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Le Niger relance la pêche au lac de Madarounfa

Maradi, 7 novembre 2024 –  Le lac de Madarounfa, joyau de la région de Maradi et site Ramsar d’importance internationale, a été au cœur d’une initiative majeure visant à revitaliser la pêche au Niger. Le ministre de l’Environnement, de l’Hydraulique et de l’Assainissement, le colonel Abdoulaye Maizama, a lancé ce jeudi la campagne nationale d’empoissonnement des mares, choisissant ce lac asséché en début d’année comme symbole de la lutte contre les effets du changement climatique et de la préservation de la biodiversité.

Madarounfa : Un lac emblématique, un enjeu national

Par ailleurs ,ce lac de Madarounfa, qui a souffert de sécheresse et d’ensablement, a été réintroduit avec 11 900 poissons de six espèces différentes. Ce geste symbolique vise à reconstituer un écosystème essentiel pour la biodiversité et les moyens de subsistance de milliers de pêcheurs. De cette introduction, le gouvernement espère une reproduction de 262 tonnes/an, soit 262 millions de FCFA.

Une approche globale pour une pêche durable

« La pêche contribue de manière significative à la lutte contre la pauvreté, à la croissance économique et à la sécurité alimentaire », a souligné le ministre Maizama. Il a rappelé que plus de 70 000 personnes dépendent de cette activité au Niger.

Cependant, le secteur de la pêche au Niger est confronté à de nombreux défis, notamment les changements climatiques, l’ensablement des cours d’eau, la pollution et la surpêche. Ces menaces mettent en péril la biodiversité aquatique et les moyens de subsistance des communautés locales.

Une approche globale pour une pêche durable

La campagne d’empoissonnement cherche à renforcer les moyens de subsistance des pêcheurs et des intervenants du secteur halieutique en enrichissant la variété des poissons dans nos eaux intérieures et en augmentant leur production. Le but est aussi de conscientiser les populations à l’importance de l’ajout de poissons dans les étangs pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

Grâce à cette campagne, il sera possible de mettre en avant les méthodes d’empoissonnement sur le site de lancement officiel ; de dialoguer avec la communauté des pêcheurs et d’autres acteurs de la filière sur les enjeux de préservation de la nature.

Un appel à la mobilisation

Le colonel Abdoulaye Maizama, dans son intervention, a également énuméré plusieurs menaces pesant sur l’environnement, notamment l’accumulation de sable dans les cours d’eau, la prolifération des plantes aquatiques, les variations climatiques telles que les longues périodes de sécheresse, et l’utilisation insoutenable des ressources aquatiques.

Il a ensuite détaillé trois objectifs principaux de la campagne initiée au lac de Madarounfa :

  • Sensibiliser les communautés locales et internationales aux effets du changement climatique.
  • Restaurer la population de poissons du lac en ciblant certaines espèces.
  • Appeler à la protection du site Ramsar du lac de Madarounfa ainsi que d’autres zones de pêche et milieux humides du Niger, afin de conserver leur importance écologique et les services qu’ils fournissent.

Enfin, le ministre Maizama a lancé un appel à la mobilisation de tous les acteurs pour préserver les ressources halieutiques du Niger. Il a souligné l’importance de mettre en œuvre des mesures de gestion durable des pêches, de lutter contre la pollution et de protéger les zones humides.

Le gouverneur de la région de Maradi, Mamane Issoufou, a quant à lui insisté sur l’importance de la participation des communautés locales à la réussite de cette initiative. Il a appelé les pêcheurs à respecter les règles de gestion des pêches afin de garantir la pérennité de cette ressource vitale.

En somme, l’empoissonnement du lac de Madarounfa est une victoire pour la nature et pour les hommes. En revitalisant cet écosystème fragile, le Niger donne l’exemple et montre qu’il est possible de concilier développement économique et protection de l’environnement. Grâce à cette initiative, les pêcheurs pourront à nouveau compter sur le lac pour nourrir leurs familles. Il est désormais de notre responsabilité à tous de préserver ce patrimoine naturel et de transmettre aux générations futures un environnement sain et équilibré.