Niamey, 28 janvier 2025 — Les rues de Niamey, tout comme celles des autres capitales et villes de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont vibré au rythme d’une mobilisation populaire sans précédent. En effet, des milliers de citoyens, répondant à l’appel des autorités et des organisations civiles, ont déferlé dans les artères de la ville pour commémorer le premier anniversaire du retrait du Niger, du Burkina Faso et du Mali de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Un retrait qui devient effectif dès ce 29 janvier, conformément aux textes de l’organisation ouest-africaine.
Une marche pour l’histoire pour marquer la sortie de la CEDEAO
Dès l’aube, la place Toumon, point de départ de la marche, s’est transformée en un océan de drapeaux, de banderoles et de chants patriotiques. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, tous unis par une même détermination, ont marché vers la place de la Concertation, lieu symbolique où s’est tenu un meeting populaire. D’ailleurs, cette mobilisation, organisée en simultané dans les autres pays de l’AES et dans toutes les régions du Niger, a rassemblé une foule impressionnante, témoignant de l’adhésion massive des populations à cette nouvelle ère de souveraineté.
Parmi les manifestants, on comptait des membres éminents du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), des membres du gouvernement, ainsi que des figures influentes de la société civile, des syndicats, des étudiants et des scolaires. Tous étaient là pour célébrer fièrement et dignement l’an 1 du retrait de l’AES de la CEDEAO, mais aussi pour réaffirmer leur rejet du franc CFA et leur opposition à l’impérialisme occidental.
Un discours fort, une vision claire.
C’est dans une ambiance électrique que M. Abdoulaye Seydou, du Mouvement M62 Moutountchi/Bourcthintarey, a prononcé le discours officiel, identique dans tout l’espace AES. Avec des mots percutants, il a rappelé que le 28 janvier 2024, les dirigeants du Niger, du Mali et du Burkina Faso, héritiers de la lutte anti-impérialiste, ont pris la décision historique de retirer leurs pays de la CEDEAO. Une organisation qu’il a aussi qualifiée d’« instrument de déstabilisation du Sahel, à la solde de l’impérialisme occidental ».
« Nous sommes conscients de notre mission générationnelle : maintenir la fibre patriotique et faire de l’AES un même espace, un même peuple, un même destin digne et souverain », a-t-il déclaré sous les acclamations de la foule. Il a également mis en garde contre « la folie meurtrière du président français Emmanuel Macron », accusé de gouverner contre la volonté de son propre peuple tout en perpétuant l’exploitation des nations africaines.
Une alliance irréversible
Le colonel Ibro Amadou Bacharou, chef d’état-major particulier du président du CNSP, le général Abdourahamane Tiani, a transmis les remerciements et les salutations du chef de l’État aux manifestants. « Le retrait de l’AES de la CEDEAO est irréversible », a-t-il affirmé, soulignant que cette décision marque un tournant décisif dans l’histoire de la région. Il a également annoncé que la porte de la Confédération de l’AES reste ouverte à tous les pays partageant les mêmes aspirations de liberté et de souveraineté.
Une célébration en musique et en couleurs
La cérémonie, ponctuée d’animations musicales célébrant la souveraineté et la résistance, a vu ainsi plusieurs personnalités prendre la parole pour exprimer leur soutien aux idéaux portés par l’AES. Chaque intervention a été accueillie par des ovations, renforçant l’unité et la détermination des participants.
Un message à la CEDEAO et au monde
Cette journée historique n’est pas seulement une célébration du passé, mais aussi un message fort adressé au monde entier. L’AES, à travers cette mobilisation massive, affirme sa volonté de construire un avenir libre, indépendant et prospère, loin des ingérences étrangères. Elle rappelle que les peuples du Sahel, unis et déterminés, sont prêts à défendre leur souveraineté coûte que coûte.
Alors que le soleil se couchait sur Niamey, laissant place à une nuit étoilée, une chose est certaine : le Sahel a tourné une page de son histoire. Une nouvelle ère s’ouvre, portée par l’espoir et la détermination de millions de citoyens qui refusent de plier devant les forces de l’oppression. L’AES est née. Et elle est là pour rester !