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L’Alliance des États du Sahel fait flotter son étendard

 AES, 3 mars 2025 — Ce matin, un vent de renouveau a balayé les capitales du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Dans une synchronie aussi précise qu’émouvante, Ouagadougou, Bamako et Niamey ont vu s’élever, au même instant, le nouveau drapeau confédéral de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ce n’est pas une simple étoffe hissée au mât, mais un symbole vibrant, un cri d’âme porté par trois nations unies dans une quête ardente de souveraineté et de destinée commune.

La levée synchronisée du drapeau de la confédération de l’Alliance des États du Sahel au Burkina Faso, Mali et Niger, un symbole d’unité Une chorégraphie symbolique sous le ciel du  sahel

À l’aube, alors que les premières lueurs caressaient les terres ocre du Sahel, les palais présidentiels de Koulouba à Bamako et Ouagadougou, ainsi que la capitale nigérienne, se sont parés de solennité. Sous les regards attentifs des dignitaires, des militaires et d’une foule silencieuse, mais vibrante d’émotion, le drapeau vert, orné en son cœur du logo de l’AES, s’est déployé avec une grâce presque mystique. La couleur émeraude, choisie pour incarner l’espoir, la renaissance et les richesses insondables de cette région, semblait danser sous les rayons du soleil levant, comme une promesse murmurée aux générations futures.

À Bamako, le général Assimi Goïta, président de la Transition et figure tutélaire de cette confédération naissante, a présidé la cérémonie avec une gravité empreinte de fierté. Ensuite, à Ouagadougou, le capitaine Ibrahim Traoré, dans une allocution ciselée, a évoqué « un horizon radieux où les chaînes du passé s’effritent ». À Niamey, le général Abdourahamane Tiani, arborant l’écusson de l’AES sur son uniforme, a donné à cette levée des couleurs une allure de défi lancé aux vents contraires de l’histoire.

La levée synchronisée du drapeau de la confédération de l’Alliance des États du Sahel au Burkina Faso, Mali et Niger, un symbole d’unité Sahel: un acte de foi dans une union forgée par l’adversité

L’Alliance des États du Sahel, née le 16 septembre 2023 dans le tumulte des coups d’État et des tensions avec la CEDEAO, ne cesse de tisser sa toile. Ce 3 mars, la synchronisation de cette levée des couleurs n’est pas un hasard : elle scelle une fraternité forgée dans les épreuves, un pacte indéfectible face aux tempêtes sécuritaires et aux pressions extérieures. Le drapeau, dévoilé pour la première fois le 22 février à Bamako, n’est que la partie émergée d’un projet plus vaste : une confédération qui ambitionne de redessiner les contours d’un Sahel maître de son destin.

Depuis leur retrait officiel de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest le 29 janvier 2025, ces trois nations ont multiplié les gestes forts. Passeport commun, fin des frais d’itinérance téléphonique, force militaire conjointe de 5 000 hommes : autant de jalons posés sur le chemin d’une intégration qui refuse les sentiers battus. « Ce drapeau n’est pas un ornement, c’est un flambeau », a déclaré un ministre malien, la voix chargée d’une conviction rare.

La levée synchronisée du drapeau de la confédération de l’Alliance des États du Sahel au Burkina Faso, Mali et Niger, un symbole d’unité Une résonance au-delà des frontières

Cet événement n’a pas manqué d’éveiller des échos. Dans les ruelles animées de Ouagadougou, des jeunes ont brandi des pancartes aux slogans audacieux : « L’AES, c’est nous ! » À Niamey, les drapeaux du Mali, du Burkina Faso et de la Russie, alliée de plus en plus visible, flottaient déjà sur les ronds-points, comme pour rappeler que ce trio sahélien ne marche plus au pas des anciennes tutelles. À Bamako, des anciens murmuraient des prières, voyant dans cette union une lueur dans la nuit des crises.

Pourtant, des voix dissonantes se font entendre. Certains observateurs doutent de la viabilité de cette confédération, pointant du doigt les défis économiques et la menace jihadiste qui continue de ronger le Liptako-Gourma. Mais ce lundi, ces murmures ont été étouffés par le souffle de l’histoire en marche.

