Niger-Justice Archives - Journal du niger

Journaliste ou complice ? Le dilemme de Wassim Nasr

Niamey, 27 septembre 2024 – Le parquet spécial nigérien chargé de la lutte contre le terrorisme a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête à l’encontre de Wassim Nasr, journaliste à France 24. En effet, le parquet  soupçonne le journaliste d’avoir tenu des propos tendancieux et d’avoir soutenu implicitement les groupes terroristes actifs dans la région du Sahel.

Selon Mme Hadiza Manzo, adjointe du procureur, les déclarations répétées de Wassim Nasr, notamment après les récentes attaques terroristes à Bamako, laissent penser qu’il aurait des contacts privilégiés avec les groupes jihadistes. « Il indiquait clairement être en contact avec les assaillants qui lui communiquaient en temps réel les objectifs de leurs attaques, leurs positions et le bilan humain », a-t-elle souligné.

Ces allégations extrêmement graves ont poussé le parquet à ouvrir une enquête pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste », « apologie du terrorisme » et « complicité d’actes de terrorisme ».

Wassim Nasr, journaliste de France 24, fait l'objet d'une enquête au Niger pour ses déclarations jugées trop proches des groupes terroristes.Un soutien inconditionnel aux forces de défense

Parallèlement à cette annonce, le parquet a tenu à saluer le professionnalisme des forces de défense et de sécurité dans la lutte contre le terrorisme. « Une enquête diligente sera menée pour faire toute la lumière sur ces faits graves et mettre leurs auteurs, commanditaires et complices hors d’état de nuire », a également assuré Mme Manzo.

Par ailleurs, cette affaire suscite une vive polémique et interroge sur les limites de la liberté de la presse. Les autorités nigérienne accusent Wassim Nasr de franchir la ligne rouge en apportant un soutien indirect aux groupes terroristes. De son côté, le journaliste n’a pas encore réagi à ces accusations.

En bref, cette affaire s’inscrit dans un contexte régional marqué par la montée du terrorisme au Sahel. Les accusations portées contre Wassim Nasr mettent en lumière les enjeux géopolitiques complexes qui sous-tendent les conflits dans cette région. Comment les médias internationaux couvrent-ils ces conflits sans prendre parti et sans risquer de légitimer les groupes terroristes ?

Bazoum face à la Justice pour haute trahison et apologie du terrorisme

Niamey, le 29 août 2024 – Dans un développement surprenant, l’ancien président du Niger, Mohamed Bazoum, a été soumis à un interrogatoire intensif mercredi dernier. Pendant près de cinq heures, les questions ont fusé dans le calme de sa résidence, sous l’œil vigilant d’une équipe de gendarmes expérimentés. Cette enquête fait suite à la décision de la Cour d’État de retirer son immunité, une mesure qui soulève des questions sérieuses sur son intégrité et les actions de son administration précédente.

Des accusations lourdes de conséquences pour l’ex-président du Niger Bazoum

En effet, la levée de l’immunité de Bazoum par la Cour d’État a ouvert la voie à une enquête préliminaire pour des accusations graves. Les charges de haute trahison et d’apologie du terrorisme pèsent lourdement sur l’ancien président, qui a vu ses droits d’immunité révoqués, permettant ainsi aux autorités judiciaires de procéder à son audition.

Par ailleurs, le bâtonnier Moussa Coulibaly, avocat de Bazoum, a veillé au respect des droits de son client tout au long de l’interrogatoire. Les autorités judiciaires avaient essayé d’auditionner Bazoum la veille sans la présence de son avocat, chose qu’il a formellement refusé. La légalité de la procédure et la protection des droits de l’ex-président sont au cœur des préoccupations de la Défense.

La décision de la Cour d’État du 24 juin dernier de poursuivre l’ex-président pour haute trahison et apologie du terrorisme a envoyé des ondes de choc à travers le pays et la communauté internationale. Ces développements suggèrent une période d’incertitude politique et judiciaire pour le Niger, alors que l’enquête continue de se dérouler.

La population nigérienne et la communauté internationale attendent avec impatience l’issue de cette enquête. En bref, Les accusations portées contre Bazoum sont d’une nature telle qu’elles pourraient non seulement déterminer son avenir personnel, mais aussi influencer le cours politique du Niger dans les années à venir.

Niger : grève des magistrats pour défendre l’indépendance de la justice

Niamey , 27 juin 2024 – Dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre le pouvoir judiciaire et l’exécutif nigérien, le Syndicat autonome des magistrats du Niger (SAMAN) a décidé d’entamer une grève nationale du 1er au 3 juillet 2024. action coup de poing étau pour dénoncer les pressions « incessantes et croissantes » exercées par l’exécutif sur le système judiciaire, selon le syndicat.

