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Le Niger lance un ambitieux programme d’irrigation

Niamey, le 26 août 2024-  Face aux défis posés par les sécheresses récurrentes et le changement climatique, le Niger a lancé un vaste programme d’irrigation visant à renforcer sa sécurité alimentaire. Dénommé « Programme Grande Irrigation 2024-2027 », ce plan d’investissement de 521, 1 milliards de francs CFA s’inscrit dans une volonté affirmée de renforcer la souveraineté alimentaire du Niger, un pays régulièrement confronté à des sécheresses récurrentes et aux effets du changement climatique.

Le cœur du programme

Annoncé en mars 2024 par le gouvernement nigérien, ce programme ambitieux s’étale sur quatre ans et cible principalement l’aménagement de 2000 hectares de nouvelles terres et la réhabilitation de 2000 hectares de périmètres existants.

Dans la première phase du projet, les autorités aménagent 800 hectares et réhabilitent 1023 hectares, avec un budget initial de 17 784 milliards de francs CFA. Les régions d’Agadez, Diffa, Maradi, Tahoua et Zinder sont les cibles prioritaires de ces efforts.

Les premières réalisations sont déjà visibles sur le terrain, avec le lancement de travaux de réhabilitation dans plusieurs régions du pays. Les autorités nigérianes espèrent ainsi produire 313 000 tonnes de riz d’ici 2027 et améliorer les rendements de cultures comme le maïs et le blé.

Des objectifs ambitieux pour la production agricole

L’objectif est clair : valoriser 39 700 hectares de périmètres irrigués en deux campagnes ou plus par an. Le gouvernement mise sur la riziculture, le maïs et le blé, avec un objectif de production au profit d’environ 3,7 millions d’ici 2027.

Un impact socio-économique important

Le programme d’irrigation en cours au Niger transcende la simple augmentation de la production agricole. Il est une pierre angulaire dans la stratégie nationale pour atteindre la souveraineté alimentaire, réduisant ainsi la dépendance aux importations et garantissant une source fiable de nourriture pour la population.

Parallèlement, il stimule l’économie locale par la création d’emplois durables, en particulier dans les communautés rurales où les opportunités sont souvent limitées. En outre, ce programme est un élément clé de l’adaptation du pays au changement climatique, offrant aux agriculteurs les moyens de sécuriser leurs récoltes face à l’incertitude des conditions météorologiques.

Enfin, en augmentant les revenus agricoles, il joue un rôle crucial dans la lutte contre la pauvreté rurale, ouvrant la voie à un avenir plus prospère pour les communautés agricoles du Niger.

Des défis à relever

Le Niger initie un projet ambitieux qui, en cas de réussite, a le potentiel de transformer de manière radicale l’agriculture et la gestion des ressources naturelles du pays. Cependant, pour que ce projet atteigne ses objectifs élevés, il devra surmonter plusieurs obstacles majeurs.

La mobilisation et la gestion efficace des financements seront déterminantes, car le budget nécessaire est considérable. En outre, la maîtrise de l’eau, une ressource précieuse et limitée dans cette région, sera un facteur clé pour le succès du programme. Il sera également essentiel de transférer des compétences aux agriculteurs locaux, en les formant aux techniques d’irrigation modernes et efficaces.

En plus, la participation active des communautés locales est cruciale pour garantir non seulement la réussite immédiate du projet, mais aussi sa durabilité à long terme. Si le Niger relève avec succès ces défis, il pourrait établir un modèle de développement durable susceptible d’être reproduit dans d’autres régions confrontées à des défis similaires.

Un pari pour l’avenir

En bref, Le Niger a placé tous ses espoirs dans ce programme d’irrigation. Son succès dépendra de la capacité des autorités à mobiliser les ressources nécessaires, à mettre en œuvre une stratégie efficace et à impliquer l’ensemble des acteurs concernés. Ce projet représente un tournant majeur pour le secteur agricole nigérien et pourrait servir d’exemple pour d’autres pays africains confrontés aux mêmes défis.