Une chute qui élève les regards

Alors que le drapeau de la confédération flottait haut dans le ciel, un aigle solitaire a survolé Koulouba, comme attiré par cet instant suspendu. Hasard ou présage ? Peu importe. Car, au-delà des discours et des uniformes, ce qui s’est joué ce matin-là, c’est une aspiration plus vaste : celle d’un Sahel qui, loin des tumultes, ose enfin se rêver en grand. Et si ce drapeau n’était qu’un prélude, le premier vers d’un poème que ces peuples écrivent à l’encre de leur courage ? Sous ce ciel immense, l’AES ne fait pas que hisser une bannière ; elle plante les graines d’un demain dont les fruits, peut-être, surprendront le monde.

Révolution des télécommunications au Sahel : Le roaming gratuit devient une réalité

Ouagadougou, le 21 novembre 2024 – Une nouvelle ère s’ouvre pour les communications au sein de l’Alliance des États du Sahel. Ce jeudi à 10 h 37 heure locale, les autorités de régulation des télécommunications du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont signé un protocole d’accord historique visant à mettre en place un système de roaming sans frontières et à des tarifs abordables pour les populations de la région. Cette action marque une étape décisive dans la réduction des coûts des communications et la facilitation des échanges au sein de l’AES.

Ce protocole, dénommé « 𝐏𝐫𝐨𝐭𝐨𝐜𝐨𝐥𝐞 𝐝’𝐀𝐜𝐜𝐨𝐫𝐝 𝐩𝐨𝐫𝐭𝐚𝐧𝐭 𝐢𝐭𝐢𝐧é𝐫𝐚𝐧𝐜𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐫é𝐬𝐞𝐚𝐮𝐱 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐦𝐮𝐧𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐦𝐨𝐛𝐢𝐥𝐞𝐬 𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭𝐬 𝐚𝐮 𝐩𝐮𝐛𝐥𝐢𝐜 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐟𝐚𝐜𝐢𝐥𝐢𝐭é𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐨m𝐦𝐮𝐧𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐄𝐭𝐚𝐭𝐬 𝐦𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐂𝐨𝐧𝐟é𝐝é𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐄𝐭𝐚𝐭𝐬 𝐝𝐮 𝐒𝐚𝐡𝐞𝐥 »entrera en vigueur le 1er janvier 2025.

Il prévoit notamment la gratuité de la réception des appels et des SMS pour les abonnés en itinérance dans l’un des trois pays, et ce, pendant les 30 premiers jours de leur séjour. Au-delà de cette limite de 30 jours consécutifs, les opérateurs appliqueront les tarifs habituels d’itinérance en vigueur. La réception des SMS pour les usagers en itinérance est gratuite, sans aucune limitation.

Les opérateurs mobilisés pour révolutionner les  télécommunications au Sahel

Par ailleurs, les opérateurs de téléphonie mobile des trois pays, étroitement associés à l’élaboration de ce protocole, s’engagent à en assurer la mise en œuvre effective. Ils vont développer des offres spécifiques pour les clients en itinérance afin de répondre au mieux à leurs besoins.

Par conséquent, ils devront plafonner les tarifs des appels vers les réseaux locaux et le pays d’origine, rendant ainsi les communications plus accessibles aux populations. Ils introduiront également des tarifs plafonnés pour les services de données mobiles. Ces initiatives permettront de diminuer significativement les coûts des communications pour les voyageurs et d’encourager les échanges entre les communautés.

Un protocole de free roaming signé par les régulateurs des télécommunications du Mali, du Burkina Faso et du NigerUne étape importante dans la mise en œuvre de la Déclaration de Ouagadougou

En paraphant cet accord historique, les régulateurs des télécommunications du Mali (Saidou Pona Sankaré), du Burkina Faso (Wenlassida Patrice Compaoré) et du Niger (le colonel major Idrissa Chaibou) répondent à une demande croissante des populations, qui aspire à des communications plus fluides et moins coûteuses au sein de l’espace sahélien.

Cette initiative s’inscrit pleinement dans le cadre de la déclaration de Ouagadougou, qui avait appelé à prendre toutes les mesures nécessaires pour favoriser la libre circulation des personnes dans l’espace de l’Alliance des États du Sahel.

Si cet accord est une avancée majeure, sa mise en œuvre effective représente un défi de taille. Les opérateurs de télécommunications devront adapter leurs systèmes et leurs offres commerciales pour répondre aux nouvelles exigences du marché. Les autorités de régulation devront également veiller à ce que les dispositions du Protocole soient respectées.

En somme, la signature de ce Protocole ouvre de nouvelles perspectives pour les communications au Sahel. Il est à espérer que d’autres pays de la région rejoignent rapidement cette initiative afin de créer un véritable espace de libre circulation des personnes et des idées.