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Bamako : L’Alliance des États du Sahel célèbre son unité avec un hymne fédérateur

Bamako : l’AES valide son hymne officiel – un chant de souveraineté pour le sahel unitaire

Bamako, 9 mai 2025 — Dans la chaleur vibrante de Bamako, capitale malienne, le Centre International de Conférences (CICB) s’est drapé ce vendredi d’une aura de fraternité et d’ambition. En effet, La cérémonie de validation de l’hymne officiel de l’Alliance des États du Sahel (AES), réunissant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a marqué un tournant symbolique pour cette confédération naissante. Par ailleurs, au cœur de cet événement, le Colonel-Major Abdourahamane Amadou, Ministre nigérien des Transports et représentant du Ministre de la Culture, a incarné l’engagement du Niger dans la construction d’une identité culturelle commune, aux côtés de ses homologues maliens et burkinabè. Ce moment, empreint de solennité, a célébré l’élan d’une alliance déterminée à forger un avenir souverain.

À Bamako, l'Alliance des États du Sahel (AES) a validé son hymne officiel ce 9 mai, un symbole d'unité et de souveraineté pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger.Le souffle de nos peuples : À Bamako, la cérémonie de validation révèle un hymne porteur d’unité et de solidarité.

Accueilli avec chaleur par le Ministre malien de la Culture, M. Andogoly Guindo, le Colonel-Major Amadou a porté haut les couleurs de l’AES, dont le projet d’hymne vise à cristalliser les aspirations d’unité et de résilience des trois nations. Coprésidée par les deux ministres, la cérémonie a en effet rassemblé des délégations des trois pays, des artistes et des figures culturelles, tous unis par la volonté de doter l’Alliance d’un symbole sonore puissant. « Cet hymne est plus qu’une mélodie ; c’est le souffle de nos peuples, un chant de liberté et de solidarité », a déclaré M. Guindo, donnant le ton à une journée riche en émotion.

En outre , l’hymne lui-même, fruit d’un processus collaboratif impliquant des compositeurs des trois nations, se veut un reflet des valeurs de l’AES : souveraineté, coopération et lutte contre l’insécurité. Sous les applaudissements, les ministres ont dévoilé ses paroles, entrelacées de références à la riche histoire du Sahel et à la détermination des nouvelles générations. Selon des sources proches de l’événement, les délégations  ont validé à l’unanimité le choix du compositeur principal, un Malien de renom, tandis que des artistes burkinabè et nigériens ont apporté des touches harmoniques mêlant rythmes traditionnels et accents contemporains.

À Bamako, l'Alliance des États du Sahel (AES) a validé son hymne officiel ce 9 mai, un symbole d'unité et de souveraineté pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger.Au-delà de la mélodie : l’hymne, symbole d’une nouvelle identité AES, fruit d’une création collaborative et d’initiatives culturelles multipliées

Cette cérémonie s’inscrit dans une série d’initiatives culturelles lancées par l’AES depuis sa création en septembre 2023, après la rupture des trois pays avec la CEDEAO. Depuis, l’Alliance a multiplié les symboles d’unité : un drapeau adopté en février 2025, des passeports biométriques communs, et désormais cet hymne, qui sera entonné lors des sommets et des événements officiels. « Nous bâtissons une identité qui transcende les frontières coloniales, ancrée dans notre histoire et tournée vers l’avenir », a souligné le Colonel-Major Amadou, dont la présence à Bamako a renforcé le message de cohésion.

L’événement intervient dans un contexte géopolitique tendu, marqué par des défis sécuritaires persistants dans le Sahel. La région, confrontée à la montée des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, a vu l’AES déployer une force conjointe de 5 000 soldats pour contrer ces menaces. Mais au-delà de la défense, l’Alliance mise sur la culture comme levier d’intégration. La validation de l’hymne, précédée par une réunion des experts à Bamako en avril, illustre cette ambition de fédérer les peuples par des projets concrets, à l’image d’une chaîne télévisée commune et de politiques de libre circulation. »

Face aux défis du Sahel, l’AES mise sur la culture comme levier d’intégration pour écrire son destin depuis Bamako

En somme, à Bamako, ce vendredi, l’AES n’a pas seulement validé une composition musicale ; elle a affirmé sa volonté de parler d’une seule voix, celle d’un Sahel uni, fier et résolu. Alors que les échos de l’hymne résonnent encore, Bamako s’impose comme le creuset d’une alliance qui, par la culture et la solidarité, défie les tumultes pour écrire son propre destin.

À suivre…

MALI : le Gouvernement suspend les activités politiques

Mali : une suspension inédite des partis politiques ébranle la scène démocratique

Bamako, 7 mai 2025 – Dans une décision aussi soudaine que retentissante, le gouvernement malien a décrété, ce mercredi à 12 h 00, la suspension temporaire de toutes les activités des partis politiques et des associations à caractère politique. Invoquant des « raisons d’ordre public », cette mesure, effective jusqu’à nouvel ordre, plonge le pays dans une zone d’incertitude démocratique. En effet, cette résolution, qui fait suite à une conférence nationale controversée tenue le 29 avril à Bamako, soulève des interrogations sur l’avenir du pluralisme dans un Mali déjà marqué par une transition militaire prolongée.

Derrière la décision choc : ordre public ou volonté de consolidation du pouvoir ?

Le décret, lu sur les ondes de l’ORTM à 13 h 00, intervient dans un contexte de tensions croissantes. Plus précisément, le 29 avril dernier, le Centre International de Conférences de Bamako (CICB) a accueilli une rencontre entre des militants de la société civile et des représentants proches du pouvoir. Selon des sources locales, les participants, réunis sous l’égide du gouvernement, ont recommandé la dissolution de tous les partis politiques, l’interdiction du nomadisme politique et la suppression du statut de chef de file de l’opposition.

Ces propositions, perçues comme une tentative de consolidation du pouvoir par le président Goïta, ont suscité une levée de boucliers parmi les acteurs politiques. De son côté, le gouvernement malien justifie cette suspension par la nécessité de préserver la stabilité dans un pays confronté à une insécurité persistante. Toutefois, depuis les coups d’État de 2020 et 2021, le Mali navigue sous une transition militaire dirigée par Assimi Goïta, qui a promis un retour à l’ordre constitutionnel, initialement prévu pour mars 2024. Or, des reports successifs, attribués à des « raisons techniques », ont exacerbé les frustrations.

