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Nyamsi chez Tiani : quand la justice devient une cause continentale

Hier mercredi 9 avril, le palais présidentiel de Niamey s’est paré d’une solennité particulière : le Général d’armée Abdourahamane Tiani, Président de la République du Niger, y a accueilli avec égards le Dr Franklin Nyamsi, éminent président de l’Institut de l’Afrique des Libertés, sis à Bamako. De fait, cette entrevue, loin d’être un simple échange protocolaire, s’est érigée en un jalon significatif pour la quête de justice et la consolidation d’une solidarité panafricaine face aux défis qui éprouvent le continent.

Affaire Banga : Dr Franklin Nyamsi vient éclairer la tragédie à l’Ambassade de France à Niamey

Le motif premier de ce déplacement, comme l’a révélé Dr Nyamsi aux plumes et aux ondes de la presse, réside dans une affaire d’une gravité poignante. « Notre équipe s’est résolue à faire cortège jusqu’ici pour éclairer d’un nouveau jour une injustice criante », a-t-il proclamé. Il s’agit de l’affaire Moustapha Banga, un frère d’Afrique fauché en septembre 2023 dans des circonstances jugées « absolument abominables » au sein de l’ambassade de France à Niamey.

Dans cette optique, un procès, porté par la veuve et la famille de la victime ainsi que par l’État nigérien, a été confié aux soins juridiques de l’Institut de l’Afrique des Libertés. Ainsi, ce combat, loin de se circonscrire à une vengeance, aspire à faire jaillir la vérité et à rendre à la mémoire de Moustapha Banga l’honneur qu’elle mérite. Par conséquent, cette délégation ne s’est pas contentée de franchir des frontières géographiques : elle a bravé les silences pour que justice advienne.

Nyamsi à Niamey : le Niger, « notre propre demeure » dans l’élan panafricain

Au-delà de cette cause, Dr Nyamsi a tenu à réaffirmer une appartenance viscérale à la terre nigérienne. « Fouler le sol du Niger, c’est pour nous fouler notre propre demeure », a-t-il professé, une sentence qui exhale l’essence même du panafricanisme. De ce fait, cette visite se mue en une offrande de cœur, un gage de soutien indéfectible aux populations africaines, dont les aspirations à la dignité et à la souveraineté résonnent avec force. En présence de figures éminentes telles que le Colonel Major Abdourahamane Amadou, Ministre de la Jeunesse, de la culture, des arts et des sports, ou encore le Procureur de la République, M. Ousmane Baydo, l’audience a revêtu une stature officielle, soulignant l’importance accordée par les autorités nigériennes à cet engagement partagé.

Appel vibrant à l’union des

 intellectuels africains derrière l’AES

L’écho de cette rencontre ne s’est pas éteint aux portes du palais. En effet, Dr Nyamsi a lancé une exhortation vibrante, conviant les esprits éclairés du Niger, du continent et de sa diaspora à se joindre à une croisade plus vaste. « Que les intellectuels africains convergent vers cette lutte d’émancipation, portée avec une ardeur exemplaire par le Général Tiani, ainsi que par Assimi Goïta au Mali et Ibrahim Traoré au Burkina Faso », a-t-il adjuré. Selon lui, ces trois figures, piliers de l’Alliance des États du Sahel (AES), incarnent une rupture avec les chaînes du passé et une promesse d’un avenir affranchi. Ainsi, cet appel ne vise pas seulement à fédérer des voix : il cherche à ériger un rempart de pensée et d’action contre les vestiges de l’oppression.

Niamey-Bamako : un front commun pour la justice et la liberté africaines

La rencontre entre le Général Tiani et le Dr Nyamsi ne se résume pas à une parenthèse diplomatique. Au contraire, elle s’élève comme un phare, illuminant les chemins tortueux de la vérité et de la solidarité africaines. Du drame de Moustapha Banga à l’élan émancipateur qui traverse le Sahel, ce tête-à-tête pose les jalons d’un Niger résolu à défendre ses fils et à s’inscrire dans une dynamique continentale plus large. L’avenir dira si cet élan saura s’épanouir en actes concrets, mais déjà, il invite chacun à méditer sur le prix de la justice et le poids de l’unité.

