes.
Le discours antifrançais est alimenté par « des acteurs politiques dans leur propre intérêt ou sous influence extérieure », a relevé la ministre, dans une allusion à la Russie. « Mais là où nos soldats sont présents, la population comprend qu’il s’agit de forces de protection et de réassurance, car c’est elle qui est la première cible des terroristes », a-t-elle estimé.
source: le Monde