« Atteinte grave aux libertés » : l’opposition malienne se mobilise et dénonce la suspension des partis politiques

La suspension, qui interdit toute activité politique, a déclenché une onde de choc. Non seulement cette mesure interdit toute activité politique, mais elle frappe également la couverture médiatique des partis. Plus tôt, le 3 mai, à 10 h 00, des opposants ont tenté d’organiser une réunion au Palais de la Culture à Bamako pour dénoncer les recommandations du 29 avril. Bloqués par les forces de l’ordre, ils ont malgré tout tenu leur assemblée à l’extérieur, rejoints par des centaines de manifestants scandant des appels à un retour rapide à la démocratie.

À l’issue de cette mobilisation, plus de 80 partis et deux organisations de la société civile ont exigé, dans une déclaration commune, la tenue d’élections présidentielles avant le 31 décembre 2025 et la libération des prisonniers politiques. « Cette mesure est une atteinte grave aux libertés fondamentales », a fustigé un porte-parole de la Plateforme du 31 mars, une coalition d’opposition, dans un communiqué publié à 16 h 00 le 6 mai. De même, des voix dissidentes, comme celle de l’opposant Housseini Guindo, appellent à une « résistance citoyenne » face à ce qu’ils qualifient de « dérive autoritaire ».

Isolement et inquiétudes : contexte régional, pressions internationales et défis sécuritaires

Cette décision s’inscrit dans un Mali en pleine recomposition géopolitique. D’abord, membre de l’Alliance des États du Sahel (AES) avec le Burkina Faso et le Niger, le pays a rompu ses liens militaires avec la France et s’est rapproché de la Russie, de la Chine, etc. Ensuite, la sortie de la CEDEAO, effective en janvier 2025, a réduit les pressions régionales pour un retour à l’ordre constitutionnel. Sur la scène internationale, l’ONU et Amnesty International ont exprimé leur « profonde préoccupation », dénonçant une restriction des droits à la liberté d’expression et d’association. À l’intérieur, le Mali reste sous la menace de groupes jihadistes, comme le JNIM, qui a revendiqué une attaque à Bamako en septembre 2024, tuant 77 personnes. Souvent, ces défis sécuritaires, couplés à des crises économiques, servent d’argument au gouvernement pour justifier un contrôle accru.

Avenir incertain : transition prolongée, la résistance s’organise à Bamako

Le Mali semble s’éloigner du pluralisme. En effet, la suspension, qui pourrait durer des semaines, voire des mois, laisse planer le spectre d’une transition prolongée sous l’égide du président Goïta, recommandé par la conférence d’avril pour un mandat de cinq ans renouvelable. Par ailleurs, à Bamako, la société civile prépare une réponse concertée.

Toutefois, malgré les risques de répression, une nouvelle mobilisation est prévue le 10 mai à 9 h 00. Ainsi, dans ce climat d’incertitude, le Mali se trouve à un carrefour : entre l’aspiration à la stabilité et la quête d’une démocratie véritable, le chemin reste semé d’embûches. En conclusion, cet épisode, loin d’être anodin, pourrait redessiner durablement le visage politique de la nation.

Mali : vers la dissolution des partis et un long mandat pour Goïta

Mali : La dissolution des partis politiques, un miroir tendu à une classe politique défaillante

À Bamako, ce 30 avril, le Centre international de conférences (CICB) a vibré au rythme d’une concertation nationale des forces vives, un rendez-vous décisif pour redessiner l’avenir politique du Mali. Dans un pays en quête de renouveau après des années de crises, les recommandations issues de cette rencontre, notamment la dissolution des partis politiques et l’extension du mandat du général Assimi Goïta à cinq ans, ont retenti comme un coup de tonnerre. Loin d’être un caprice autoritaire, ce verdict reflète le vide laissé par une classe politique qui, au lieu de saisir l’opportunité d’un débat constructif, a choisi l’esquive, abandonnant ainsi le terrain à d’autres forces. Dans un Mali à la croisée des chemins, cette concertation révèle autant les espoirs d’une refondation que les défaillances d’une élite déconnectée.

La concertation nationale tenue à Bamako a recommandé la dissolution des partis politiques et l'extension du mandat du général Goïta L’occasion manquée des partis politiques : le boycott qui a scellé leur destin

En effet, ce verdict sanctionne une occasion manquée pour les partis politiques. Lancée le 28 avril 2025, la concertation nationale visait à réviser la Charte des partis politiques, un texte censé encadrer la vie démocratique dans un pays marqué par des coups d’État successifs en 2020 et 2021. Ce processus, amorcé dès les concertations locales des 16 et 17 avril, offrait aux partis une tribune en or pour renouer avec les Maliens. Les autorités de transition, dirigées par le colonel Goïta, avaient appelé à une mobilisation inclusive, des villages aux grandes villes, pour forger une charte répondant aux réalités du pays. Mais, comme l’a déploré un participant, les partis, au lieu de « prendre part aux décisions », ont préféré « subir celles des autres ».

Au lieu de sillonner les campagnes, de parler en bambara, en peul ou en songhaï et d’expliquer leur vision aux populations, la plupart des formations politiques ont opté pour le boycott ou des conciliabules élitistes à Bamako. Une centaine de partis, dans une rare prise de position publique, ont dénoncé une possible dissolution, craignant un scénario à la nigérienne ou burkinabè, où les partis ont été marginalisés. Pourtant, cette posture défensive, souvent relayée par des conférences de presse loin du peuple, a renforcé l’image d’une classe politique déphasée, incapable de répondre aux attentes d’un Mali en quête de souveraineté et de stabilité.

Un vide historique : les racines profondes de la crise de légitimité des partis maliens

C’est pourquoi les recommandations de la concertation, incluant la dissolution des partis, ne sont pas tombées du ciel. Elles traduisent un désaveu profond, ancré dans l’histoire récente du Mali, qui a créé un vide politique. Depuis le coup d’État de 2020, qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, les partis politiques peinent à incarner une alternative crédible. Leur incapacité à s’unir face aux crises sécuritaires, économiques et sociales, conjuguée à leur absence lors des dialogues nationaux, a creusé un fossé avec les citoyens.

Le dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation, tenu du 13 avril au 10 mai 2024, avait déjà proposé d’étendre la transition de trois à cinq ans et de permettre à Goïta de se présenter à la présidentielle, signe d’une volonté de consolidation du pouvoir militaire. Cette concertation, boycottée par de nombreux partis, a révélé leur faiblesse stratégique.

