Un Français arrêté au Niger en marge de la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme

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Un Français arrêté au Niger en marge de la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme

Mathieu Pourchier, un salarié de l’organisation Agir ensemble pour les droits humains, fait partie des cinq personnes interpellées vendredi à…

Mathieu Pourchier, un salarié de l’organisation Agir ensemble pour les droits humains, fait partie des cinq personnes interpellées vendredi à Niamey. Des ONG y voient un lien avec les manifestations contre le passage d’un convoi militaire français dans le pays, il y a deux semaines.

 

 

Onze ONG internationales ont demandé, samedi 11 décembre, la libération de cinq acteurs de la société civile, dont un Français, arrêtés à Niamey, au Niger, en marge de la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme, qui a eu lieu la veille. Elle visait « à sensibiliser les populations de Niamey sur le respect des droits fondamentaux et les bienfaits d’un système démocratique ».

Ces organisations précisent, dans un communiqué, que, après le départ de la caravane du siège de l’association Tournons la page (TLP) Niger à Niamey, la police a interpellé quinze militants, dont « quatre ont été interrogés et placés en garde à vue au commissariat central de Niamey », où « ils passeront la nuit pour attroupement non autorisé ». Ces quatre militants nigériens, qui font partie de TLP Niger, sont Armadan Moussa, Biliyaminou Idi, Moubarak Habou et Hima Hamani.

 

La cinquième personne interpellée, Mathieu Pourchier, est un salarié français de l’organisation Agir ensemble pour les droits humains. Egalement chargé de protection et de plaidoyer pour le secrétariat international de TLP, à Niamey, il « ne faisait pas partie des caravaniers » et a été « arrêté en ville par quatre policiers en civil alors qu’il circulait à moto », ont noté ces ONG.

« Les quatre membres de TLP et Mathieu Pourchier sont toujours gardés dans les locaux de la police », a dit en début de soirée à l’Agence France-Presse (AFP) Maikoul Zodi, coordinateur national du mouvement TLP. « Les autres personnes, dont des conducteurs de taxi et des journalistes, ont été remises en liberté », a-t-il précisé.

« L’enlisement de la force “Barkhane” »

Les signataires du communiqué « appellent les autorités du Niger » à, notamment, « libérer immédiatement » les personnes arrêtées et à « mettre un terme à toute pratique de harcèlement contre les membres de la société civile ».

Les ONG précisent que « ces évènements s’inscrivent dans un contexte de tensions vives entre Tournons la page Niger, soutenu par de nombreuses organisations de la société civile du Niger, et le gouvernement nigérien .

Les organisations font un lien avec des incidents qui ont eu lieu à la fin novembre lors du passage, dans l’Ouest nigérian, d’un convoi militaire français se rendant à Gao, au Mali. Depuis « les heurts de Téra (trois morts et dix-huit blessés lors d’un affrontement entre des citoyens et un convoi de l’armée française appuyé par la gendarmerie nigérienne), TLP exige justice et demande à pouvoir manifester pour dénoncer l’insécurité et l’enlisement de la force “Barkhane” dans le pays », avance le communiqué. « Au vu des conséquences pour TLP, il semble évident que l’Etat nigérien considère ce sujet comme une ligne rouge », est-il encore écrit.

La justice nigérienne a interdit une manifestation prévue dimanche 5 décembre par TLP, à Niamey, pour protester et demander le départ des bases militaires occidentales – de la France, notamment – présentes au Niger dans le cadre de la lutte antidjihadiste.

L’opération « Barkhane », dont la fin a été annoncée en juin par Emmanuel Macron, est en cours de retrait. Elle consistait, depuis 2014, à déployer des forces militaires françaises au Sahel pour lutter contre la menace djihadiste qui sévit dans cette région.

source: le monde

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