Niger : la libération de figures politiques et militaires décryptée

Dans une décision aussi inattendue qu’éclairante, le gouvernement nigérien a proclamé, hier, mardi 1ᵉʳ avril, la libération d’un cortège de personnalités civiles et militaires, jusqu’alors retenues captives sous le poids d’accusations diverses. En effet, ce geste, rendu public par un communiqué officiel, s’inscrit dans le sillage des orientations édictées par le Général d’armée Abdourahamane Tiani, Président de la République et Chef de l’État, et fait écho aux résolutions adoptées lors des assises nationales des 19 et 20 février dernier. À travers cette mesure, le pouvoir semble tendre une main vers la réconciliation, tout en offrant une leçon de gouvernance à méditer.

Libération : une décision ancrée dans un dessein national

Par ailleurs, l’annonce de cette libération ne surgit pas ex nihilo. Elle puise sa légitimité dans un processus délibératif qui a vu les représentants de la nation, réunis en assises, formuler des recommandations visant à apaiser les tensions intestines. Parmi les bénéficiaires de cette clémence figurent des noms illustres : anciens ministres, officiers supérieurs de l’armée, sous-officiers, simples soldats et militants de formations politiques. Ces individus, pour la plupart enserrés dans des dossiers qualifiés de « politiques », retrouvent aujourd’hui la lumière après des mois, voire des années, d’incarcération.

Ce choix, loin d’être anodin, illustre une volonté d’aplanir les aspérités d’un passé récent marqué par des dissensions. Il s’agit là d’un acte dont la portée dépasse la simple mansuétude, pour s’inscrire dans une dynamique de reconstruction nationale.

Les visages de la liberté retrouvée

La liste des libérés, longue et diverse, témoigne de l’ampleur de cette mesure. Ont ainsi recouvré leur liberté : Salou Souleymane, Oumarou Issifi, Ousmane Hambali, Assane Chekaraou, Moussa Abdoulaye, Boubacar Garantche, Mahamadou Halidou, Issaka Hamadou, Boubacar Bagouma et Adamou Seyni. À leurs côtés, Djibo Hamadou, Sani Saley Gourouza, Seydou Badie, Salifou Kaka, Ibrahim Abdou, Hamani Oumarou, Hamani Mounkaila, Moussa Hamadou, Foumakoye Gado et Daouda Marthe rejoignent également le rang des affranchis.

La litanie se poursuit avec Mounkaila Malik, Ibrahim Mamane, Yahaya Moussa, Ibrahim Choukey Issoufou, Assoumane Toudou, Ahmed Tarfa, Aboubacar Ali, Ibrahim Djibo, Kalla Moutari et Jidoud. Mahadi Mocatr, Ahamdiu Salou, Boubakar Hassan, Ibrahim Garba, Ibrahim Yacoubou, Djirey Midou, Djafarou Harouna, Mamane Issoufou, Mohamed Ahmed et Boubacar Sabo achèvent ce tableau. Enfin, Alio Matani, Ali Jitaou, Mamane Moussa, Souleymane Issoufou, Issoufou Ibrahim, Oumarou Yacouba, Amadou Mahamadou, Abba Issoufou et Yacouba Mahamadou ferment cette cohorte de quarante-neuf âmes rendues à la vie civile.

Libération : une leçon de droit et de société

Au-delà des noms, cette libération invite à une réflexion plus profonde sur la nature des liens entre pouvoir et citoyens. Les affaires dites « politiques » qui ont conduit à ces détentions soulèvent des interrogations essentielles : où s’arrête la légitimité de l’État à restreindre les libertés, et où commence le devoir de clémence ? Le Général Tiani, en ordonnant cette mesure, semble répondre par un équilibre subtil, mêlant fermeté passée et magnanimité présente.

Pour le commun des Nigériens, cet événement offre également une occasion d’appréhender la fragilité des équilibres politiques. Les assises nationales, en posant les jalons de cette décision, rappellent que la voix collective peut infléchir le cours de la justice, transformant des geôles en portes ouvertes vers un avenir apaisé.