Dissolution : le projet « Mali Kura » prend forme sur le terrain laissé libre

Face à ce vide, le gouvernement de transition , sous la houlette de Goïta, capitalise pour asseoir son autorité. Depuis 2021, elle a multiplié les gestes symboliques, comme l’adhésion à l’Alliance des États du Sahel (AES) avec le Burkina Faso et le Niger, ou le renforcement des partenariats avec la Russie et la Chine, perçus comme des gages d’indépendance face à l’Occident. À Bamako, la concertation nationale a été saluée par certains comme une étape vers le « Mali Kura » (nouveau Mali), un projet de refondation prôné par le gouvernement de transition. Les participants, issus de divers horizons, ont appelé à une charte épurée, débarrassée des partis jugés « opportunistes » et éloignés des aspirations populaires.

Mali à la croisée des chemins : quel pluralisme politique pour l’avenir ?

En conséquence, la concertation nationale de ce jour marque un tournant. En proposant la dissolution des partis, elle pose la question de la place du pluralisme dans le Mali de demain. Les partis, en boycottant le processus, ont laissé le champ libre à une redéfinition des règles par d’autres acteurs, souvent plus proches des autorités. Pourtant, l’histoire du Mali, riche de figures comme Modibo Keïta, enseigne que la légitimité ne se décrète pas : elle se gagne au contact du peuple.

À Bamako, où les mosquées côtoient les marchés vibrants, le débat continue. Les Maliens, las des promesses non tenues, aspirent à une gouvernance ancrée dans leurs réalités. La dissolution des partis, si elle se concrétise, pourrait ouvrir la voie à un renouveau politique, mais au prix d’un pluralisme fragilisé. Dans ce Mali charnière, une certitude demeure : ceux qui fuient le débat laissent à d’autres le soin d’écrire l’avenir.

Conflit : le Mali et l’Algérie au bord de l’abîme

Le différend entre le Mali et l’Algérie, latent depuis des décennies, a franchi un seuil critique le 1ᵉʳ avril 2025, lorsque l’Algérie a abattu un drone malien près de Tinzaouatène, une localité frontalière au cœur des tumultes sahéliens. Cet acte, loin d’être anodin, a jeté une lumière crue sur les fractures profondes entre les deux nations. Le Mali, déterminé à traquer les figures emblématiques du terrorisme, accuse l’Algérie de faire obstacle à ses efforts, voire de ménager une arrière-garde aux groupes armés. L’incident, impliquant un appareil turc Baykar Akıncı déployé dans une mission de renseignement, soulève des interrogations troublantes sur les desseins algériens et menace d’enflammer une région déjà fragilisée par l’insécurité chronique.

le Mali et l’Algérie: une frappe aux répercussions immédiates

L’appareil abattu, acquis par le Mali en 2024, survolait une zone stratégique dans le cadre d’une opération visant Iyad Ag Ghali, chef charismatique du JNIM (Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin), recherché par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité. Selon des sources sécuritaires maliennes, le drone avait pour objectif de localiser un conclave de hauts responsables terroristes près de Tinzaouatène, un carrefour sur lequel les frontières poreuses favorisent les mouvements clandestins. L’Algérie, invoquant une « violation de son espace aérien », a promptement neutralisé l’engin, une décision que Bamako perçoit comme une entrave délibérée à sa lutte antiterroriste.

Ce geste intervient dans un contexte dans lequel les relations entre les deux pays se sont progressivement délitées. Le Mali reproche à l’Algérie, depuis des années, de tolérer – sinon de soutenir – des figures comme Ag Ghali, dont l’influence s’étend sur le nord malien. L’argument algérien, bien que techniquement recevable, peine à convaincre : des survols similaires par ce type de drone avaient eu lieu par le passé sans provoquer de réaction aussi tranchée. La concomitance entre cette interception et une opération d’envergure contre Ag Ghali alimente les soupçons d’une protection ciblée.

Des ombres persistantes sur les intentions algériennes

Les accusations maliennes ne naissent pas ex nihilo. Dès 2012, des rapports onusiens mettaient en lumière des appuis transfrontaliers dont bénéficiait Iyad Ag Ghali, lui permettant d’échapper aux offensives internationales. Jeremy Keenan, spécialiste reconnu à la SOAS de Londres, allait plus loin en 2017, affirmant que le leader du JNIM entretenait des liens étroits avec les services de renseignement algériens. Ces allégations, bien que jamais formellement étayées, résonnent avec une persistance déconcertante dans les cercles sécuritaires maliens. La longévité d’Ag Ghali, malgré les traques incessantes, interroge : comment un homme aussi recherché peut-il opérer avec une telle aisance dans une zone sous influence algérienne ?

L’Algérie, forte de son rôle autoproclamé de rempart contre le terrorisme au Sahel, se trouve dans une position paradoxale. En décembre 2023, une opération malienne avait permis d’éliminer Fagaga, un émir influent, dans la région de Tinza, sans que l’Algérie ne s’interpose. Cette réussite, saluée comme un coup d’éclat par Bamako, contrastait avec l’incident récent. Pourquoi, cette fois, avoir opté pour une riposte aussi radicale ? La réponse, selon le général d’armée Assimi Goïta, chef de l’État malien, ne fait aucun doute : l’acte algérien constitue une « agression » visant non seulement le Mali, mais l’ensemble de la Confédération des États du Sahel (AES). En signe de protestation, les ambassadeurs des États membres accrédités à Alger ont été rappelés, marquant un point de rupture diplomatique.

Une escalade aux enjeux colossaux pour le Mali et l’Algérie

Cet affrontement met en exergue des visions divergentes de la sécurité régionale. Le Mali, soutenu par l’AES, mise sur une stratégie offensive pour éradiquer les foyers terroristes, tandis que l’Algérie privilégie une approche plus mesurée, soucieuse de préserver sa souveraineté et son rôle de médiateur historique. Pourtant, cette posture défensive s’effrite face aux soupçons d’ambiguïté. Si la protection d’Ag Ghali venait à être confirmée, elle porterait un coup sévère à la crédibilité algérienne et risquerait de galvaniser les groupes armés, qui prospèrent dans les interstices de la discorde interétatique.

La fermeté malienne, incarnée par le rappel des diplomates, pourrait contraindre l’Algérie à clarifier ses intentions. Mais la défiance, désormais ancrée, complique toute tentative de désescalade. La communauté internationale, de l’ONU à l’Union africaine, se voit investie d’une mission délicate : apaiser les tensions avant qu’elles ne dégénèrent en un conflit ouvert, aux conséquences imprévisibles pour le Sahel. Car, dans cette région où chaque faux pas amplifie le chaos, l’ambiguïté des alliances demeure une brèche que les forces terroristes savent exploiter avec une redoutable habileté.

