GOUVERNANCE Archives - Page 11 sur 18 - Journal du niger

Côte d’Ivoire : démission du Premier ministre Patrick Achi

Le Premier ministre ivoirien Patrick Achi a annoncé sa démission du gouvernement ce mercredi 13 avril 2022.Le Premier ministre Patrick Achi a remis sa démission au Président de la République Alassane Ouattara, ce jour, lors du Conseil des ministres. La démission du Premier ministre Patrick Achi entraîne également la démission du gouvernement ivoirien. 

« Dans ce contexte d’extrême exigence internationale, qu’elle soit sous continentale ou mondiale, vous avez clairement exprimé votre volonté de procéder à un réaménagement du gouvernement, je voudrais donc respectueusement vous présenter ma démission en tant que Premier ministre ainsi que celle de l’ensemble du gouvernement », a-t-il déclaré.

Une démission acceptée par Alassane Ouattara. « M. le Premier ministre, vous venez de me remettre votre démission ainsi que celle de votre gouvernement, je l’accepte en vue de renforcer l’efficacité de l’action du gouvernement et pour tenir compte de la conjoncture économique mondiale actuelle, j’ai décidé de la réduction du nombre de ministres du gouvernement », a déclaré le président de la République ivoirien.

Il a expliqué « qu’il est impératif de réduire les dépenses de l’Etat tout en les réorientant vers la résilience sociale et sécuritaire. La réduction du nombre de ministre entraînera certainement le départ de certains d’entre vous », a regretté Alassane Ouattara.

Le président ivoirien a annoncé la nomination d’un nouveau premier ministre dès la semaine prochaine et d’un gouvernement resserré d’une trentaine de membres.

Ce fidèle du chef de l’État ivoirien, avait été nommé à la primature le 26 mars 2021 après le décès d’Hamad Bakayoko. 

une délégation de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples attendue du 11 au 15 avril au Maroc

Le Conseil marocain des droits de l’Homme (CNDH) accueillera, du 11 au 15 avril, une délégation de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, conduite par son président Rémy Ngoy Lumbu.Cette visite s’inscrit dans le cadre du plaidoyer mené par le CNDH et la Commission pour la ratification par le Maroc de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, ainsi que le renforcement du dialogue entre les différents acteurs institutionnels et civils pour encourager l’adhésion et favoriser l’interaction avec le système africain des droits de l’Homme, indique samedi le CNDH dans un communiqué. 

La délégation sera composée de Marie Louise Abomo, commissaire et présidente du Groupe de travail sur les droits des personnes âgées et des personnes handicapées en Afrique, Ourveena Geereesha Topsy, commissaire et rapporteure spéciale sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique, Idrissa Sow, commissaire et présidente du Groupe de travail sur la peine de mort et les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires en Afrique et Hannah Forster, directrice exécutive du Centre africain pour la démocratie et les études des droits de l’Homme, ajoute le communiqué.

Le programme de la visite comprend l’organisation d’une rencontre sur la « Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et les perspectives de renforcement de l’interaction avec le système africain des droits de l’Homme », dans le but de contribuer aux efforts de plaidoyer pour la ratification par le Maroc de la Charte africaine, et de s’informer sur les opportunités et les exigences qui en découleront et les modalités d’interaction de chaque composante du système national avec le système africain des droits de l’Homme.

Les travaux de cette rencontre, qui réunira des acteurs institutionnels, académiques et civils, seront ouverts par la présidente du CNDH, Amina Bouayach, et le président de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, Rémy Ngoy Lumbu.

Dans le cadre du renforcement du dialogue entre la Commission africaine, l’institution parlementaire et la société civile nationale, la délégation de la Commission tiendra une rencontre avec le Président de la Chambre des Représentants, Rachid Talbi Alami, et le Président de la Chambre des Conseillers, Naama Mayara, selon la même source. 

Des rencontres thématiques seront également organisées entre les commissaires africains et les coalitions d’ONG œuvrant dans les domaines de la peine de mort, la liberté d’expression, l’accès à l’information, des personnes âgées et celles en situation de handicap.

Le CNDH a appelé le gouvernement marocain, dans ses rapports annuels au titre de 2019 et 2020 et ses recommandations et propositions relatives au renforcement de l’effectivité des droits soumises au Chef du Gouvernement, à ratifier la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et à renforcer son adhésion au système africain des droits de l’Homme.

Guinée : report du procès de l’ex-Pm Kassory Fofana & Cie

Le chef du dernier gouvernement du président déchu, Alpha Condé, a été placé sous mandat mercredi dernier.Ibrahima Kassory Fofana, ancien Premier guinéen et trois de ses anciens ministres devront encore attendre pour être édifiés sur leur sort. Leur procès prévu ce lundi 11 avril devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) est reporté. Celle-ci a renvoyé en instruction l’affaire d’enrichissement illicite et de détournement de deniers publics pour laquelle l’ex-Premier ministre et ses coinculpés sont poursuivis.

Au terme d’enquêtes de la Crief, Ibrahima Kassory Fofana, Mohamed Diané, Diakaria Koulibaly et Oyé Guilavogui ont été inculpés le 6 avril dernier et placés sous mandat de dépôt à la maison centrale de Conakry.

Afrique du Sud : une justice à deux vitesses (Kgalema Motlanthe)

L’ancien président de la nation arc-en-ciel considère que les hauts dirigeants du Congrès national africain (ANC, sigle en anglais) s’en tirent trop souvent à bon compte lorsqu’ils ont maille à partir avec la justice.Deux poids, deux mesures. Voilà l’impression de Kgalema Motlanthe quand il analyse le fonctionnement de la justice de son pays. S’exprimant ce jeudi lors d’un séminaire en ligne sur le thème « l’histoire de l’ANC et l’état de l’Afrique du Sud dans les cinq prochaines années », l’ex-chef de l’État a déclaré qu’« aucune personne ne devrait accéder à une fonction publique quand elle a trahi la confiance de ses concitoyens ». C’est une question d’éthique et de morale, a-t-il ajouté.

Kgalema Motlanthe, dans son intervention, a évoqué le cas de l’ancienne ministre du Développement social, Bathabile Dlamini, récemment inculpée de parjure dans une affaire de gros sous. Même si c’est la toute première fois qu’un tribunal condamne un haut responsable de l’Etat, Bathabile Dlamini a juste payé une amende de 13.000 dollars pour éviter de purger une peine de quatre ans prison.

Toutefois, M. Motlanthe espère que le droit sera dit dans les autres affaires de corruption impliquant des membres du parti au pouvoir. « La loi doit être appliquée efficacement. Que ça plaise ou non à l’ANC », a souhaité l’ancien dirigeant sud-africain.

Mali: Il y a dix ans, le Mnla proclamait l’indépendance de l’Azawad.

L’indépendance autoproclamée de l’Azawad n’a jamais été reconnue.La veille, le Mouvement nationale de l’Azawad (Mnla), fer de lance la rébellion touarègue déclenchée quelques semaines plus tôt dans le nord du Mali, venait, tout juste, de décréter, un cessez-le-feu unilatéral après avoir pris le contrôle de tout le septentrion malien désormais vidé de toute force gouvernementale. Ce jour-là, vendredi 6 avril 2012,  Moussa Ag Attaher, actuellement ministre des sports du gouvernement de la junte au pouvoir à Bamako, alors un des porte-paroles du mouvement en Europe se présentait sur un plateau de télévision française pour confirmer une annonce parue quelques heures plus tôt sur le site internet de son organisation. Celle-ci, signée par le secrétaire général du Mnla, Bilal Ag Cherif, proclamait «  l’indépendance de l’Azawad », cet immense territoire aride du nord du Mali grand comme la France et la Belgique réunies, qui depuis l’indépendance du pays en 1960 est régulièrement secouée par des rebellions. 

 «Nous proclamons solennellement l’indépendance de l’Azawad à compter de ce jour», déclarait alors Mossa Ag Attaher sur la chaîne France 24. «Nous venons de terminer un combat très important, celui de la libération», ajoutait-il, sans préciser qu’un autre groupe rebelle disputait à ses compagnons le contrôle de la région: le mouvement Ansardine, une formation d’inspiration islamiste dirigée par Iyad Ag Ghali, héros d’une précédente rébellion touarègue qui avait déstabilisé le pays dans les années 1990, mais qui rêve désormais d’un Mali entièrement islamique, donc hostile à l’indépendance de la région, et récemment allié aux combattants d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) qui depuis plusieurs années s’étaient installés dans le coin. 

La France, ancienne puissance coloniale du Mali, par la voix de son ministre de la Défense, Gérard Longuet, avait immédiatement affirmé qu’«une déclaration d’indépendance unilatérale qui ne serait pas reconnue par les Etats africains n’aurait pas de sens». Se voulant plus précis, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero déclarait, lui, que le Quai d’Orsay considérait comme «nulle et non avenue» cette proclamation d’indépendance. Des propos  qui tranchent nettement, pourtant, avec les confidences qu’Apa news a recueilli ces derniers jours auprès de plusieurs hauts cadres fondateurs du Mnla, dont Hamma Ag Mahmoud premier, « chef de la diplomatie » du mouvement, désormais éloigné de l’organisation. 

« C’est la France qui est à l’origine de cette rébellion. À l’époque, beaucoup de Touaregs maliens étaient installés en Libye depuis plusieurs décennies et étaient engagés dans l’armée de Mouammar Kadhafi. La France qui venait d’engager une guerre en Libye pour chasser Kadhafi du pouvoir avait eu l’idée de convaincre une partie de son armée de l’abandonner. Elle avait alors pris contact avec certains  touaregs maliens qui étaient proches de certains militaires libyens d’origine malienne. Elle leur a suggéré de faire pression sur les miliaires de Kadhafi d’origine touarègue malienne pour qu’ils se retirent de la Libye et rentrent au Mali. La France leur a promis de les soutenir pour libérer leurs frères dans le Nord du Mali du joug de Bamako qui en dépit de plusieurs rébellions,  suivies d’autant d’accords de paix restés lettres mortes, continuaient à les marginaliser et mépriser » reconnaît cet ancien préfet, ministre et conseiller à la présidence malienne qui assume à la fois son passage au sein de la rébellion et son attachement au Mali.
« Je fais partie du groupe qui a imposé l’idée d’indépendance. Nous étions presque tous des anciens responsables politiques ou cadres touaregs ayant travaillé au Mali. Nous connaissons très bien le système du pouvoir et les élites établis dans la capitale, Bamako. Plusieurs accords  de paix ont été signés avec eux par les rébellions passées. Après le moment de la signature, ces accord ont tous été immédiatement ignorés par le pouvoir et les élites de Bamako. Demander l’indépendance était pour nous une manière d’exiger le maximum pour avoir le minimum. Note objectif était, au moins, une vraie décentralisation poussée dans le cadre du même pays, surtout que le Mali a toujours été un territoire où les communautés ont toujours vécu sous cette forme de cohabitation depuis plusieurs siècles. Mais les élites modérnes de Bamako, entièrement formées à l’école française sont bloquées depuis la colonisation sur le modèle de l’Etat centralisé à la française », justifie l’homme politique touareg, aujourd’hui réfugié dans un pays voisin.

Toujours est-il, que l’indépendance autoproclamée de l’Azawad n’a jamais réussi à trouver le moindre soutien en dehors du cercle restreint des sympathisants du Mnla. 

Au nom de l’Union africaine (UA), dont il présidait la Commission, le gabonais Jean Ping, avait alors évoqué « une plaisanterie  et déclaré que l’organisation continentale rejetait «totalement la prétendue déclaration d’indépendance» et condamnait « fermement cette annonce qui est sans aucune valeur».

Les Etats-Unis avait, eux aussi, rejeté la déclaration d’indépendance. «Nous répétons notre appel à préserver l’intégrité territoriale du Mali», avait à l’époque déclaré Patrick Ventrell, un porte-parole du département d’Etat américain. 

La Grande-Bretagne, elle, décidait tout simplement de fermer «temporairement» son ambassade à Bamako et d’en «retirer» son personnel diplomatique, avait alors  indiqué un communiqué du Foreign Office.

Les voisins du Mali membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), eux, clamaient leur attachement à l’intégrité territoriale de ce pays membre de l’organisation, alors qu’ils venaient d’imposer un embargo diplomatique et économique total au Mali après qu’un groupe de militaires, évoquant l’échec du président Amadou Touma i Touré (ATT) alors en fin de mandat à prévenir la débâcle de l’armée face aux rebelles, venait de faire un coup d’état quelques semaines plus tôt.