Niger : Les semences paysannes au cœur de conférences d’AFSA

Niamey, 22 août 2024 – L’Afrique s’est donnée rendez-vous à Niamey pour discuter de la souveraineté alimentaire. Du 21 au 23 août, la troisième Conférence panafricaine sur la gouvernance des semences, organisée par l’Alliance pour la Souveraineté Alimentaire en Afrique (AFSA), réunit des acteurs de 23 pays dont le Bénin ( JINUKUN/FAEB) .

Des semences paysannes pour une souveraineté alimentaire

Au cœur des débats, les semences paysannes. Ces semences, adaptées aux conditions locales et souvent transmises de génération en génération, sont essentielles pour garantir la sécurité alimentaire et la diversité agricole du continent. Les participants à cette conférence plaident pour une reconnaissance officielle et une protection renforcée de ces semences, afin de préserver le savoir-faire des paysans et de renforcer leur autonomie.

Un enjeu de souveraineté

« Il est urgent de reconnaître les systèmes semenciers paysans et de les protéger dans l’intérêt des paysans et des pays », a déclaré le Colonel Maizama Abdoulaye, ministre nigérien de l’hydraulique, de l’assainissement et de l’environnement, qui a présidé la cérémonie d’ouverture. En effet, cette déclaration souligne l’importance de cette question pour l’Afrique, qui cherche à renforcer sa souveraineté alimentaire face aux défis du changement climatique et de la mondialisation.

Un événement majeur

Cette troisième édition de la conférence, après le Sénégal en 2022 et la Tanzanie en 2023, témoigne aussi de l’intérêt croissant pour les semences paysannes sur le continent. Les participants échangeront sur les législations nationales en matière de semences, les politiques publiques à mettre en œuvre et les bonnes pratiques à promouvoir.

Les semences paysannes, un patrimoine à préserver

À l’issue de la cérémonie d’ouverture, les participants ont pu visiter des stands présentant une diversité de germes  paysannes. En plus, cette exposition a permis de mettre en valeur la richesse de ce patrimoine agricole et de sensibiliser le public à l’importance de le préserver.

En bref, cette conférence est une étape importante dans le processus de reconnaissance et de valorisation des semences paysannes en Afrique. Les décisions qui seront prises à Niamey auront un impact significatif sur l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation sur le continent.

Niger : 1 milliard de dollars pour l’agriculture

Niamey, 30 juillet 2024 – Le Niger a franchi une étape majeure dans sa quête d’autonomie alimentaire. Le Premier ministre, Ali Mahamane Lamine Zeine, a présidé le lancement officiel d’un programme de modernisation du secteur agricole et de l’élevage, doté d’un financement de 1 milliard de dollars américains.

En effet, ce projet, inédit par son ampleur, vise à améliorer la productivité agricole, renforcer la résilience face au changement climatique et garantir la sécurité alimentaire du pays. Le Premier ministre a souligné l’importance de ce défi pour le Niger, rappelant l’engagement du chef de l’État à faire de l’agriculture un moteur de développement.

Un panel d’experts pour un avenir agricole durable

Par ailleurs, un panel de haut niveau a réuni des experts pour discuter des enjeux du financement de la sécurité alimentaire au Niger. Les participants ont aussi souligné l’impact des sanctions régionales sur la nécessité d’une autonomie alimentaire et ont mis en avant les défis liés au changement climatique et à la faible productivité agricole.

Le ministre de l’Agriculture, le colonel Mahaman Elhadj Ousman, a insisté sur la nécessité de valoriser la production locale, notamment à travers la grande irrigation et le développement de l’élevage. Le Secrétaire exécutif du CILSS, Dr Abdoulaye Mahamadou, a quant à lui souligné les défis spécifiques du Sahel, tels que la sécheresse et les inondations.

La Banque mondiale aux côtés du Niger avec 1 milliard de dollars

Le vice-président de la Banque mondiale, Ousman Diagana, a réaffirmé l’engagement de son institution à soutenir le Niger dans sa transformation agricole. Il a souligné l’importance d’investir dans l’agriculture pour améliorer le bien-être des populations et stimuler la croissance économique.