En somme, l’abattage du drone malien par l’Algérie n’est pas qu’un incident isolé : il cristallise des années de méfiance et expose les fragilités d’une coopération régionale déjà précaire. L’avenir dira si ce choc peut être surmonté par un sursaut de lucidité collective ou s’il ouvrira la voie à une conflagration dont nul ne peut encore mesurer l’ampleur.

Une brise d’allégement souffle sur les pompes maliennes

Bamako, le 26 mars 2025 – Ce mercredi, une nouvelle d’une douceur inattendue a caressé les oreilles des Maliens : le gouvernement, dans un élan de sollicitude, a décrété une diminution des tarifs des carburants à la pompe, offrant un répit bienvenu aux portefeuilles éprouvés par les aléas économiques. En effet, cette mesure, qui déploie ses effets dès aujourd’hui, s’étend à une palette de combustibles essentiels, dessinant un sourire discret sur les visages des automobilistes, des transporteurs et des foyers à travers le pays. Ainsi, le supercarburant sans plomb s’affiche désormais à 775 FCFA le litre, le gasoil et le Distillat Diesel Oil (DDO) s’alignent à 725 FCFA le litre, tandis que le fuel-oil 180 s’établit à 600 FCFA le litre. Le pétrole lampant et le Jet A1, quant à eux, demeurent libres de toute fixation tarifaire.

Le gaz butane, fidèle à son cours, conserve son prix hors subvention à 1 179 FCFA le kilogramme, maintenant la bouteille de 2,75 kg à 3 245 FCFA et celle de 6 kg à 7 075 FCFA. Cette stabilité, conjuguée à la baisse des carburants liquides, traduit une volonté d’équilibre dans une politique énergétique scrutée par une nation avide de soulagement.

Une décision ancrée dans la vigilance

Par ailleurs, ce geste est l’aboutissement d’une dissection minutieuse des prix pratiqués par les fournisseurs en ce mois de mars 2025. Dans un contexte mondial où les cours du pétrole oscillent sous l’influence de tensions géopolitiques et de dynamiques commerciales, le Mali a su saisir une fenêtre opportune pour alléger la charge pesant sur ses citoyens. Les données glanées sur les réseaux, notamment via des posts sur X, évoquent une légère détente des prix internationaux du baril, un facteur que Bamako a promptement converti en bénéfice tangible pour sa population.

L’objectif affiché par les autorités est limpide : désamorcer les tensions qui étreignent le pouvoir d’achat, soutenir les ménages dans leurs dépenses quotidiennes et insuffler une nouvelle vigueur aux entreprises, dont les coûts logistiques s’allègent d’un coup. Le supercarburant, nerf de la mobilité urbaine, et le gasoil, sang des camions et des générateurs, deviennent ainsi plus accessibles, dans un pays où chaque franc compte face à une inflation persistante et aux stigmates des crises passées.

Réduction du prix des carburants : Un souffle de répit dans un Mali résilient

Le Mali, terre de contrastes où la grandeur du passé côtoie les défis du présent, ne ménage pas ses efforts pour panser les plaies d’une économie fragilisée. Depuis les soubresauts politiques de 2020 et les sanctions régionales qui ont suivi, le gouvernement de transition s’évertue à restaurer la confiance et à poser des jalons de stabilité. Cette baisse des prix des carburants s’inscrit dans cette trame, rejoignant d’autres initiatives comme les subventions agricoles ou les programmes d’électrification rurale. Elle résonne comme une promesse tenue envers un peuple dont la résilience n’a d’égale que sa patience.

Dans les rues de Bamako, de Sikasso ou de Tombouctou, les stations-service, ces oasis modernes, verront bientôt affluer une clientèle ragaillardie. Les motos, omniprésentes, sillonneront les pistes avec une légèreté retrouvée, tandis que les commerçants, libérés d’une partie de leurs frais, pourraient répercuter cette aubaine sur les étals. Pourtant, le prix inchangé du gaz butane rappelle que ce soulagement, bien que substantiel, n’efface pas toutes les ombres d’un quotidien exigeant.

Une éclaircie aux contours ambigus

Sous le ciel immense du Sahel, cette baisse des carburants s’élève comme une éclaircie bienvenue, un souffle d’optimisme au cœur du tumulte quotidien. Elle témoigne d’un gouvernement attentif, prêt à saisir les interstices d’un marché capricieux pour tendre la main à ses citoyens. Mais dans ce tableau aux teintes apaisées, une question demeure suspendue comme une goutte d’eau au bord d’une feuille : cette embellie saura-t-elle s’enraciner, ou ne sera-t-elle qu’une parenthèse fugace, bientôt balayée par les vents imprévisibles de l’économie mondiale ? Le Mali, à l’aube de ce mercredi, savoure l’instant, les yeux tournés vers un horizon qui, pour l’heure, garde ses secrets.

 

Bamako 2025 : une opération riz à prix social pour conjurer la faim

Bamako, 25 mars 2025 – Ce mardi, Bamako s’éveille sous un souffle d’espérance pragmatique. La veille, lundi, une initiative d’une rare audace a pris racine dans la capitale malienne : la vente de riz à prix social, orchestrée par le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) dans le cadre de la Facilité Alimentaire Malienne. À 13 000 francs CFA le sac de 50 kilogrammes, une aubaine représentant la moitié du tarif habituel, cette opération s’érige en rempart contre la précarité qui étreint tant de foyers. Didactique par essence, elle se déploie comme une leçon vivante de solidarité et de gouvernance proactive, visant à insuffler dignité et subsistance aux populations urbaines délaissées par les distributions gratuites.

Opération riz à prix social : Une mécanique de solidarité en marche

En effet, loin de se borner à une simple ristourne, cette entreprise puise sa sève dans une ambition plus vaste : mobiliser des ressources inédites par le truchement de contributions nationales, tissant ainsi un filet de responsabilité collective. Par ailleurs, le Ministre commissaire à la Sécurité Alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali, en a esquissé les contours avec une clarté saisissante : « À chaque ménage identifié, nous offrons un sac de riz pour 13 000 francs, utilisable sur une fenêtre de trois mois au choix, entre avril et décembre 2025. » L’objectif, aussi précis qu’audacieux, est de tendre la main à 30 000 foyers sur cette période, transformant une denrée essentielle en vecteur d’équité.