La cedeao avait même annoncé qu’elle s’apprêtait à envoyer au Mali une force militaire de 2.000 à 3.000 hommes pour restaurer l’unité du pays. Ses chefs d’état-major des armées réunis à Abidjan, en Côte-d’Ivoire, vingt-quatre heures avant la proclamation unilatérale d’indépendance par les rebelles, avaient d’ailleurs élaboré un «mandat» pour cette force.

Habitué à jouer les pompiers lors des rebellions passées chez son voisin du Sud, la puissance militaire régionale qu’est l’Algérie dont six diplomates venaient de se faire à enlever des islamistes à Gao, avait, de côté, déclaré qu’elle, «n’acceptera jamais une remise en cause de l’intégrité territoriale du Mali», appelant au «dialogue» pour régler la crise, selon les mots de son Premier ministre de l’époque, Ahmed Ouyahia, interrogé par le journal français Le Monde. 

Homme fort du moment à Bamako, le capitaine Amadou Sanogo, le chef de la junte qui venait de renvider ATT, s’était contenté, lui, de reconnaître, implicitement, son impuissance à protéger les populations du Nord, les appelant «à résister» par leurs propres moyens. 

La suite est connue: Ansardine et ses alliés se revendiquant d’Al Qaïda avaient fini par prendre le dessus sur le Mnla. Durant près d’une année, les islamistes étaient les seuls maîtres du Nord du Mali. Chassés, à partir de janvier 2013, des villes qu’ils occupaient par une intervention militaire internationale dirigée par la France, ils n’ont pas pour autant été vaincus. Toujours actifs au Mali, ils sont désormais présents au Burkina-Faso, au Niger voisins, et affichent l’ambition de s’installer partout en Afrique de l’Ouest. 

Mali : la botte secrète des militaires pour faire plier la CEDEAO

Si un accord n’est pas trouvé entre les autorités de la transition malienne et la CEDEAO, Bamako envisage de décréter unilatéralement une transition de vingt-quatre mois.Suite et pas fin entre le Mali et la CEDEAO. Le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le Mali, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, est attendu ce mardi ou mercredi à Bamako. En dépit des divergences, les deux camps tentent de trouver un accord sur la durée de transition.

Le chef de l’Etat malien Assimi Goïta, avait carte blanche pour dérouler une transition de cinq ans selon les conclusions des Assises de refondation de décembre 2021. Mais, dans un « ultime sursaut », il a accepté une transition de vingt-quatre mois pour convaincre les chefs d’Etat de la CEDEAO qui campent sur une durée de seize mois. 

La différence n’est pas insurmontable, mais elle est suffisamment importante pour créer un blocage. L’urgence pour le Mali est d’arriver à faire plier le bloc régional de lever l’embargo décrété en janvier 2022.

Mais cette issue ne serait envisageable que s’il y a d’accord entre les deux parties sur la durée de transition. Cet énième visite de Goodluck Jonathan, qualifiée par certains comme celle de la dernière chance, permettra-t-elle de décrocher enfin un accord pour la levée des suspensions ?

La CEDEAO mise devant le fait accompli ?

En cas d’échec des négociations, Bamako compte maintenir son chronogramme de vingt-quatre mois pour achever cette transition, avant de fixer une date pour les élections qui doivent déboucher sur le retour des civils au pouvoir. La CEDEAO serait dans ce cas mise devant le fait accompli avec l’obligation de se prononcer clairement sur le maintien ou la levée de l’embargo sur le Mali.

Sur le terrain, les effets de ces sanctions commencent à se faire sentir chez les populations surtout avec la fermeture des frontières terrestres et aériennes. Dans un contexte de menace jihadiste dans le Sahel, la CEDEAO peut-elle maintenir indéfiniment l’embargo sur cet État enclavé ?

A côté, les sanctions économiques de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) commencent à inquiéter les banques exposées à certains risques face à l’accumulation des impayés de l’Etat malien dont les avoirs sont gelés par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) basée à Dakar. A la date du 28 février 2022, les impayés de Bamako auprès des certains établissements financiers s’élevaient à 90,8 milliards francs Cfa selon la plateforme d’informations financières et boursières, Sika Finance.

Au niveau interne, les banques maliennes détentrices des créances des autres pays de la zone UEMOA ne peuvent pas être payées en raison de la suspension des transactions commerciales et financières entre le Mali et les autres pays de la CEDEAO.

Aujourd’hui, les créances détenues par les établissements de crédit auprès de l’UEMOA sur le Mali seraient estimées à 1825,34 milliards francs CFA soit 2,8 milliards d’euros. 

Burkina Faso : la Cedeao reçue par le président de la transition

Le Président de la Commission de la Communauté économique de États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Jean Claude Kassi Brou, a effectué une visite de travail au Burkina Faso du 1er au 2 avril 2022.L’objet de la visite selon le communiqué parvenu à APA, était de « partager avec les autorités burkinabè les conclusions du Sommet extraordinaire de la CEDEAO tenu le 25 mars 2022 à Accra, en République du Ghana ».

Au cours de son séjour, le Président de la Commission et sa délégation ont eu des séances de travail avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur et le ministre délégué chargé de la Coopération régionale. 

Ils ont été reçus en audience par le Président du Burkina Faso Paul-Henri Sandaogo Damiba. « Les entretiens se sont déroulés dans une atmosphère empreinte de cordialité et de franchise » soutient le communiqué.

Les discussions entre la CEDEAO et le Burkina Faso vont se poursuivre autour des questions évoquées lors du Sommet du 25 mars 2022 » selon le document.

Pour rappel, ce pays du Sahel en proie au jihadisme depuis 2013 et la Cedeao sont en désaccord sur la durée de la transition après le coup d’Etat perpétré par des militaires le 24 janvier 2022 contre le président Roch Marc Christian Kaboré. 

La junte au pouvoir s’est fixée comme mission de travailler à stabiliser le pays en s’appuyant sur les conclusions des Assises nationales. Celles-ci fixent une transition de trois ans avant la tenue des prochaines élections. 
Un délai jugé suffisamment  « long » par l’organisation régionale, qui prône une transition de 18 mois au maximum afin de permettre le retour des civils au pouvoir. 

Mauritanie : Ghazouani, nouveau gouvernement, le point à mi-mandat (analyste)

Le président mauritanien a nommé jeudi 31 mars un nouveau gouvernement marqué par l’arrivée de quinze nouvelles têtes. Moussa Ould Hamed, journaliste politique mauritanien et fondateur du groupe Biladi décrypte en exclusivité pour APA les raisons de ce profond remaniement. Selon l’analyste, cette situation était prévisible vue « l’inefficacité » dont faisait montre la précédente équipe.Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a effectué un remaniement gouvernemental où il s’est séparé de quinze ministres. Qu’est-ce qui a motivé sa décision ?

Il est difficile de dire dans les remaniements, comme dans une science exacte, ce qui est objectif de ce qui ne l’est pas. Mais il est sûr que le gouvernement était décrié. Et le président de la République, sans vraiment nommer personne lors de la sortie de la dernière promotion de l’Ecole nationale d’administration (Ena), a critiqué des faits. Dans son allocution, il avait critiqué aussi le retard dans l’exécution des projets. Il était clair qu’il n’était pas satisfait du rendement du gouvernement. D’autant plus qu’on a dépassé le mi-mandat et certainement il doit penser à son second mandat. L’équipe qui était là ne satisfaisait pas vraiment les objectifs annoncés dans son programme électoral et qu’il appelle « mes priorités » pour booster les volets sociaux, administratifs et autres.

Malgré le départ de plusieurs ministres, il a renouvelé sa confiance au Premier ministre Mohamed Ould Bilal. N’est-il pas comptable des contre-performances du gouvernement précédent ?

Dans l’opinion, la reconduction du Premier ministre n’était pas vraiment attendue ou, du moins, pas du tout populaire. Il est décrit comme une personne effacée, sans poigne. Tous les gens s’attendaient à ce qu’il soit le premier à partir. Même si on peut dire qu’il n’a pas été responsable de son gouvernement dans la mesure où il ne pesait pas sur les décisions. Il semblait plus ou moins absent et dépassé par les choses.

Le président Ghazouani s’était montré très critique à l’égard de l’ancienne équipe. Que lui reprochait-il ?

Dans son éducation et sa manière de faire, le président ne fait jamais de reproches directs. Il n’a pas fait de reproches directs à son gouvernement. Il a tout simplement énuméré un certain nombre d’habitudes néfastes pour l’administration si bien au niveau de la société de l’eau, de l’électricité, de l’état civil. Mais il n’a nommé personne même s’il était clair qu’il n’était pas content du rendement de l’administration. Certes à voir le remaniement, on constate le départ de quinze ministres. Ce qui équivaut à plus de 50% du gouvernement. C’est un grand changement même si peut-être il n’y a pas beaucoup de choses qui vont changer dans la mesure où on a, à quelques exceptions près, les mêmes profils qui arrivent.

Est-ce que la disparition récente de ressortissants mauritaniens au Mali a pesé sur les dernières décisions de Ghazouani contre son gouvernement ?

Non je ne crois pas. Ces événements dramatiques ont été sentis de manière douloureuse dans l’opinion mais le ministre des Affaires étrangères n’a jamais été vu comme responsable. Tout ce qui se passe au Mali maintenant, nous le regardons avec beaucoup de retenue et de sagesse. C’est un pays frère et frontalier qui traverse une période très difficile. La gestion de ce dossier n’est pas entièrement donnée au ministère des Affaires étrangères mais plutôt à la Sécurité et à la Défense.

Quels sont aujourd’hui les nouveaux chantiers du gouvernement mauritanien à deux ans de la fin du mandat de Ghazouani ?

Vous savez, les chantiers ne manquent pas en Mauritanie. Tout est chantier, que cela soit le social, l’économie ou la politique. Il y a nécessité à mettre en place une véritable administration au service du citoyen, une administration de développement. Parce que ce qui est important chez nous aujourd’hui c’est de gagner la bataille du développement. On dit souvent que la Mauritanie a beaucoup de ressources mais la population est très pauvre. L’administration aussi laisse à désirer puisqu’elle ne prend pas en charge tous ces défis.

Cette année est une année de sécheresse, ce qui n’est pas très rare au Sahel. Cette situation est doublée de la crise de la Covid-19. On ne sait même pas si on est sortis de la pandémie, mais elle a ses effets sur l’économie. De même, la guerre en Ukraine vient accentuer ces difficultés.

Au plan socio-politique, il y a le défi de la consolidation de la concorde nationale. Depuis l’arrivée de Ghazouani, il a essayé d’apaiser la scène politique mauritanienne qui était agitée depuis deux voire trois décennies. Ces efforts doivent prendre en compte aussi d’autres questions comme le passif humanitaire, le cas de l’esclavage ou l’organisation des élections. Mais je crois qu’avec l’arrivée du ministre-secrétaire général de la présidence, très sérieux et compétent, on peut avoir de l’optimisme par rapport au règlement de ces questions.

Mauritanie : trois nouvelles nominations à de hautes fonctions

Trois anciens ministres nommés à de hautes fonctions.Dans la foulée de la publication, dans la soirée du jeudi 31 mars, de la liste du nouveau gouvernement du Premier ministre reconduit, Mohamed Ould Bilal, la présidence mauritanienne a annoncé la nomination par décrets de trois anciens ministres à de hautes fonctions. Mme Naha mint Hamdi O. Mouknass est ainsi désignée ministre conseillère à la présidence de la république

Mohamed Lemine O. Dehbi est nommé gouverneur de la banque centrale de Mauritanie

Mohamed Ali O. Sidi Mohamed est désormais le délégué général à l’agence nationale à la solidarité et à la lutte contre l’exclusion

Un nouveau gouvernement fortement remanié en Mauritanie

Parmi les changements majeurs: l’ancien diplomate onusien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed quitte les Affaires étrangères au profit de Mohamed Salem Ould Merzoug, jusqu’ici ministre de l’Intérieur.Le secrétaire général de la présidence de la République mauritanienne a annoncé jeudi soir, 31 mars, la liste des membres du nouveau gouvernement du Premier ministre, Mohamed Ould Bilal, lui-même reconduit la veille après avoir présenté la démission de sa première équipe mardi 29 mars.

Comme le pronostiquait une grande partie des médias mauritaniens, l’ancien diplomate onusien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed quitte son poste de ministre des Affaires étrangères. Il est remplacé par Mohamed Salem Ould Merzoug, ancien Haut Commissaire de l’Organisation pour la Mise en valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), plusieurs fois ministre par le passé et qui était jusqu’ici ministre de l’intérieur. 

