Le deuxième Sommet virtuel de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine (UA), consacré à la pandémie de Covid-19, s’est tenu le jeudi 11 juin 2020. Les Chefs d’Etat du contient ont, à l’occasion, fait un large plaidoyer pour le redressement économique de l’Afrique.
Le Président de la République Issoufou Mahamadou y a pris part en sa qualité de Président en exercice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Cette rencontre, qui a pour but principal de faire le point des activités des envoyés spéciaux de l’UA pour le soutien de la communauté internationale aux efforts de l’Afrique dans la mobilisation des ressources dans la lutte contre le nouveau coronavirus, a été présidée par le Président en exercice de l’UA, le sud-africain Cyril Ramaphosa, et a vu la participation de plusieurs Chefs d’Etat africains particulièrement les présidents des Communautés Régionales Africaines et celle du président de la Commission de l’UA, M. Moussa Faki Mahamat.
Elle a permis aussi aux participants de faire le point sur l’évolution de la pandémie dans le continent ainsi que la stratégie continentale face la pandémie. Dans son intervention, le Président a indiqué que la pandémie de la Covid-19 aura de graves conséquences socio-économiques sur le continent africain, particulièrement au niveau de la CEDEAO où le taux de croissance initialement prévu à 3,3% baissera à 2% si la pandémie prenait fin en juin 2020 et à -2,1% si elle persistait au-delà du second semestre de 2020, induisant notamment une baisse des recettes fiscales et un accroissement du chômage et de la pauvreté.
Selon le Président en exercice de la CEDEAO, la baisse de l’activité économique dans les pays de cette Région de l’Afrique aura un impact sur la mobilisation des ressources intérieures, dans un contexte d’accroissement des dépenses de santé pour faire face à la COVID-19 et de soutien à l’économie. Ce qui devrait compliquer davantage la gestion de la dette, notant ainsi que les pays membres de la CEDEAO auront donc des besoins financiers pressants.
Bien plus, pour Issoufou Mahamadou, l’ampleur de la crise économique que les africains connaitront nécessite un soutien financier qui va au-delà d’un simple moratoire. « Il faut totalement désendetter nos pays, et leur fournir, en plus, des ressources fraîches », a-t-il sollicité, ajoutant que l’annulation de la dette elle-même n’est pas suffisante et que « l’Afrique a besoin de ressources fraîches non seulement pour faire face à la pandémie mais aussi pour relancer l’économie à travers la mise en œuvre de projets structurants de l’agenda 2063, notamment la Zone de Libre Échange Continentale Africaine, le plan de développement des infrastructures, le plan du développement industriel et le plan de développement agricole ».
A la suite du Président Issoufou Mahamadou, les autres Présidents des Communautés Régionales Africaines ont abondé dans le même sens. Le président de la Commission de l’UA a, pour sa part, d’abord rappelé que l’Afrique n’a pas encore éradiqué la Covid-19, avant d’appeler à la mise en œuvre des différentes stratégies élaborées par le continent dans le cadre de la lutte contre la pandémie, mais aussi sur les différents plans de redressement de l’économie, notamment l’initiative de l’UA et celle de l’Africa CDC (Centres Africains de Contrôle et de prévention des maladies).
Moussa Faki Mahamat a surtout souligné la nécessité d’un soutien rapide et concret des partenaires internationaux aux pays africains pour financer la stratégie de riposte sanitaire et de mobilisation économique et sanitaire.
Quant au représentant d’Africa CDC, il a donné plusieurs axes et pistes pour contenir et vaincre la maladie sur le continent.