Cette démarche ne s’adresse pas aux plus démunis, déjà couverts par des aides directes, mais à cette frange urbaine aux revenus frêles, pour qui le marché, avec ses prix capricieux, demeure un horizon inaccessible. Le CSA, en maître d’œuvre, ne se contente pas de subventionner : il enseigne par l’action que la sécurité alimentaire n’est pas une chimère, mais un édifice à bâtir pierre par pierre, sac par sac.

Une réponse aux murmures des ventres et des cœurs

D’ailleurs, sur les marchés et dans les ruelles de Bamako, les voix des bénéficiaires s’élèvent, vibrantes d’un mélange de gratitude et d’attente. « Cette action nous sauve », clame une mère de famille, dont le sourire trahit un soulagement palpable. « Si elle perdurait, elle pourrait écorner la misère elle-même. » « Le riz est de belle facture, et s’il pouvait s’accompagner de mil, notre joie serait complète », ajoute-t-elle, esquissant un vœu simple, mais profond. Un autre habitant, pragmatique, pointe du doigt une ombre passée : « Lors de la dernière édition, se procurer un sac relevait du parcours du combattant. Il faut que l’accès soit fluide cette fois-ci. » Une dame, elle, rêve d’abondance : « Plus de quantité, et nous serions comblés, surtout avec la conjoncture qui nous étrangle. »

Ces échos, loin d’être de vaines doléances, sont autant de balises pour une opération qui se veut évolutive. Le CSA, à l’écoute, a d’ores et déjà décidé d’élargir son étreinte au-delà de Bamako, englobant les régions à forte densité urbaine, là où la faim urbaine gronde avec une acuité particulière. De Kayes à Sikasso, l’ambition est claire : faire du riz social un phare accessible à tous ceux que les vents économiques malmènent.

Opération riz à prix social : une leçon d’économie et d’humanité

En plus, cette édition 2025 ne se réduit pas à une arithmétique de sacs distribués. Elle incarne une pédagogie en actes, démontrant comment l’État peut, par une subvention ciblée, rééquilibrer les plateaux d’une balance sociale trop souvent désaxée. À 13 000 francs, le riz n’est pas bradé par hasard : ce tarif, fruit d’un calcul méticuleux, conjugue accessibilité pour les ménages et viabilité pour les filières agricoles. Car derrière chaque grain se profile un paysan malien, dont le labeur mérite d’être honoré, non étouffé par des largesses inconsidérées.

Le Mali, terre de résilience face aux crises qu’elles soient climatiques, sécuritaires ou économiques, trouve dans cette opération une illustration de son génie à marier pragmatisme et fraternité. Jusqu’en décembre 2025, mois après mois, elle déroulera son fil, offrant aux citadins une bouffée d’oxygène alimentaire dans un contexte où l’inflation galopante ronge les espoirs.

Une dynamique à pérenniser

Avec l’arrivée des premiers sacs de riz dans les foyers bamakois, une question demeure subtile, mais cruciale : cette initiative, accueillie comme un soulagement, pourra-t-elle s’inscrire dans la durée ? Les bénéficiaires expriment avec ardeur leur souhait de voir cette aide évoluer en un soutien durable, un fondement inscrit dans le temps. Le CSA, tirant parti de cet élan collectif, a l’opportunité de transformer cette action initiale en un engagement continu, où le riz à prix abordable deviendrait une réalité constante au Mali.

En ce mois de mars, Bamako s’anime d’une énergie renouvelée : celle d’un peuple qui, sac après sac, revendique son droit à la subsistance. Et si, dans ces grains mis à portée de tous, se cachait la promesse d’une société plus solidaire et équitable ? L’avenir de cette initiative repose désormais entre les mains de ceux qui sauront nourrir cet élan de solidarité et le faire grandir.

 

Ramadan 2025 au Mali : une opération magistrale pour démocratiser la viande bovine

Bamako, 25 mars 2025 – Sous les rayons du soleil illuminant Bamako, le terrain Shaba de Lafiabougou s’est métamorphosé en une agora grouillante d’effervescence. Hier, lundi, ce lieu a été le théâtre d’un événement d’exception : le lancement de la 17ᵉ édition de l’opération de vente promotionnelle de bœufs, orchestré sous les auspices du Ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba. En effet, cette initiative, parée du noble étendard « Accès inclusif à la viande bovine pour la fête de Ramadan », s’érige comme une réponse audacieuse aux défis de l’équité et de la prospérité dans un Mali en quête de cohésion sociale.

Le Mali a lancé à Bamako la 17ᵉ édition de l’opération de vente promotionnelle de bœufs pour le Ramadan, une initiative solidaire La 17ᵉ édition de l’opération de vente promotionnelle de bœufs  : Une ambition généreuse au service des citoyens

Ce dessein d’envergure, porté par la volonté inébranlable des plus hautes sphères de l’État, ne se contente pas de répondre à un besoin ponctuel. Il s’agit d’un véritable pacte de solidarité, conçu pour que chaque foyer, quelles que soient ses ressources, puisse s’attabler autour d’un mets carné lors des célébrations du Ramadan. Le Ministre Youba Ba, en donnant le coup d’envoi, a insufflé une dynamique à laquelle l’inclusion n’est pas un vain mot, mais une promesse tangible. Ainsi, les Maliens, des ruelles animées de Bamako aux hameaux reculés des régions, sont conviés à goûter à la dignité d’une fête partagée.

Par ailleurs, l’opération, loin de se réduire à une simple transaction commerciale, s’impose comme un rempart contre l’inaccessibilité des denrées essentielles. En fixant des prix oscillant entre 200 000 et 350 000 FCFA, elle offre une palette tarifaire qui embrasse la diversité des portefeuilles. Les bœufs, robustes et nourris des pâturages de Nioro, Ségou et Nara, deviennent les ambassadeurs d’une justice économique où nul ne doit être exclu des réjouissances.

Un levier pour les campagnes et les cités

Au-delà de son dessein altruiste, cette entreprise se révèle être une clé de voûte pour l’économie rurale et urbaine. En approvisionnant les grandes métropoles en viande de qualité à des coûts maîtrisés, elle tisse un lien vital entre les campagnes productrices et les cités consommatrices. Les 4 180 têtes de bœufs promises, dont 2 000 réservées au seul district de Bamako, ne sont pas qu’un chiffre : elles incarnent un flux nourricier qui irrigue les marchés et soutient les éleveurs locaux dans leur labeur.

D’ailleurs, les organisations d’éleveurs et d’agro-éleveurs, piliers souvent invisibles de la nation, trouvent dans cette opération un écho à leurs aspirations. Leurs revenus, dopés par cette manne, deviennent un moteur de développement pour des contrées dans lesquelles chaque franc compte. Du 20 au 28 mars, période choisie pour cette 17ᵉ édition, Bamako et les capitales régionales vibreront au rythme d’une solidarité qui transcende les frontières géographiques et sociales.