Un horizon de concorde

Loin de n’être qu’un épilogue à des mois de captivité, cette libération marque un jalon dans l’histoire récente du Niger. Elle incarne une promesse : celle d’un pays où les divergences, si âpres soient-elles, ne condamnent pas irrémédiablement à l’oubli derrière des barreaux. En restituant à ces quarante-neuf individus leur place parmi les leurs, le gouvernement nigérien ne se contente pas de clore un chapitre ; il en ouvre un nouveau, où la concorde pourrait, à force de volonté, supplanter les rancœurs. Ainsi, par ce geste, le Niger se donne à voir comme une nation capable de se réinventer, non dans la rupture, mais dans la continuité d’un dialogue renoué.

 

Niger : Le Ministre de la Justice tacle les magistrats laxistes face à la corruption

Niamey, 26 février 2025 – Dans une sortie fracassante datée du 20 février dernier, le ministre nigérien de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Alio Daouda, a jeté un pavé dans la mare en dénonçant avec vigueur le manque de rigueur des magistrats dans la lutte contre les détournements de fonds publics. Cette déclaration, qui résonne comme un cri d’alarme, met en lumière des enquêtes bâclées, des saisies non effectuées et des cautions dérisoires, autant de pratiques qui, selon lui, sapent les droits de l’État et fragilisent la crédibilité du système judiciaire nigérien.

Une critique sans détours sur la justice

Lors d’une intervention publique relayée par plusieurs médias locaux, Alio Daouda n’a pas mâché ses mots. Il a pointé du doigt ce qu’il considère comme des défaillances systémiques au sein de la magistrature, accusant certains juges de faire preuve d’une passivité inquiétante face à des affaires de corruption impliquant des fonds publics. « Les enquêtes sont souvent menées sans sérieux, les saisies ne sont pas ordonnées alors qu’elles devraient l’être, et les cautions fixées sont bien en deçà des montants détournés », a-t-il déploré, soulignant que ces manquements compromettent gravement la capacité de l’État à récupérer les sommes illicitement soustraites.
Cette prise de position intervient dans un contexte où le Niger, membre de l’Alliance des États du Sahel (AES) aux côtés du Mali et du Burkina Faso, cherche à renforcer sa gouvernance et à redorer son image sur la scène régionale. Le ministre a insisté sur le fait que la lutte contre la corruption, érigée en priorité par les autorités actuelles, ne peut aboutir sans un appareil judiciaire efficace et irréprochable.

Une justice sous pression

Le Niger traverse une période charnière depuis l’avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) en juillet 2023. Alio Daouda, à la tête du ministère de la Justice depuis lors, a multiplié les initiatives pour réformer le secteur judiciaire, souvent critiqué pour sa lenteur et son manque d’indépendance. Dans des déclarations antérieures, il avait déjà évoqué la nécessité d’une « tolérance zéro » face à la corruption, une gangrène qui, selon lui, continue de ronger l’appareil étatique malgré les efforts engagés.
Les faits dénoncés par le ministre ne sont pas nouveaux. Des études menées bien avant les États généraux de la justice de 2012 avaient déjà mis en évidence l’ampleur de la corruption dans les milieux judiciaires nigériens. Cependant, l’actualité récente semble avoir exacerbé la situation, avec une multiplication des scandales impliquant des détournements de fonds publics. Alio Daouda a illustré son propos en rappelant que des magistrats, pour la première fois dans l’histoire du pays, ont été placés en détention pour des  indélicatesses, signe d’une volonté de faire le ménage en interne. Mais pour le ministre, ces mesures restent insuffisantes si les pratiques laxistes perdurent.

Des conséquences lourdes pour l’État

Les irrégularités pointées par le Garde des Sceaux ont des répercussions concrètes. En laissant des enquêtes inabouties ou en fixant des cautions symboliques, les magistrats permettent aux présumés coupables de rester en liberté et de conserver leurs avoirs, privant ainsi l’État de ressources cruciales. Dans un pays où les besoins en infrastructures, en éducation et en santé restent immenses, chaque franc détourné représente un manque à gagner pour les citoyens nigériens.
Le ministre a également déploré le « pacte secret » qui unit corrupteurs et corrompus, rendant les investigations d’autant plus complexes. « Tant que ce contrat de malveillance n’est pas brisé, il est difficile de démanteler les réseaux responsables de ces détournements », a-t-il expliqué, appelant à un renforcement des capacités des pôles spécialisés dans les crimes économiques et financiers.

Une croisade anti-corruption en marche ?