Un financement sur trois ans

Le projet de modernisation de l’agriculture, qui s’étalera sur plusieurs phases, bénéficiera d’un financement initial de 350 millions de dollars US. Ce financement permettra de mettre en œuvre des actions concrètes pour améliorer la productivité, renforcer les infrastructures agricoles et soutenir les producteurs.

En résumé, le lancement de ce programme marque une étape décisive dans la stratégie de développement du Niger. En investissant massivement dans l’agriculture, le pays vise à renforcer sa résilience alimentaire, à réduire sa dépendance aux importations et à améliorer les conditions de vie de ses populations rurales.

Niger : Le ministre Mahaman dévoile son plan pour la souveraineté alimentaire

Niamey, 23 juillet 2024 – Le ministre nigérien de l’agriculture et de l’élevage, Ousmane Elhadj Mahaman, a présenté ce mardi son bilan annuel et les grandes lignes de son plan pour la souveraineté alimentaire du pays.

Un cahier des charges ambitieux pour la souveraineté alimentaire

Nommé à la tête du ministère suite à la prise de pouvoir du Conseil national pour le salut de la patrie (CNSP) en juillet 2023, M. Mahaman a reçu pour mission de développer un programme ambitieux pour transformer le potentiel agro-pastoral du Niger. Ce programme doit notamment :

  • Promouvoir les cultures de rente et les produits d’élevage en lien avec l’évolution des marchés nationaux, régionaux et internationaux.
  • Valoriser les terres récupérées, mobiliser l’eau et promouvoir les infrastructures nécessaires à la production agro-pastorale.
  • Développer une agriculture orientée vers le marché en diversifiant les cultures à haute valeur commerciale et nutritionnelle.
  • Promouvoir des outils innovants et adaptés au financement du secteur agro-pastoral.
  • Sensibiliser les communautés locales aux enjeux de la souveraineté alimentaire et à l’importance de soutenir les filières locales.
  • Mettre en place un cadre de mesure des résultats et d’appréciation de la performance des actions du ministère.

Un bilan positif malgré les défis

Malgré les sanctions économiques qui ont frappé le pays suite à la prise de pouvoir du CNSP, le ministre Mahaman a dressé un bilan positif de son action à la tête du ministère. Il a notamment souligné les réalisations suivantes :

  • Aménagement de 317 649 hectares de terres irriguées et en décrue.
  • Financement de l’aménagement de 2000 hectares de nouveaux périmètres irrigués et de la réhabilitation de 2000 hectares de périmètres existants.
  • Réalisation de 1171 hectares de petite irrigation.
  • Construction ou réhabilitation de 46 ouvrages de mobilisation d’eau.
  • Réhabilitation de 53,99 km d’équipements ruraux agricoles.
  • Construction de 70 petites unités de transformation de produits agricoles pour les femmes.

Des perspectives prometteuses pour la souveraineté alimentaire

Le ministre Mahaman s’est dit confiant dans la capacité du Niger à atteindre ses objectifs de souveraineté alimentaire. Il a appelé à une mobilisation collective de tous les acteurs du secteur agro-pastoral pour relever les défis qui restent à venir.

En résumé, le ministre nigérien de l’agriculture et de l’élevage a présenté un plan ambitieux pour développer le secteur agro-pastoral du pays et assurer la souveraineté alimentaire. Malgré les défis, le bilan de son action à la tête du ministère est positif et les perspectives sont prometteuses.

Tahoua : début des semis humides dans 74% des villages agricoles

Tahoua, Niger – La campagne agricole bat son plein dans la région de Tahoua, pilier de l’agriculture nigérienne. Les semi-humides du mil ont débuté dans 1470 des 1992 villages agricoles, soit un taux de 73,80 %, légèrement inférieur à l’année dernière. Cette opération cruciale pour la sécurité alimentaire concerne 12 départements et la ville de Tahoua, avec une répartition variée allant de 78 villages dans le département de Tahoua à 370 villages dans celui de Madaoua.