La 17ᵉ édition de l’opération de vente promotionnelle de bœufs  : une symphonie d’acteurs pour un succès collectif

La grandeur de cette initiative réside dans l’harmonie des forces qu’elle mobilise. Des pouvoirs publics, gardiens de l’intérêt général, aux professionnels de la filière bétail-viande, aux artisans de la terre et du troupeau, tous convergent vers un même horizon : faire du Ramadan 2025 un moment de communion universelle. Le Ministre Youba Ba, en fédérant ces énergies, a rappelé que la réussite ne saurait être l’apanage d’un seul, mais le fruit d’une œuvre concertée.

Les bêtes, soigneusement sélectionnées, ne sont pas de simples marchandises ; elles portent en elles l’histoire des plaines de Nara, les vents arides de Nioro, les eaux fertiles de Ségou. Leur mise sur le marché, à des prix pensés pour tous, traduit une volonté de ne laisser personne sur le bord du chemin. Cette opération, qui s’étend au-delà de Bamako pour enlacer les capitales régionales, est une ode à l’unité dans la diversité.

Une leçon pour demain

Alors que les échos du lancement résonnent encore sur le terrain Shaba, une évidence se dégage : cette 17ᵉ édition marque non pas un aboutissement, mais une étape dans une quête plus profonde. Celle d’un Mali où la prospérité ne serait pas un privilège réservé à certains, mais un droit partagé par tous. En mettant l’éleveur au cœur de la cité et le citoyen au centre des préoccupations, cette initiative esquisse un modèle où économie et humanité avancent main dans la main.

En somme, et si, dans les volutes des braseros où grésillera bientôt la viande bovine, s’écrivait l’espoir d’un nouveau départ ? Sous le ciel de Bamako, traversé par les prières du Ramadan, cette action porte une vérité poignante : la solidarité, lorsqu’elle se traduit en gestes concrets, a le pouvoir de transformer les festivités en promesses d’avenir.

Mali : Après les tragédies de l’orpaillage, une poigne ferme pour un renouveau espéré

Le sol malien, riche de promesses dorées, a récemment été le théâtre de drames qui ont ébranlé la nation. Le 29 janvier 2025, à Kokoyo, petit hameau niché dans le cercle de Kangaba, puis le 14 février à Bilalikoto, dans celui de Kéniéba, des accidents sur des sites d’orpaillage artisanal ont semé la désolation. Des vies fauchées, des espoirs ensevelis sous la poussière, et une urgence criante de redresser une activité aussi lucrative que périlleuse. Face à cette saignée humaine et écologique, le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, a choisi la voie de l’action résolue. Ce mercredi, lors d’un Conseil des ministres aux allures de tournant, des mesures incisives ont été dévoilées, témoignant d’une volonté farouche de conjurer le chaos.

Un couperet administratif sans trembler

Le premier écho de cette fermeté a retenti dans les couloirs de l’administration. Les responsables locaux, qu’ils soient préfets, sous-préfets ou gardiens des services des Eaux et Forêts, de l’assainissement, du contrôle des pollutions ou des mines, ont vu leurs nominations abrogées d’un trait sec. Une purge symbolique visant à extirper les racines d’une gestion jugée défaillante face aux tragédies récentes. Ces décisions, loin d’être de simples remous bureaucratiques, esquissent un message clair : la responsabilité n’est plus négociable lorsque la vie des Maliens et la santé de leur terre sont en jeu.

Orpaillage : une refonte pour dompter l’or et ses dérives

Mais l’ambition ne s’arrête pas à ce grand ménage. Le gouvernement s’est attelé à une révision des textes juridiques, un chantier aussi discret qu’essentiel. Objectif ? Interdire les transactions douteuses dans le domaine environnemental et permettre à l’État de reprendre la main sur les équipements d’orpaillage, désormais destinés à enrichir le patrimoine national plutôt que les poches d’opérateurs insouciants. Dans cette même veine, une mesure choc a été brandie : la suspension des permis d’exploitation artisanale accordés aux étrangers. Une barrière dressée pour protéger les filons maliens, trop souvent pillés au mépris des lois et de la sécurité.

Dabia, reflet d’un ordre à rétablir

Le Conseil municipal de Dabia, commune proche des zones sinistrées, n’a pas échappé à cette bourrasque réformatrice. Sa dissolution, annoncée comme une procédure en cours, résonne comme un avertissement lancé aux édiles locaux : la complaisance face à l’anarchie minière ne sera plus tolérée. Ce geste, à la fois symbolique et pragmatique, illustre une volonté de reprendre les rênes là où elles avaient glissé, dans des territoires où l’or, au lieu d’être une bénédiction, s’est mué en fléau.

Orpaillage : un élan pour l’avenir, entre rigueur et vigilance

Ces décisions, si elles frappent par leur audace, ne sont pas un point final, mais une charnière. Elles esquissent un Mali décidé à ne plus ployer sous le poids de ses richesses mal maîtrisées. Les tragédies de Kokoyo et Bilalikoto ont révélé des failles béantes – humaines, environnementales, administratives – que le Général Goïta semble résolu à combler. Pourtant, au-delà des décrets et des suspensions, c’est un défi titanesque qui se profile : celui de concilier l’exploitation d’un trésor enfoui avec la dignité d’un peuple et la sauvegarde d’une terre déjà éprouvée.

Et si, dans cette lutte âpre contre les dérives de l’orpaillage, le Mali trouvait plus qu’un remède à ses plaies ? Peut-être une lueur, ténue, mais réelle, celle d’une nation qui, en domptant ses démons dorés, apprend à se redresser, fière, sous le regard attentif d’un horizon enfin apaisé.

 

Fonds de soutien : le Mali s’éveille sous une révolution fiscale

Bamako, 5 mars 2025 – Dans une aube encore frémissante, le Mali s’éveille ce mercredi sous le sceau d’une révolution fiscale discrète, mais pesante. Après deux faux départs, le gouvernement, tel un capitaine déterminé à tenir le cap malgré les bourrasques, met enfin en branle une nouvelle taxe sur les télécommunications et les transactions mobiles, prévue pour entrer en vigueur dès aujourd’hui.

Une troisième tentative qui, cette fois, semble promise à l’action, après que les opérateurs téléphoniques – Orange Mali et Moov Africa en tête – ont reçu, hier, un signal clair des autorités : l’heure n’est plus aux tergiversations.