Depuis son arrivée à la tête du ministère, Alio Daouda a promis une « croisade » contre la corruption, un engagement qu’il réitère à chaque occasion. Parmi les mesures déjà prises, il cite la formation des magistrats, la sensibilisation aux obligations éthiques et déontologiques, ainsi que la mise en place d’un comité d’experts chargé d’appliquer la convention de Mérida sur la lutte contre la corruption. « Nous commençons par nous-mêmes, car une justice corrompue ne peut pas combattre la corruption », a-t-il martelé, dans une formule qui résume son ambition.
Pourtant, cette offensive ne fait pas l’unanimité. Certains observateurs estiment que les critiques du ministre pourraient accentuer la défiance envers une institution judiciaire déjà mal perçue par la population. D’autres y voient une tentative de pression politique sur les magistrats, dans un contexte dans lequel l’indépendance de la justice reste un sujet sensible au Niger.

Un appel à la mobilisation

En guise de conclusion, Alio Daouda a lancé un appel vibrant à l’ensemble des acteurs judiciaires pour qu’ils rejoignent cette bataille. « Nous devons offrir aux Nigériens une justice qui rassure, une justice égale pour tous, sans discrimination », a-t-il insisté, réaffirmant son engagement à travailler avec détermination pour redresser la barre.
Alors que le Niger aspire à une renaissance sous l’égide de l’AES, cette dénonciation publique du ministre de la Justice résonne comme un électrochoc. Reste à savoir si elle se traduira par des actions concrètes ou si elle restera une énième incantation dans un pays où la lutte contre la corruption demeure un défi titanesque. Pour l’heure, les regards se tournent vers les magistrats, désormais placés sous les feux des projecteurs, dans l’attente d’une réponse à la hauteur des enjeux.

Niger : L’activiste Moussa Tchangari devant la justice

Niamey, 30 décembre 2024 –Moussa Tchangari, figure emblématique de la société civile nigérienne et secrétaire général de l’association Alternative Espace Citoyens (AEC), comparaitra ce lundi matin devant le juge du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey. Cette audience intervient après un mois de péripéties marquées par son enlèvement et une détention jugée arbitraire par plusieurs organisations de défense des droits humains.

Enlèvement et détention arbitraire

Selon les informations disponibles, des hommes non identifiés auraient enlevé Moussa Tchangari le 3 décembre, vers 20 heures. Ils l’auraient détenu durant deux jours dans un lieu tenu secret avant de le placer en garde à vue le 5 décembre au Service Central de Lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transfrontalière Organisée. Cependant, les autorités compétentes ont déclaré que Tchangari est coupable de comploter avec des terroristes et d’attenter à la sûreté de l’État.

Une mobilisation internationale

Par ailleurs, cette arrestation a suscité une vive réaction de la part de nombreuses organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme qui appellent à sa libération immédiate et inconditionnelle. Ces organisations dénoncent les conditions de son arrestation et de sa détention, qu’elles qualifient d’arbitraires et contraires aux droits fondamentaux.

Moussa Tchangari : la voix inflexible de la démocratie et des droits humains au Niger

L’association Alternative Espace Citoyens, connue pour ses actions en faveur de la démocratie et des droits humains, est depuis longtemps une voix critique face aux injustices et aux abus de pouvoir au Niger. Moussa Tchangari, en sa qualité de secrétaire général, a souvent dénoncé les pratiques répressives et les atteintes à la dignité humaine, ce qui lui a valu le respect, mais aussi les foudres de certaines autorités.

Défendre sa patrie : un devoir pour tout citoyen

L’arrestation de Moussa Tchangari intervient dans un climat politique tendu, où les voix dissidentes sont de plus en plus ciblées. Ce cas relance le débat sur l’état des droits humains au Niger, un pays où la lutte contre le terrorisme est souvent invoquée pour justifier des mesures restrictives.

En conclusion, dans un contexte marqué par les défis sécuritaires et politiques que traverse le Niger, cette affaire soulève de nombreuses questions sur la liberté d’expression et le droit de s’opposer pacifiquement.

« Défendre sa patrie, en toute circonstance, reste et demeure le seul gage pour tout citoyen patriotique. » « Le Niger est la seule portion de la terre qui nous appartient vraiment, nous les Nigériens. » « Aller à l’encontre de sa dignité, c’est aller en guerre contre lui. » Cette citation, généralement attribuée à des personnalités politiques, résonne particulièrement dans le contexte actuel. Elle rappelle l’importance de l’engagement citoyen et de la défense des valeurs démocratiques.

