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Afrique: Les experts planchent sur le financement des économies vertes

 C’est dans le cadre majestueux des chutes Victoria, au Zimbabwe, que s’est ouverte le 28 février  la 42ème réunion du Comité d’experts de la Conférence des ministres des Finances, de la Planification et du Développement économique (COM2024). Le thème de cette année est « Financer la transition vers des économies vertes inclusives en Afrique : impératifs, opportunités et options politiques ».

Le potentiel agricole de l’Afrique

Le gouvernement du Zimbabwe, qui accueille cette conférence annuelle de la CEA du 28 février au 5 mars 2024, a appelé les pays africains à opérer une transition vers des économies plus respectueuses de l’environnement et plus inclusives, en exploitant des solutions de financement innovantes locales.

Mthuli Ncube, le ministre zimbabwéen des Finances, du Développement économique et de la Promotion des investissements, souligne que l’Afrique dispose de 127 millions d’hectares de terres irrigables, mais elle utilise  seulement 13 % , mettant ainsi en évidence le potentiel agricole du continent.  « Il est dommage que l’Afrique n’utilise pas pleinement ses ressources, y compris les terres », a-t-il déploré.

Le Ministre  a plaidé pour des investissements dans des technologies d’irrigation modernes et des financements adaptés pour une agriculture résiliente au climat, afin d’assurer la sécurité alimentaire du continent. Il a également insisté sur la nécessité de financer la transition vers des économies vertes inclusives, avec l’appui de la communauté internationale et en encourageant les investissements dans les sources d’énergie renouvelables et propres.

La transition énergétique de l’Afrique

 Le monde est confronté à de multiples crises économiques, climatiques, sécuritaires et sociales, et l’afrique  n’ est pas épargne. a rappelé Le secrétaire exécutif adjoint de la CEA, Antonio Pedro. « Nous devons accélérer la mise en œuvre de transitions justes et durables, qui exigent des changements structurels à long terme et des investissements suffisants », a-t-il affirmé.

Il a souligné que les pays africains avaient la capacité de créer leurs propres solutions pour résoudre leurs problèmes, en faisant preuve de créativité et de solidarité. Il a également appelé à une réforme des systèmes mondiaux, qui ne sont pas favorables au développement de l’Afrique.

« Nous avons donc une opportunité unique de transformer activement nos pays en passant à des économies inclusives, à faibles émissions de carbone et économes en ressources », a-t-il déclaré.

Parmi les domaines de transformation prioritaires, il a cité l’amélioration de l’accès et de l’accessibilité abordables à l’énergie. Il a regretté que moins de 2 % des investissements mondiaux dans les énergies propres soient destinés à l’Afrique. Il a appelé à embrasser la transition vers des énergies renouvelables abordables en tirant le meilleur parti des ressources solaires, éoliennes et géothermiques ainsi que du potentiel en hydrogène vert.

 La connectivité et l’inclusion numériques de l’Afrique

Le secrétaire exécutif adjoint de la CEA a aussi négocié  pour l’accroissement de la connectivité et de l’inclusion numériques pour combler la fracture numérique qui empêche les États membres de tirer pleinement parti de l’ère numérique et d’accéder aux solutions technologiques disponibles ailleurs.

Il a souligné l’importance de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui permettra la libre circulation des personnes, des biens et des services sur le continent. Il a toutefois souligné que les pays avaient besoin de mécanismes de financement supplémentaires pour répondre à la demande croissante et stimuler la croissance économique.

La transformation des systèmes éducatifs de l’Afrique

Le secrétaire exécutif adjoint de la CEA a également mis en avant la nécessité de transformer les systèmes éducatifs de l’Afrique. Pour ce faire, il a préconisé une analyse prospective globale qui éclairera la transformation des systèmes et des programmes éducatifs.

Il a souligné que l’éducation était un facteur clé pour le développement humain, la réduction de la pauvreté, la promotion de la paix et de la démocratie, et la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).

La création d’emplois et le renforcement de la protection sociale en Afrique

Monsieur Antonio Pedro a également insisté sur la création d’emplois et le renforcement de la protection sociale en Afrique. Il a déclaré que les gouvernements devaient poursuivre des politiques industrielles intégrées et globales et des stratégies de développement du secteur privé qui créent des emplois pour les jeunes et améliorent la transition de l’école au travail.

Il a également plaidé pour le renforcement des systèmes de protection sociale, qui sont essentiels pour réduire les inégalités et assurer la résilience des populations vulnérables.

La réponse et l’action collectives de l’Afrique face aux défis environnementaux

Enfin, Le secrétaire exécutif adjoint de la CEA a appelé à renforcer la réponse et l’action collectives de l’Afrique face aux défis environnementaux, tels que le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution.  Par ailleurs ,La Déclaration de Nairobi, adoptée en 2023, reconnaît que le changement climatique constitue le plus grand défi auquel l’humanité est confrontée et la plus grande menace pour toute vie sur Terre, a t il ajouté.

La réunion du Comité d’experts est un événement de deux jours qui a duré du 28 février au 1er mars 2024, suivi d’événements parallèles les 2 et 3 mars 2024. Le segment ministériel se déroulera sur deux jours les 4 et 5 mars.

En somme, la conférence a réuni des ministres, des hauts fonctionnaires, des représentants d’organisations régionales et internationales, du secteur privé, de la société civile et des universités, ainsi que des experts et des chercheurs.

La conférence a été également l’occasion de lancer le Rapport économique sur l’Afrique 2024, qui porte sur le thème du financement des économies vertes inclusives en Afrique.