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L’adresse du président de la république à la nation à l’occasion du nouvel an

Message à la nation du président de la république du Niger, Issoufou Mahamadou, a l’occasion du nouvel an.

MES CHERS CONCITOYENS,

L’année 2020 s’achève. J’en ai fait le bilan, en même temps que celui des dix ans de mise en œuvre du programme de renaissance, à l’occasion du message à la nation du 18 décembre dernier. Globalement ce fut une « annus horribilis », une année horrible, surtout sur le plan sanitaire et sécuritaire. Beaucoup d’entre vous ont, durant cette année, perdu des êtres chers, tombés sur le champ d’honneur ou emportés par cette pandémie terrible, la covid 19.

Ce fut une année qui nous a trouvé et a débuté dans le deuil suite à la disparition de nos soldats à Inatès et à Chinagodar respectivement le 10 Décembre 2019 et le 9 Janvier 2020. Je suis heureux d’affirmer, aujourd’hui, que nous sommes sortis de ces désastres par le haut, plus déterminés dans le combat que nous livrons depuis plusieurs années contre le terrorisme et le crime organisé. Nos forces de défense et de sécurité ont relevé la tête. Nous sommes fiers d’elles. Nous sommes fiers de leur courage, de leur professionnalisme, de leur sens élevé du devoir. Déployées sur plusieurs fronts, elles ont apporté la preuve qu’elles sont la colonne vertébrale de l’Etat. Cette colonne vertébrale, nous l’avons consolidée à travers le doublement des effectifs par rapport à 2010, à travers la formation et l’équipement notamment des forces spéciales. Pour les cinq prochaines années l’objectif est de doubler, à nouveau, les effectifs, de poursuivre leur formation et leur équipement. Le sacrifice de nos martyrs d’Inatès, de Chinagodar et d’autres champs de bataille ne sera pas vain : en effet, plaise à Dieu, nous gagnerons ce que les historiens appellent désormais les guerres du Sahel et du bassin du lac Tchad. Je l’ai déjà dit, à l’occasion du message à la nation du 18 Décembre dernier, toutes les conditions de la victoire sont réunies : les capacités nationales sont renforcées, les forces conjointes sont opérationnelles, les alliances sont en place. Toutes ces forces, soumises à un commandement conjoint, ont enregistré d’importantes victoires en 2020. Je leur présente mes meilleurs vœux de succès plus amples encore en 2021. Au-delà des questions militaires, les questions de développement économique et social ainsi que celles relatives aux droits humains sont prises en compte. Cela permettra de rendre définitive notre victoire contre l’ennemi, cet ennemi qui inflige tant de souffrances à notre peuple dont il persécute femmes et enfants, cet ennemi qui a fait tant de victimes parmi les populations civiles et militaires. Je confirme la solidarité de l’Etat vis-à-vis de toutes les familles des victimes militaires et civiles de cette tragédie. J’ai une pensée pour les déplacés et les réfugiés auxquels je souhaite la sortie des camps et une normalisation de la situation.

Mes chers Concitoyens,

Ce fut le 19 Mars 2020 que notre pays enregistra son premier cas de covid, cette pandémie qui ébranle la planète toute entière. Déjà avant cette date, le Gouvernement a su anticiper la gestion de la première vague. Nous avons mis en place très tôt un plan de riposte pour faire face aux conséquences humaine, sociale et économique de la pandémie. En particulier, celle-ci nous a amené à revoir très fortement à la baisse notre taux de croissance économique de l’année. A la fin du mois d’Octobre 2020, seule une dizaine de cas était en cours de traitement. Début Novembre, commence, malheureusement, la deuxième vague, caractérisée par des cas asymptomatiques et une propagation qui dépasse les centres urbains pour toucher le milieu rural. Au 30 Décembre 2020 nous enregistrons, depuis le début de la pandémie, 3268 cas positifs avec 1802 guérisons, 104 décès, 1362 cas actifs parmi lesquels 130 en hospitalisation dont trois en réanimation. L’augmentation rapide de nouveaux cas nous fait craindre une tension au sein des hôpitaux et centres de confinement. Face à cette situation, je vous demande d’observer les mesures barrières décidées par le Gouvernement afin d’endiguer la pandémie et sauver des vies. Ces mesures peuvent paraître restrictives, mais c’est le prix à payer pour nous protéger et protéger les autres. Seules, en attendant le vaccin, ces mesures permettront de rompre la chaîne de contamination. S’agissant du vaccin, le Gouvernement a mis au point un plan pour son introduction le plus rapidement possible. Ce plan prévoit la vaccination en priorité de 47% de la population : il s’agit des agents de santé, des personnes âgées, des personnes présentant des risques de comorbidité, des éléments des forces de défense et de sécurité, des scolaires et des enseignants. Je fonde l’espoir que l’année 2021 nous permettra de vaincre cette pandémie et de retrouver un mode de vie normal.