Grève des magistrats pour défendre l’indépendance de la justice

Cette grève s’inscrit dans une série d’incidents récents qui illustrent les difficultés rencontrées par le système judiciaire face à l’ingérence de l’exécutif. Le SAMAN pointe notamment l’épisode du 10 juin où la hiérarchie militaire a fait libérer deux policiers accusés de violences sur un magistrat du tribunal de grande instance de Tillabéry. Le syndicat dénonce également l’intervention d’un préfet dans une enquête judiciaire sur un meurtre commis en mai 2024, sur ordre du procureur de la République.

Tout en se disant ouvert au dialogue, le SAMAN exprime sa déception face à l’échec des tentatives de résolution pacifique de la crise. A travers ce mouvement de grève, les magistrats nigériens cherchent à alerter l’opinion publique et les instances internationales sur la nécessité de préserver l’indépendance de la justice, garante des droits et libertés des citoyens. Ils espèrent que cette action mobilisatrice entraînera une prise de conscience et des changements concrets dans les relations entre l’exécutif et le pouvoir judiciaire.

Un enjeu crucial pour la démocratie

Cette grève met en lumière l’importance fondamentale de l’indépendance de la justice, non seulement comme principe mais aussi comme élément vital de la gouvernance d’un pays. Elle rappelle le principe de séparation des pouvoirs et le respect des rôles institutionnels. En ces jours de juillet, les yeux du Niger, et peut-être du monde, seront tournés vers ce pays pour observer si cette grève sera le catalyseur d’un changement durable ou un simple chapitre dans la lutte permanente pour l’équilibre des pouvoirs .

Un tournant dans la justice nigérienne

Niamey, 14 juin 2024 – Dans une décision marquante, la Cour d’Etat du Niger a levé l’immunité de l’ancien président Bazoum Mohamed, suite à un procès qui s’est tenu le 7 juin. Cette décision intervient après le coup d’état du 26  juillet dernier, qui a bouleversé la politique nigérienne.

La Cour, qui représente la plus haute autorité judiciaire depuis ces événements, a rendu son verdict ce matin  après une délibération approfondie. Elle souligne aussi l’importance de la responsabilité et de la transparence dans la gouvernance du pays.

Par ailleurs, l’ancien président Bazoum Mohamed, qui avait été au pouvoir avant le coup d’état, fait face à des accusations de haute trahison et de complot avec des terroristes. La levée de son immunité permettra d’engager des poursuites judiciaires à son encontre, ouvrant la voie à une enquête plus approfondie sur sa conduite pendant son mandat.

Cette annonce a été accueillie avec une attention considérable tant au niveau national qu’international, signalant un engagement renouvelé envers l’état de droit et la justice. Les implications de cette décision sont vastes, car elles pourraient également redéfinir le paysage politique du Niger et servir d’exemple dans la région.

Les détails supplémentaires concernant les charges précises et les prochaines étapes du processus judiciaire restent attendus. La communauté internationale, ainsi que les citoyens nigériens, suivront de près les développements futurs de cette affaire.

Procès de Bazoum : Tensions et Suspensions au Conseil d’État de Niamey

Niamey , Niger – Dans une atmosphère tendue, le Conseil d’État de Niamey a été le théâtre d’un procès hautement médiatisé ce vendredi 7 juin 2024, concernant l’ancien Président Mohamed Bazoum. La question brûlante de la levée de son immunité a suscité des débats houleux et a entraîné deux suspensions de séance, reflétant la complexité et la sensibilité de l’affaire.

Défense indignée : Me Coulibaly dénonce « un simulacre de justice »

Par ailleurs, La défense, menée par Me Moussa Coulibaly, a exprimé son indignation en se retirant de l’audience, qualifiant le procès de « parodie de justice ». Cette déclaration audacieuse souligne un sentiment d’injustice et de mécontentement envers le système judiciaire actuel, perçu comme inéquitable et partial.

L’incapacité de la défense à accéder à leur client, détenu depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, soulève des questions sur la transparence et l’équité du processus judiciaire. Les critiques de Me Coulibaly exposent les défis de l’État de droit face à une “justice distributive” et une “justice à double vitesse”.

Il souligne une distribution inégale de la justice, qui favorise certains au détriment d’autres, et une variation de la justice selon les personnes et les situations, ce qui s’écarte de l’idéal d’impartialité et d’égalité devant la loi.

Un retrait symbolique : La défense de Bazoum quitte l’audience en signe de protestation

Le retrait de la défense de l’ancien président Bazoum de l’audience est un geste symbolique fort, marquant leur protestation contre ce qu’ils considèrent comme une mascarade plutôt qu’une procédure judiciaire légitime. Cette action pourrait avoir des répercussions significatives sur la perception du système judiciaire par le public et sur la confiance envers les institutions étatiques.