Les prochaines heures s’annoncent cruciales pour l’avenir de Moussa Tchangari et pour la liberté d’expression au Niger.

Un jeune talent sacré lauréat de la première édition de « La Plume Humanitaire »

Niamey, le 13 décembre 2024 – La première édition du concours « La Plume Humanitaire » s’est clôturée en beauté, jeudi dernier, au Centre International des Conférences Mahatma Gandhi de Niamey. En effet, cet événement, placé sous le haut patronage du Ministre de la Justice, a rassemblé les meilleurs étudiants, jeunes magistrats et auditeurs de justice du pays autour de la question du droit international humanitaire (DIH).

Boubacar Abdou Abdoul Djalilou, grand vainqueur de « La Plume Humanitaire »

C’est finalement Boubacar Abdou Abdoul Djalilou de l’université UASTM qui a remporté le premier prix de ce concours, récompensant ainsi l’excellence de son travail et sa profonde compréhension du DIH. Les deux autres lauréats, Ali Adamou Abdou la Malik de Swiss UMEF et Youssouf Ousmane Islam de l’université de Tahoua, ont également été salués pour la qualité de leurs essais.

Douze candidats, sélectionnés parmi les plus brillants étudiants et jeunes juristes du pays, ont participé à cette première édition. Ils ont tous démontré un intérêt marqué pour le DIH et une capacité à mener des recherches approfondies sur des sujets complexes.

Un événement marquant pour le 75ᵉ anniversaire des Conventions de Genève

Organisé dans le cadre de la célébration du 75ᵉ anniversaire des Conventions de Genève, ce concours a permis de mettre en lumière l’importance de ces textes fondamentaux du droit international humanitaire. Les participants ont ainsi pu approfondir leurs connaissances sur les règles de la guerre et les protections accordées aux civils en temps de conflit armé.

Un écosystème favorable à la promotion du DIH

Le Niger, partie aux Conventions de Genève, s’est engagé à promouvoir et à mettre en œuvre le DIH. Le concours « La Plume Humanitaire » s’inscrit pleinement dans cette dynamique, en offrant aux jeunes générations une plateforme pour exprimer leurs idées et contribuer au développement d’une culture du respect du droit international humanitaire.

Le RASAPRES DIH DH, la coopération suisse et le ministère de la Justice ont joué un rôle essentiel dans le succès de cette première édition. Leurs efforts conjugués ont permis aussi de créer un événement de qualité, qui a suscité un vif intérêt auprès des jeunes et des acteurs de la société civile.

 

Journaliste ou complice ? Le dilemme de Wassim Nasr

Niamey, 27 septembre 2024 – Le parquet spécial nigérien chargé de la lutte contre le terrorisme a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête à l’encontre de Wassim Nasr, journaliste à France 24. En effet, le parquet  soupçonne le journaliste d’avoir tenu des propos tendancieux et d’avoir soutenu implicitement les groupes terroristes actifs dans la région du Sahel.

Selon Mme Hadiza Manzo, adjointe du procureur, les déclarations répétées de Wassim Nasr, notamment après les récentes attaques terroristes à Bamako, laissent penser qu’il aurait des contacts privilégiés avec les groupes jihadistes. « Il indiquait clairement être en contact avec les assaillants qui lui communiquaient en temps réel les objectifs de leurs attaques, leurs positions et le bilan humain », a-t-elle souligné.

Ces allégations extrêmement graves ont poussé le parquet à ouvrir une enquête pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste », « apologie du terrorisme » et « complicité d’actes de terrorisme ».

Wassim Nasr, journaliste de France 24, fait l'objet d'une enquête au Niger pour ses déclarations jugées trop proches des groupes terroristes.Un soutien inconditionnel aux forces de défense

Parallèlement à cette annonce, le parquet a tenu à saluer le professionnalisme des forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le terrorisme. « Une enquête diligente sera menée pour faire toute la lumière sur ces faits graves et mettre leurs auteurs, commanditaires et complices hors d’état de nuire », a également assuré Mme Manzo.