Mes Chers Concitoyens,

L’année 2020 s’achève sur l’organisation de plusieurs scrutins dans notre pays. En effet, vous vous êtes rendus aux urnes le Dimanche 13 Décembre pour élire vos conseillers municipaux et régionaux et le Dimanche 27 Décembre pour élire vos députés et le Président de la République. Lors de ces deux occasions, vous avez fait preuve de civisme et de maturité politique. Vous étiez sortis nombreux pour accomplir votre devoir civique. Cette nouvelle page de l’histoire démocratique de notre pays est un succès. Vous en êtes les auteurs. Vous êtes les ardents acteurs de la modernisation de la politique dans notre pays, notamment de sa détribalisation. C’est une révolution que nous sommes en train d’opérer dans les mœurs politiques non seulement Nigériennes mais Africaines. Vous faites de notre pays un modèle de démocratie en Afrique et dans le monde. Ce faisant, vous participez activement à la consolidation de nos institutions démocratiques et républicaines, un des axes majeurs du programme de renaissance. Notre pays en a grandement besoin pour relever les défis auxquels il est confronté : défis sécuritaire, démographique, climatique, défi du développement économique et social.

Ce succès enregistré dans l’organisation des scrutins, nous le devons à la CENI dont je salue l’efficacité et le professionnalisme. Nous le devons aux forces de défense et de sécurité qui en ont assuré la sécurité, ainsi qu’aux partis politiques, aux médias, aux observateurs nationaux et internationaux, sans oublier les partenaires techniques et financiers qui sont à nos côtés de manière permanente. C’est grâce à eux tous que notre pays va continuer sa marche sur le chemin de la démocratie et donc du progrès économique et social. C’est grâce à eux tous que notre pays se dotera, en ce début de nouvelle année 2021, de nouvelles autorités élues, depuis le niveau de la commune jusqu’au niveau national en passant par le niveau régional. Je fonde l’espoir que ces nouvelles autorités continueront, pour les cinq prochaines années, l’œuvre de transformation du pays entamée depuis dix ans. Pour ma part, jusqu’à l’investiture du Président que vous aurez élu, je resterai à la tâche, je continuerai à vous servir jusqu’au terme du mandat, plaise à Dieu.

Mes chers Concitoyens,

Demain, 1er Janvier 2021 est un jour historique pour notre continent. C’est en effet demain que démarreront les échanges dans le cadre de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAf). C’est un des meilleurs cadeaux de nouvel an que nous puissions vous offrir, à vous et à tous les Africains. Avec la ZLECAf, nous mettons fin à une histoire de 135 ans de balkanisation de notre continent. Nous sortons, par le haut, des 84000 km de frontières, ces frontières qui sont autant de murs qui séparent les Africains des Africains, ces frontières qui sont autant d’obstacles qui limitent les échanges entre nos pays. Avec les autres projets de l’agenda 2063, nous créons, avec cet accord, les conditions de transformation de nos matières premières, nous parviendrons à booster nos économies et à créer des emplois notamment pour les jeunes. Je suis heureux d’avoir été, en votre nom, le Champion de la négociation de cet accord qui a été signé par 54 pays sur 55 du continent et ratifié par 34. C’est l’accord qui a été négocié, signé et ratifié dans les délais les plus brefs de toute l’histoire de notre organisation continentale. Tous les pays membres de la CEDEAO, sauf trois, l’ont signé et ratifié et sont donc prêts dès demain à sa mise en œuvre. En particulier, notre pays est prêt mais il doit soutenir des efforts continus pour créer les conditions de la mise en valeur de ses avantages comparatifs notamment à travers la mise en place d’infrastructures énergétiques, de transport et de télécommunication permettant de réduire les coûts de ces facteurs. C’est ce que nous avons amorcé dans le cadre de la mise en œuvre du programme de renaissance. J’espère que les prochaines autorités élues poursuivront cet effort, dans l’intérêt de notre peuple et de notre continent.

