Le gouvernement nigérien vient d’accorder la concession de l’activité de service public de production d’énergie électrique à la société Istithmar west Africa.
Face à l’incapacité de la Société nationale d’électricité (Nigelec) à répondre aux besoins de la population, le gouvernement nigérien vient d’accorder la concession de l’activité de service public de production d’énergie électrique à la société Istithmar west Africa, a rapporté dimanche l’Agence nigérienne de presse à Niamey.
Les deux parties ont signé samedi à Niamey la convention dans ce sens. Elle vise à renforcer et sécuriser l’approvisionnement en énergie électrique du pays, et porte sur le développement, le financement, la construction, l’exploitation et la maintenance de deux centrales thermiques diesel au pétrole brut à Zinder (est) et à Niamey, totalisant 76 MW, selon le gouvernement.
La capitale nigérienne, Niamey, ainsi que plusieurs autres agglomérations du pays vivent en effet depuis quelques semaines une situation inédite de longue pénurie d’eau et d’électricité, en ce mois de jeûne de ramadan, période de forte consommation d’électricité, et à un moment de fortes températures qui atteignent une moyenne de 44 à 46 degrés.
Le directeur général de la Nigelec, Halid Alhassane, tout en assurant la population que « la situation est sous contrôle » au cours d’un point de presse, a justifié cette situation par des pannes subites de plusieurs de leurs équipements, auxquelles s’ajoutent des perturbations du réseau du Nigeria qui fournit au Niger 75 MW d’énergie électrique.
Cependant, « je pense qu’il ne faut rien cacher à la population, elle va passer un mois de ramadan difficile« , a-t-il prévenu.
En effet, malgré les importantes potentialités énergétiques dont regorge le pays (uranium, charbon minéral, énergie solaire et hydroélectricité avec le fleuve Niger), le taux d’accès à l’électricité y était de 12,22% en 2017, avec une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur, selon les statistiques officielles.
Toute la production nationale comprenant les achats auprès de la Société nigérienne de charbon (Sonichar) et l’énergie produite dans les centrales de la Nigelec ainsi que la contribution de la centrale diesel Goroubanda, près de Niamey depuis 2017, était estimée la même année à 364 gigawatts, pour une consommation nationale qui grimpe à 1.244 gigawatts, selon la ministre nigérienne de l’Energie, Amina Moumouni.