Considéré comme un proche du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, Merzoug cède sa place de “premier flic” de Mauritanie à un autre homme de confiance du chef de l’Etat: .Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine qui occupait le poste de  directeur de cabinet du Président de la République. 

Remplacé quelques heures auparvant par Yahya Ould El Waghef au Secrétariat général de la présidence, Adama Bocar Soko devient le ministre de l’Agriculture.Porte-parole du gouvernement sortant, Moctar ould Dahi quitte le ministère de la Culture pour celui de la Santé en remplacement de Sidi Ould Zahav.Le gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie (BCM)CM, Cheikh El Kebir Moulaye Taher, devient le ministre de la Transition en remplacement d’Abdel Aziz Ould Dahi qui quitte le gouvernement.

Jusqu’ici parmi les plus jeunes du gouvernement,  Taleb Sid’Ahmed, tr-s apprecié dans les milieux de la jeunesse et de Amal Mint Cheikh Abdallahi, fille de l’ancien président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, sont tous les deux remplacés, respectivement à l’”Emploi et à l’Enseignement supérieur. Ancien haut cadre de l’Union africaine, Moctar Ould Ahmed Yedali  est nommé à la place Mohamedou Ahmedou M’Haimid au ministère  des Transports.

Voici la nouvelle composition gouvernementale :

Ministre de la Justice / Mohamed Mahmoud Ould Boya

Ministre des Affaires étrangères / Mohamed Salem Ould Merzoug

Ministre de la Défense Nationale / Hanena Ould Sidi

Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation / Mohamed Ahmed O. Mohamed Lemine

Ministre de l’Economie / Ousmane Mamadou Kane

Ministre des Finances / Isselmou Mohamed Mbaye

Ministre des Affaires Islamiques / Dah Ould Amar Taleb

Ministre de l’Education Nationale, Porte-parole du Gouvernement / Mohamed Melainine Ould Eyih

Ministre du Pétrole, des Mines et de l’Energie / Abdel Salem Ould Mohamed Saleh

Ministre de la Fonction Publique et du Travail / Mohamed Abdallahi Outhmane

Ministre de la Santé / Mokhtar Ould Dahi

Ministre de la Transition Numérique / Cheikh El Kebir Moulay Taher

Ministre des Pêches et de l’Economie maritime / Mohamed Ould Abdine Ould Emaiyif

Ministre du Commerce et du Tourisme / Lemrabott Ould Bennahi

Ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme / Sid Ahmed Ould Mohamed

Ministre de l’Elevage / Mohamed Ould Soueidatt

Ministre de l’Agriculture / Adama Bocar Soko

Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle / Lalia Camara

Ministre de l’Equipement et des Transports / Mokhtar Ould Ahmed El Yedali

Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement / Sidi Mohamed Taleb Amar

Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique / Mohamed Lemine Ould Abiye

Ministre de la Culture, des Sports et des Relations avec le Parlement / Khattar Ould Cheibany

Ministre de l’action sociale, de l’enfance et de la famille / Savia Mint Entehah

Ministre de l’Environnement et du Développement Durable / Aissata Daouda Diallo

Ministre, secrétaire général du gouvernement / Zeinebou Mint Ahmednah

Mali: Il y a dix ans, Mamiti, 20 ans, « inaugurait » le tribunal islamique à Tombouctou

Le 30 mars une rébellion touarègue prenait le contrôle du Nord du Mali, avant d’être finalement supplantée par des groupes islamistes qui y ont installé des tribunaux islamiques. Un jeune touareg de Tombouctou était la première personne jugée puis condamné sur la base de la charia. Deuxième volet de notre série sur l’occupation, il y a exactement dix ans, du septentrion malien par les islamistes.Le jeune homme avait alors tout juste la vingtaine. Mais il s’en souvient comme si c’était hier. « L’armée malienne s’était retirée de la ville dans la nuit. Ce jour-là, tôt le matin, je suis sorti en ville comme la plupart des jeunes. Certains sont allés piller les maisons abandonnées et les administrations pour récupérer des motos, des téléviseurs, des climatiseurs etc. Mes amis et moi sommes partis vers le camp militaire. Mes amis cherchaient des véhicules, des motos, des armes ou des caisses de munitions qu’ils espéraient vendre ailleurs. Moi, j’avais un autre objectif. Aller au mess des officiers. J’étais persuadé que dans leur fuite, les militaires n’ont pas eu le temps de récupérer l’argent de la caisse et surtout les stock d’alcool. C’est un des meilleurs que j’ai goûté dans cette ville et qui est très prisé par les buveurs de Tombouctou. Je n’ai trouvé ni argent ni stocks, seulement trois ou quatre bouteilles de vin oubliées au fonds d’un frigo, dont j’ai bu une ou deux sur place, avant de quitter les lieux complètement ivre » rigole-t-il, aujourd’hui au téléphone, relatant le moment de son arrestation par une patrouille des islamistes d’Ansardine appuyé par Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), alors en concurrence pour le contrôle de la ville avec les nationalistes touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) avec lequel ils s’étaient initialement alliés pour déclencher cette énième rébellion qui venait d’éclater dans le Nord du Mali. 

«Je suis à peine sorti du camp qu’un pickup avec des combattants lourdement armés s’est arrêté devant moi. « Ils m’ont demandé de voir ce quil y avait dans le sachet que je portais. Je leur ai dit que c’était du vin. Ils m’ont ordonné de les jeter immédiatement par terre et ils y ont mis le feu. Là, j’ai compris que la situation était grave. J’étais persuadé qu’ils allaient m’exécuter sur place. J’avais si peur que j’ai dessaoulé sur le champ », plaisante drôlement le jeune touareg, imitant l’accent de celui qui semblait être le chef de la patrouille islamiste: Omar Ould Hamaha, que le monde entier allait’découvrir aux premières heures de l’occupation de Tombouctou, grâce à des vidéos mises en ligne par des habitants de la ville où il revendiquait haut et fort l’objectif des jihadistes d’occuper tout le territoire malien, menaçant la communauté internationale d’un « 11 septembre multiplié par dix si jamais elle se hasardait à  intervenir au Mali ».  « Barbe rousse », comme l’avait surnommé la presse internationale en raison de son bouc teint au henné, « pour faire comme le Prophète » -comme il le confiait, en septembre 2012 à l’auteur de ces lignes dans la ville de Gao où il avait fini par prendre ses quartiers-, conduit le jeune homme dans les locaux d’une ancienne banque transformée en commissariat de police islamique. Mamiti y passe cinq jours de garde à vue, où avec deux autres jeunes arrêtés pour le même motif de consommation d’alcool -un Arabe et un Songhai, la communauté noire majoritaire dans la ville- il passe son temps à jouer au repenti, en priant et lisant le Coran à haute voix. “Il fallait me voir. En quelques jours, j’étais devenu comme eux, au point que certains m’ont même proposé de les rejoindre comme combattant. Je n’ai pas dit non et je n’ai pas dit oui”, confie le jeune homme.Déféré devant le tribunal islamique, il est immédiatement condamné et puni.

 

« C’était vraiment bizarre. Lle commissaire était mon cousin maternel et le juge mon oncle maternel également. Je ne savais même pas qu’ils étaient avec eux. Au fond de moi, j’espérais qu’ils allaient me sauver, comme j’en avais l’habitude avec les autorités qui étaient là. Il y a avait toujours quelqu’un pour me sortir d’affaires. Mais là, rien. Mon cousin et mon oncle avaient bien de l’affection pour moi. Ils me l’ont dit. Mais là pas question de m’accorder de faveur. », se souvient Mamiti. Le premier, Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Mahmoud, longtemps en fuite, a été arrêté puis remis par les autorités maliennes le 31 mars 2018 à la Cour pénale internationale (CPI) à la Haye où son procès pour « crimes contre l’humanité » ouvert en 2020 est toujours en cours . Le second, Houka Houka Ag Alhousseini, un moment emprisonné à Bamako avant d’être libéré le 14 août 2014 dans le cadre d’une « concession politique » du gouvernement malien en direction d’une partie des islamistes ayant accepté de prendre part aux négociations de  paix alors en cours entre l’Etat et certains groupes armés et qui ont abouti à la signature d’un accord de paix en juin 2015. Aux dernières nouvelles, l’ancien juge islamique, qui est enseignant d’arabe de métier, a entretemps été réintégré à la fonction publique comme directeur d’école dans une localité proche de Tombouctou où, faute de magistrat de l’Etat, c’est lui qui rendrait encore justice sur la base de….la Charia. « Je suis le premier qui a été jugé et condamné: il paraît que c’était 40 coups de fouet. je n’ai même pas compté tellement j’avais mal. C’était une cravache faite à partir des poils de queue de chamelle.  Durant plusieurs jours, j’étais obligé de rester allongé sur le ventre. Des amis venaient me voir à la maison avec des bières et du haschich mais je ne voulais plus y toucher, tellement j’avais encore mal. La douleur des coups que j’ai reçus était encore dans ma tête. À cette époque, la seule chose que je voulais était de quitter la ville. Je me connais, j’aime trop la belle vie. Les filles, l’alcool, les joints et la musique. Or, tout cela est absolument interdit par les islamistes. Si je restais je n’allais pas résister longtemps à reprendre mes habitudes. J’ai donc décidé de partir », se souvient Mamiti, racontant avec un impressionnant art de l’autodérision la scène de son jugement et de sa punition sur la terrasse du très charmant hôtel que les islamistes avaient alors réquisitionné pour y installer leur tribunal.

 

Dix ans après les faits, Le jeune touareg n’a pas de haine ni envie de revanche à l’égard des islamistes qui l’ont fouetté et poussé à quitter sa ville natale. Le jeune touareg pardonne tout.  « Ce qui est arrivé est arrivé. Le passé c’est le passé. » se résigne-t-il. Est-ce l’effet des liens de famille avec son cousin Hassan l’ancien commissaire islamique ou son oncle Houka, l’ancien juge jihadiste? Est-ce l’effet des liens d’amitié ou de voisinage anciens avec certains jeunes qui avaient rallié les jihadistes, comme cela est fréquent dans le Nord du Mali? Ou est-ce, plus simplement, l’effet des croyances locales façonnées par des siècles de mysticisme islamique soufi qui érige le pardon en vertu religieuse majeure?
En dépit de son penchant assumé pour certains interdits « haram », Mamiti se veut « un bon musulman ». Il pense donc que pardonner est un devoir religieux, surtout qu’il multiplie, selon lui, ses “chances d’accéder au paradis d’Allah”. 
“C’est ça le vrai islam” philosophe le jeune homme qui donne l’exemple des chefs religieux de sa ville, comme le grand Imam de Tombouctou: Abderrahmane Ben Assayouti, un vénéré octogénaire héritier d’une vieille lignée d’érudit religieux venus il y a plusieurs siècles du Caire et d’Assyout en Égypte, comme d’autres de Baghdad, Damas, Istanbul, Kairouan, Tripoli, Fès, Marrakech, Cordoue, Médine, La Mecque, Sokoto, Zanzibar, etc. 
Au plus fort de l’occupation jihadistes, comme lors de précédents épisodes d’insurrections armées que le nord du Mali vit épisodiquement depuis l’indépendance du pays en 1960, le très respecté Imam a toujours appelé à la “paix des cœurs”. 
Depuis que la ville s’est vidée de ses jihadistes, chassés en 2013 par l’armée française, le religieux cesse de prêcher contre le sentiment de revanche que nourriraient certains habitants à l’égard d’autres en raison du comportement de quelques uns parmi eux durant l’épisode de l’occupation. 
“Toute ma vie j’ai prié pour la paix. Le pardon est essentiel en Islam. La haine est un mauvais sentiment » confirmait, en septembre 2018, le religieux à la vision manifestement trop abîmée annotant un vieux manuscrit au premier étage de son domicile, une vieille bâtisse érigée par un aïeul non loin de la grande mosquée historique de Djingareyber où sa famille a toujours officié. 
A la différence de Mamiti, l’homme de Dieu n’a jamais été maltraité par les jihadistes. En dépit de divergences doctrinales profondes entre ce mystique soufi et ces littéralistes salafistes, les islamistes ont toujours pris soin de lui manifester le plus grand égard. 
“Personnellement, je n’ai jamais eu de problèmes avec eux. Ils m’ont toujours respecté et considéré. Ils venaient d’ailleurs régulièrement me rendre visite pour prendre de mes nouvelles ou me demander conseil en raison de mon statut et de mes connaissances, y compris Abou Zeid”, confie t-il en référence au redoutable émir d’Aqmi responsable de plusieurs enlèvements d’occidentaux, dont les anciens otages d’Areva, et qui a été tué au combat aux premiers premières semaines de l’opération militaire international conduite par la France en janvier 2013 pour chasser les islamistes du nord du Mali. 
“Je ne juge jamais les humains. Mais ce fut, tout de même, une épreuve. Et comme on dit en Islam après toute épreuve vient la délivrance”, médite le vénéré religieux alternant des phrases en arabe, français et songhaï l’idiome soudanais en usage dans le Nord du Mali. 