Mes chers Concitoyens,

L’année 2020 a été une année horrible. Durant cette année nous avons souffert du terrorisme et du crime organisé, nous avons souffert des inondations, nous avons souffert de la covid19. Fort heureusement, nous sommes un peuple résilient qui, par le passé, a déjà connu et surmonté d’autres épreuves. Comme par le passé, nous surmonterons ces nouvelles épreuves, car nous sommes un peuple paisible et uni. Nous venons de le démontrer à l’occasion de l’organisation des deux doubles scrutins. Cela nous rend plus forts, plus respectés par le reste du monde. Cela nous permet d’envisager l’avenir avec beaucoup d’espoir. Cela rend plus crédible notre participation, au niveau mondial, au débat sur la relance post COVID pour un monde plus humain, plus juste, plus solidaire.

Je souhaite que l’année 2021 soit meilleure à 2020.

Bonne année à toutes et à tous.

Je vous remercie.

MESSAGE DU PRÉSIDENT SEM. ISSOUFOU MAHAMADOU A L’OCCASION DU 59ème ANNIVERSAIRE DE L’INDÉPENDANCE

Nigériennes, Nigériens,

Mes Chers Concitoyens,

Demain 03 août 2019, notre pays célèbre le 59è anniversaire de son accession à l’indépendance.

Cette année, la fête du 03 août, désormais tournante dans les chefs-lieux de régions, sera célébrée à Tahoua dans un contexte marqué par une situation sécuritaire difficile d’une part et d’autre par les succès diplomatiques éclatants enregistrés par notre pays.

Mes Chers Concitoyens,

Sur le plan sécuritaire nous faisons toujours face à la fois aux menaces de la secte Boko Haram dans le lit du lac Tchad, à celle des organisations terroristes dans le Nord-Ouest de notre pays ainsi qu’à l’insécurité liée aux trafics de tout genre menés par des organisations criminelles, en direction et en provenance de la Libye.

Les tentatives des terroristes en vue de transformer la lutte que les Etats mènent contre eux en conflits inter-communautaires , l’extension de la menace terroriste plus au sud comme l’atteste l’enlèvement de touristes au Bénin, la résilience dont fait preuve BOKO HARAM dans le bassin du lac Tchad, sont les aspects marquants de la situation sécuritaire actuelle. A cela s’ajoute le développement du banditisme notamment dans la zone frontière entre la région de Maradi et notre grand voisin du  Sud. Face à la dégradation de la situation sécuritaire les Etats doivent affiner leur stratégie.

Les opérations conjointes récemment menées par nos FDS et les forces alliées des pays soutenant notre lutte contre le terrorisme telles que l’opération française BARKHANE et les forces spéciales américaines sont couronnées de succès et ont déjà permis de neutraliser un nombre important d’éléments terroristes et de détruire leurs bases.

Je redis ici ma fierté pour l’engagement de nos soldats qui sont plus que jamais déterminés à éradiquer le terrorisme et le crime organisé. Je leur renouvelle mes appréciations ainsi que la reconnaissance de la Nation entière pour les sacrifices qu’ils consentent, de jour comme de nuit, au service de notre pays.