Alors que le pays et la communauté internationale observent attentivement, l’issue de ce procès pourrait avoir des implications profondes pour la démocratie et la gouvernance au Niger.

La situation actuelle met en évidence la nécessité d’un dialogue ouvert et d’une réforme judiciaire pour restaurer la foi dans un système judiciaire juste et équitable pour tous les citoyens.

La suite des événements sera cruciale pour déterminer si la justice peut être rendue de manière transparente et sans préjugés, conformément aux principes démocratiques et aux droits de l’homme.

Niger : Nouvelle ère de droits humains et de lutte contre la torture

Sous l’égide du département gouvernemental de la justice et avec le soutien du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (HCDH), la ville de Dosso est devenue depuis ce lundi 29 avril 2024, le théâtre d’un séminaire de planification stratégique pour la rédaction des seconds rapports périodiques du Niger. Ces rapports concernent l’application de la convention internationale contre les sévices et sanctions inhumaines (CAT) et la convention internationale relative aux droits de tous les travailleurs migrants et de leurs familles (CMW).

Une inauguration sous le signe de la collaboration

Le chef du dispositif national de rédaction des rapports et de suivi des recommandations des instances des traités et de l’EPU, M. Ousseini Djibagé Maman Sani a orchestré la cérémonie inaugurale. Étaient également présents le gestionnaire du projet PROMICE, le délégué par intérim du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, la directrice générale par intérim des droits de l’homme, ainsi que les membres du dispositif.

Des recommandations cruciales pour le progrès des droits humains

Par ailleurs, le Niger s’est vu attribuer une série de quarante recommandations essentielles à mettre en œuvre avant la présentation du second rapport. Lors de sa 36ème session, le comité a établi une liste préliminaire de points à aborder avant la soumission du rapport périodique du Niger. Les réponses à cette liste, envoyées en avril 2023, formeront le rapport national qui devrait être remis au comité au plus tard le 29 décembre 2023. Cependant, des circonstances impérieuses ont empêché le respect de cette date butoir.

Objectifs et ambitions du séminaire

Le but de ce séminaire est la conception des projets de seconds rapports périodiques sur l’application des conventions susmentionnées.  En outre , dans son allocution, M. Ousseini Djibagé Maman Sani a souligné la réitération par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie de son dévouement et de son engagement à honorer les droits humains tels que stipulés par les accords internationaux ratifiés par le Niger. La transformation du ministère de la justice en ministère de la justice et des droits de l’homme est également une manifestation de cet engagement.

En somme,  Le président du dispositif a mis l’accent sur les divers accords juridiques internationaux ratifiés par le Niger, notamment la convention contre les sévices

L’inauguration solennelle de la session criminelle à Diffa

Ce lundi 22 avril 2024, la première session annuelle de la chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Diffa s’est ouverte avec une cérémonie présidée par l’éminent magistrat Maiga Mahamadou Sani. La présence remarquée du Gouverneur de la région, le général Mahamadou Ibrahim Bagadoma, témoigne de l’importance de cet événement pour l’administration judiciaire et la moralisation de la société.

Le rôle pivot des acteurs judiciaires

Le thème choisi pour cette session, “Le rôle des acteurs de la chaîne pénale dans la bonne administration de la justice et la moralisation de la société”, souligne la responsabilité collective dans la préservation de l’intégrité judiciaire. Les 16 dossiers à l’ordre du jour, impliquant 18 accusés, reflètent la diversité des crimes jugés, allant des coups mortels aux atteintes aux biens, en passant par les crimes contre les mœurs.

Dans son allocution, le Président Maiga Mahamadou Sani a illustré la justice criminelle comme une chaîne dont chaque maillon, selon Jerzy Lec, détient à la fois la faiblesse et la force de briser le lien. Il a mis en lumière les défis quotidiens des officiers de police judiciaire, des magistrats et des experts, dont les rôles sont cruciaux dans la quête de vérité et de justice.

Un appel au respect des lois et à l’engagement à la première session 

Le Président a également présenté un bilan des affaires criminelles traitées entre 2021 et 2023, tout en soulignant les défis futurs, notamment la criminalité liée au terrorisme, qui reste hors de ces statistiques mais non moins préoccupante.

Enfin, le magistrat a exprimé sa gratitude envers les autorités régionales et a insisté sur l’importance du respect des lois dans le traitement des affaires. Le procureur général, Monsieur Ibrahim Mahamadou, a rappelé aux membres de la chambre criminelle la noblesse de leur mission, inscrite dans l’article 335 du code de procédure pénale, et l’impératif de sacrifice et de rigueur pour la réussite de cette session.

En somme, cette session, d’une durée de deux semaines, se veut être un symbole de l’engagement des acteurs judiciaires envers une justice équitable et une société plus morale. Elle est le reflet de la détermination collective à renforcer les fondements de l’État de droit.