Du ‘fonds de soutien’ à la ponction : la face cachée de la mesure

Ce n’est pas une simple taxe, nous dit-on. Dans un élan de rhétorique soigneusement ciselée, le gouvernement exhorte les opérateurs à draper cette ponction d’un voile plus noble : exit le terme « taxe », place à l’expression « fonds de soutien ».

Un choix sémantique qui, loin d’être anodin, veut murmurer à l’oreille des citoyens que chaque franc prélevé est une pierre posée sur l’édifice d’un avenir commun. Mais derrière cette poésie administrative, la réalité sonne en chiffres sonnants et trébuchants : sur chaque recharge de 1 000 F CFA, seuls 900 F CFA atterriront dans les poches numériques des abonnés, l’État s’arrogeant les 100 F CFA restants.

Quant aux transactions via Orange Money ou Moov Money, elles se parent désormais d’un coût doublé : 1 % pour l’opérateur, 1 % pour les caisses publiques. Ainsi, retirer 10 000 F CFA, qui coûtait hier 100 F CFA, exigera aujourd’hui 200 F CFA, la moitié s’envolant vers ce mystérieux « fonds de soutien ».

Portefeuilles en détresse : le cri d’alarme des citoyens et des associations

L’objectif affiché est d’alimenter des projets d’infrastructure et de développement social, des ambitions qui, sur le papier, caressent les espoirs d’un Mali plus solide et équitable. Pourtant, dans les ruelles poussiéreuses de Bamako comme dans les hameaux reculés, une sourde rumeur gronde.

Les consommateurs, déjà étreints par un quotidien dans lequel chaque franc compte, scrutent cette mesure avec une méfiance teintée de lassitude. « On nous parle de soutien, mais qui soutient qui ? », s’interroge un marchand du marché de Djelibougou, son téléphone en main comme un symbole de cette nouvelle ère.

Les associations de défense des usagers, elles, montent au créneau, réclamant une transparence cristalline sur l’emploi de ces fonds, craignant que ce « soutien » ne s’égare dans les méandres opaques de la gestion publique.

Obéissance ou inquiétude : Orange et Moov au pied du mur

Du côté des opérateurs, la consigne est limpide : appliquer sans broncher. Orange Mali, dans un communiqué sobre, a informé ses abonnés de cette mise en œuvre imminente, tandis que Moov Africa, plus discret, ajuste ses systèmes en coulisses. Mais cette docilité apparente cache une inquiétude : celle d’une possible désaffection des clients, dans un pays où le mobile money est devenu le nerf de la vie économique, surtout là où les banques restent des mirages lointains. « Si les frais grimpent trop, les gens trouveront d’autres chemins », prédit un analyste du secteur, évoquant une possible résurgence des échanges informels.

Fonds de soutien : espoir d’un avenir meilleur ou pari risqué ?

Et pourtant, au-delà des chiffres et des grognements, une question flotte dans l’air, aussi légère qu’un souffle et aussi lourde qu’un destin : ce « fonds de soutien » sera-t-il la clé d’un Mali renaissant ou un fardeau de plus sur les épaules d’un peuple résilient ? Alors que le soleil grimpe dans le ciel en cette journée, une certitude émerge : cette mesure n’est pas qu’une affaire de portefeuilles, mais un pari sur la confiance. Car, au bout du compte, ce n’est pas l’argent qui bâtira l’avenir du Mali, mais la foi en ceux qui le façonnent.  Un trésor bien plus rare et infiniment plus précieux que tous les francs du monde.

Mali : Une embuscade fauche des vies sur l’axe Kati-Soribougou

Kati /Mali, 28 février 2025 – Hier, jeudi, une aube encore engourdie de sommeil a été brutalement secouée par une salve de violence sur la route reliant Kati à Soribougou. Le convoi du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, serpentant à travers les premières lueurs du jour, est tombé dans les griffes d’une attaque aussi soudaine que meurtrière. Le bilan, aussi lourd qu’un ciel d’orage, fait état d’au moins deux âmes fauchées, dix autres marquées par les stigmates de la douleur, et de deux véhicules réduits à l’état de carcasses fumantes. Dans ce coin du Mali où la paix semble un mirage vacillant, cet assaut ravive les braises d’une insécurité qui refuse de s’éteindre.

Kati-Soribougou : un piège tendu dans l’ombre

L’attaque, survenue aux heures où le soleil peine encore à percer l’horizon, a pris pour cible un cortège qui, en apparence, ne faisait que son devoir. La ministre Doumbia Mariam Tangara roulait entouré de son escorte dans une région pourtant jugée moins hostile que les étendues désertiques du nord ou les bourbiers du centre. Mais les assaillants, tapis dans l’obscurité comme des prédateurs guettant leur proie, ont surgi avec une précision glaçante. Des tirs nourris, des explosions sourdes : en quelques instants, la quiétude matinale a cédé la place à un chaos où chaque seconde pesait une éternité.

Les premiers témoignages, glanés auprès de sources proches de l’événement, dessinent une scène d’épouvante. « Les balles sifflaient comme un essaim en furie », confie un rescapé, le regard encore hanté par la violence. Deux vies se sont éteintes sur le bitume, tandis que dix autres, blessées, portent désormais les cicatrices d’une agression dont le mobile reste, pour l’heure, enveloppé de mystère. Deux véhicules, symboles d’une mission brutalement interrompue, gisent éventrés, témoins muets d’une rage qui ne faiblit pas.

Une menace sans frontières

Cet assaut n’est pas un cri isolé dans le désert malien. Il s’inscrit dans une litanie macabre qui, ces dernières semaines, a vu la peur s’étendre comme une marée inexorable. À peine deux semaines plus tôt, le 13 février, le convoi du ministre de l’Enseignement supérieur, Bouréma Kansaye, avait essuyé une attaque près de Niéna, dans la région de Sikasso, laissant quatre gendarmes blessés. Désormais, c’est au tour de l’axe Kati-Soribougou, si proche de Bamako, de devenir le théâtre d’une guerre larvée qui défie les cartes et les pronostics.

Longtemps cantonnés aux confins arides du Nord et aux plaines centrales, les groupes armés, qu’ils soient liés à Al-Qaïda ou à d’autres nébuleuses, semblent tendre leurs filets plus près du cœur battant du pays. Cette nouvelle audace, qui frappe aux portes de la capitale, sonne comme un défi lancé aux autorités maliennes.