Pour sa part, l’Etat continuera à assumer pleinement sa part de responsabilité vis-à-vis de nos Forces de Défense et de Sécurité, et des ayant-droits des militaires décédés en service commandé.

Pour ce qui est du niveau régional, la mutualisation des forces opérée tant au niveau de la Force Mixte Multinationale dans le bassin du lac Tchad, que de la Force Conjointe du G5 Sahel, s’avère être efficace dans la lutte contre les groupes terroristes et criminels.

Dans le lit du Lac Tchad, en dépit des opérations menées au cours de cette année par la Force Mixte Multinationale, Boko Haram fait preuve d’une résilience que nos forces doivent briser coûte que coûte.

Concernant le G5 Sahel, la montée en puissance de sa Force Conjointe doit être accélérée et les efforts de recherche d’une source de financement pérenne doivent être renforcés.

Au niveau de la CEDEAO, les chefs d’Etat et de Gouvernement ont convenu d’un sommet extraordinaire le 14 Septembre prochain à Ouagadougou spécialement consacré à la sécurité régionale et à l’examen des voies et moyens d’y faire face de manière collective.

Il est évident que pour être efficace, la lutte contre le terrorisme doit connaître la même priorité au niveau de l’ensemble de la communauté internationale. Le Niger poursuivra le combat notamment au sein du Conseil de Sécurité dont il sera désormais membre non permanent, pour que celle-ci ne se détourne pas de son devoir de solidarité à l’égard des pays du Sahel. Il plaidera pour qu’une attention particulière soit accordée à la résolution de la crise libyenne source de tous les conflits qui affectent les pays du Sahel et du bassin du lac Tchad.

Mes Chers Concitoyens,

Nous n’avons jamais perdu de vue la liaison étroite qui existe entre sécurité et développement. Voilà pourquoi il a été organisé récemment à Niamey la réunion des Gouverneurs des régions du bassin du lac Tchad avec les partenaires.

Les échanges avec ces partenaires ont permis d’adopter un programme de développement couvrant à la fois les aspects d’assistance humanitaire, de réalisation d’infrastructures sociales et de renforcement de la résilience des populations riveraines du lac Tchad profondément affectées par l’insécurité liées aux exactions de Boko Haram.

Voilà également pourquoi les échanges approfondis que nous avons eus avec nos partenaires du G5 Sahel nous ont permis d’adopter un programme d’investissements prioritaires qui couvre les domaines de la sécurité, de la gouvernance et du développement, de la promotion de la jeunesse, de l’autonomisation de la femme et de l’accroissement de la résilience ; des questions si essentielles pour nos populations.

Mes Chers Concitoyens,

Sur le plan diplomatique notre pays vient d’abriter le sommet extraordinaire de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine consacré au lancement de la phase opérationnelle de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine, suivi de de la première réunion de coordination entre l’Union Africaine et les Communautés Economiques Régionales, respectivement les 7 et 8 juillet 2019. Ces deux rencontres continentales ont enregistré un succès retentissant au regard du nombre élevé de Chefs d’Etat et de Gouvernement qui ont effectué le déplacement de Niamey, mais aussi de la qualité de l’organisation. L’Afrique toute entière a été fière de la capacité de notre pays et de son peuple à organiser dans de bonnes conditions des évènements d’une telle envergure. Nos hôtes ont été impressionnés par la transformation et la modernisation de la ville de Niamey. Ce succès qui rehausse l’image de notre pays, nous le devons aussi à la mobilisation de toutes nos populations et en particulier celle de la ville de Niamey.

J’ai demandé au Gouvernement de prendre les dispositions nécessaires afin de consolider cet acquis et de développer une économie de conférence en faisant de notre pays un hub en matière de rencontres d’envergure internationale.

Le sommet extraordinaire de Niamey a été le couronnement de la ZLECAf, projet continental que j’ai eu l’honneur de piloter au nom de mes pairs africains qui me l’ont confié en Janvier 2017 avec pour objectif d’accélérer sa mise en œuvre. Avec la signature de l’Accord en mars 2018 et sa ratification en une année par le minimum requis pour son entrée en vigueur, le projet de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine auquel le nom du Niger est désormais associé est le projet qui a connu le processus de ratification le plus rapide de l’histoire de l’Union Africaine.

