Violences post-électorales : la CNDH condamne "les actes de violences et de vandalismes" - Journal du niger

Politique




Violences post-électorales : la CNDH condamne « les actes de violences et de vandalismes »

Dans un communiqué de presse rendu public samedi 27 février 2021, la Commission Nationale des droits Humains (CNDH) a condamné…

Dans un communiqué de presse rendu public samedi 27 février 2021, la Commission Nationale des droits Humains (CNDH) a condamné les « actes de violences et de vandalismes ciblés contre les édifices publics et privés », enregistrés à la suite de la proclamation des résultats globaux provisoires du second tour de la présidentielle du 21 février 2021.

Ci-dessous le communiqué de presse de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) 

Notre pays a organisé le Dimanche 21 Février 2021, le second tour de l’élection présidentielle qui s’était déroulé dans un climat apaisé et de sérénité, un comportement citoyen qui honore le peuple nigérien.

C’est le lieu ici, de féliciter l’ensemble du peuple nigérien qui tout comme aux précédents scrutins, a su faire preuve de sa maturité politique à la grande satisfaction de la CNDH qui à travers son comité des Sages avait mené des missions de sensibilisation partout dans les régions et travers les médias publics et privés pour la tenue d’élections apaisées.

Pourtant, le 23 février 2021, contre toute attente et consécutivement à la proclamation par la CENI des résultats globaux provisoires des groupes de jeunes filles et garçons se sont adonnés de façon délibérée à des actes de vandalisme ciblés contre des édifices publics et privés ainsi qu’à des actes de menaces et d’atteinte à l’intégrité physique à l’encontre de paisibles citoyens dans la ville de Niamey.

Ces attroupements avaient pris naissance aux alentours du rond-point Gadafawa, avant de s’étendre sur d’autres points névralgiques de la capitale et certaines villes du pays. Les bilans matériels et humain sont considérables : deux morts et plusieurs blessés, plusieurs véhicules de l’administration et ceux appartenant à des particuliers caillassés et ou incendies, des boutiques pillées, des numéraires frauduleusement soustraits et des habitations appartenant à des personnalités incendiées, dont celle du journaliste correspondant en français de RFI. Tout ceci constitue de graves violations des droits de l’Homme et de la liberté de la presse.

Aussi, profondément préoccupée par cette situation inédite, fa Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) conformément à ses prérogatives constitutionnelles, condamne avec la plus grande fermeté ces actes de violence et de vandalisme perpétrés par ces groupes d’individus.

En effet, de la Conférence Nationale Souveraine à nos jours, soit en 30 ans de démocratie, le Niger a organisé plusieurs scrutins tant référendaires, locaux, législatifs que présidentiels, mais il n’a jamais connu un tel regain de fracture sociale, de haine et de violence en matière électorale.

C’est pourquoi, la CNDH :

  1. Lance un appel pressant d’abord à l’endroit de toutes les citoyennes et tous les citoyens épris de paix et de justice afin qu’ils s’abstiennent et bannissent le comportement contraire à l’état de droit et à la cohésion sociale. Le Niger est une Nation, dont ses composantes sont animées par une réelle volonté commune ensemble, un moule dans lequel sont censés se fondre et se cristalliser toutes les filles et tous les fils de notre pays. Notre histoire sociopolitique le confirme.
  2. Lance également un vibrant appel aux deux (2) candidats arrivés en tête du 2nd tour de l’élection présidentielle afin qu’ils privilégient chacun, les voies de recours légaux comme seul et unique moyen de règlement des contentieux électoraux et qu’ils invitent également, de façon solennelle leurs militants ainsi que ceux de leurs partis alliés respectifs, au calme et à l’apaisement. La Démocratie et l’Etat de Droit ne peuvent jamais s’accommoder d’un recours a la justice privée et à la violence.
  3. Demande aux Forces de Défense et de Sécurité de faire preuve de mesure et de professionnalisme, pour un maintien de l’ordre respectueux des Droits de l’Homme.
  4. Demande aux Autorités Judiciaires que force reste à la loi et rien qu’à la loi en mettant toujours en avant le respect des Droits de l’Homme.
  5. Enfin, demande à l’Etat de mettre en place une commission indépendante de collecte de dégâts commis afin que les victimes puissent être indemnisées.

En outre, la CNDH présente ses condoléances et sa compassion aux familles endeuillés. Elle souhaite un prompt rétablissement aux blesses.

Fait à Niamey le 25 Février 2021

Le Président la CNDH

Professeur Emérite Khalid IKHIRI

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