Aujourd’hui, il n’y a plus de charia à Tombouctou, ni de police ou de juges islamiques. Les jihadistes ont aussi disparu de la ville. Théoriquement, Mamiti le jouisseur peut donc s’y adonner à ses plaisirs habituels, Mais il ne vit plus dans les parages. Après avoir longtemps erré entre Bamako, la capitale, et les camps de réfugiés dans les pays voisins, Mamiti, aujourd’hui trentenaire, a été contraint de s’exiler très loin de chez lui. « Avec ou sans les islamistes, mon pays va mal » dit le jeune homme qui vit désormais dans pays d’Europe du Nord, en allusion à la situation politique et sécuritaire qui règne au Mali où dix ans après le début de la guerre contre les jihadistes, ceux-ci sont loin d’avoir été vaincus et la paix n’y est toujours pas revenue. 

Mauritanie; la nouvelle mission du Premier ministre reconduit

Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani a reconduit Mohamed Ould Bilal, en tant que Premier ministre, et lui a confié la formation d’un nouveau gouvernement. Après d’interminables heures d’attente  pour connaître l’identité du « nouveau Premier ministre », chargé de conduire une nouvelle équipe gouvernementale après la demision mardi 29 de de celle qui était jusqu’ici aux affaires, les Mauritaniens ont appris mercredi 30 mars que le chef de l’Etat a décidé de conserver Mohamed Ould Bilal comme Chef de gouvernement.  

La volonté de garder l’ingénieur Mohamed Ould Bilal, et de lui redonner confiance, malgré les tourbillons médiatiques que cette décision pourrait provoquer suscite déjà une question: Sommes-nous face à une nouvelle posture du Premier ministre, et à un passage d’un poste de « coordinateur » de l’action gouvernementale, à celui d’un chef d’équipe de proximité avec le citoyen?

Les Mauritaniens se souviennent du tollé suscité par la première déclaration de l’ingénieur Mohamed Ould Bilal, lorsqu’il a été nommé à la tête du gouvernement en août 2020, en disant qu’il était essentiellement chargé de « coordonner l’action du gouvernementale.

La déclaration qui a fait l’objet de différents commentaires au sein de l’opinion mauritanienne, dont la plupart critiquait la nouvelle fonction du chef de l’exécutif dans un pays habitué à des premiers ministres plus proches des chefs de gouvernement et jouissant d’un espace d’une marge de manœuvre non négligeable.

Certes, depuis une vingtaine de mois, Ould Bilal s’est engagé dans la tâche qui lui a été confiée : « Coordonnateur du gouvernement », une fonction qu’il n’a quitté à aucun moment, dirigeant les commissions élargies ou mini-ministérielles, et soumettant des rapports à la présidence, sans entrer dans les luttes de pouvoir et de l’influence.

Aujourd’hui, l’ingénieur semble vouloir montrer un nouveau visage, tenant un discours nouveau, dans lequel il promet un nouveau gouvernement qui sera « proche du citoyen », sans pour autant donner d’amples explications sur le sens et la portée de cette proximité annoncée.

Cependant, le Premier ministre reconduit a fait référence au discours tenu en fin de semaine dernière par le président Ghazouani devant les diplômés de l’École nationale d’administration, de journalisme et de la magistrature.

Dans ce discours, le président s’etait exprimé très franchement en déclarant : « Il est temps pour nous de construire une administration moderne et efficace centrée sur le service au citoyen, et d’être un levier de développement et de croissance. Ce n’est plus acceptable, de continuer avec de tels comportements qui ne servent pas le citoyen ».

Les réponses au discours du président ont été faibles au sein des ministères et des administrations, si l’on exclut les quelques décisions de certaines sociétés de prestations (électricité, eau et Agence des documents sécurisés). Mais au niveau des ministères, rien n’a changé, comme s’ils n’étaient pas concernés par ce discours.

L’ingénieur Ould Bilal semble donc vouloir sortir de l’étape de la « coordination » censée accélérer le rythme de réalisation des projets d’infrastructures défaillants, pour entrer dans le cercle de la « proximité » dont la ligne principale semble être la gestion des situations exceptionnelles résultant des contrecoups de la crise de la hausse des prix qui frappe de plein fouet le monde.

Le gouvernement de la « proximité » avec le citoyen projeté  par Ould Bilal devra faire face à de grands défis, notamment la hausse des prix, la confrontation avec les commerçants, le changement des mécanismes de négociation au niveau des marchés internationaux, et même penser à sortir de la logique du marché libre en plus  des problèmes liés à l’approvisionnement du marché en carburant et en denrées de base.

Les défis sont grands. Avec sa nouvelle équipe gouvernementale qu’il doit bientôt former, le discret ingénieur Oule Bilal réussira-t-il cette « seconde  épreuve » dans sa carrière de Premier ministre qu’est  la « proximité »? 

Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani a repris confiance en l’ingénieur Mohamed Ould Bilal, en tant que Premier ministre, et lui a confié la formation d’un nouveau gouvernement. Après des heures d’attente durant lesquelles les Mauritaniens ont vécu sur leurs nerfs pour connaître l’identité du « nouveau premier ministre », le chef de l’Etat mauritanien a décidé de reconduire Ould Bilal dans son poste.

La décision de garder l’ingénieur Mohamed Ould Bilal, et de lui redonner confiance, malgré les tourbillons médiatiques qu’il va provoquer, s’est accompagnée d’un changement de discours : sommes-nous face à une nouvelle posture du Premier ministre, et à un passage d’un poste de « coordinateur » de l’action gouvernementale, à celui d’aller à la proximité du citoyen?!

Les Mauritaniens se souviennent du tollé suscité par la première déclaration de l’ingénieur Mohamed Ould Bilal, lorsqu’il a été nommé à la tête du gouvernement en août 2020, en disant qu’il était chargé de « coordonner l’action du gouvernement ».

C’était nouveau pour les Mauritaniens, une déclaration qui a fait l’objet de différents commentaires, dont la plupart critiquait la nouvelle fonction du chef de l’exécutif dans un pays habitué à des premiers ministres plus proches des chefs de gouvernement, et jouissant d’un espace de parole raisonnable.

Certs, depuis une vingtaine de mois, Ould Bilal s’est engagé dans la tâche qui lui a été confiée : « Coordonnateur du gouvernement », une fonction qu’il n’a quitté à aucun moment, dirigeant les commissions élargies et mini-ministérielles, et soumettant des rapports à la présidence, sans entrer dans la lutte des ailes du pouvoir et de l’influence.

Aujourd’hui, l’ingénieur nous a montré un nouveau visage, tenant un discours différent du précédent, dans lequel il a promis un nouveau gouvernement qui sera « proche du citoyen », sans pour autant donner d’amples explications sur le sens et la portée de cette proximité.

Cependant, le Premier ministre reconduit a laissé en tête une référence au discours du président Ould Ghazouani devant les diplômés de l’École nationale d’administration, de journalisme et de la magistrature, le week-end dernier.

C’est le discours dans lequel le président s’est exprimé très franchement, et a dit : « Il est temps pour nous de construire une administration moderne et efficace centrée sur le service au citoyen, et d’être un levier de développement et de croissance. Ce n’est plus acceptable, de continuer avec de tels comportements qui ne servent pas le citoyen ».

La réaction au discours du président a été faible au sein des ministères et des administrations, si l’on exclut les quelques décisions de certaines sociétés de prestations (électricité, eau et Agence des documents sécurisés), mais au niveau des ministères, rien n’a changé, comme s’ils n’étaient pas concernés par ce discours.

L’ingénieur est sorti de l’étape de la « coordination » censée accélérer le rythme de réalisation des projets d’infrastructures défaillants, pour entrer dans le cercle de la « proximité » dont le titre principal semble être la gestion des situations exceptionnelles résultant des contrecoups de la crise de la hausse des prix qui frappe de plein fouet le monde.

Le gouvernement de la « proximité » avec le citoyen devra faire face à de grands défis, notamment la hausse des prix, la confrontation avec les commerçants, le changement des mécanismes de négociation au niveau des marchés internationaux, et même penser à sortir de la logique du marché libre outre les problèmes liés à l’approvisionnement du marché en carburant et en denrées de base.

Les défis sont grands dans un monde en grande difficulté… L’ingénieur silencieux réussira-t-il sa « seconde » épreuve ?

Afrique-du-Sud: le public bientôt de retour dans les stades

Les événements publics extérieurs sont désormais autorisés à avoir jusqu’à 50% de la capacité d’accueil.

 Les amateurs de football pourront assister en direct aux matchs de leurs équipes favorites lorsque les stades seront ouverts au public la semaine prochaine, ont annoncé mardi les administrateurs du football local.

Selon le président de la Premier Soccer League (PSL), Irvin Khoza, les supporters seront autorisés à rentrer dans les stades pour la première fois en deux ans, pendant le week-end du 8 au 10 avril, à l’occasion des quarts de finale de la Nedbank Cup.

Pour être autorisés à entrer dans les stades, les supporters devront présenter leur carte d’identité et une preuve de vaccination ou d’un test de Covid-19 négatif de moins de 72 heures avant les matchs, a-t-il précisé. 

Le premier quart de finale de la Nedbank Cup est prévu le 8 avril et opposera Tshakhuma Tsha Madzivhandila à SuperSport United.

La réouverture des stades au grand public fait suite à l’annonce la semaine dernière du président Cyril Ramaphosa d’assouplir les mesures de restrictions liées au Covid-19.

Les événements publics extérieurs sont désormais autorisés à avoir jusqu’à 50% de la capacité d’accueil.

 

Afrique-du-Sud: Cyril Ramaphosa face à une motion de défiance

Si la motion visant à démettre le gouvernement aboutit, le président pourrait rester en fonction, mais le reste de l’exécutif serait contraint de démissionner.L’Assemblée nationale sud-africaine débattra de deux motions de défiance impliquant le président Cyril Ramaphosa et son gouvernement lorsqu’elle se réunira au Cap mercredi, a annoncé la présidente de l’Assemblée nationale, Mme Nosiviwe Mapisa-Nqakula.

Alors que l’Alliance démocratique (DA), principal parti d’opposition, a déposé la motion contre le gouvernement, à l’exclusion du président, un autre parti d’opposition, le Mouvement pour la transformation de l’Afrique (ATM), a déposé sa motion de défiance contre le dirigeant sud-africain.

L’ATM a toutefois annoncé à la dernière minute qu’il ne prendrait pas part à sa propre motion après que le président de la Chambre a refusé la demande du parti de la reporter.

Mais le parti ne retirera pas la motion, comme le lui a conseillé le Président, afin de pouvoir la présenter à nouveau à un stade ultérieur, a ajouté le porte-parole de l’ATM, Sibusiso Mncwabe.

Toutefois, si la motion de l’ATM était acceptée, le président et l’ensemble de son gouvernement devraient démissionner avec effet immédiat, a déclaré la présidente de l’Assemblée nationale.

Et si la motion de la DA visant à démettre le gouvernement aboutit, le président resterait en fonction, mais le reste de l’exécutif serait contraint de démissionner, selon Mme Mapisa-Nqakula.

Ce serait la première fois qu’une motion de défiance serait déposée contre Ramaphosa, alors que son prédécesseur, l’ancien président Jacob Zuma, a survécu à six motions de ce type pendant ses huit années au pouvoir.

Ce serait également la toute première fois qu’une motion de défiance serait déposée contre le gouvernement, précise la présidente de l’Assemblée nationale.

 

Mozambique : signature d’un accord au niveau de service avec le FMI

Il s’agit du premier soutien du FMI au Mozambique depuis avril 2016, date à laquelle le Fonds a suspendu son programme avec le pays.Le Fonds monétaire international (FMI) a conclu avec le Mozambique un accord au niveau de service, en vertu duquel l’institution de Bretton Woods soutiendra un programme triennal visant à promouvoir la stabilité macroéconomique dans ce pays d’Afrique australe.