Avec la zone de libre-échange continentale Africaine, l’Afrique fait un pas important vers la fin de sa balkanisation. Sa mise en œuvre ainsi que celle des autres projets de l’agenda 2063 permettrait de transformer notre continent, de créer les conditions de sa prospérité notamment en créant des emplois pour les jeunes.

Mes Chers Concitoyens,

La zone de libre-échange continentale Africaine n’est pas un succès diplomatique isolé. Ce succès s’ajoute à l’élection de notre pays au conseil de sécurité des nations Unies pour la période 2020-2021, à l’élection du Niger à la présidence de la CEDEAO, au choix du Niger pour abriter la réunion des Ministres de l’Organisation de la Conférence Islamique en 2020 ainsi que la célébration du cinquantenaire de  l’Organisation Internationale de la Francophonie en Mars 2020.

Je sais que vous êtes fiers de ces succès. Faites en des points d’appui pour tous nos combats à venir. Interprétons-les comme des indicateurs de ce que nous sommes capables de faire.

Au sein du conseil de sécurité et en votre nom, nous aurons l’occasion de travailler aux côtés des autres acteurs de la scène diplomatique mondiale afin d’apporter notre contribution pour un traitement judicieux des différentes questions qui seront portées devant le Conseil. Cette nouvelle et très importante responsabilité qui échoit au Niger illustre de façon claire le poids des responsabilités dont les pays Africains sont prêts à investir notre pays et ses dirigeants.

Au niveau de la CEDEAO, avec la présidence du Niger, nul doute que cette organisation fera de nouveaux pas en avant dans le sens d’une véritable intégration des peuples. Des avancées sont possibles en matière de sécurité, d’infrastructures régionales, de monnaie unique, projet dont j’assure par ailleurs la coprésidence du comité ad hoc présidentiel avec mon homologue du Ghana. Les actions que nous menons au niveau de la CEDEAO prolongent celles que nous menons au niveau national et s’alignent sur celles que nous menons au niveau du continent.

Le Niger assume par ailleurs les responsabilités de Président de la Commission Climat pour la région du Sahel, de Président du Comité de Haut Niveau pour la Sécurité Alimentaire de l’UEMOA et de champion pour diverses causes mondiales dont la vaccination avec l’institution GAVI et le développement industriel avec l’ONUDI. Incontestablement, le Niger joue désormais un rôle important dans les questions intéressant le continent et la marche du monde. Ce faisant, il a montré au monde entier sa disponibilité à travailler main dans la main avec tous les peuples épris de paix et de justice, pour promouvoir la concertation, la coopération, et le développement. Notre pays croit profondément au multilatéralisme et, malgré ses moyens limités, il prend sa part de sacrifice dans le processus de construction d’un monde meilleur.

Mes Chers Concitoyens,

Depuis plusieurs décennies, la fête de l’indépendance dédiée à l’arbre est une occasion supplémentaire pour planter des arbres dans le cadre d’actions de reboisement. Car l’arbre est d’une utilité et d’une importance insoupçonnée. Comme le dit l’adage, qui aura planté un arbre n’aura pas vécu inutilement.

Cette utilité de l’arbre est confirmée par les hadiths du prophète Mohamed (SAW) dont celui qui dit « Quiconque a planté un arbre et veillé sur sa bonne conservation et son entretien jusqu’à ce qu’il produise ses fruits, est considéré comme ayant fait une aumône pour chacun de ses fruits » et celui qui dit : « Si la fin du monde venait à survenir alors que l’un d’entre vous tenait dans sa main une plante, alors s’il peut la planter avant la fin du monde, qu’il le fasse ! ».

Le thème retenu pour la présente édition est « plantons et entretenons les arbres pour un meilleur avenir ».

