Opinion Archives - Journal du niger

ACF2024 :Un front uni pour la conformité financière en Afrique

JDN, le 4 septembre 2024– Aujourd’hui, lors d’une réunion cruciale au Forum Afreximbank Compliance 2024, Mme Yaye Aminata Seck Mbow, directrice générale de la stabilité financière et du financement des économies à la BCEAO, a mis en lumière l’importance vitale de la collaboration interbancaire. En effet, dans un discours passionné, elle a salué l’initiative d’Afreximbank qui a réussi à rassembler des experts de divers horizons pour forger un avenir plus stable pour la finance en Afrique.

L’Engagement de la BCEAO: Réformes et résilience

Mme Mbow a exprimé sa reconnaissance envers Afreximbank pour son rôle de catalyseur dans l’amélioration des pratiques de conformité. Elle a détaillé comment la BCEAO a pris des mesures proactives en réponse aux lacunes des dispositifs nationaux, en initiant des réformes réglementaires pour se conformer aux normes internationales du GAFI, tout en prévenant les risques tels que le De-risking qui menace le commerce intra-africain.

Vers un commerce durable: La collaboration comme clé

La collaboration entre la BCEAO, Afreximbank et d’autres entités est présentée comme un jalon décisif pour la stabilité financière en Afrique. Ce partenariat stratégique vise à promouvoir un commerce durable et à instaurer une confiance accrue entre les institutions financières africaines et leurs partenaires internationaux.

En conclusion, le Forum Afreximbank Compliance 2024 a marqué un tournant dans la lutte contre les activités financières illicites en Afrique. Avec des leaders comme Mme Mbow à la barre, l’avenir de la conformité financière en Afrique semble prometteur, porté par l’esprit de coopération et d’innovation.

Niger- Mali : le Président Bazoum Mohamed, un style novateur (Par Abdoulahi ATTAYOUB)

Le style Bazoum Mohamed a ceci d’inédit et de rafraîchissant qu’il tord le cou à une coutume qui veut qu’en Afrique tout peut être relativisé, toléré et finalement acté par la communauté internationale.

Les coups d’État, les violations des droits de l’homme, la corruption sont banalisés et constituent des pratiques qui ne heurtent pas plus le  sens commun que les consciences.

Si le style diplomatique du Président Bazoum Mohamed contribue à exposer des faits sans trop de langue de bois, cela peut participer à l’amélioration des pratiques politiques et encourager les peuples à croire davantage en leur capacité à faire avancer la bonne gouvernance en Afrique en général et au Sahel en particulier.

Les peuples sahéliens prennent progressivement conscience de leur communauté de destin et s’affranchissent des carcans de supposées souverainetés dont l’utilisation abusive  entrave leur progression sur la voie du développement économique, social et politique. Il serait naïf et contre-productif que les Maliens et les Nigériens  s’engouffrent dans une guéguerre de patriotismes ridicules. La  vision supranationale clairvoyante qui a présidé aux propos du président Bazoum Mohamed ne distingue en rien la sécurité des citoyens de ces deux pays, qui est l’affaire de tous les Sahéliens. La paix, la sécurité et la stabilité des deux pays sont effectivement indissociables, pour des raisons géographiques, historiques et socioculturelles.

Les questions de sécurité et de stabilité sont par essence des problématiques sous-régionales et internationales qui transcendent les frontières des Etats et ne concernent pas seulement la souveraineté du pays le plus exposé mais bien l’ensemble de l’espace du G5 Sahel. Le Président Bazoum Mohamed est par conséquent légitime à se préoccuper  des évolutions politiques au Mali et au Tchad. Ses positions sur la situation dans ces deux pays vont dans le sens des intérêts des peuples du Sahel en général.

Les relations internationales, la diplomatie disposent de codes et usages qui autorisent à rappeler les lignes rouges dont le franchissement constitue un risque majeur non seulement pour celui qui les franchit mais également pour ses voisins,  la sous-région et le continent dans son ensemble.

Par ses propos, le Président Bazoum Mohamed dénonce une pratique installée qui veut qu’en Afrique tout peut être admis, attestant l’idée que le continent ne serait pas tenu d’obéir aux standards classiques de la vie internationale. Le Président Bazoum plaide ainsi en faveur de plus de considération pour l’Afrique afin qu’elle s’insère davantage  dans la scène internationale, selon les mêmes critères et valeurs que le reste du monde.

Le ton franc et direct du Président Bazoum Mohamed ne doit être interprété comme une atteinte aux intérêts du peuple malien, qui sont, à cet égard, les mêmes que ceux des Nigériens. Des propos similaires pourraient être tenus sur les militaires Nigériens si des situations identiques devaient se présenter.

Ces propos du Président nigérien ont été tenus en marge d’un sommet du G5 Sahel dont l’objet est de mutualiser les moyens des Etats pour venir à bout de l’insécurité au Sahel. Mutualiser les moyens, c’est également élaborer des stratégies qui font nécessairement appel à des formes d’intelligence politique aussi variées qu’il existe d’acteurs impliqués dans cette question.

Abdoulahi ATTAYOUB

Consultant                                                                                                          Lyon 12 juillet 2021