Donald Trump a débuté lundi en Inde une visite d’État de deux jours, où le géant d’Asie du Sud lui a concocté un accueil haut en couleurs avec un meeting géant aux côtés de Narendra Modi puis une escapade au Taj Mahal.
Le président américain a été accueilli sur son parcours par des milliers d’Indiens, loin toutefois des « millions et des millions de personnes » dont il avait parlé avant sa venue en évoquant « le plus gros événement que l’Inde ait jamais connu ».
La première journée de ce déplacement est l’occasion d’un pas de deux soigneusement chorégraphié entre le président américain et le Premier ministre indien. Les deux hommes mettent en scène leur alchimie personnelle dans un contexte de frictions commerciales causées par leurs protectionnismes respectifs.
Responsables indiens et américains se réservent les discussions sur le fond des dossiers pour la série d’entretiens bilatéraux mardi à New Delhi. L’Inde est un allié stratégique pour les États-Unis en Asie, qui voient en elle un potentiel contrepoids à la montée en puissance de la Chine dans la région.
« Nous avons hâte d’être en Inde. Nous sommes en chemin et rencontrerons tout le monde dans quelques heures », a tweeté Donald Trump en hindi depuis son avion Air Force One. Narendra Modi l’a accueilli en personne à son atterrissage à Ahmedabad en fin de matinée, pour le premier voyage officiel de l’actuel locataire de la Maison Blanche dans le pays de 1,3 milliard d’habitants.
Le milliardaire républicain a commencé son déplacement au Gujarat (ouest), riche État dont est originaire Narendra Modi et que le nationaliste hindou a gouverné jusqu’à son arrivée à la tête de la nation de 1,3 milliard d’habitants en 2014.
Accompagné de sa femme Melania, sa première halte a été à l’ashram de Gandhi. Le chef de gouvernement indien leur a montré le rouet utilisé par héros de l’indépendance du pays, mort assassiné par un extrémiste hindou en 1948.
La limousine blindée du président américain a suivi un parcours jalonné d’affiches de bienvenue dans les rues d’Ahmedabad, nettoyées pour l’occasion de leurs vaches, singes et chiens errants. Sur des estrades, des artistes réalisaient des spectacles traditionnels célébrant la diversité culturelle de l’Inde.
Plusieurs milliers de personnes saluaient le cortège le long de ce « road show » en agitant des drapeaux indiens et américains, d’après les images télévisées. Une affluence bien loin de la foule annoncée pour cet itinéraire par Donald Trump avant son départ.
– « Namaste Trump » –
MM. Trump et Modi tiennent à la mi-journée un meeting conjoint dans le plus grand stade de cricket du monde, dont la construction a été achevée pour l’occasion, d’une capacité de 110.000 sièges.
Cet événement, intitulé « Namaste Trump » (« Bonjour Trump » en hindi), est le retour de faveur de l’Indien au président américain pour un grand meeting similaire entre les deux hommes aux États-Unis, « Howdy Modi », organisé à Houston (Texas) en septembre dernier.
En début d’après-midi, les gradins du stade Sardar Patel attendaient la venue du président américain dans l’effervescence. De nombreux participants dansaient sur les musiques indiennes diffusées par les enceintes, dont de nombreux chants patriotiques.
« J’aimerais que les gouvernements annoncent des liens plus resserrés. Nous espérons aussi que les États-Unis vont assouplir leur système de visas pour la main-d’œuvre qualifiée. Ils en ont besoin et l’Inde a trop de jeunes qualifiés », a déclaré à l’AFP Maunas Shastri, un doctorant de 28 ans venu assister au meeting.
Après ce bain de foule, Donald Trump s’envole pour la ville d’Agra et son emblématique Taj Mahal afin d’assister au coucher de soleil sur le somptueux mausolée moghol.
Les autorités indiennes ont relâché d’importantes quantités d’eau dans la Yamuna, le fleuve pollué qui coule au pied du monument érigé au XVIIe siècle par l’empereur Shah Jahan, afin que le couple présidentiel ne soit pas dérangé par les odeurs nauséabondes qui s’en dégagent habituellement.
La venue de Donald Trump en Inde ne devrait pas être l’occasion d’annonces majeures. Les deux pays sont engagés dans un bras de fer commercial depuis l’année dernière mais, faute de terrain d’entente à ce jour, aucun grand accord commercial ne devrait être conclu lors de cette visite.
Washington s’irrite du protectionnisme historique du géant d’Asie du Sud et juge que les entreprises américaines n’ont pas un accès suffisant à son marché intérieur.
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