Par ailleurs, cette affaire suscite une vive polémique et interroge sur les limites de la liberté de la presse. Les autorités nigérienne accusent Wassim Nasr de franchir la ligne rouge en apportant un soutien indirect aux groupes terroristes. De son côté, le journaliste n’a pas encore réagi à ces accusations.

En bref, cette affaire s’inscrit dans un contexte régional marqué par la montée du terrorisme au Sahel. Les accusations portées contre Wassim Nasr mettent en lumière les enjeux géopolitiques complexes qui sous-tendent les conflits dans cette région. Comment les médias internationaux couvrent-ils ces conflits sans prendre parti et sans risquer de légitimer les groupes terroristes ?

Bazoum face à la Justice pour haute trahison et apologie du terrorisme

Niamey, le 29 août 2024 – Dans un développement surprenant, l’ancien président du Niger, Mohamed Bazoum, a été soumis à un interrogatoire intensif mercredi dernier. Pendant près de cinq heures, les questions ont fusé dans le calme de sa résidence, sous l’œil vigilant d’une équipe de gendarmes expérimentés. Cette enquête fait suite à la décision de la Cour d’État de retirer son immunité, une mesure qui soulève des questions sérieuses sur son intégrité et les actions de son administration précédente.

Des accusations lourdes de conséquences pour l’ex-président du Niger Bazoum

En effet, la levée de l’immunité de Bazoum par la Cour d’État a ouvert la voie à une enquête préliminaire pour des accusations graves. Les charges de haute trahison et d’apologie du terrorisme pèsent lourdement sur l’ancien président, qui a vu ses droits d’immunité révoqués, permettant ainsi aux autorités judiciaires de procéder à son audition.

Par ailleurs, le bâtonnier Moussa Coulibaly, avocat de Bazoum, a veillé au respect des droits de son client tout au long de l’interrogatoire. Les autorités judiciaires avaient essayé d’auditionner Bazoum la veille sans la présence de son avocat, chose qu’il a formellement refusé. La légalité de la procédure et la protection des droits de l’ex-président sont au cœur des préoccupations de la Défense.

La décision de la Cour d’État du 24 juin dernier de poursuivre l’ex-président pour haute trahison et apologie du terrorisme a envoyé des ondes de choc à travers le pays et la communauté internationale. Ces développements suggèrent une période d’incertitude politique et judiciaire pour le Niger, alors que l’enquête continue de se dérouler.

La population nigérienne et la communauté internationale attendent avec impatience l’issue de cette enquête. En bref, Les accusations portées contre Bazoum sont d’une nature telle qu’elles pourraient non seulement déterminer son avenir personnel, mais aussi influencer le cours politique du Niger dans les années à venir.

Niger : grève des magistrats pour défendre l’indépendance de la justice

Niamey , 27 juin 2024 – Dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre le pouvoir judiciaire et l’exécutif nigérien, le Syndicat autonome des magistrats du Niger (SAMAN) a décidé d’entamer une grève nationale du 1er au 3 juillet 2024. action coup de poing étau pour dénoncer les pressions « incessantes et croissantes » exercées par l’exécutif sur le système judiciaire, selon le syndicat.

Grève des magistrats pour défendre l’indépendance de la justice

Cette grève s’inscrit dans une série d’incidents récents qui illustrent les difficultés rencontrées par le système judiciaire face à l’ingérence de l’exécutif. Le SAMAN pointe notamment l’épisode du 10 juin où la hiérarchie militaire a fait libérer deux policiers accusés de violences sur un magistrat du tribunal de grande instance de Tillabéry. Le syndicat dénonce également l’intervention d’un préfet dans une enquête judiciaire sur un meurtre commis en mai 2024, sur ordre du procureur de la République.

Tout en se disant ouvert au dialogue, le SAMAN exprime sa déception face à l’échec des tentatives de résolution pacifique de la crise. A travers ce mouvement de grève, les magistrats nigériens cherchent à alerter l’opinion publique et les instances internationales sur la nécessité de préserver l’indépendance de la justice, garante des droits et libertés des citoyens. Ils espèrent que cette action mobilisatrice entraînera une prise de conscience et des changements concrets dans les relations entre l’exécutif et le pouvoir judiciaire.

