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Crise Bénin-Niger : Le pipeline Niger-Bénin reste bloqué

Niger, 19 juin 2024 -Lundi dernier, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) au Bénin a prononcé une peine de 18 mois avec sursis contre trois employés de WAPCO Niger. la Cour a reconnu leur culpabilité pour usurpation d’identité et utilisation frauduleuse de données informatiques. Bien que relâchés immédiatement, cette décision n’a pas réussi à apaiser les tensions entre le Bénin et le Niger.

Le blocus du pipeline se poursuit

En effet,  le Niger maintient le blocus du pipeline export Niger-Bénin (PENB) depuis le 6 juin, exigeant la présence de ses contrôleurs sur le site de chargement du pétrole. Le pays attend un compromis de la part du Bénin et de la Chine, partenaire stratégique dans l’exploitation du pétrole, pour lever le blocus.

Un nouveau round de négociations est nécessaire

Si la libération des agents nigériens est un soulagement, la crise entre le Bénin et le Niger n’est pas encore résolue. Les deux pays doivent également trouver un nouvel accord pour relancer l’exportation du pétrole nigérien et apaiser les tensions.

Enjeux économiques et politiques

Ce bras de fer met en lumière les enjeux économiques et politiques liés à l’exploitation du pétrole au Niger. Le Bénin, pays de transit, souhaite maximiser ses revenus, tandis que le Niger veut s’assurer du contrôle de ses ressources.

Vers une solution durable ?

Par ailleurs, les populations appellent  les deux pays à privilégier le dialogue et à trouver une solution durable à cette crise qui affecte l’économie des deux pays et fragilise la coopération régionale.

Dans un échiquier diplomatique complexe, les autorités du Niger passent le relais à WAPCO et à Cotonou pour trouver une solution à la réouverture des vannes du pipeline. Un nouveau compromis semble indispensable pour résoudre l’impasse. La fermeture persiste, conditionnée par un accord entre le Bénin et WAPCO, qui permettrait au Niger de superviser le chargement et d’assurer la vérification du contenu transporté.

Faux documents à Sèmè Podji : 3 Nigériens condamnés avec sursis

Cotonou, Bénin – Dans un jugement rendu le 17 juin 2024, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a condamné trois citoyens nigériens à 18 mois de prison avec sursis pour usage de faux documents. Les autorités ont arrêté les accusés sur la plateforme pétrolière de Sèmè Podji au Bénin et les ont placés en détention provisoire avant le procès, les accusant de « fausse attestation » et « usage de fausse attestation ».

Des accusations contestées et des lacunes de sécurité mises en lumière

Durant le procès, les accusés ont plaidé non coupable, affirmant que leur présence à Sèmè Podji était liée à un chargement de pétrole brut nigérien. La directrice générale adjointe de Wapco Niger, l’une des accusées, a dénoncé les lacunes en matière de sécurité et d’identification au terminal pétrolier.

Une requalification des charges et une restitution des biens

Le parquet spécial de la CRIET a requis une peine de 18 mois avec sursis, et le juge a suivi cette peine. Cependant, les charges ont été requalifiées en « usurpation de titre » et « usage de données informatiques falsifiées ». Les accusés ont également obtenu la restitution de leurs biens saisis.

Un cas qui soulève des questions sur la sécurité et la coopération transfrontalière

Ce verdict met fin à une affaire qui a suscité un vif intérêt public et soulève des questions importantes sur la sécurité des infrastructures critiques et la nécessité de procédures de vérification rigoureuses pour prévenir les abus et les malentendus juridiques dans le cadre de la coopération transfrontalière en Afrique de l’Ouest.

Incident à WAPCO Bénin : Cinq Nigériens arrêtés pour violation de la sécurité, deux agents du CNSP

Cotonou, Bénin – 7 juin 2024 – Un incident survenu à la gare terminale de WAPCO Bénin à Sèmè-Kpodji soulève des inquiétudes quant à la sécurité nationale et aux relations diplomatiques entre le Bénin et le Niger. Le 5 juin 2024, cinq ressortissants nigériens se sont introduits frauduleusement sur le site, déclenchant une enquête approfondie par les autorités béninoises.

Contexte et Accord à WAPCO Bénin

En août 2019, un accord a été conclu entre le Bénin et la société West African Oil Pipeline (Bénin) Company S. A. (WAPCO) pour la construction et l’exploitation d’un pipeline destiné à transporter le pétrole brut du Niger vers les marchés internationaux via les côtes béninoises. Cet accord, qui s’inscrit dans le cadre de plusieurs conventions avec le Niger, comprend une disposition permettant aux autorités nigériennes d’accéder au compteur du terminal situé dans les installations de WAPCO Bénin.

Préoccupations sécuritaires et intrusion à WAPCO Bénin

Le 3 juin 2024, le Ministre béninois de l’Énergie, de l’Eau et des Mines a exprimé des préoccupations sécuritaires et a demandé un contrôle plus strict des identités des personnes accédant au site de WAPCO Bénin. Deux jours plus tard, le 5 juin 2024, cinq individus nigériens, se présentant comme des employés de WAPCO Niger, ont pénétré frauduleusement sur le site par une entrée secondaire, en contournant la procédure d’enregistrement standard.

Complicité privilégiée et Agents du CNSP

L’enquête en cours révèle que la complicité présumée de l’Administrateur Général de WAPCO Bénin a facilité l’intrusion. De manière plus inquiétante, l’arrestation de deux individus a permis d’établir qu’ils sont agents du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) du Niger et qu’ils possédaient de faux badges d’employés de WAPCO Niger.

Motivations et implications

Les motivations exactes des suspects font l’objet d’une enquête approfondie, d’autant plus que des informations circulent concernant des menaces potentielles à la sûreté de l’État béninois. Cet incident met en lumière la question de la sécurité des infrastructures critiques et pourrait avoir des implications importantes pour les relations diplomatiques entre le Bénin et le Niger.

En somme, Les autorités béninoises ont réaffirmé leur engagement à faire la lumière sur cette affaire et à prendre les mesures appropriées. Elles ont également promis de communiquer des informations complémentaires au fur et à mesure de l’avancement de l’enquête.