 Dans un communiqué publié mardi, le FMI a déclaré que cet accord est soutenu par la Facilité élargie de crédit à hauteur de 470 millions de dollars et « vise à favoriser une croissance durable et inclusive, ainsi que la stabilité macroéconomique à long terme ».  

 « L’accord au niveau de service est soumis à l’approbation de la direction et du conseil d’administration du FMI », précise le communiqué.

 Il s’agit du premier soutien du FMI au Mozambique depuis avril 2016, date à laquelle le Fonds a suspendu son programme avec le pays après la révélation d’un scandale concernant des dettes publiques cachées. 

 Cette suspension est intervenue à la suite de prêts évalués à plus de 2 milliards de dollars américains obtenus frauduleusement par trois sociétés liées à des titres auprès des banques Crédit Suisse et VTB de Russie, sur la base de garanties de prêt illicites émises par le gouvernement de l’époque sous l’ancien président Armando Guebuza.

 Le soutien triennal du FMI à l’économie mozambicaine serait axé sur la croissance, la viabilité budgétaire et les réformes de la gestion des finances publiques et de la gouvernance afin de réduire la dette et les vulnérabilités de financement. 

 « Le programme vise à maintenir le rythme des réformes structurelles pour améliorer la gestion des ressources budgétaires ».

 

Tchad : Makaïla N’guebla, un destin avec les Déby

Mahamat Idriss Deby Itno, président du Conseil Militaire de la Transition (CMT), a nommé l’activiste et farouche opposant de son défunt père au poste de Conseiller aux Droits humains.Après des années d’exil, Makaïla N’guebla nourrissait le rêve de revenir un jour dans son Tchad natal. Il y a juste quatre mois, le célèbre journaliste et blogueur voyait ce souhait être exaucé.

Ce retour découle de la politique de la main tendue de l’actuel homme fort de N’djamena, Mahamat Idriss Deby Itno, intronisé à la tête du pays suite à la mort au front de son père.

Malgré l’opposition radicale, le président tchadien de la transition n’a pas hésité à lui confier des postes de responsabilité. Auparavant Conseiller Chargé de mission, Makaïla N’guebla occupe maintenant une fonction qui colle mieux à son expertise. Il a consacré presque toute sa vie à la défense des droits de l’Homme.

Durant son exil, M. N’guebla n’a en effet jamais manqué de dénoncer les violations des droits humains perpétrées au Tchad. C’est d’ailleurs ses tribunes au vitriol contre le régime de Déby père qui lui ont valu ses expulsions de la Tunisie en 2005 et du Sénégal en 2013. Après un bref séjour en Guinée, il rejoint la France pour y résider jusqu’à sa nomination.

Makaïla N’guebla n’a pas caché sa fierté en apprenant la mesure prise par le président de la transition qu’il qualifie de « ferme volonté de rupture ». Ainsi, « nous lui exprimons ici nos sincères remerciements ainsi qu’à tous les collaborateurs qui œuvrent à ses côtés. Nous devons cette confiance aussi à nos partenaires locaux et internationaux avec lesquels, nous avons collaboré depuis plus d’une décennie sur la thématique des droits humains et des libertés », a-t-il déclaré dans un communiqué reçu mardi à APA.

En outre, le désormais Conseiller aux Droits humains espère avoir les coudées franches pour mener à bien sa nouvelle mission : « Que les autorités (mettent) à notre disposition les moyens nécessaires pour améliorer cette situation préoccupante qui n’est pas insurmontable ».

Eau et assainissement : « le Maroc a fait des pas de géant » (officiel)

Nizar Baraka, ministre marocain de l’Équipement et de l’Eau, dans une interview avec APA en marge du Forum mondial de l’eau au Sénégal, a magnifié la dynamique impulsée par Sa Majesté le Roi Hassan II et renforcée par le Souverain Mohammed VI.Le Forum mondial de l’eau, accueilli par le Sénégal, tire à sa fin. Quel bilan faites-vous de la participation du Maroc ?

Tout d’abord, nous adressons nos vives félicitations au président Macky Sall, un grand ami de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et à tout le peuple sénégalais frère pour la réussite de l’organisation de cet évènement de grande envergure. Nous sommes très heureux de voir un autre pays africain, 25 ans après le Maroc, organiser le Forum mondial de l’eau.

Conformément aux orientations royales, nous sommes venus au Sénégal avec une très forte délégation. Nous avons, lors de la cérémonie d’ouverture, remis le Grand Prix Mondial Hassan II de l’eau à l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Le Souverain a tenu à multiplier par cinq la récompense financière. Elle est passée de 100.000 à 500.000 dollars.

Nous avons mis en exergue une organisation africaine qui peut servir de modèle à d’autres pays pour que l’eau soit source de paix, de prospérité pour les territoires et les peuples concernés.

En outre, nous avons contribué à l’élaboration du Plan d’actions de Dakar au niveau du segment ministériel présidé par mon ami et frère, le ministre Serigne Mbaye Thiam du Sénégal. Dans ce cadre, nous avons pris part aux différentes rencontres programmées.

Le Maroc assure la Présidence du Réseau international des organismes de bassins (Riob) jusqu’en 2024. Au cours de notre Assemblée Générale statutaire lors de ce forum, la France a été retenue pour prendre la relève.

Notre pays était représenté à moult rencontres pour partager son expérience et s’inspirer des initiatives qui pourraient nous être utiles. On se prépare pour le Sommet de l’Eau prévu l’année prochaine à New-York (États-Unis).

La Déclaration, qui sera adoptée à l’issue du Forum mondial de l’eau au Sénégal, doit contenir des recommandations fortes. C’est le sens des nombreuses discussions tenues ici.

Cet évènement est propice aux rencontres bilatérales. Nous avons ainsi échangé avec les ministres de l’Eau du Sénégal et de plusieurs autres pays africains, arabes et occidentaux, mais aussi avec les organismes internationaux, et les banques multilatérales qui jouent un rôle très important dans le financement des projets liés à l’eau.

Le Maroc a installé un pavillon dans le Centre des expositions de Diamniadio. Cet espace a entre autres abrité des panels de haut niveau pour un partage de connaissances entre des responsables, des universitaires marocains et africains. L’objectif est de produire des réflexions susceptibles d’être reprises dans les résolutions de ce Forum mondial de l’eau.

L’évaluation des Objectifs de Développement Durable (ODD), c’est en 2030. À quel niveau se situe actuellement le Maroc par rapport à l’eau et l’assainissement ?

Nous avons fait des pas de géant grâce à la politique menée par Sa Majesté le Roi Hassan II (Que Dieu ait son âme). Le Souverain Mohammed VI lui a donné une orientation multidimensionnelle.

Le Maroc a aujourd’hui une capacité de mobilisation de l’eau qui va dépasser les 24 milliards m3 à l’horizon 2030 grâce aux barrages érigés. En ce moment, nous avons 10 stations de dessalement de l’eau de mer, 13 d’ici 2030, pour produire de l’eau potable autrement. Nous allons compter plus de 300 petits barrages et barrages collinaires pour le monde rural.

L’accès à l’eau potable en milieu urbain est assuré à 100 % au Maroc. En milieu rural, c’est 98 %. Pour l’assainissement, nous sommes à 100 % dans les villes et 10 % dans les villages. Dans ce domaine, nous poursuivons les efforts pour atteindre, le plus tôt possible, cet Objectif de Développement Durable.

Nous avons élaboré un plan avec notamment la création de sociétés régionales multiservices (eau et assainissement) pour avoir les mêmes conditions de vie en milieu urbain et rural. Dans l’optique d’une gestion responsable, les eaux usées sont réutilisées. Les espaces verts de plusieurs villes du Maroc sont arrosés avec de l’eau traitée et non potable. Idem pour les parcours de golf à Marrakech, Rabat et Casablanca.

Nous travaillons sur la préservation des ressources souterraines. Avec la sécheresse des années 80 et le développement fulgurent de l’agriculture dans notre pays, les nappes ont été surexploitées. Pour mieux gérer ces ressources en eau, des contrats de nappes sont en cours de rédaction et des barrages collinaires ont été construites pour les réalimenter.

Le Maroc dispose d’un plan de transformation pour passer de l’irrigation au goutte à goutte dans l’agriculture. Jusque-là, 700.000 hectares de terres sont cultivés avec cette technique. En fin 2026, nous serons à un million d’hectares sur les deux millions irrigués au Maroc. À terme, le Royaume va économiser plus d’un milliard de mètres cube d’eau.

Il y a véritablement eu de l’anticipation et de la planification sur la question de l’eau et une volonté forte pour faire du liquide précieux la priorité des priorités. Au regard des conditions climatiques du Maroc, ça aurait pu être pire.

Dans certaines zones du pays, on est passé du stress hydrique (600 m3 par personne et par an) à la pénurie hydrique (300 m3 par personne et par an). Nous rencontrons de sérieux problèmes, mais nous avons des solutions appropriées. Parmi celles-ci, il y a la mise en réseau des différents bassins pour transférer l’eau des bassins les plus riches vers les plus pauvres.

Le Maroc semble avoir un réel savoir-faire à partager. Quelles sont les perspectives dans ce sens avec les pays africains ?

Nous avons eu plusieurs rendez-vous bilatéraux dans le cadre de ce Forum mondial de l’eau. Ils vont certainement déboucher sur la conclusion d’accords de coopération dans le domaine de l’eau.

Pour certains pays, nous avons déjà des partenariats. Il faut juste les consolider. Ces ententes visent essentiellement le partage de réussites, le renforcement des capacités à travers la formation et l’assistance technique.

La gouvernance constitue un axe majeur en vue d’une gestion intégrée de l’eau. Le Maroc est très actif dans le domaine de l’hydrodiplomatie par le biais notamment du Grand Prix Mondial Hassan II de l’eau qui valorise l’innovation et l’excellence en la matière.

En marge de la COP 22, ayant eu lieu en 2016 à Marrakech, le Souverain a organisé le Sommet africain de l’action lors duquel les chefs d’État du continent ont réfléchi ensemble sur les changements climatiques.

À cette occasion, deux commissions ont été créées. Une pour la région du bassin du Congo dirigée par le président Denis Sassou-Nguesso et une autre pour la région du Sahel. Trente pays au total travaillent en synergie pour une meilleure gestion de l’eau, des ressources naturelles et des forêts. Et le Maroc apporte son savoir-faire et son appui.

Il y a l’initiative triple A (Adaptation de l’Agriculture en Afrique) pensée pour une exploitation intelligente des sols, la valorisation de l’eau dans l’agriculture, l’amélioration des revenus des paysans avec une usine d’engrais produit au Maroc et dédié au continent sur instructions royales. Nous vendons à nos frères africains l’engrais au coût de production.

Les choses bougent en Afrique. Cependant, on doit faire plus. C’est pourquoi, nous accordons beaucoup d’importance à la coopération interafricaine. Par ailleurs, le continent a besoin de l’accompagnement du Fonds vert climat, des bailleurs de fonds multilatéraux, etc.

La Banque islamique de développement (Bid) a décidé d’augmenter significativement les ressources réservées à la problématique de l’eau. La Banque africaine de développement (Bad) s’inscrit dans cette dynamique. L’Union Africaine (UA) et l’Union Européenne (UE) agissent aussi dans cette direction. La mobilisation de toutes ces énergies nous permettra de faire face aux effets du changement climatique.

Sanctions: Victoire provisoire de la junte de Bamako face à l’Uemoa

Cette décision de la cour de justice de l’Uemoa fait déjà plaisir aux partisans de la junte.C’est une victoire, pourvu qu’elle ne soit que provisoire. Les autorités maliennes de transition, frappées depuis le 9 janvier par des sanctions économiques décidées par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) avaient introduit, le 21 février, un recours devant la cour de justice de l’organisation sous-régionale pour faire annuler de telles mesures. Jeudi 24 mars, l’instance judiciaire de l’Umeoa a annoncé la suspension des sanctions contre Bamako. 

La nouvelle intervient à la veille d’un sommet extraordinaire de la Cedeao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) sur le Mali. L’homme fort de Bamako, le colonel Assimi Goita y, a été convié, mais il a décliné l’invitation préférant y envoyer son chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop. 