Un enjeu crucial pour la démocratie

Cette grève met en lumière l’importance fondamentale de l’indépendance de la justice, non seulement comme principe mais aussi comme élément vital de la gouvernance d’un pays. Elle rappelle le principe de séparation des pouvoirs et le respect des rôles institutionnels. En ces jours de juillet, les yeux du Niger, et peut-être du monde, seront tournés vers ce pays pour observer si cette grève sera le catalyseur d’un changement durable ou un simple chapitre dans la lutte permanente pour l’équilibre des pouvoirs .

Un tournant dans la justice nigérienne

Niamey, 14 juin 2024 – Dans une décision marquante, la Cour d’Etat du Niger a levé l’immunité de l’ancien président Bazoum Mohamed, suite à un procès qui s’est tenu le 7 juin. Cette décision intervient après le coup d’état du 26  juillet dernier, qui a bouleversé la politique nigérienne.

La Cour, qui représente la plus haute autorité judiciaire depuis ces événements, a rendu son verdict ce matin  après une délibération approfondie. Elle souligne aussi l’importance de la responsabilité et de la transparence dans la gouvernance du pays.

Par ailleurs, l’ancien président Bazoum Mohamed, qui avait été au pouvoir avant le coup d’état, fait face à des accusations de haute trahison et de complot avec des terroristes. La levée de son immunité permettra d’engager des poursuites judiciaires à son encontre, ouvrant la voie à une enquête plus approfondie sur sa conduite pendant son mandat.

Cette annonce a été accueillie avec une attention considérable tant au niveau national qu’international, signalant un engagement renouvelé envers l’état de droit et la justice. Les implications de cette décision sont vastes, car elles pourraient également redéfinir le paysage politique du Niger et servir d’exemple dans la région.

Les détails supplémentaires concernant les charges précises et les prochaines étapes du processus judiciaire restent attendus. La communauté internationale, ainsi que les citoyens nigériens, suivront de près les développements futurs de cette affaire.

Procès de Bazoum : Tensions et Suspensions au Conseil d’État de Niamey

Niamey , Niger – Dans une atmosphère tendue, le Conseil d’État de Niamey a été le théâtre d’un procès hautement médiatisé ce vendredi 7 juin 2024, concernant l’ancien Président Mohamed Bazoum. La question brûlante de la levée de son immunité a suscité des débats houleux et a entraîné deux suspensions de séance, reflétant la complexité et la sensibilité de l’affaire.

Défense indignée : Me Coulibaly dénonce « un simulacre de justice »

Par ailleurs, La défense, menée par Me Moussa Coulibaly, a exprimé son indignation en se retirant de l’audience, qualifiant le procès de « parodie de justice ». Cette déclaration audacieuse souligne un sentiment d’injustice et de mécontentement envers le système judiciaire actuel, perçu comme inéquitable et partial.

L’incapacité de la défense à accéder à leur client, détenu depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, soulève des questions sur la transparence et l’équité du processus judiciaire. Les critiques de Me Coulibaly exposent les défis de l’État de droit face à une “justice distributive” et une “justice à double vitesse”.

Il souligne une distribution inégale de la justice, qui favorise certains au détriment d’autres, et une variation de la justice selon les personnes et les situations, ce qui s’écarte de l’idéal d’impartialité et d’égalité devant la loi.

Un retrait symbolique : La défense de Bazoum quitte l’audience en signe de protestation

Le retrait de la défense de l’ancien président Bazoum de l’audience est un geste symbolique fort, marquant leur protestation contre ce qu’ils considèrent comme une mascarade plutôt qu’une procédure judiciaire légitime. Cette action pourrait avoir des répercussions significatives sur la perception du système judiciaire par le public et sur la confiance envers les institutions étatiques.

Alors que le pays et la communauté internationale observent attentivement, l’issue de ce procès pourrait avoir des implications profondes pour la démocratie et la gouvernance au Niger.

La situation actuelle met en évidence la nécessité d’un dialogue ouvert et d’une réforme judiciaire pour restaurer la foi dans un système judiciaire juste et équitable pour tous les citoyens.

La suite des événements sera cruciale pour déterminer si la justice peut être rendue de manière transparente et sans préjugés, conformément aux principes démocratiques et aux droits de l’homme.