Un peuple au bord du précipice

Au-delà des chiffres et des actions conjointes, ce sont des vies humaines qui s’effilochent dans cette spirale. Les deux victimes, anonymes pour l’instant, rejoignent une liste trop longue de Maliens emportés par un conflit qui n’épargne ni les civils ni les représentants de l’État. Les dix blessés, eux, luttent pour panser leurs plaies, physiques comme invisibles, dans un pays où les hôpitaux peinent souvent à répondre à l’urgence. Quant aux véhicules détruits, ils incarnent une fragilité plus large : celle d’un État qui, malgré sa détermination, voit ses fondations ébranlées.

Les autorités, dans un silence encore prudent, poursuivent leurs investigations pour identifier les auteurs de cette embuscade. Les soupçons, comme souvent dans cette région du Sahel, se tournent vers des groupes terroristes dont les noms JNIM, État islamique au Grand Sahara résonnent comme des spectres familiers. Mais au-delà des coupables, une question flotte dans l’air poussiéreux de Kati : jusqu’où cette violence ira-t-elle avant qu’un semblant de paix ne puisse émerger ?

Un appel à l’endurance

Hier, sur l’axe Kati-Soribougou, le Mali a une fois encore été confronté à sa propre vulnérabilité. Mais dans les regards des survivants, dans la ténacité des forces qui ont riposté, persiste une lueur d’opiniâtreté. Cet attentat, aussi cruel soit-il, ne saurait réduire un peuple à la résignation. Alors que les enquêtes se déploient et que les blessés reprennent souffle, une certitude demeure : chaque jour qui passe est un combat pour que demain ne soit pas un simple écho d’hier. À Kati, comme ailleurs au Mali, la route reste longue, mais elle n’est pas insurmontable.

L’Ambassade de Chine au Mali dément les rumeurs sur le refus des nouveaux passeports maliens

Bamako, 26 février 2025 – Une vague de spéculations a récemment enflammé les réseaux sociaux et certains organes de presse, laissant entendre que l’Ambassade de Chine au Mali aurait cessé de reconnaître le nouveau passeport malien et refuserait d’octroyer des visas aux citoyens maliens. Face à cette rumeur persistante, la représentation diplomatique chinoise a tenu à mettre les choses au clair dans un communiqué officiel publié ce mercredi , jour où ces allégations ont atteint leur paroxysme.

Dans ce document, l’ambassade dément catégoriquement avoir pris une telle décision, qualifiant les informations circulant de « fausses » et « infondées ». Elle affirme que les nouveaux passeports maliens, récemment introduits dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES), sont bel et bien reconnus par ses services consulaires. « Nous n’avons jamais refusé de reconnaître les nouveaux passeports maliens, ni d’accorder des visas aux citoyens maliens qui remplissent les conditions nécessaires », précise le communiqué, soulignant que toute demande de visa doit simplement respecter les réglementations en vigueur, une pratique standard en matière de diplomatie.

Une mise au point de l’Ambassade dans un contexte sensible

Cette clarification intervient dans un climat où les relations entre le Mali et ses partenaires internationaux sont scrutées de près. Depuis la création de l’AES, regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, des interrogations ont émergé quant à l’acceptation des nouveaux documents officiels émis par ces pays, notamment les passeports estampillés du symbole de l’alliance. Certains observateurs ont vu dans ces rumeurs une tentative de discréditer les efforts d’intégration régionale portés par ces trois nations sahéliennes, qui cherchent à affirmer leur souveraineté face aux dynamiques internationales.

L’ambassade chinoise, consciente de l’impact potentiel de telles désinformations, a également exprimé sa préoccupation face à ce qu’elle considère comme une attaque contre les relations sino-maliennes. « Nous condamnons toute tentative de désinformation visant à ternir l’amitié et la coopération entre la Chine et le Mali », ajoute le texte, avant de réaffirmer l’engagement de Pékin à maintenir un partenariat  solide et durable  avec Bamako. Cette mise en garde implique qu’ils pourraient envisager des mesures contre les sources de ces fausses nouvelles, bien qu’ils n’aient mentionné rien de précis à ce stade.

La Chine et le Mali : une relation privilégiée

La Chine est un acteur incontournable au Mali depuis plusieurs décennies, impliquée dans des projets d’infrastructure, des échanges commerciaux et des initiatives humanitaires. Cette relation, souvent qualifiée de stratégique, s’est renforcée ces dernières années, notamment avec l’appui de Pékin aux efforts de développement dans un pays confronté à des défis sécuritaires et économiques. L’ambassade a tenu à rappeler dans son communiqué que les citoyens maliens souhaitant se rendre en Chine pour des raisons d’échanges ou de coopération sont toujours les bienvenus, à condition de se conformer aux procédures administratives habituelles.

Pour obtenir un visa chinois, les Maliens doivent, comme tout autre demandeur, fournir un passeport valide (d’une durée supérieure à six mois), un formulaire de demande dûment rempli, une photo d’identité, ainsi que des justificatifs tels qu’une réservation de billet d’avion ou une lettre d’invitation, selon le motif du voyage. Ces exigences, loin d’être une nouveauté ou une mesure discriminatoire, sont en place depuis longtemps et ne visent aucunement à empêcher l’accès des Maliens au territoire chinois.

Les réseaux sociaux, amplificateurs de rumeurs

L’origine exacte de ces rumeurs reste floue, mais leur propagation rapide sur les plateformes numériques témoigne une fois de plus du pouvoir des réseaux sociaux à façonner les perceptions, parfois au détriment de la vérité. Des messages alarmistes, relayés par des comptes anonymes ou des médias peu scrupuleux, ont semé le doute parmi la population malienne, certains allant jusqu’à interpréter cette prétendue décision comme un revers pour l’AES. La réponse rapide et ferme de l’ambassade semble toutefois avoir permis de couper court à ces spéculations, du moins pour l’instant.

Une invitation à la vigilance de l’Ambassade

En conclusion de son communiqué, l’Ambassade de Chine au Mali a appelé les citoyens et les médias à faire preuve de discernement face aux informations circulant en ligne. Elle a réitéré son attachement à une coopération mutuellement bénéfique avec le Mali, un message qui résonne comme une volonté de dissiper les malentendus et de renforcer la confiance entre les deux nations.

Alors que le Mali continue de naviguer dans un environnement régional et international complexe, cette mise au point rappelle l’importance d’une communication officielle pour contrer les narratifs trompeurs. Pour l’heure, les portes de la Chine restent ouvertes aux Maliens, et leurs nouveaux passeports, loin d’être un obstacle, sont pleinement acceptés par l’un des partenaires les plus influents du pays.