En effet, un des chocs majeurs auquel nous devons faire face de façon résolue, c’est sans doute le choc climatique. Notre pays y est pleinement exposé. C’est pourquoi, nous devrons redoubler de détermination pour une gestion durable des ressources naturelles.

Dans le cadre de la Commission Climat pour le Sahel, dont le Niger assure le leadership, nous avons convenu de diverses initiatives tendant à lutter contre le changement climatique à travers le plan d’investissement climat adopté par nos Etats et soumis à nos partenaires.

Nous sommes convaincus que lutter contre le changement climatique, c’est lutter contre la pauvreté, la famine, la migration, l’insécurité et le terrorisme.

Lutter contre le changement climatique, c’est lutter pour le développement de nos pays.

C’est dans cette perspective que le Niger a élaboré sa Contribution Déterminée au Niveau National à l’instar des autres pays, en mettant l’accent sur la gestion durable des terres, une agriculture résiliente et l’accès à une énergie durable et à faible coût.

Aussi suis-je dans l’obligation de le répéter : Plantons des arbres, et surtout entretenons les. Il y va de notre responsabilité individuelle et collective dans la lutte contre la dégradation des écosystèmes. Reboisons sans cesse pour sauver notre planète terre aujourd’hui en proie à des changements climatiques dévastateurs.

A travers la plantation des arbres, c’est notre engagement dans la lutte contre les effets du changement climatique que nous amplifions. Cette lutte doit être permanente, toute l’année y compris à travers la régénération naturelle assistée à propos de laquelle une intensification de la sensibilisation de la population est nécessaire. Du reste, comment sans ces actions qui viennent s’ajouter aux autres mesures de restauration et de défense des terres, protéger le capital de production que celles-ci constituent ?

Comment contribuer à réaliser autrement les objectifs de l’initiative 3N ? Comment atteindre autrement, les objectifs de faim zéro en 2021 et de zéro importation de riz en 2023 ?

La campagne agro-pastorale 2019-2020 qui est en cours, est l’occasion de progresser vers la réalisation de ces objectives.

C’est pourquoi, comme à l’accoutumé, le Gouvernement a pris toutes les dispositions nécessaires afin d’accompagner les producteurs à travers diverses initiatives, dont la mise à disposition des intrants agricoles et la vente à prix modéré des céréales.

Par ailleurs, je suis heureux de constater que des projets et programmes ont été déjà élaborés et les financements mobilisés en vue d’accélérer et de finaliser la mise en place des maisons du paysan qui sont, comme vous le savez, une initiative innovante imaginée par le gouvernement, visant à garantir aux agriculteurs l’accès aux intrants indispensables à une production optimale.

Je suis également heureux de constater que l’initiative 3N suscite aujourd’hui l’engouement et l’adhésion de nos laborieuses populations et bénéficie de l’appréciation de nos partenaires, qui y voient à juste titre, une expérience crédible de développement à la base, contribuant à donner au monde  rural la place centrale qui est la sienne dans l’économie nationale.

A cet égard, le Fonds d’Investissement pour la sécurité Alimentaire (FISAN), véritable soupape de sécurité pour les producteurs, est désormais opérationnel. L’Etat et ses partenaires ont mobilisé quelques 15 milliards de francs CFA pour faciliter l’accès au financement pour les promoteurs des différentes filières.

Par ailleurs, je me félicite de l’adoption de la Politique Nationale Multisectorielle de Sécurité Alimentaire intervenue à la fin de l’année 2018, qui replace la nutrition au cœur de la mise en œuvre de l’Initiative 3N.

Ces réformes vont se poursuivre, notamment dans les domaines du foncier, de l’approvisionnement en engrais et de la production des semences.

J’encourage le Gouvernement à poursuivre cette dynamique avec la même perspicacité et la même détermination, en vue d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, à savoir, je le rappelle, la transformation du monde rural, les objectifs « faim zéro » d’ici 2021 et zéro importation de riz en 2023.

Bonne fête de l’indépendance;

Que Dieu bénisse le Niger

Je vous remercie.