Des semis en cours et des innovations culturelles

Les efforts conjugués des agriculteurs ont permis à trois départements de finaliser leurs semis, tandis que d’autres, comme Keita, ont connu des avortements de semis dans certains villages. En parallèle, près de la moitié des villages ont également semé du sorgho, une autre culture essentielle, avec un taux de réussite en augmentation par rapport à l’année dernière.

L’innovation est également au rendez-vous, avec le début des semis de légumineuses telles que le niébé et l’arachide, contribuant ainsi à la diversification de la production agricole. Sur le plan phénologique, la majorité des cultures de mil sont au stade de levée, tandis qu’une petite partie a atteint le stade de taille.

Situation alimentaire contrastée et défis à relever

Les prix des céréales sont en hausse par rapport à la décennie précédente dans la situation alimentaire. Les prix du riz, du niébé, de l’arachide et de l’oignon sont inchangés, tandis que le sorgho, le mil et le maïs ont légèrement augmenté de 0,1 %, à la différence du sésame et du blé qui connaissent une diminution.

Cependant, les défis persistent. Le département de Madaoua a signalé l’apparition d’ennemis des cultures affectant le mil et le sorgho. Face à cette menace, la Direction régionale de l’Agriculture a déjà pris des mesures pour traiter les zones touchées, offrant ainsi une perspective positive pour la récolte à venir.

Le dynamisme agricole au cœur du tissu socio-économique

Ce dynamisme agricole témoigne de la résilience et de la capacité d’adaptation des communautés rurales face aux aléas climatiques et aux défis agronomiques. Il souligne également l’importance cruciale de l’agriculture dans le tissu économique et social de la région de Tahoua.

PUND Niger lance EWASME pour autonomiser 1000 femmes dans le riz

Niamey, Niger – 21 juin 2024 – Le PUND Niger a lancé le jeudi 20 juin 2024 le programme EWASME (Empowerment of Women in the Agricultural Sector through Medium Enterprises), une initiative ambitieuse visant à autonomiser 1000 femmes entrepreneures dans la filière riz en Afrique de l’Ouest. En effet, soutenue par le gouvernement nigérien et le groupe isBD, cette initiative se concentrera sur 310 entreprises au Niger et permettra aux bénéficiaires d’acquérir les compétences et les outils nécessaires pour réussir dans ce secteur crucial.

EWASME :Un programme multidimensionnel pour une autonomisation durable

En plus , EWASME s’articule autour de quatre volets stratégiques :

  • Formation : Des formateurs dispenseront des modules sur la gestion d’entreprise, les techniques agricoles modernes et les stratégies de commercialisation pour renforcer les capacités des femmes entrepreneures.
  • Sensibilisation : Le PNUD  fera également des campagnes pour accroître la prise de conscience collective sur l’importance de l’entrepreneuriat féminin dans l’agriculture et promouvoir l’égalité des chances économiques.
  • Structuration : Un appui sera fourni aux entreprises pour améliorer leur organisation et leur gouvernance.
  • Plaidoyer : Le PNUD mettra en place des mesures visant à influencer les politiques publiques en faveur des femmes dans l’agro-industrie et à favoriser un environnement plus propice à leur succès.

Un impact attendu significatif

Etau EWASME à :

  • Améliorer la productivité et la compétitivité des PME dirigées par des femmes dans la filière riz.
  • Contribuer à la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest en améliorant la production et la commercialisation du riz.
  • Renforcer l’inclusion économique des femmes et promouvoir aussi l’égalité des sexes dans le secteur agricole.

Un engagement fort pour l’autonomisation des femmes

Une cérémonie officielle a marqué le lancement d’EWASME, rassemblant des représentants du gouvernement nigérien, des partenaires internationaux et des acteurs clés du secteur privé. Par ailleurs,  Les discours ont souligné l’importance de ce programme pour l’autonomisation économique des femmes et son potentiel de transformation pour les communautés rurales d’Afrique de l’Ouest.

En somme, avec le soutien continu du gouvernement et des partenaires internationaux, EWASME a le potentiel de devenir un modèle de réussite pour l’autonomisation des femmes dans le secteur agricole en Afrique de l’Ouest.