L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) appuie la formation d’experts en épidémiologie de terrain en Côte d’Ivoire, en réponse aux maladies infectieuses émergentes et aux maladies animales transfrontalières.Une première cohorte de professionnels vétérinaires a été outillée sur les questions liées à la santé animale, du 17 au 20 mai 2022 à Yamoussoukro, au cours d’un atelier de restitution de la formation des agents vétérinaires de 1ère ligne en épidémiologie de terrain (ISAVET).
Vingt-deux stagiaires, au nombre desquels une femme et deux agents de l’environnement ont pris part à cette première cohorte de l’Initiative ISAVET qui vise à renforcer les capacités de ces professionnels en santé animale.
Cet atelier a été organisé par la Direction des services vétérinaires avec l’appui technique et financier du Centre d’urgence de la FAO pour le contrôle des maladies animales transfrontalières (ECTAD) et l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
L’objectif de cette session était de présenter et de discuter les résultats des travaux de terrain des stagiaires qui ont couvert diverses questions comme par exemple « la surveillance sentinelle de la peste porcine africaine (PPA) à Korhogo », dans le Nord ivoirien.
Cette session a permis également de mener une « Enquête sur les Connaissances, Attitudes et Pratiques (CAP) des épidémiologistes sur la rage dans la commune de Man (Ouest) », ou sur les risques associés à la présence des singes sacrées de Soko au Nord-Est de Côte d’Ivoire.
Durant quatre jours, ils ont présenté les résultats de leurs travaux de terrain devant un jury composé de trois membres dont deux issus du milieu académique universitaire et un de la santé publique venant de la plateforme « Une Seule Santé ».
Cet atelier a été une occasion pour eux d’avoir un retour technique constructif sur les compétences acquises en épidémiologie vétérinaire de terrain et d’établir un réseau de stagiaires ISAVET diplômés et de partenaires en santé animale, dans le cadre de l’approche « Une Seule Santé ».
Prévention des maladies animales
Cet atelier vise à prévenir les maladies animales qui peuvent également avoir des effets néfastes sur les hommes. Il a vu une implication de l’Etat avec la collaboration du ministère des Ressources animales et halieutiques.
La cérémonie de remise des certificats a été présidée par le ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques, Sidi Téémoko Touré, ainsi que la présence des autorités préfectorales et municipales de Yamoussoukro en plus des représentants de l’USAID et de la FAO.
Le représentant de la FAO en Côte d’Ivoire, M. Samy Gaiji, a réaffirmé la disponibilité de l’organisation à appuyer les initiatives du Gouvernement dans la lutte contre les maladies émergentes.
« La FAO est engagée aux côtés de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre les maladies émergentes et réémergentes. Nous travaillons ensemble à développer les capacités du pays à prévenir, détecter et à riposter contre les menaces en cas de besoin », a-t-il assuré.
Pour lui, « la disponibilité des vétérinaires de terrain et des para professionnels vétérinaires de qualité et en quantité devient de plus en plus un impératif sur le terrain pour une réponse rapide aux urgences de santé animale et de santé publique ».
Le ministre Sidi Tiémoko Touré a félicité les bénéficiaires de cette formation, invitant ces derniers à la vigilance, car « la surveillance est le préalable à la détection rapide des maladies aussi bien animales, qu’humaines ».
« Elle constitue un outil fondamental à la détection rapides des maladies, qui est la pierre angulaire de la lutte contre les événements de santé publique. Et, aujourd’hui, plus que jamais, l’actualité sanitaire nous montre l’importance de la détection précoce des maladies animales », a-t-il dit.
La représentante de l’USAID, Dr Nancy Lorenthal, a également félicité le gouvernement de Côte d’Ivoire pour son leadership et a rappelé l’engagement des États-Unis à soutenir en permanence les efforts de l’Etat ivoirien pour répondre efficacement aux urgences de santé publique.
Dr Nancy a fait observer que cet événement marque une étape importante dans la lutte contre les menaces sanitaires futures à l’interface homme-animal-environnement, tout en encourageant les vétérinaires à donner le meilleur d’eux-mêmes.
L’importance des épidémiologistes dans le système de santé
Des vétérinaires et des épidémiologistes en quantité et en qualité sur le terrain garantissent une consommation saine des ressources animales et halieutiques. Ceci est d’autant plus important qu’ils ont des liens étroits avec les communautés et sont en première ligne des cas d’épidémie.
Ils constituent un maillon essentiel pour une surveillance efficace, ainsi que la réalisation d’enquêtes sur le terrain et l’intervention d’urgence. C’est dans ce contexte que l’Initiative ISAVET a proposé cet atelier de formation.
Au cours de la session, les épidémiologistes ont été instruits via une approche multisectorielle, afin de permettre la prévention, la détection, l’alerte précoce, la réaction rapide, la notification et la réponse aux maladies animales, y compris les maladies transfrontalières, endémiques, émergentes et réémergentes.
Les stagiaires ISAVET, selon le processus, reçoivent quatre semaines d’enseignement en classe et de tutorat, suivies de trois mois d’activités sur le terrain sous la supervision de mentors sur leur lieu de travail.
L’initiative ISAVET répond au besoin de renforcement des capacités et de durabilité pour l’avenir de la région. Grâce à ISAVET, la capacité de la Côte d’Ivoire à anticiper, se préparer, répondre et surmonter les menaces critiques pour la santé humaine et animale provenant des maladies infectieuses émergentes et des maladies animales transfrontalières sera davantage améliorée.
Pour une mise en œuvre et une croissance durable du programme ISAVET, la FAO implique les ministères dans les décisions, veille à ce que le programme soit hébergé au sein du ministère des Ressources animales et halieutiques, tout en plaidant pour une appropriation au niveau national.