La mesure pourrait, cependant, modifier le rapport de force entre le chef de l’Etat de transition malin et ses pairs ouest-africains qui cherchent à le forcer à fixer une « date raisonnable » pour un retour à l’ordre constitutionnel depuis son installation à la tête du pays. C’était à l’issue d’un coup d’État en mai dernier, le deuxième en quelques mois depuis que le jeune colonel, 39 ans, avait évincé en août 2020 le président élu Ibrahim Boubacar Keita, décédé en janvier dernier. 

L’Uemoa avait annoncé le 9 janvier dernier, lors d’un sommet extraordinaire à Accra au Ghana, la suspension de toutes les transactions commerciales avec le Mali, à l’exception des produits de consommation essentiels : pharmaceutiques, fournitures et équipements médicaux, ainsi que le matériel pour le contrôle de la Covid-19 et des produits pétroliers et d’électricité.

Dans sa saisine de la cour de justice de l’Uemoa, porté par un collectif de six avocats mené par Me Moustapha Cissé du barreau du Mal, le gouvernement de la junte de Bamako avait introduit deux recours. Le premier visait à « à obtenir de la Cour de Justice de l’UEMOA, sise à Ouagadougou au Burkina Faso, l’annulation » des décisions prises contre le gouvernement du Mali, selon les morts de Me Cissé. Le second demandait « la suspension de l’exécution des sanctions eu égard aux effets gravement préjudiciables à l’État du Mali, aux populations maliennes et africaines vivant au Mali », ajoute l’avocat. .

Dans leurs arguments déposés devant la cour, les défenseurs du régime de transition malien avait aussi insisté sur le fait que les textes de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) interdisent toute directive ou instruction aux institutions ou organes communautaires, des gouvernements des États membres de l’Uemoa, de tout autre instance ou individu.

Selon un communiqué du Greffier adjoint de la Cour de Justice de l’Uemoa, Hamidou Yamega, les juges estiment recevable « la requête aux fins de sursis à exécution introduite par l’Etat du Mali » et qu’ils ordonnent « le sursis à l’exécution des sanctions prononcées par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA lors de sa session extraordinaire tenue, à Accra, le 9 janvier 2022 et figurant dans son communiqué final ».

Même si elle demande à être confirmée ou pas, par une décision définitive devant intervenir plus tard, cette décision de la cour de justice de l’Uemoa fait déjà plaisir aux partisans de la junte. Sur les réseaux sociaux, ces derniers espèrent qu’elle pousser les chefs d’Etat de la Cedeao à se montrer plus conciliant avec Bamako. 

Parallèlement aux sanctions de l’Uemoa, la Cedeao avait décidé la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la Communauté et le Mali, la suspension de toute aide financière et des transactions commerciales, à l’exception des produits de première nécessité, et gel des avoirs du Mali dans les banques centrales et commerciales de la Cedeao.

Niamey et Abuja veulent renforcer leur coopération en matière fiscale.

Le directeur général de l’Autorité fiscale du Niger était en visite chez son homologue du Nigeria.Le président exécutif du Federal Inland Revenue Service (FIRS, fisc), M. Muhammad Nami, a déclaré que la mobilisation des recettes du Nigeria et de la République du Niger peut être améliorée si les autorités fiscales des deux pays travaillent ensemble pour approfondir leurs relations, partager les informations fiscales et s’engager dans une assistance administrative mutuelle.

En recevant son homologue de la République du Niger, le directeur général de l’Autorité fiscale du Niger, Mallam Ousmane Mahamane, et sa délégation au siège du FIRS, lors d’une visite de coopération au service hier, Nami a noté les relations de longue date et la culture et les langues communes des deux pays.

Il a déclaré la nécessité pour le FIRS de travailler avec l’Autorité fiscale nigérienne étant donné « la présence de particuliers et de sociétés nigérians très fortunés faisant du commerce au Niger avec des implications fiscales importantes, ce qui est d’un grand intérêt pour le FIRS ».

Le président exécutif du FIRS a également souligné la relation de travail dont le service et l’autorité fiscale nigérienne ont bénéficié par le passé, notamment en ce qui concerne la règle communautaire sur la double imposition et les prix de transfert.

Il a souligné la nécessité de poursuivre la coopération dans les domaines du partage de l’information fiscale et de l’assistance administrative mutuelle, notamment face à l’augmentation de la fiscalité transfrontalière dans le contexte de la Cedeao et de la Zlecaf.

Le communiqué du FIRS indique que M. Nami a profité de l’occasion pour partager avec son homologue de la République du Niger certains des succès remportés par le FIRS et les contributeurs responsables de ces étapes importantes.

Selon lui, l’un des facteurs contribuant à l’amélioration des recettes est la taxation de l’économie numérique par la mise en œuvre de politiques, de législations et de processus administratifs pertinents pour la collecte des impôts (impôts sur le revenu et taxe sur la valeur ajoutée (TVA)) de l’économie numérique. « Cela garantit que le Nigeria est en mesure de percevoir des impôts sur les entreprises non résidentes qui tirent des revenus du marché nigérian, sans présence physique. Cela garantit en outre l’équité fiscale pour les entreprises locales », a-t-il déclaré.

Il a également indiqué que « le service s’est transformé en une organisation centrée sur les données, tirant parti des données dans la prévision des recettes, la planification, la formulation de la politique fiscale et la conduite de la conformité et de l’application ».

Il a ajouté que l’un des facteurs contribuant au succès du FIRS était l’échange d’informations avec d’autres autorités fiscales, à la fois en interne et dans d’autres pays, ainsi que le fait que le FIRS soit une institution axée sur le client qui a mis en place des mesures pour rendre la conformité volontaire plus facile que jamais pour les contribuables.

Dans ses remarques, Mallam Ousmane Mahamane, le directeur général de l’Autorité fiscale du Niger, a déclaré qu’il y avait un besoin urgent de coopération fiscale internationale entre les deux institutions.

Par ailleurs il a indiqué que son autorité fiscale cherchait à établir des relations avec le FIRS qui couvriraient le commerce transfrontalier, le secteur pétrolier, le secteur des télécommunications, la numérisation des procédures fiscales, l’échange d’informations fiscales, l’assistance en matière d’audit fiscal, la séparation des procédures administratives, la modernisation de l’administration fiscale et le développement des capacités humaines.

Il a félicité le président exécutif du FIRS pour ses « performances exceptionnelles » dans la mobilisation de plus de 6.405 milliards de dollars de recettes 

La Côte-d’Ivoire va indemniser les préjudices liés au Covid19

Le système prévoit une indemnité forfaitaire en règlement de toute demande d’indemnisation aux personnes ayant subi un préjudice résultant d’un vaccin ou de son administration.L’African Vaccine Acquisition Trust (AVAT) a lancé mardi en Côte d’Ivoire un programme d’indemnisation des effets indésirables du vaccin contre la Covid-19.  

Il s’agit d’un programme de « compensation sans faute » pour les vaccins Covid-19 dans les pays d’Afrique et des Caraïbes. AVAT met en place ce système d’indemnisation pour soutenir l’administration à grande échelle du vaccin Covid-19 en Afrique. 

 Le programme d’indemnisation sans faute de l’AVAT (AVAT NFCS) offre aux personnes éligibles une indemnisation rapide, équitable et transparente en cas d’événements indésirables peu probables associés aux vaccins Covid-19 achetés ou distribués dans le cadre de l’initiative AVAT.

Charles Aka Koffi, représentant le ministre ivoirien de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, a salué l’Union africaine et ses partenaires dont l’Unicef pour la mise en œuvre de l’AVAT.

Le programme, dira-il, vise à protéger la population contre la Covid-19 avec la mobilisation de 400 millions de vaccins Jonhson and Jonhson. La Côte d’Ivoire bénéficie du programme d’indemnisation des effets indésirables du vaccin contre la Covid-19. 

Il a fait savoir que 1 959 cas de MAPI (Manifestations post-vaccinales indésirables) ont été notifiés en Côte d’Ivoire, dont 34 cas sévères ou graves pris en charge par le ministère de la Santé. 

Une convention a été d’ailleurs signé par l’Etat ivoirien avec la Banque mondiale afin de prendre en charge les cas graves à hauteur de 100 millions Fcfa. La mise en place de l’indemnisation sans faute AVANT vient rassurer davantage la population.

AVAT NFCS est le premier programme de ce type à être créé par un consortium africain. Il est conçu pour renforcer la confiance du public dans le fait que, dans le cas peu probable d’effets indésirables liés à la vaccination contre la Covid-19.

Il favorisera un accès rapide et facile à une indemnisation. L’instauration de cette confiance est essentielle pour parvenir à une adoption généralisée du vaccin. Ce programme d’indemnisation est un pilier central de la stratégie plus large d’AVAT en matière de fourniture de vaccins.

Mis en place en un temps record, le système prévoit le versement d’une indemnité forfaitaire sans faute en règlement total et définitif de toute demande d’indemnisation aux personnes ayant subi un préjudice résultant d’un vaccin ou de son administration.

Et ce, sans que les patients aient à démontrer un défaut du vaccin en question ou une quelconque faute de quiconque. Il s’applique à tous les vaccins achetés ou distribués dans le cadre de l’initiative AVAT et aucun frais ne sera facturé aux personnes qui soumettent des demandes.

Le système AVAT NFCS a été développé pour maximiser la facilité d’utilisation et l’accessibilité, avec l’option d’un canal de réclamation numérique et une interface conviviale via le portail web avatclaims.com, qui fournit également des informations explicatives détaillant le fonctionnement du mécanisme de réclamation.

Le régime est géré par AVAT NFCS Trust, un trust basé à l’île Maurice, qui a désigné ESIS Inc. (ESIS) pour être l’administrateur du régime. ESIS a plus de 30 ans d’expérience dans le traitement des demandes d’indemnisation et a mis en place des centres de contact.

African Vaccine Acquisition Trust (AVAT) est une entité à vocation spéciale, constituée à l’île Maurice. Il agit en tant qu’agent d’achat centralisé pour le compte des États membres de l’Union africaine (UA) afin de lutter contre la Covid-19.

Le programme vise à vacciner selon une approche panafricaine un minimum de 60 % de la population du continent. AVAT a été créé par le groupe de travail africain pour l’acquisition de vaccins mis en place en novembre 2020. 

AP/ls/APA

 indésirables vaccin Covid-19: lancement en Côte d’Ivoire de l’indemnisation AVAT 

APA Abidjan (Côte d’Ivoire)- L’African Vaccine Acquisition Trust (AVAT) a lancé mardi en Côte d’Ivoire un programme d’indemnisation des effets indésirables du vaccin contre la Covid-19.  

Il s’agit d’un programme de « compensation sans faute » pour les vaccins Covid-19 dans les pays d’Afrique et des Caraïbes. AVAT met en place ce système d’indemnisation pour soutenir l’administration à grande échelle du vaccin Covid-19 en Afrique. 

 Le programme d’indemnisation sans faute de l’AVAT (AVAT NFCS) offre aux personnes éligibles une indemnisation rapide, équitable et transparente en cas d’événements indésirables peu probables associés aux vaccins Covid-19 achetés ou distribués dans le cadre de l’initiative AVAT.

Charles Aka Koffi, représentant le ministre ivoirien de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, a salué l’Union africaine et ses partenaires dont l’Unicef pour la mise en œuvre de l’AVAT.

Le programme, dira-il, vise à protéger la population contre la Covid-19 avec la mobilisation de 400 millions de vaccins Jonhson and Jonhson. La Côte d’Ivoire bénéficie du programme d’indemnisation des effets indésirables du vaccin contre la Covid-19. 

Il a fait savoir que 1 959 cas de MAPI (Manifestations post-vaccinales indésirables) ont été notifiés en Côte d’Ivoire, dont 34 cas sévères ou graves pris en charge par le ministère de la Santé. 

Une convention a été d’ailleurs signé par l’Etat ivoirien avec la Banque mondiale afin de prendre en charge les cas graves à hauteur de 100 millions Fcfa. La mise en place de l’indemnisation sans faute AVANT vient rassurer davantage la population.

AVAT NFCS est le premier programme de ce type à être créé par un consortium africain. Il est conçu pour renforcer la confiance du public dans le fait que, dans le cas peu probable d’effets indésirables liés à la vaccination contre la Covid-19.

Il favorisera un accès rapide et facile à une indemnisation. L’instauration de cette confiance est essentielle pour parvenir à une adoption généralisée du vaccin. Ce programme d’indemnisation est un pilier central de la stratégie plus large d’AVAT en matière de fourniture de vaccins.

Mis en place en un temps record, le système prévoit le versement d’une indemnité forfaitaire sans faute en règlement total et définitif de toute demande d’indemnisation aux personnes ayant subi un préjudice résultant d’un vaccin ou de son administration.