Niger : Nouvelle ère de droits humains et de lutte contre la torture

Sous l’égide du département gouvernemental de la justice et avec le soutien du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (HCDH), la ville de Dosso est devenue depuis ce lundi 29 avril 2024, le théâtre d’un séminaire de planification stratégique pour la rédaction des seconds rapports périodiques du Niger. Ces rapports concernent l’application de la convention internationale contre les sévices et sanctions inhumaines (CAT) et la convention internationale relative aux droits de tous les travailleurs migrants et de leurs familles (CMW).

Une inauguration sous le signe de la collaboration

Le chef du dispositif national de rédaction des rapports et de suivi des recommandations des instances des traités et de l’EPU, M. Ousseini Djibagé Maman Sani a orchestré la cérémonie inaugurale. Étaient également présents le gestionnaire du projet PROMICE, le délégué par intérim du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, la directrice générale par intérim des droits de l’homme, ainsi que les membres du dispositif.

Des recommandations cruciales pour le progrès des droits humains

Par ailleurs, le Niger s’est vu attribuer une série de quarante recommandations essentielles à mettre en œuvre avant la présentation du second rapport. Lors de sa 36ème session, le comité a établi une liste préliminaire de points à aborder avant la soumission du rapport périodique du Niger. Les réponses à cette liste, envoyées en avril 2023, formeront le rapport national qui devrait être remis au comité au plus tard le 29 décembre 2023. Cependant, des circonstances impérieuses ont empêché le respect de cette date butoir.

Objectifs et ambitions du séminaire

Le but de ce séminaire est la conception des projets de seconds rapports périodiques sur l’application des conventions susmentionnées.  En outre , dans son allocution, M. Ousseini Djibagé Maman Sani a souligné la réitération par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie de son dévouement et de son engagement à honorer les droits humains tels que stipulés par les accords internationaux ratifiés par le Niger. La transformation du ministère de la justice en ministère de la justice et des droits de l’homme est également une manifestation de cet engagement.

En somme,  Le président du dispositif a mis l’accent sur les divers accords juridiques internationaux ratifiés par le Niger, notamment la convention contre les sévices

L’inauguration solennelle de la session criminelle à Diffa

Ce lundi 22 avril 2024, la première session annuelle de la chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Diffa s’est ouverte avec une cérémonie présidée par l’éminent magistrat Maiga Mahamadou Sani. La présence remarquée du Gouverneur de la région, le général Mahamadou Ibrahim Bagadoma, témoigne de l’importance de cet événement pour l’administration judiciaire et la moralisation de la société.

Le rôle pivot des acteurs judiciaires

Le thème choisi pour cette session, “Le rôle des acteurs de la chaîne pénale dans la bonne administration de la justice et la moralisation de la société”, souligne la responsabilité collective dans la préservation de l’intégrité judiciaire. Les 16 dossiers à l’ordre du jour, impliquant 18 accusés, reflètent la diversité des crimes jugés, allant des coups mortels aux atteintes aux biens, en passant par les crimes contre les mœurs.

Dans son allocution, le Président Maiga Mahamadou Sani a illustré la justice criminelle comme une chaîne dont chaque maillon, selon Jerzy Lec, détient à la fois la faiblesse et la force de briser le lien. Il a mis en lumière les défis quotidiens des officiers de police judiciaire, des magistrats et des experts, dont les rôles sont cruciaux dans la quête de vérité et de justice.

Un appel au respect des lois et à l’engagement à la première session 

Le Président a également présenté un bilan des affaires criminelles traitées entre 2021 et 2023, tout en soulignant les défis futurs, notamment la criminalité liée au terrorisme, qui reste hors de ces statistiques mais non moins préoccupante.

Enfin, le magistrat a exprimé sa gratitude envers les autorités régionales et a insisté sur l’importance du respect des lois dans le traitement des affaires. Le procureur général, Monsieur Ibrahim Mahamadou, a rappelé aux membres de la chambre criminelle la noblesse de leur mission, inscrite dans l’article 335 du code de procédure pénale, et l’impératif de sacrifice et de rigueur pour la réussite de cette session.

En somme, cette session, d’une durée de deux semaines, se veut être un symbole de l’engagement des acteurs judiciaires envers une justice équitable et une société plus morale. Elle est le reflet de la détermination collective à renforcer les fondements de l’État de droit.