Et ce, sans que les patients aient à démontrer un défaut du vaccin en question ou une quelconque faute de quiconque. Il s’applique à tous les vaccins achetés ou distribués dans le cadre de l’initiative AVAT et aucun frais ne sera facturé aux personnes qui soumettent des demandes.

Le système AVAT NFCS a été développé pour maximiser la facilité d’utilisation et l’accessibilité, avec l’option d’un canal de réclamation numérique et une interface conviviale via le portail web avatclaims.com, qui fournit également des informations explicatives détaillant le fonctionnement du mécanisme de réclamation.

Le régime est géré par AVAT NFCS Trust, un trust basé à l’île Maurice, qui a désigné ESIS Inc. (ESIS) pour être l’administrateur du régime. ESIS a plus de 30 ans d’expérience dans le traitement des demandes d’indemnisation et a mis en place des centres de contact.

African Vaccine Acquisition Trust (AVAT) est une entité à vocation spéciale, constituée à l’île Maurice. Il agit en tant qu’agent d’achat centralisé pour le compte des États membres de l’Union africaine (UA) afin de lutter contre la Covid-19.

Le programme vise à vacciner selon une approche panafricaine un minimum de 60 % de la population du continent. AVAT a été créé par le groupe de travail africain pour l’acquisition de vaccins mis en place en novembre 2020. 

AP/ls/APA

 indésirables vaccin Covid-19: lancement en Côte d’Ivoire de l’indemnisation AVAT 

APA Abidjan (Côte d’Ivoire)- L’African Vaccine Acquisition Trust (AVAT) a lancé mardi en Côte d’Ivoire un programme d’indemnisation des effets indésirables du vaccin contre la Covid-19.  

Il s’agit d’un programme de « compensation sans faute » pour les vaccins Covid-19 dans les pays d’Afrique et des Caraïbes. AVAT met en place ce système d’indemnisation pour soutenir l’administration à grande échelle du vaccin Covid-19 en Afrique. 

 Le programme d’indemnisation sans faute de l’AVAT (AVAT NFCS) offre aux personnes éligibles une indemnisation rapide, équitable et transparente en cas d’événements indésirables peu probables associés aux vaccins Covid-19 achetés ou distribués dans le cadre de l’initiative AVAT.

Charles Aka Koffi, représentant le ministre ivoirien de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, a salué l’Union africaine et ses partenaires dont l’Unicef pour la mise en œuvre de l’AVAT.

Le programme, dira-il, vise à protéger la population contre la Covid-19 avec la mobilisation de 400 millions de vaccins Jonhson and Jonhson. La Côte d’Ivoire bénéficie du programme d’indemnisation des effets indésirables du vaccin contre la Covid-19. 

Il a fait savoir que 1 959 cas de MAPI (Manifestations post-vaccinales indésirables) ont été notifiés en Côte d’Ivoire, dont 34 cas sévères ou graves pris en charge par le ministère de la Santé. 

Une convention a été d’ailleurs signé par l’Etat ivoirien avec la Banque mondiale afin de prendre en charge les cas graves à hauteur de 100 millions Fcfa. La mise en place de l’indemnisation sans faute AVANT vient rassurer davantage la population.

AVAT NFCS est le premier programme de ce type à être créé par un consortium africain. Il est conçu pour renforcer la confiance du public dans le fait que, dans le cas peu probable d’effets indésirables liés à la vaccination contre la Covid-19.

Il favorisera un accès rapide et facile à une indemnisation. L’instauration de cette confiance est essentielle pour parvenir à une adoption généralisée du vaccin. Ce programme d’indemnisation est un pilier central de la stratégie plus large d’AVAT en matière de fourniture de vaccins.

Mis en place en un temps record, le système prévoit le versement d’une indemnité forfaitaire sans faute en règlement total et définitif de toute demande d’indemnisation aux personnes ayant subi un préjudice résultant d’un vaccin ou de son administration.

Et ce, sans que les patients aient à démontrer un défaut du vaccin en question ou une quelconque faute de quiconque. Il s’applique à tous les vaccins achetés ou distribués dans le cadre de l’initiative AVAT et aucun frais ne sera facturé aux personnes qui soumettent des demandes.

Le système AVAT NFCS a été développé pour maximiser la facilité d’utilisation et l’accessibilité, avec l’option d’un canal de réclamation numérique et une interface conviviale via le portail web avatclaims.com, qui fournit également des informations explicatives détaillant le fonctionnement du mécanisme de réclamation.

Le régime est géré par AVAT NFCS Trust, un trust basé à l’île Maurice, qui a désigné ESIS Inc. (ESIS) pour être l’administrateur du régime. ESIS a plus de 30 ans d’expérience dans le traitement des demandes d’indemnisation et a mis en place des centres de contact.

African Vaccine Acquisition Trust (AVAT) est une entité à vocation spéciale, constituée à l’île Maurice. Il agit en tant qu’agent d’achat centralisé pour le compte des États membres de l’Union africaine (UA) afin de lutter contre la Covid-19.

Le programme vise à vacciner selon une approche panafricaine un minimum de 60 % de la population du continent. AVAT a été créé par le groupe de travail africain pour l’acquisition de vaccins mis en place en novembre 2020.

Zambie : arrestation du chef de l’opposition pour corruption

Le principal leader de l’opposition zambienne, Given Lubinda, est soupçonné d’enrichissement illicite.La Commission anti-corruption (ACC) a annoncé que l’opposant Lubinda a utilisé sa position de membre du gouvernement de l’ancien président Edgar Lungu pour s’enrichir.

Lubinda, qui a été élu président par intérim du principal parti d’opposition, le Front patriotique, après la défaite de Lungu à l’élection présidentielle de l’année dernière, est accusé d’avoir utilisé des produits du crime pour acquérir une maison á 260.000 dollars et aurait plus de 279.000 dollars sur son compte bancaire, qui proviendraient également de pots-de-vin reçus entre 2018 et 2019.

« Les propriétés ci-dessus sont raisonnablement soupçonnées d’être des produits du crime », a déclaré l’ACC, précisant que Lubinda a été libéré après avoir été interrogé.

Lubinda a occupé plusieurs postes ministériels depuis 2011, notamment ceux des Affaires étrangères entre 2012 et 2013 et de la Justice.

Forum mondial de l’eau: l’Omvs reçoit le prix Hassan II

L’Omvs, qui a été distinguée lundi à Dakar, était parmi les favoris du Grand Prix Hassan II pour l’Eau.Ce n’est pas vraiment une surprise. À la veille de l’ouverture du neuvième Forum mondial de l’eau, son nom circulait comme grand favori de cette prestigieuse qui, tous les trois ans, récompense une personnalité ou une institution active dans le domaine de l’eau. Lundi, lors de la première journée de ce plus grand événement international lié à l’eau qu’abrite jusqu’à 26 mars la capitale sénégalaise, Dakar, le Grand Prix Hassan II pour l’Eau a été décerné à l’Omvs (Organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal).

La distinction qui est d’une valeur de 100 000 a 500 000 dollars a été remise, ce lundi par le ministre marocain de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, au Haut Commissaire de l’organisation Hamed Diané Séméga.

Selon le jury, l’organisation ouest-africaine, qui regroupe le Mali, la Mauritanie, le Sénégal et la Guinée, a été distinguée pour son travail en faveur de la concrétisation de la sécurité hydrique et alimentaire du grand bassin transfrontalier. Mais aussi pour son action pour la paix, la prospérité et le développement territorial de ses pays membres.

Créé en 2002, et attribué pour la première fois lors du 3ème Forum Mondial de l’Eau de Kyoto au japon en 2003, le Grand Prix Mondial Hassan II de l’Eau est une initiative menée conjointement par le Royaume du Maroc et le Conseil Mondial de l’Eau, en mémoire de Feu le Roi Hassan II pour ses actions en faveur de la coopération internationale et de la préservation des ressources en eau.

Avant cette édition de Dakar en 202, initialement prévue en 2020 mais décalée en raison de la pandémie de Covid19, le Grand Prix Hassan II pour l’Eau avait été décerné à Kyoto en 2003, Mexico en 2006, Istanbul en 2009, Marseille en 2012, Daegu-Gyeongbuk en 2015 et Brasilia en 2018.

Depuis sa création en 1997, le Forums Mondial de l’Eau est organisé tous les trois ans. L’édition organisée cette année à Dakar est la première qui se tient en Afrique subsaharienne et la seconde en Afrique après celle de Marrakech en 1997. 

À Dakar, le monde se retrouve autour de l’eau

Plus grand événement mondial en lien avec l’eau, l’événement est organisé, tous les trois ans, depuis 1997 par le Conseil mondial de l’eau, en partenariat avec un pays hôte.C’est une première en Afrique subsaharienne. Dakar, capitale du Sénégal, accueille du lundi 21 au vendredi 26 mars, la neuvième édition du Forum mondial de l’eau. L’événement, organisé à Diamniadio, le nouveau pôle urbain annexe de la capitale sénégalaise situé à 50 kilomètres du centre-ville, est placé sous le thème « Sécurité de l’eau pour la paix et le développement ». Un sujet pour lequel Dakar, « villes de tous les extrêmes » et « l’un des lieux les plus vulnérables de la planète », selon les mots de l’hydrologue Emma Haziza, et l’Afrique subsaharienne, où 500 enfants meurent chaque jour faute d’eau salubre et d’assainissement insuffisant et où 70% de la population n’est connecté à aucun réseau, ne pouvait qu’être un lieu idéal pour en débattre. 

Plus de 5000 participants, dont des chefs d’Etat, des responsables d’institutions internationales, des patrons de sociétés spécialisées dans l’eau ainsi que des acteurs de la filière, des experts et des chercheurs, sont attendus à ce Forum. 

Plus grand événement mondial en lien avec l’eau, l’événement est organisé, tous les trois ans, depuis 1997 par le Conseil mondial de l’eau, en partenariat avec un pays hôte. Cette édition de Dakar devait se tenir en mars 2021. Mais elle a été décalée d’une année en raison de la pandémie de COVID-19.

Dans une tribune parue à la veille de la rencontre sur le site officiel du Forum, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall a plaidé  pour que la communauté internationale place » l’eau au cœur de l’action du multilatéralisme et des politiques internationales, pour bâtir des mécanismes de riposte efficaces face aux crises multiformes et pour la construction d’un monde post-COVID-19 résilient, prospère et stable ».

Macky Sall, qui est depuis début février président en exercice de l’Union africaine, souhaite que la rencontre soit l’occasion de saisir des « leçons apprises » et de partager « des expériences innovantes issues des projets labellisés de l’Initiative Dakar 2022, en vue d’accélérer l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) ».

Comme lors de chaque édition du Forum depuis 2002, « Dakar 2022 » sera l’occasion de la remise du Grand  Prix Mondial Hassan II pour l’Eau, une distinction créée par le Royaume du Maroc et le Conseil mondial de l’eau pour récompenser « l’excellence en matière de coopération et de gestion rationnelle dans le domaine du développement et de l’utilisation des ressources en eau ». 

Lors du dernier Forum, organisé en 2018 à Brasilia, le prix Hassan II pour l’Eau, qui est aujourd’hui à sa septième édition, avait été attribué à l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE), en reconnaissance des travaux menés sous l’égide de son Secrétaire général, M. Angel Gurría, « pour avoir élevé la sécurité de l’eau au rang de grande cause mondiale, ainsi que pour les orientations pratiques fournies dans ce domaine aux pays du monde entier ».

Le prix Hassan II pour l’Eau est d’une valeur de 100 000 a 500 000 dollars. Une forte délégation marocaine conduite par le ministre de l’équipement et de l’eau, Nizar Baraka devait le remettre au nouveau lauréat. 

Sénégal : Mame Aby Sèye atterrit à la Der/FJ

L’urbaniste remplace Papa Amadou Sarr à la tête de la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes (Der/FJ).C’est allé vite. Au lendemain du limogeage de Papa Amadou Sarr, le président Macky Sall a porté son choix, jeudi soir, sur Mame Aby Sèye. La nouvelle Déléguée générale à l’entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes (Der/FJ) est titulaire d’un Doctorat en Démographie. 

Avant cette nomination, elle était depuis mai 2019 la Directrice Générale du Fonds de Financement de la Formation Professionnelle et Technique (3FPT).

Sénégal : l’encadrement des jeunes, gage d’un emploi décent (étude)

Les programmes mis en œuvre par la Convention nationale Etat-Employeur pour promouvoir l’emploi des jeunes permettent aux bénéficiaires d’accéder à un emploi de meilleure qualité.Le constat est sans équivoque. Les résultats d’une étude menée au Sénégal par le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres) montrent que les jeunes ayant bénéficié des programmes de formation et d’emploi réussissent mieux leur entrée dans la vie professionnelle.

Selon les conclusions de ce travail, présentées ce jeudi à Dakar au cours d’un atelier, cette observation se vérifie notamment dans le secteur industriel et celui des services. Pour les chercheurs, ces deux domaines seront, à l’avenir, les principaux pourvoyeurs d’emplois de qualité.

Par ailleurs, l’étude prouve que le « contrat de solidarité », un programme de stage pédagogique dans les établissements d’enseignement privé, permet aux jeunes d’avoir 4 à 6 % plus de chance d’accéder à des emplois décents dans le secteur des services comparés à ceux qui n’ont pas subi ladite formation.

De même, le « stage d’apprentissage », qui se fait en alternance entre l’entreprise et le centre de formation, offre aux bénéficiaires 4,5 % à 7,2 % plus de chance de décrocher un bon emploi dans les mêmes secteurs.

En outre, souligne le rapport, le « stage d’adaptation », visant l’acquisition d’expérience professionnelle, augmente de 4,8 % à 7,2 % les chances des bénéficiaires d’accéder à un meilleur emploi par rapport aux non-bénéficiaires.

Quant au « stage d’incubation », il participe, d’après la recherche, à l’encadrement, l’assistance et au parrainage des jeunes en poste d’agent de maîtrise. Cette pratique booste de 4 % à 7,2 % les possibilités des bénéficiaires d’accéder à un emploi de meilleure qualité.

Enfin, note l’étude, le « contrat d’essaimage », qui œuvre pour la formation et l’orientation des individus pour la création d’entreprises, croît les chances de succès dans la création pour les jeunes bénéficiaires dudit programme.

Partant de ces constats, les auteurs de l’étude exhortent les autorités à mener plusieurs actions pour répondre à la demande des milliers de jeunes qui rejoignent chaque année le marché du travail. Parmi ces recommandations figurent entre autres le développement de politiques de promotion de l’emploi orientées vers les secteurs de croissance et le renforcement de la collaboration entre l’État et le secteur privé.

Sénégal : Papa Amadou Sarr limogé

Le Délégué général à l’entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes (Der/FJ) subit les conséquences d’un dérapage verbal.Le couperet est tombé très vite pour tenter d’éteindre la polémique. Dans un communiqué, publié mercredi soir, Oumar Guèye, ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires, porte-parole du gouvernement, a annoncé la nouvelle matérialisée par un décret du président Macky Sall.

La veille, c’était la Journée internationale des droits des femmes. La Délégation générale à l’entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes (Der/FJ), dirigée par Papa Amadou Sarr depuis octobre 2017, en a profité pour fêter ses quatre ans d’existence. 

Au cours de la cérémonie, M. Sarr a totalement remis en cause certaines règles musulmanes notamment la part qui revient à la femme dans l’héritage.

Ouganda : le lieutenant-général Muhoozi Kainerugaba quitte l’armée

Le fils aîné du président Yoweri Museveni (77 ans) est pressenti pour prendre sa succession.À 47 ans, dont 28 au sein de l’armée ougandaise, le lieutenant-général Muhoozi Kainerugaba poursuit son ascension vers le sommet de l’État.

L’ancien chef de l’armée de terre a annoncé, ce mardi dans un tweet, sa décision de se retirer de l’armée. L’aîné du président Yoweri Museveni est le seul de ses quatre enfants à avoir embrassé une carrière militaire.

Le lieutenant-général Muhoozi Kainerugaba a été formé au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Afrique du Sud et en Égypte.

Attaque de Mondoro : élan de solidarité autour de l’armée malienne

Les réactions continuent de pleuvoir après l’attaque terroriste de vendredi 4 mars contre le camp militaire de Mondoro, au centre du Mali.L’ampleur du carnage chez les soldats maliens a poussé le colonel Assimi Goïta, président de la transition, à décréter un deuil national de trois jours. Près de trente de ses frères d’armes ont perdu la vie contre soixante-dix terroristes dans ce village de la région de Mopti (centre), selon le bilan provisoire établi par l’armée malienne.

« La nation endeuillée continue à pleurer ses morts », indique Maliweb alors que Sahel Tribune note que les soldats ont été pris de court cette fois malgré leur montée en puissance sur les djihadistes. Ce faisant, les pertes subies à Mondoro par l’armée constituent « le plus lourd bilan depuis le début de la nouvelle année ».

« J’ai appris avec grande consternation l’attaque terroriste survenue à Mondoro au Mali contre les Forces armées maliennes. Je condamne fermement ce crime odieux et adresse mes condoléances aux autorités de la Transition, au peuple malien ainsi qu’aux familles des victimes », a réagi sur Twitter le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat.

Lundi, au dernier jour du deuil national, les drapeaux sont en berne sur les bâtiments publics. Un élan de solidarité s’est créé autour des FAmas (forces armées maliennes) qui ont perdu des hommes. Hier, les ressortissants de Mondoro résidant à Bamako ont organisé une réunion au cours de laquelle ils ont affiché leur soutien.

Débandade jihadiste

« Nous, nous soutenons l’armée nuit et jour. L’armée, c’est nous. Là où je vous parle, les populations sont inquiètes. Et vraiment, nous sommes désolés. C’est une désolation parce que les autorités n’ont pas pu répondre à temps. On aurait souhaité qu’ils puissent faire une contre-attaque avant qu’on nous attaque », déclare Soumaila Morba, membre de l’organisation, là où un de ses camarades s’inquiète d’une possible crise humanitaire dans son village.

« L’une des recommandations phares des terroristes, c’est d’exiger de la population de se désolidariser de l’armée en place à Mondoro. Et notre regroupement d’aujourd’hui, c’était de faire barrage à cette requête des groupes armés », souligne Oumar Ongoiba, secrétaire général de l’association, renseignant que son village d’origine est coupé du monde.

Il souhaite que l’action militaire soit accompagnée du retour du réseau téléphonique et d’actions de développement.  « C’est une course contre la montre et d’ici l’hivernage, nous souhaitons que la situation soit réglée à Mondoro pour que les gens puissent cultiver, pour que les gens puissent faire l’élevage, pour que les gens puissent faire paître leurs animaux », lance-t-il.

Malgré ces craintes, l’armée malienne, dans un nouveau communiqué publié dimanche soir, a indiqué que « la situation est sous contrôle dans la zone de Mondoro ». « Un groupe de seize militaires ayant continué le combat dans le secteur nord-est de Mondoro a pu être récupéré et a confirmé l’ampleur des dégâts subis par les groupes armés terroristes », selon les FAmas.

Libye : Bachagha prête serment, son cabinet bloqué à Tripoli

En Libye, le gouvernement parallèle de Fathi Bachagha accuse son rival Abdulhamid Dbeibah d’avoir empêché plusieurs ministres d’assister à sa prestation de serment jeudi 3 mars au Parlement de Tobrouk (Est).Fathi Bachagha, désigné par le Parlement de Tobrouk pour remplacer « Dbeibah dont le mandat a expiré », a saisi le procureur pour dénoncer le blocage de ses ministres à Tripoli. Il accuse le gouvernement sortant d’Abdulhamid Dbeibah d’avoir fermé l’espace aérien de la Libye pour empêcher certains membres de son cabinet de voyager.

Le Parlement accordé sa confiance au nouveau cabinet de Bachagha. Un processus qualifié de procédure frauduleuse « flagrante », sans quorum, selon Dbeibah qui soutient que certains députés considérés comme des votants étaient absents de la séance.

En proie à une guerre civile depuis la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye s’enlise à nouveau dans une crise politique majeure en se retrouvant avec deux Premiers ministres rivaux à Tripoli.

Le Premier ministre sortant Abdul-Hamid Dbeibah, soutenu par les Nations unies, a indiqué qu’il « n’acceptera aucune nouvelle phase de transition ou autorité parallèle ». Il a ajouté que « son gouvernement restera en fonction jusqu’à la tenue d’élections et qu’il ne passera la main qu’à un gouvernement élu ».

De son coté, son rival Fathi Bachagha, ancien ministre de l’Intérieur entre 2018 et 2021, bénéficie de l’appui du Parlement basé à Tobrouk et de son influent Aguila Saleh. Il est surtout parrainé par le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est du pays riche en pétrole, appuyé par la Russie, l’Egypte, et les Emirats arabes-unis.

Le retour à l’ordre constitutionnel riche en pétrole et en gaz, a déraillé après l’échec de la tenue de la présidentielle et des législatives du 24 décembre 2021. Depuis ce report, les acteurs politiques libyens ne s’entendent pratiquement sur rien pour fixer une nouvelle date des élections.

Inflation en Afrique, un lien avec la guerre en Ukraine ?

Sur les marchés traditionnels comme dans les supermarchés du continent, les prix des denrées de première nécessité ne cessent de flamber alors que certains experts font un rapprochement entre cette situation et l’invasion russe en Ukraine.Le monde retient encore son souffle au huitième jour des bombardements russes chez son voisin ukrainien. Si les Africains n’ont pas encore fini de dénoncer les « mauvais traitements » de leurs compatriotes dans ce théâtre de guerre, ils sont confrontés chez eux par une hausse démesurée des prix des produits alimentaires de base. Une situation qui met les États, les consommateurs et le secteur privé sous pression.

Dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Mali ou en Mauritanie, le sac de farine de blé de 50 kg a sensiblement augmenté de même que le litre d’huile et le kilo de pommes de terre. Un alourdissement de la facture des courses alimentaires qui entraîne des protestations contre la vie chère.

Plusieurs Etats ont pris une batterie de mesures, allant de l’instauration de prix plafond à la suspension des taxes à l’importation ou douanières en passant par la baisse de TVA et le renforcement des contrôles des tarifs réglementés, dans le but de protéger le pouvoir d’achat.

Au Sénégal, le président Macky Sall a annoncé notamment une baisse des prix la semaine dernière. Il s’agit de l’huile qui passe de 1200 FCFA à 1100 FCFA le litre, du riz brisé non parfumé de 15.000 FCFA le sac de 50 kg à 13.750 FCFA et du kilogramme de sucre de 625 FCFA à 600 FCFA. « Ces importantes mesures, au bénéfice des populations, auront un impact aussi bien au niveau de la mobilisation des recettes qu’au niveau budgétaire pour un montant global annuel de près de 50 milliards FCFA », avait assuré le chef de l’Etat sénégalais.

 Un «choc majeur» sur l’économie

Cependant, tous les commerçants, à l’image de Unacois/Jappo, ne sont pas d’accord avec ces mesures. Ils fondent leur raisonnement sur l’inflation sur les importations, consécutive au contexte de tensions entre la puissance russe et les occidentaux. « Le ministre du Commerce ne nous a pas consultés, alors que les prix de certains de ces produits sont homologués par les cours mondiaux. Pis, les prix indiqués ne peuvent pas être appliqués », a fait savoir Moustapha Lô, membre de cette association.

« Il n’y a que les importateurs qui sont en face des traders. (…) Ils importent en même temps que l’inflation qui s’est accentuée avec la guerre en Ukraine, mais aussi le rétrécissement et le recentrage des produits d’exportation de certains pays avec les effets de la pandémie de Covid », explique-t-il dans le journal Vox Populi.

L’économiste algérien Rabah Arezki semble appuyer cette thèse, en relevant dans une tribune publiée par Le Monde que « l’Afrique est très vulnérable à la hausse des prix des produits énergétiques et alimentaires ».  Il met en garde contre un « choc majeur » pour les ménages du continent, du fait des répercussions de l’offensive russe sur les marchés.

« L’invasion de l’Ukraine par la Russie a accentué la tendance à la hausse, déjà bien prononcée, des prix de l’énergie et des produits alimentaires. En plus d’être producteurs de gaz naturel et de pétrole, la Russie et l’Ukraine comptent ensemble pour à peu près 30 % de la production globale de blé et 80 % de l’huile de tournesol », a expliqué l’ancien économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord.

Alors que le cessez-le-feu réclamé par l’Ukraine et la communauté internationale n’est pas encore obtenu, les sanctions des occidentaux continuent de se durcir contre la Russie, maintenant l’avenir économique du monde, notamment des Africains, dans une posture floue.